Extrait du D - Charles Buls

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Extrait du D.V.D : « C’est pas sorcier, La médecine à votre santé, Les antibiotiques » ,
France3 éditions.
Magasine de la découverte de la science présenté par Fred, Jamy et Sabine.
Introduction – situation mobilisatrice :
Deux petites filles, des sœurs jumelles souffrent de maux de gorge, elles se rendent chez le
médecin avec Fred.
Le mal de gorge est dû à une bactérie….
Explications par Jamy
Les bactéries font partie de ce qu’on appelle les « microbes ». Elles existent depuis des
milliards d’années, mais elles sont si petites qu’il faut attendre l’invention du microscope au
17è siècle pour voir qu’elles existent. Mais à l’époque on ne sait pas que ce sont des
organismes vivants, c’est Louis Pasteur qui démontre, dans la seconde partie du 19è
siècle,que les bactéries peuvent provoquer chez l’homme des maladies graves et même
mortelles. Elles ne présentent à priori aucun danger, sauf si elles se multiplient trop. Par
ailleurs, on a vu que des bactéries inoffensives pour la santé parviennent à transmettre un gène
de résistance à une bactérie pathologique. Donc, plus ces bactéries sont nombreuses, plus le
risque est grand.
Fred
A quoi ressemble une bactérie ?
C’est minuscule, c’est cent fois plus petit qu’une cellule humaine,ces cellules (cellules
humaines) qui constituent nos muscles , nos organes.
En fait, une bactérie c’est un organisme unicellulaire protégée par une paroi qui contient un
seul chromosome, un programme qui détermine les tâches de la bactéries. On parle aussi de
patrimoine génétique. Les bactéries ne savent faire qu’une seule chose se multiplier en
utilisant des machines qui exécutent ce programme. C’est moins sophistiqué qu’une cellule
humaine.
C’est à l’intérieur de cette bactérie que se promènent des fragments d’A.D.N., c’est une autre
manière de parler du patrimoine génétique. Ils sont très importants, ils permettent à la bactérie
de s’adapter. Les « cornes » autour sont des flagelles qui permettent à la bactérie de se
déplacer. Grâce à cette structure basique des bactéries, les bactéries se multiplient très vite en
30 minutes leur nombre double.
Les virus aussi peuvent nous rendre malade. Quelles sont les différences entre virus
et bactéries ?
Un virus est beaucoup plus petit, il est mille fois plus petit qu’une bactérie, et ne se comporte
pas de la même façon. Un virus ne sait pas vivre seul. Il n’y a que du matériel génétique,
aucune machinerie à l’intérieur de celui-ci. Mais le virus, étant également programmé pour se
multiplier, leur stratégie consiste à infecter d’autres cellules pour utiliser leur machinerie et
ainsi pouvoir le faire. Des cellules qui au passage sont détruites.
Voix off : Sabine
Les bactéries sont apparues il y a trois milliards d’année. Elles ont donc eu le temps de
s’adapter et de coloniser tous les milieux même les fond sous- marins.
Aujourd’hui certaines sont très utiles pour lutter contre des pollutions et des marées noires.
D’autres servent à fabriquer des aliments comme les yaourt. Mais certaines sont redoutables
pour notre santé.
Au laboratoire avec Fred
Dans la grande famille des bactéries, il y a celles qui sont inoffensives et celles qui sont
agressives pour l’organisme.
° microscope électronique à balayage : il permet de grossir jusqu’à 600 000 fois.
Escherichia coli : bactérie inoffensive, nous en avons des milliards dans notre estomac et nos
intestins.
Les bactéries qui provoquent des infections, comme par exemple le streptocoque , bactérie
responsable d’angines, fait partie des bactéries « opportunistes », c’est-à-dire qu’elles
profitent d’une faiblesse de l’organisme pour déclencher une infection : une angine. Mais
aussi des infections pulmonaires ou cutanées.
Et puis il y a les bactéries spécifiques, c’est-à-dire responsables d’une maladie bien précise
comme par exemple, Yersinia Pestis , la bactérie responsable de la peste.
Comment un minuscule organisme comme celui-ci peut-il provoquer des
maladies aussi graves ?
Réponse de Jamy :
L’organisme dispose de boucliers pour arrêter les bactéries : les cils, les larmes, la peau et les
poils du nez. Et lorsque les bactéries passent à travers ces mailles du filet, le système
immunitaire, les fameux globules blancs se chargent en principe de les éliminer.
Mais parfois le système immunitaire a du mal à faire face. Par exemple, quand nous sommes
fatigués ou quand l’attaque bactérienne est trop massive. Dans ce cas, les bactéries
s’installent et se multiplient. C’est ce qui se passe dans la gorge en cas d’angine bactérienne
ou au niveau des oreilles quand on a une otite bactérienne. Pour autant que les globules
blancs ne baissent pas les armes. Ils continuent à se battre, c’est ce qui provoque
l’inflammation et la production de pus, c’est signe que l’organisme réagit. Parfois , il arrive
que certaines bactéries produisent des toxines qui passent dans le sang et qui circulent dans
tout l’organisme provoquant ainsi une septicémie. Mais en général, les globules blancs, le
système immunitaire s’en sort très bien tout seul et finit par détruire toutes ces bactéries sans
l’aide de personne. Il faut simplement lui donner un peu de temps .
Voix off : Sabine
Certaines bactéries sont responsables d’infections beaucoup plus graves qui ont provoqués des
épidémies. La peste au Moyen-âge a fait de millions de victimes. On a limité ces épidémies
par l’amélioration de l’hygiène et plus tard grâce aux progrès de la médecine. Pourtant ces
maladies n’ont pas disparu. Le choléra par exemple, ressurgit quand les conditions d’hygiène
se dégradent. Certaines infections bactériennes peuvent être prévenue grâce à des vaccins,
mais l’arme principale c’est l’antibiotique.
Au laboratoire avec Fred.
Le premier antibiotique a été découvert en 1888, mais ce n’est qu’à partir de la seconde guerre
mondiale que l’on commence vraiment à utiliser les antibiotiques. C’est une véritable
révolution car on pense alors éradiquer toutes les infections bactériennes.
Observation de l’effet d’un antibiotique : boîte de Pétri.
Voix off : Sabine
Au milieu du 19è siècle, des chercheurs comme Louis Pasteur étaient déjà sur la piste des
substances qui s’attaquent aux bactéries. En 1928, Fleming découvre par hasard un
antibiotique efficace secrété par un champignon du sol : le Pénicilline. Son avantage par
rapport aux autres antibiotiques découverts.
Auparavant c’est qu’il est bien toléré par l’organisme, depuis bien des antibiotiques furent
créé par les laboratoires.
Comment les antibiotiques s’attaquent-ils aux bactéries ?
Certains sont conçus pour s’arrimer à des éléments de la paroi, un peu comme des clefs dans
des serrures.
Une fois les cibles atteintes la paroi se déchire et après de multiple attaque (perforée de toute
part) et la bactérie n’en réchappe pas.
D’autres antibiotiques se glissent à l’intérieur de la bactérie et s’attaquent à la machinerie, il la
bloque et celle-ci ne peut plus produire des protéines.
Par conséquent elle ne fabrique plus les éléments dont elle a besoin pour se multiplier,
l’infection est donc stoppée. D’autres encore s’attaquent encore à l’A.D.N.
Une précision un antibiotique à large spectre s’attaque à plusieurs types de bactéries et non
pas à plusieurs niveaux. N antibiotique ciblé est un antibiotique qui ne s’attaque qu’à un seul
type de bactérie.
Visite chez le docteur : diagnostic c’est une angine.
Dr R.Cohen, pédiatre microbiologiste.
Il n’est pas utile de prescrire des antibiotiques car 2/3 des angines sont virales, une seule
bactérie est responsable de l’angine bactérienne.
Pour les différencier il suffit de pratiquer un seul test à l’aide d’un frottis effectué sur une des
amygdales.
Seuls des médicaments pour lutter contre la douleur et la fièvre seront prescrits.
D’après une étude, en France , il y a 9 ordonnances sur 10 qui sont prescrites. Il s’agit ici de
surconsommation.
A l’hôpital avec Fred
Constat depuis plusieurs années, les bactéries résistent de plus en plus aux antibiotiques. Le
phénomène s’observe surtout dans les hôpitaux.
Comment expliquer le développement de germes résistants aux antibiotiques ?
Dr .Journois , réanimateur HEGP.
La principale cause, c’est l’utilisation des antibiotiques. Un antibiotique tue le germe
responsable d’une maladie mais laisse la possibilité aux autres germes qui sont autour de se
développer en prenant la place des germes responsables de la maladie., ce qui fait que le
malade sera guéri mais qu’il sera porteur de germes résistants à cet antibiotique.
- La solution ?
C’est de donné l’antibiotique qui est rigoureusement actif sur le germe mis en cause, une
solution c’est de faire des prélèvements d’urines, de sécrétions bronchiales ou sur le cathéter,
en particulier en réanimation, pour déterminer les germes.
Au laboratoire : culture des bactéries.
Au bout de 24h. on obtient des colonies de bactéries. Ensuite grâce à un test on va identifier la
bactérie. Après, on va essayer de savoir à quel antibiotique notre bactérie est résistante. On
met des antibiotiques différents là où c’est transparent, c’est que la bactérie a été tuée. Et là où
ce n’est pas transparent, c’est que la bactérie est résistante à l’antibiotique. Cette bactérie est
multirésistante, elle résiste à plusieurs antibiotiques.
Comment une bactérie peut-elle résister à un antibiotique ?
Au fil du temps, les bactéries subissent des transformations. Au niveau de la paroi, par
exemple, les cibles des antibiotiques peuvent changer de forme. Du coup l’antibiotique ne les
identifie plus et donc il ne peut plus s’y arrimer. La bactérie est donc protégée. Mais des
changements peuvent aussi avoir lieu à l’intérieur de la bactérie, elle peut se mettre à
fabriquer des enzymes, c’est-à-dire des substances qui vont détruire les antibiotique. Et elles
peuvent aussi fabriquer des pompes qui vont expulser les antibiotiques.
Mais d’où leur vient cette capacité à résister aux antibiotiques ?
D’une part à cause de l’évolution, c’est un mécanisme naturel qui concerne tous les
organismes vivants. Au fil du temps des générations les bactéries évoluent. Concrètement, il
arrive que l’ADN ne soit pas correctement recopié au moment où la bactérie se divise. De
petites erreurs peuvent se glisser sur le patrimoine génétique. Résultat, les générations
suivantes seront différentes. A cause de cette petite erreur, les bactéries pourront résister à un
antibiotique.
D’autre part la résistance peut apparaître suite à un transfert de patrimoine génétique d’une
bactérie à l’autre.
< Explication :
En marge du chromosome il y avait des petits morceaux d’ADN appelés plasmides. Ces
plasmides peuvent transporter des gènes de résistance à tel ou tel antibiotique. Mais surtout ,
ils peuvent passer d’une bactérie à une autre : d’une bactérie inoffensive pour la santé à une
bactérie pathologique, autrement dangereuse.
Cela peut se dérouler ainsi :
La bactérie donneuse harponne une bactérie receveuse
Bactérie
donneuse
Fusion
Bactérie receveuse
transfert
donneur
receveur
Les deux se rapprochent fusionnent un court instant, le plasmide est recopié puis transférer
chez la bactérie receveuse.
Puis chacun repart de son côté, et voilà comment un bout pathogène peut acquérir un ou
plusieurs gènes de résistances à un antibiotique.
Voix off : Sabine.
Face à des bactéries multirésistantes on a parfois du mal à trouver l’antibiotique efficace.
Pendant ce temps l’infection se développe allant jusqu’à provoquer de nombreux décès en
France. Pour maîtriser ce problème hôpitaux et cliniques doivent prendre des mesures
d’hygiène très strictes pour les soignants et les visiteurs.
Dr.Journis .
Les visiteurs sont transporteurs de germes et peuvent les transmettre à d’autres personnes qui
pourraient devenir malade. C’est pour cela qu’on leur demande de se laver les mains en
sortant de la chambre du patient.
Fred
Les résistances aux antibiotiques apparaissent aujourd’hui en dehors du milieu hospitalier,
cela est dû au fait que l’on prend trop antibiotiques.
Jamy
Si le patient consomme un antibiotique alors qu’il s’agit d’une infection virale, le médicament
n’aura aucun effet sur la maladie. En revanche, il va éliminé des bactéries inoffensives pour la
santé, des bactéries qui sont sensibles à cet antibiotique. Seules les bactéries qui présentent
une résistance vont s’en sortir et vont se multiplier. Elles ne présentent à priori aucun danger,
sauf si elles se multiplient trop. Par ailleurs, on a vu que des bactéries inoffensives pour la
santé parviennent à transmettre un gène de résistance à une bactérie pathologique. Donc, plus
ces bactéries sont nombreuses, plus le risque est grand.
Fred
Il paraît que si l’on prend mal son traitement, on favorise aussi l’apparition de
résistance.
Le médecin détecte une infection bactérienne. Il fait plusieurs tests, il prescrit un traitement
d’antibiotique avec des doses susceptibles de vaincre certaines résistances.
Comment ?
Les antibiotiques que certaines résistances, les pompes par exemple, ne peuvent faire face.
Résultats : le premier, les bactéries sensibles et quelques bactéries résistantes sont éliminées.
Le second : même scénario.
A ce stade il ne reste plus aucune bactérie sensible, seules quelques bactéries résistantes. Qu’à
cela ne tienne, le traitement n’est pas terminé. Seulement le patient n’a plus mal à la gorge, il
décide de suspendre son traitement . Erreur, car ces bactéries résistantes vont se multiplier. Et
s’il y a une rechute, la maladie sera plus difficile à soigner, il en sera de même si le patient ne
respecte pas la posologie.
Voix off : Sabine
Heureusement les bactéries résistantes ne sont pas toujours gagnantes.
Pr. Courvalin, institut Pasteur :
Les souches résistantes ont moins de fitness à l’environnement. Donc en l’absence
d’antibiotique, elles ont tendance à disparaître.
V.O. :
Les bactéries résistantes se multiplient moins vite d’où l’intérêt de ne pas abuser des
antibiotiques, or on en donne aux animaux d’élevage pour les faire grossir plus vite, cela
favorise aussi les bactéries résistantes.
Dr. H. Aubry-Damon :
La résistance aux antibiotiques se transmet de l’animal à l’hôpital. C’est le cas des
salmonelloses qui sont la première cause d’infection par l’alimentation. Plus de la moitié de
ces infections sont résistantes aux antibiotiques.
V.O. :
L’Europe a décidé d’interdire en 2006 les antibiotiques qui engraissent les animaux. Il y a
urgence, car face à des maladies que l’on croyait vaincre comme la tuberculose, on serait
désarmés.
Fred
Aujourd’hui, il y a recrudescence de tuberculose notamment chez les S.D.F., des équipes de
Samu social seront donc à la rencontre de ces malades pour leur donner des antibiotiques. Le
problème c’est que le traitement est très long, il dure 6mois.
Et si les patients ne suivent pas ce traitement, on risque de voir des cas de résistances aux
antibiotiques.
Comment faire pour assurer le suivi des maladies qui sont S.D.F. ?
J.Gueguen
B.Juffat
Infirmières du Samu social :
On s’adapte à leur mode de vie, on va les rencontrer sur leur lieu de vie, rue, station de métro.
On leur apporte leur traitement tous les jours qu’ils prennent devant nous.
Il arrive de les emmener dans des centres d’hébergement. L’idéal, c’est les lits infirmiers car
des soignants sont sur place pour assurer le suivi. Mais si les malades refusent parce que trop
strict pour eux, il y a les centres d’hébergements d’urgence, où ils rentrent dormir. On prépare
les médicaments pour une semaine et ils les prennent devant une personne qui note que le
traitement a été puni.
V.O.
Pour l’instant il n’y a pas de tuberculose résistante en France, mais c’est le cas de certains
pays de l’Est et en Chine.
Face à ces résistances qui atteignent de plus en plus de maladies infectieuses, où en
est la recherche ?
Pr. Courvalin :
Il y a de moins en moins de nouveaux antibiotiques. Donc, le traitement des maladies
infectieuses actuellement est plus difficile que dans les années 70. On a moins de possibilité
qu’avant.
V.O.
Il faut 10 à 12 ans pour crées un antibiotique, mais ce n’est pas assez rentable pour le
laboratoire car les traitements sont courts.
Pr. Courvalin
Ce qui intéresse les laboratoires se sont les maladies chroniques : Parkinson, Alzheimer, vous
faites une ordonnance pour 40 ans . Donc il y a moins de recherche pour des antibiotiques
nouveaux.
V.O.
Heureusement, quelques laboratoires tentent tout de même d’améliorer des molécules déjà
existants pour créer de nouveaux antibiotiques.
Fred : chez le docteur
Règle pour la prise d’antibiotique :
Pas de prise d’antibiotique sans consultation médicale,ne pas terminer les antibiotiques (qui
traînent dans l’armoire.)
Ne pas avoir peur des rhino-pharyngites, bronchites. Ces maladies guérissent seules et elles
aident le système immunitaire à se défendre.
Quand on vous prescrit un antibiotique, respectez la dose et la durée du traitement.
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