Fabienne Cellier-Triguel Témoignage d'une maman préparée à un accouchement naturel avec Blandine Calais-Germain Objectif : Diminuer les douleurs, aider le bébé et ressentir son parcours. Moyen : Mobilité du bassin, prise de conscience du corps, respiration et relaxation. Pédagogie : compréhension de l'anatomie du geste et observation de technique d'accouchement à travers une vidéo australienne. Avril 2004 1 Témoignage d'une maman préparée à un accouchement naturel avec Blandine Calais-Germain Objectif : Diminuer les douleurs, aider le bébé et ressentir son parcours. Moyen : Mobilité du bassin, prise de conscience du corps, respiration et relaxation. Pédagogie : compréhension de l'anatomie du geste et observation de technique d'accouchement australienne. 2 Introduction Cet écrit est destiné aux futures mamans à la recherche d'informations qui préfèrent accoucher naturellement, éviter la péridurale ou bien celles qui sentent qu'elles peuvent être actives et accompagner et aider bébé dans ce voyage vers le monde. J'aimerais leur raconter ce qui m'a permis de vivre un accouchement autrement où j'ai ressenti bébé où j'ai pu l'aider, tout en inhibant une grande partie de la douleur. D'autres peuples, moins médicalisés où les traditions subsistent ou d'autres peuples de civilisations modernes mais sensibles aux accouchements naturels, véhiculent des savoirs et des techniques pour favoriser l'accouchement. J'ai eu la chance de recevoir certaines de ces connaissances grâce aux travaux de Blandine CalaisGermain et à la préparation à l'accouchement qu'elle m'a enseignée. Je me suis aidée également de la pratique des respirations que j'ai développée avec le chant et de la pratique de la relaxation. Ainsi, cet écrit veut témoigner pour permettre peut-être à d'autres mamans d'avoir la chance d'accéder à des informations peu connues aujourd'hui et pourtant très efficaces, rendant la maman active dans le déroulement et la maîtrise de son accouchement. Bien sûr ce témoignage ne peut pas suffire à la maman, mais en le diffusant, il devient une porte de plus vers une connaissance dans le parcours personnel d'une mère désireuse de savoir plus. J'ai souhaité d'abord raconter comment, progressivement j'ai voulu avoir une meilleure connaissance de l'accouchement, quelles informations j'ai reçues de Blandine Calais-Germain, puis la belle application que j'ai pu en faire dans ce troisième accouchement. 3 Pourquoi cette accouchement ? préparation pour ce troisième Un troisième bébé doit arriver : quelles joies ! Bien sûr, ce sera un accouchement avec la sage femme libérale, un accouchement naturel sans péridurale, en étant libre de marcher, de respirer, de changer de positions, de chanter... Bien sûr, je l'allaiterai longtemps : je sais faire maintenant ! Pour le premier bébé, les barrières mises par le personnel de la clinique, par le muguet (le candida) et surtout par le manque d'expériences et de connaissances ont abouti sur un mois seulement d'allaitement. Mais pour le deuxième bébé, la volonté de réussir cet allaitement m'a dirigée vers l'association info-allaitement de La Rochelle : malgré une mise au sein difficile au départ, les connaissances apprises au cours des réunions et la précieuse aide et le savoir de Nicole Lartigue, la présidente, m'ont permis, de nourrir ma fille pendant 18 mois. Ainsi, je ne m'inquiète pas pour l'allaitement car j'ai de l'expérience, j'ai appris des astuces autrefois transmises de mère en fille et Nicole est toujours présente pour m'aider en cas de difficulté. En revanche, je pense que pour l'accouchement, je dois mieux me préparer ; je vais de nouveau accoucher avec une sage femme libérale, comme pour mon deuxième enfant. Certes, je garde de très bons souvenirs de ce deuxième accouchement naturel, sans péridural : nous avons attendu que le bébé lui-même soit prêt à venir ; j'ai pu marcher, respirer pendant les contractions, changer de positions et chanter à pleine voix le répertoire lyrique de Mozart et de Verdi, puisque cela est mon métier. Ainsi j'ai été heureuse de bien supporter les contractions. Mais la délivrance a duré deux longues heures pendant que bébé faisait des interminables allers-retours entre l'intérieur et l'extérieur, nous montrant à chaque sortie toujours un peu plus de sa chevelure brune. J'obéissais studieusement à la sage-femme qui parlait de ne pas pousser mais de se détendre et de laisser faire le bébé. Oubliant alors ma timidité et suivant le conseil de mon mari, je me mis à chanter à pleine voix et surtout vers l'aigu ; ainsi j'arrivai à me détendre malgré le besoin de pousser et chanter m'aida à supporter ces durs instants. Puis, très inquiète pour mon bébé qui ne venait toujours pas, je passai outre les paroles de la sage femme et me permis de pousser réellement et fortement pour enfin sentir dans mes bras une jolie petite fille. Alors je me questionne : aurais-je dû pousser avant ou de façon différente ? Que voulait dire la sage-femme ? Existe-t-il une façon de pousser dans la détente ? Est-ce que chanter a vraiment aidé bébé ? Un ostéopathe m'explique que certaines femmes dont le bassin est libre peuvent laisser faire le bébé ; et je pense alors à mes sciatiques, à mes raideurs. Comment mon bassin pourrait-il m'aider ? L'appréhension aussi me pousse à m'interroger. Donc, je sais que pour ce nouvel accouchement, je dois me préparer et mieux comprendre. 4 Pourquoi cette préparation pour ce troisième accouchement ? J'ai eu la chance de rencontrer en 2002 Blandine Calais-Germain et j'ai participé à plusieurs stages d'anatomie pour le mouvement. Ce concept qu'elle a créé en 1980, a pour objectif de mieux comprendre l'anatomie en la ressentant dans son corps et en même temps, mieux comprendre le corps et les techniques corporelles, en ressentant l'anatomie ! Cette technique analyse ainsi le mouvement et le geste corporel. Blandine Calais-Germain, est l'auteur de plusieurs ouvrages, écrits et posters sur l'anatomie pour le mouvement, sur le périnée, sur la respiration… Elle communique également son enseignement dans différents stages. Grâce à cet enseignement, j'ai pu à la fois mieux comprendre, développer et transmettre le mécanisme de la respiration, du chant et de la posture. Elle est sensible aux peuples qui gardent encore leurs connaissances ancestrales du corps pour se mouvoir, porter de lourdes charges sur la tête ou pour accoucher… Elle a étudié en profondeur le périnée, et forme des sages-femmes pour l'accouchement. Blandine1 a donc accepté de me préparer à ce troisième accouchement en me formant sur l'anatomie, en m'expliquant les respirations et mouvements du bassin favorisant l'accouchement et en me montrant et en analysant un reportage australien sur l'accouchement. Nous avons également utilisé son livre "le périnée féminin et l'accouchement " qui entre autres explique l'accouchement d'un point de vue anatomique, analyse les différentes positions, les différentes façons de pousser, le rôle du diaphragme mais aussi propose des pages pratiques avec des conseils et des exercices pour se préparer avant, pendant et après l'accouchement. Ce livre est agrémenté de nombreux dessins pour expliquer l'anatomie ou les mouvements proposés. J'ai par la suite analysé et étudié de façon précise chaque séquence du reportage australien et nous nous sommes entraînés, avec mon mari, à faire les positions et les mouvements proposés dans le reportage pour soulager les contractions ou aborder l'accouchement. J'ai également fait les exercices sur le périnée, proposés dans le livre de Blandine et les exercices préparant le bassin, le synoviant, comme ceux avec le ballon ou un partenaire à quatre pattes. Je me suis entraînée à l'apnée post-expiratoire de volume courant proposé par Blandine et aux différentes conséquences selon les positions des jambes, des pieds, du bassin pour la première phase de l'accouchement en contre-nutation et pour la deuxième phase de l'accouchement en nutation. Sans oublier dans cette préparation que le bassin ne devait pas se fixer dans une position rigide mais être mobile grâce à des mouvements de swing, par exemple, afin de diminuer le ressenti des contractions puis de faciliter le bébé à faire son passage dans ce tunnel osseux. 1 Blandine propose chaque année un stage sur les mouvements du bassin et l'accouchement. Il n'a pas eu lieu en 2003 ; c'est pourquoi, j'ai eu cet entretien pour me préparer à mon accouchement prévu en août 2003. 5 Entretien avec Blandine Calais-Germain (Juin 2003) Les contractions Blandine conseille de s'oxygéner avant la contraction pour ne pas avoir besoin de le faire pendant ; cela permet de se détendre dans une expiration de volume courant suivie du temps d'apnée post expiratoire. Elle en reparlera plus tard. Comment se déclenche un accouchement L'accouchement se déclenche suite à des facteurs hormonaux qui sont mûrs à un moment donné. On déclenche ou on accélère l'accouchement lorsqu'il y a des craintes pour la maman ou l'enfant, mais de plus en plus on déclenche juste par commodité, pour l'équipe médicale, par exemple, pour être sûr que l'anesthésiste soit présent… Les deux précédents accouchements Je raconte mes accouchements : j'ai mal vécu les contractions accélérées par l'ocytocine pour Alban, mon premier bébé ; je n'avais pas voulu la péridurale en général faite systématiquement avec les contractions artificielles ; je n'avais pas le droit de bouger et je ne savais pas encore vraiment bien respirer ! Je perdais pratiquement connaissance par l'utilisation excessive du masque proposé pour inspirer un mélange de gaz et d'oxygène pendant la contraction ; l'équipe médicale a dû employer la ventouse et bien sûr faire une épisiotomie. Puis, comme tous les autres bébés de cette clinique, il a été mis en couveuse de façon systématique pendant deux heures, après son bain, sans avoir eu le temps de téter… Pour Elisa, mon deuxième enfant, j'ai accouché avec une sage-femme libérale : je n'ai pas eu les contractions accélérées ; j'ai pu bouger, marcher et j'ai très bien supporté les contractions grâce aux respirations diaphragmatiques et profondes2. Je n'ai pas eu la ventouse ni l'épisiotomie et Elisa a pu téter et rester avec moi dès la naissance. En revanche à la fin de l'accouchement, pour l'expulsion, j'ai trop pris au pied et à la lettre les conseils de la sage femme qui voulait que je me détende au lieu de pousser afin que l'enfant fasse lui-même son passage. Je tremblais de tous mon corps et Patrick, mon mari, m'a rappelé que je pouvais chanter ce que j'ai fait d'abord timidement puis avec ardeur. Chanter a stoppé de façon impressionnante le tremblement du corps et m'a permis de supporter la fin de l'accouchement, avec la force du destin de Verdi, la comtesse des noces de figaro de Mozart et des envolées vers l'aigu. Toutefois chanter me permettait de me détendre, tandis qu'Elisa pendant deux heures sortait et rentrait de nouveau, laissant apercevoir un cheveu, puis un autre avant de revenir dans mon corps. Les demandes de la sage femme me paraissaient confuses puisqu'il fallait que j'attrape les barres de la table, alors que je devais me détendre. Elle voulait certainement que je pousse un peu sans que je le comprenne clairement.3 2 Pour le troisième accouchement, j'ai utilisé l'apnée post-expiratoire pendant les contractions après avoir respiré profondément entre les contractions pour l'hématose, comme expliqué plus loin dans le texte. 3 Blandine va m'expliquer ainsi les deux différentes façons de pousser, en bloquant ou plus doucement en expirant sans bloquer la respiration. 6 Entretien avec Blandine Calais-Germain A la fin, la peur de perdre Elisa avec ses allers-retours me fit pousser et la sage femme ne me le reprocha pas ! Ainsi, Elisa, juste essuyée dans une serviette, a pu venir me rejoindre sur mon ventre, mais elle était certainement trop fatiguée pour téter : enfin, au bout de trente minutes, Elisa a pris le sein. Elisa ne m'a jamais quittée, elle n'a pas été tourmentée par un bain … L'accouchement se déroulait avec une sage-femme libérale, Françoise Olive, mais cela se passait dans les locaux de la clinique de La Roche-Sur-Yon, en vendée. Le jour même ou le lendemain, si tout va bien, les mamans peuvent rentrer chez elle et la sage-femme les suit à la maison. Au retour dans la chambre, Elisa, née dans la nuit, n'a pas tété de la journée ; c'est pourquoi nous sommes partis que le soir vers les 19 heures de la clinique pour la ramener à la maison où Alban l'attendait avec impatience. Aux réunions d'info-allaitement, j'avais appris cette possibilité où l'enfant, le jour de l'accouchement, après une tétée à la naissance, ne tète pas de la journée. L'enfant peut être fatigué et le colostrum de la première tétée, très riche, lui suffit. Il est alors déconseillé de leur donner de l'eau qui, au contraire, les déshydraterait. Avec Alban, j'ai eu l'épisiotomie et la ventouse mais pas pour Elisa . La sage femme pendant la préparation m'avait expliqué qu'il n'était pratiquement jamais nécessaire de faire une épisiotomie et Blandine me la confirmait lors de cet entretien. Le chant et l'accouchement Le chant agit plus pour l'engagement que pour l'accouchement. Il permet de détendre le corps mais implique le diaphragme. La forte action du diaphragme peut empêcher par contre réaction le périnée de se détendre. Françoise Olive trouve ainsi que les femmes qui accouchent le plus facilement sont celles qui font des sons graves ; le diaphragme a une action plus douce dans le grave. Sentir un bassin Blandine me présente une réplique de bassin très mobile où les articulations ont étés volontairement détendues. L'intérêt est de le repérer sur soi, avec ses obliquités et avec l'excavation : ce chemin formé par les trois détroits du bassin dessine un tunnel courbe, comme une parenthèse. L'excavation est très importante à repérer : le bébé sort vers l'avant. 4 Le bébé sort vers l'avant Nous repérons les trois détroits5. Le troisième est un peu compliqué car il n'est pas complètement osseux ; il est constitué par des ligaments qui forment une bordure et ferme l'espace. 4 Calais-Germain, Blandine. Le Périnée féminin et l'accouchement. Méolans-Revel : Désiris, 2000. PP.2529. Voir aussi en annexe de cet écrit. 5 Ibid. PP.17-23. 7 Entretien avec Blandine Calais-Germain Visualiser le périnée Blandine installe un périnée en plastique sur le bassin et explique que c'est à partir de ce montage-ci qu'elle a dessiné les dessins de son livre. C'est un bassin très large, sacrifié afin de ressembler à la mobilité d'un bassin d'une femme qui accouche. Nous repérons le périnée superficiel : le périnée est une partie de l'anatomie qui n'est pas constante selon les ouvrages. Ainsi Blandine pense qu'il y a de réelles différences à l'autopsie selon les femmes et selon leur accouchement. Celles qui ont eu des incisions avec l'épisiotomie ou des déchirures au niveau du périnée ont des insertions de muscles qui disparaissent : le muscle ne travaille plus et il disparaît ; d'un anatomiste disséqueur à l'autre, nous trouvons le muscle ou nous le trouvons pas. Le centre tendineux est la partie incisée pendant l'épisiotomie, soit vers l'arrière soit sur le côté selon les convictions des sages-femmes : cela n'a pas de conséquence pour le bébé, seulement pour la mère. L'épisiotomie ne devrait pas être indispensable car le muscle a une grande capacité d'élasticité et donc sa possibilité de s'étirer est immense. Un bain ou une compresse chaude et humide facilite également l'élasticité des muscles du périnée.6 Un bain ou une compresse chaude et humide facilite l'élasticité des muscles du périnée. Le rôle du périnée dans le chant Le périnée superficiel ne peut pas avoir de rôle dynamique, mais il ne doit pas se laisser abîmer dans le chant par une mauvaise technique, quand pour soutenir le chanteur, maladroitement, force et pousse avec le diaphragme les organes du ventre vers le bas. En revanche le périnée profond en remontant a un rôle de plancher et débute le mouvement du soutien ; j'explique la sensation de largeur dans le chant lié à la remontée du périnée. J'explique à Blandine comment l'exercice d'être assis et d'écarter les ischions, décrit dans le livre du périnée, facilite le chant en donnant une grande largeur. Blandine conseille pour sentir le périnée de s'asseoir sur une balle notamment dans le chant ; la mettre sous le périnée, permet de sentir qu'on écarte et détend la périnée tout en ressentant mieux sa contraction. S'asseoir sur une balle de tennis ou écarter les ischions pour mieux sentir les mouvements de contraction et de détente du périnée. 6 Calais-Germain, Blandine. Le Périnée féminin et l'accouchement. Méolans-Revel : Désiris, 2000. PP.3442. 8 Entretien avec Blandine Calais-Germain Le bassin couché Blandine me demande d'explorer couchée, la réplique du bassin en le positionnant sur moi. Nous l'explorons avec les mains pour sentir les parties étroites ou larges du bassin. Le bassin sur soi est oblique d'avant en arrière, de haut en bas, comme s'il était antéversé, c'est à dire basculé avec le haut du bassin vers l'avant. Les viscères sont nichées devant et on voit bien ainsi l'excavation et ses lignes courbes. Le bébé ne sort pas par le "gros trou" mais par le triangle formé vers l'avant par les branches ischio-pubienne, du pubis aux ischions, d'où l'effort supplémentaire à faire lorsque la femme accouche à l'horizontale.7 Cela donne l'impression que la tête jaillit, qu'elle sort en avant dans cet endroit inattendu. Explorer les yeux fermés ce bassin permet de s'imaginer sur soi tout l'ampleur du bassin. Puis on va comprendre que cet endroit est un peu déformable non par les os mais par les articulations qui relient les 3 os. Le jour de l'accouchement on dilate la ceinture : sous l'effet des hormones, les articulations deviennent plus mobiles, autorisant des mouvements entre les trois os. Le vagin oblique monte vers arrière. On s'aperçoit que le vagin est oblique d'avant en arrière et de bas en haut. Il n'est pas dans l'axe du tronc ; il monte vers l'arrière, incliné de 70° par rapport à l'horizontale et rétrécit. Ainsi pour accoucher, il vaut mieux le "verticaliser" en se mettant vers l'avant ou à quatre pattes, par exemple ; si on est couché sur le dos, à l'horizontale, on aura plus de mal à expulser. L'utérus et le col. L'utérus est très en avant. Le col est toujours à peu prés au même endroit pendant la grossesse : il ne monte pas ; c'est un endroit dans l'utérus qui reste fermé même si l'utérus devient énorme, comme dans un ballon de baudruche.8 Le col s'ouvre pendant l'accouchement et forme ainsi le premier franchissement pour le bébé. Le deuxième franchissement du bébé est le passage dans le détroit osseux. Cela a beaucoup aidé Blandine pour l'accouchement de sentir que le premier type de sensation est en rapport avec l'ouverture du col et que c'est vraiment une sensation de grand écart : le col s'ouvre sur une circonférence sur laquelle la tête du bébé pousse tout doucement avec l'utérus. Plus on se détend plus cela se dilate d'où l'importance dans ce premier temps de travailler la détente. A chaque contraction, elle imaginait la tête du bébé pousser sur le col, chercher sa place et elle essayait de détendre cette zone le plus possible : plus on se détend, plus le col se dilate. Plus cela s'ouvre, plus l'enfant commence à passer dans le col roulé qui en même temps s'efface, s'étire et s'ouvre. 7 8 Ibid.P.24. Ibid. PP.57. 9 Entretien avec Blandine Calais-Germain Dans la première partie de l'accouchement, l'ouverture du col est vraiment une sensation de grand écart. Plus on se détend, plus le col se dilate. Franchir la filière osseuse en se tournant Puis le bébé commence vraiment sa descente dans l'excavation, le chemin formé dans le petit bassin, appelé aussi passage osseux. Le bébé tourne la tête pour être dans la plus grande largeur du bassin : il descend donc au début le nez vers le sacrum, puis il se tourne vers un iliaque et à la fin, il remet le nez vers le sacrum, avec l'occiput en avant.9 De plus en plus souvent, depuis dix ans, le bébé arrive le nez en avant, présentant à la sage-femme une tête au lieu de voir arriver un occiput, ce qui est très mauvais pour le périnée. La face du bébé n'est pas déformable. Cela s'explique par la position vers l'arrière trop souvent prise par les femmes, comme quand elles sont installées dans un fauteuil ou dans les sièges de voiture…Le bébé prend alors l'habitude de se mettre le dos contre la colonne vertébrale de la maman. En plus, les femmes ne se mettent plus debout, pensant que pendant la grossesse et avec la péridurale, il faut beaucoup se nicher, être passive. Alors qu'au contraire, il ne faut pas hésiter à activer son corps ; sinon on grossit beaucoup, le sang circule mal, risquant les phlébites et le bassin s'immobilise,… Avec la péridurale, les sages-femmes sentent que les femmes arrivent le jour de l'accouchement très passives avec le cathéter dans le dos, elles ne peuvent plus trop bouger et attendent que cela vienne ; mais cela ne vient pas tout seul ! Prenant l'habitude de vivre la grossesse et l'accouchement comme quelque chose de très passif et en arrière, le bébé s'installe à l'envers ce qui est catastrophique pour le périnée de la maman. En effet, la tête du bébé à une forme en olive, en œuf plus large en avant qu'en arrière. La face est plus large que l'occiput et surtout elle est beaucoup moins déformable. La partie arrière est plus déformable avec l'os occipital et les 2 os pariétaux qui sont entre la fontanelle, ce qui est plus favorable pour le périnée de la maman. Il faut donc favoriser les positions vers l'avant où l'enfant peut se mettre le dos contre le ventre de la maman comme dans un hamac. Favoriser les positions vers l'avant où l'enfant peut se mettre le dos contre le ventre de la maman comme dans un hamac. * 9 Ibid. PP.26-27. 10 Entretien avec Blandine Calais-Germain Pour dormir, on peut se mettre sur le côté et passer dans la journée des moments à quatre pattes en relâchant le ventre. Blandine a appris ce phénomène du quatre pattes dans une école de Yoga où elle travaille et cela lui a été confirmé par les sages femmes. Des sages femmes avec qui elle a travaillé juste avant notre rencontre lui ont témoigné que même au dernier moment, pendant l'accouchement, si la femme se met à quatre pattes, l'enfant peut encore se tourner. Blandine pensait que le jour de l'accouchement s'était trop tard, mais les sages-femmes ont vu des bébés se retourner à la toute fin pendant la poussée sur le périnée grâce à la position à quatre pattes. Pour dormir, on peut se mettre sur le côté et passer dans la journée des moments à quatre pattes. Donc, c'est bien de vivre la période de fin de grossesse pas comme une période suractive mais active tout de même. Les hormones aident dans cette période. Et il vaut mieux en faire un peu plus en fin de grossesse afin que pendant les premières semaines après l'accouchement, on puisse se reposer. Au passage, Blandine conseille les portebébés que l'on fait en suède et qui soutiennent bien le dos… Les mouvements du bassin : nutation et contre-nutation par le mouvement du sacrum. Dans un premier temps, on regarde seulement le mouvement de balancement du sacrum entre les iliaques qui permet de faire une nutation ou une contre-nutation. La nutation est la position naturelle du bassin et du sacrum. Chacun des deux mouvements du sacrum modifie surtout le détroit supérieur et le détroit inférieur : dans la contrenutation le détroit supérieur est plus grand et dans la nutation, c'est le détroit inférieur qui est plus grand. Ainsi, il y a deux grandes étapes dans l'accouchement, et elles sont totalement différentes pour le bassin. Dans l'engagement, on favorise l'entrée de la tête dans la filière des os du bassin et pendant l'expulsion, on libère le bas du bassin, pour que le coccyx se recule. Ainsi l'accouchement sur la table prive de l'action de la pesanteur, mais aussi empêche les mouvements du sacrum qui ne peut pas partir en arrière pour la nutation et faire "grande gueule" : l'enfant n'a pas de place. Pour me rappeler la définition de ces deux mouvements, je pense au mot naissance pour nutation avec le détroit inférieur qui s'agrandit pour laisser le passage au bébé. La contre-nutation correspond à la phase précédente où l'enfant s'engage dans la filière osseuse et pour cela la partie supérieure du bassin s'agrandit. Soit le haut s'évase avec la partie basse qui se rétrécit pour la contre-nutation, soit c'est le contraire avec la partie haute du bassin qui se rétrécit tandis que la partie basse s'agrandit dans la nutation. 11 Entretien avec Blandine Calais-Germain Dans la contre-nutation le détroit supérieur s'élargit pour que le bébé s'engage dans la filière osseuse. Dans la nutation, le détroit inférieur s'agrandit pour laisser le bébé naître. [Nutation, penser à naissance] En résumé pour les mouvements la contre-nutation : le promontoire recule (le promontoire est juste la partie la plus avancée du plateau sacrée) et le coccyx avance ce qui est l'idéal pour le début de l'accouchement où le bébé commence à s'engager. Ainsi, au début de l'engagement nous pouvons chercher des positions du bassin dans le sens de la contre-nutation : soit par terre plutôt appuyé sur le coccyx et ce dernier est repoussé par le sol, soit contre un mur en appuyant sur la partie basse du sacrum et du coccyx, en positionnant un repoussoir telles les mains ou une balle, en se mobilisant toujours avec du swing. La nutation : la nutation fait avancer le promontoire, mais surtout elle fait reculer le coccyx et forme une grande gueule : un coccyx loin du pubis. Il faut se rappeler que nous sommes là que sur le plan sagittal10 avec le sacrum : nous n'avons pas tout dit ! Les mouvements du bassin : nutation et contre-nutation par le mouvement des os iliaques L'aspect sagittal est donné par l'action du sacrum mais le sacrum peut très bien être fixe, avec les os iliaques qui pivotent pour faire "petite ou grande gueule". En plus, les iliaques vont très souvent être entraînés par les jambes : les positions des jambes vont influer sur les mouvements des iliaques et donc sur les mouvements du bassin ; il est important de comprendre ce phénomène. Les sages femmes comprennent alors pourquoi parfois elles font faire juste un petit mouvement à une femme et le bébé passe. Les sages femmes de Reims lui ont raconté comment dans leur clinique la baignoire se trouvait autrefois dans une salle différente de celle de l'accouchement ; il fallait emmener les femmes jusque dans la salle où se trouvait la baignoire ; ensuite, il fallait les aider à franchir la baignoire ce qui obligeait à lever une jambe puis une autre et à ce moment là, presque à chaque fois, la femme poussait un petit cri en disant : vite, vite, vite, il arrive. Ainsi, le simple fait d'avoir plier une jambe a entraîné un iliaque et le bébé en profite pour trouver un passage. Le moindre changement va être favorable au glissement du bébé. Les jambes influent sur les mouvements des iliaques et du bassin ; elles peuvent aider le bébé à trouver un passage. . 10 Le plan sagittal est le plan vertical d'avant en arrière, où les mouvements de profil sont visibles. 12 Entretien avec Blandine Calais-Germain Donc, le sacrum peut ne pas pivoter tandis que les os iliaques pivotent autour d'un axe oblique comme deux mains jointes au niveau des majeures et des pouces, écartées au niveau du poignet et qui pivotent par cet axe en pronation et supination (La paume des mains vers la terre pour la pronation qui est une rotation interne de l'avant bras et paume de main vers le ciel pour la supination qui est une rotation externe de l'avant bras). Et les deux rotations sont possibles. Une hanche est solidarisée par les capsules ; sur le devant, la capsule est épaisse. Cette capsule entraîne dans les mouvements de hanche, c'est à dire du fémur et de la jambe, l'iliaque. (La main aux hanches est une expression différente de la vérité anatomique de la hanche qui est en fait l'articulation entre le fémur et le bassin). Chaque jambe va entraîner son iliaque et souvent les deux iliaques vont être entraînés dans des mouvements asymétriques, ce qui est excellent pour le bébé. Faire bouger le bassin, swinguer Souvent on pense à des positions bien sagittales et symétriques, et en fait ce n'est pas ce que demande le bébé qui n'arrive pas à tourner et à chercher sa position. C'est pourquoi, il ne faut pas hésiter à swinger beaucoup avec les hanches, avec des iliaques libres afin que le bébé trouve une manière de se faufiler dedans et que le bassin ne présente pas une filière rigide. Cette information étonne les sages femmes que Blandine forme. Quand on voit le squelette d'un bassin, surtout le squelette fibrosé de quelqu'un d'âgé, on a l'impression que tout est rigide. Alors que pour une jeune femme, cela est plus mobile surtout le jour de l'accouchement où les hormones permettent aux articulations de plus mobiliser les os du bassin. Pendant quelques heures, le bassin de la femme est vraiment très mobil ; c'est même un peu douloureux car ces étirements sont des petites entorses : la femme reçoit ici tout le flux hormonal pour créer cette mobilité au niveau des articulations sacro-iliaques et de la symphyse pubienne. La symphyse pubienne est comme un disque. Parce que c'est un fibrocartilage, elle va permettre des mouvements déformables en tous sens. Etre mobile, swinguer, faire des mouvements asymétriques pour aider le bébé à trouver ses passages. Ainsi, on peut commencer à faire bouger doucement le bassin un mois avant et à accentuer ce travail les derniers jours, ce qui va aider pour le jour de l'accouchement. On peut commencer à faire bouger doucement le bassin un mois avant et à accentuer ce travail les derniers jours 13 Entretien avec Blandine Calais-Germain Rigidifier le bassin par les fessiers les premiers mois et après l'accouchement En revanche, dans les premiers mois de la grossesse et après l'accouchement, il est conseillé de travailler la rigidité du bassin au moyen des fessiers, afin de rassembler les trois os. En début de grossesse, cela permet d'éviter les problèmes de sciatique causés par la trop grande mobilité du bassin avec les changements hormonaux qui assouplissent les articulations. Après l'accouchement, il est nécessaire de rassembler les trois os dont les articulations et les ligaments ont été fortement étirés en entorse. Dans les premiers mois de la grossesse et après l'accouchement, il est conseillé de travailler la rigidité du bassin au moyen des fessiers, afin de rassembler les trois os. Pour mobiliser le bassin, on peut comme décrit dans le livre sur le périnée, écarter et rapprocher les ischions. A la fin du livre, un guide conseille sur les exercices et les précautions à faire avant, pendant et après l'accouchement.11 Dans le stage sur le périnée, Blandine fait faire beaucoup "grande gueule et petite gueule" afin de maintenir le hamac formé par le périnée, dans des positions variables, en sachant qu'on peut le faire par les iliaques ou le sacrum. Positions Dans la position accroupie, la forte flexion des hanches et la mise en tension des ligaments entraînent les iliaques à basculer avec les ischions en avant. Si on penche le dos en même temps vers l'avant, cela entraîne le sacrum et le coccyx vers l'arrière car les muscles du dos remontent et tractent le sacrum vers le haut, de la même manière qu'un pull remonte lorsqu'on se penche. La position accroupie avec une grande flexion des hanches et la position penchée en avant forment une "grande gueule", en nutation, propice à la fin de l'accouchement. Donc la position accroupie correspond à une nutation mais avec des conditions : les jambes écartées, les hanches très fléchies avec les genoux en arrière bien écartés, le dos en avant et avec une rotation interne des pieds12. Dans la position accroupie, on peut attraper le cou du partenaire qui est debout et se laisser partir en arrière tandis que le partenaire pousse légèrement les genoux, et que la mère se détend ; cette position est très bonne si le bébé a du mal à sortir, mais il faut la supporter avec l'écrasement des masses musculaires du mollet, par exemple ; On peut se soulager en prenant un support comme une moitié de bûche que l'on met sous les pieds. 11 12 Ibid.147-155 Voir plus loin 14 Entretien avec Blandine Calais-Germain Il faut le plus possible se relâcher, se détendre et se laisser partir soit en étant tenu par les poignets, soit par le cou, soit avec une écharpe : l'écharpe passe derrière les omoplates sous les bras et suspendu, la maman se laisse tomber. L'écharpe est beaucoup moins fatigante pour celui qui porte, elle peut même être accrochée à quelque chose, tandis que la femme se penche en avant, en se laissant aller vers l'arrière. Cette position est vraiment bien pour l'expulsion, pour la nutation dans ce que Blandine appelle "la grande gueule" ; mais cette position ne convient pas pour le travail. C'est donc une belle posture d'accouchement qu'une des stagiaires gynécologues de Blandine a vu en alsace où la mère est accroupie face à la sage-femme et attrape le cou de la sage-femme tandis que cette dernière pousse les genoux en arrière. Le fait de pousser les genoux en arrière fait rétroverser fortement les iliaques. Le fait d'emmener les bras et le dos en avant fait basculer fortement le sacrum. On peut ajouter un support sous les pieds pour se sentir plus confortable En parallèle des mouvements sur le plan sagittal, il y a d'autres mouvements souvent décrits comme agissant en même temps, alors qu'ils peuvent agir indépendamment. Au début, à la contre-nutation, on forme un bassin large en haut et les ischions en bas se rapprochent. Pour la naissance, à la nutation, on forme un bassin large en bas et les ischions s'éloignent. Mais nous ne sommes pas obligés de faire les mouvements du sacrum et des iliaques en même temps : le coccyx peut être reculé tandis que les ischions sont rapprochés. Rappel sur le mouvement des iliaques Il faut s'imaginer un axe qui part de la crête iliaque à la symphyse pubienne, et où pivotent les iliaques. Ils forment un mouvement un peu comme si on faisait une supination et une pronation : soit les ischions s'écartent et les crêtes iliaques se rapprochent soit inversement les ischions se rapprochent et les crêtes iliaques s'écartent. Ces mouvements se combinent avec les autres. En début d'accouchement, on va chercher à écarter les lignes innominées et à rapprocher les ischions et en fin, on va chercher à rapprocher les ailes iliaques et à ouvrir les ischions. Evaser le haut pour que l'enfant s'engage dans la filière osseuse, puis évaser le bas pour que l'enfant naisse. Blandine a découvert ces mobilités entre les trois os du bassin il y a une dizaine d'années, à force de dessiner et de modeler les bassins ; ainsi elle étonne les sages femmes qu'elles forment en stage. Décomposons le mouvement Plan frontal : les iliaques s'écartent sur le plan frontal, au niveau de la symphyse pubienne et de l'articulation sacro-iliaque. Plan sagittal : le sacrum bascule vers l'avant ou vers l'arrière, pendant que le promontoire s'avance ou recule. Plan "oblique" : les iliaques pivotent sur un axe qui part de la crête iliaque à la symphyse pubienne. La crête iliaque correspond au sommet des os iliaques, là où prennent appuie les mains à la hanche en danse. 15 Entretien avec Blandine Calais-Germain Deux forces Les mouvements des iliaques vont être provoqués par deux sortes de forces : la première est le contre-appui (en appuyant sur les iliaques) et la seconde et la mise en tension des muscles et des ligaments. Il faut se rappeler que les mouvements des fémurs entraînent le bassin. Pratique Couché sur le dos, on écarte la jambe droite jusqu'à ce que le bassin parte avec ; puis nous le faisons à gauche. (Lorsque le bassin est entraîné, ce n'est plus un mouvement de hanche, c'est un mouvement de colonne.) Mouvement du bassin : de haut en bas avec les jambes écartées Couché sur le dos, en mettant bien la pointe des pieds au plafond, on écarte les deux côtés à la fois. Le bassin ne peut plus partir, il ne peut que se déformer : la symphyse pubienne est étirée en bas et comprimée en haut ; l'articulation sacro-iliaque bâille en bas et se trouve comprimée en haut : le bas du bassin est étiré tandis que le haut du bassin est comprimé. Jambes croisées Au contraire, lorsque les jambes sont croisées13, la symphyse pubienne en bas se trouve plutôt comprimée et les articulations sacro-iliaques sont plutôt comprimées en bas et les iliaques sont ouverts en haut. Ainsi croiser les jambes peut être intéressant au moment du travail pour l'engagement. Croiser les jambes peut être intéressant au moment du travail pour l'engagement. Mais à la fin, pour l'expulsion, c'est l'écartement du bassin qui est nécessaire. Il y a des enfants qui descendent avant que le col soit vraiment ouvert et d'autres qui descendent seulement lorsque le col est bien ouvert, mais le besoin d'écarter le bas du bassin se trouve vraiment à la fin de l'accouchement. Mouvements du bassin d'avant en arrière : les pieds en chasse neige et les pieds en danseuse Les jambes toujours écartées, on met les pieds vers le plafond, puis on les emmène vers l'intérieur, comme pour le chasse neige : cela écarte derrière le bassin et cela se comprime devant. Mettre les pieds en danseuse, en les tournant en dehors vers l'extérieur au contraire tire sur la symphyse devant et comprime derrière. Conclusion sur les mouvements Les jambes écartées : comprime en haut, ouvre en bas Les jambes croisées : comprime en bas, ouvre en haut Tournant les pieds en dedans : ouvre derrière et ferme devant Tournant les pieds en dehors : ouvre devant et ferme derrière 13 ibid. P.103 16 Entretien avec Blandine Calais-Germain Les jambes écartées : comprime en haut, ouvre en bas Les jambes croisées : comprime en bas, ouvre en haut Tournant les pieds en dedans : ouvre derrière et ferme devant Tournant les pieds en dehors : ouvre devant et ferme derrière Mouvements des fémurs et du bassin Blandine installe les ligaments de la hanche, entre le fémur et le bassin, avec du scotch blanc pour les visualiser et bien comprendre que les mouvements des fémurs entraînent des mouvements du bassin. Quand on écarte les jambes, ce sont les abducteurs qui tractent les jambes, alors que lorsqu'on rapproche les jambes, ce sont les adducteurs14 qui agissent. Lorsqu'on fléchit un peu les jambes, les ligaments sont relâchés. En extension des jambes, les ligaments se tendent et on ne peut plus aller vers l'arrière. Les jambes écartées, les ligaments en bas se tendent, ils emmènent les os iliaques et les deux ischions s'écartent l'un de l'autre. Les jambes croisées, les ligaments en haut se tendent, tractent les os iliaques et rapprochent les deux ischions tout en séparant le haut des crêtes. Avec les fémurs en dedans, l'iliaque est emmené dans le même sens, vers le dedans et inversement avec le fémur en dehors, l'iliaque est emmené vers l'extérieur. Ainsi, les mouvements du fémur et donc de la jambe, entraînent des mouvements du bassin et changent sa forme. Dans l'accouchement, il est ainsi intéressant de savoir que pour l'expulsion, en fléchissant les jambes, dans la position accroupie, les jambes écartées et en se positionnant vers l'avant, les ischions s'écartent ; ils basculent en avant, avec la compression en haut de la symphyse et l'ogive s'agrandit. Mais il faut également faire une rotation interne du fémur, avec les pieds rentrés vers l'intérieur, afin d'écarter les ischions et avec les pieds plus écartés que les genoux. Si les pieds et donc les fémurs sont entraînés en rotation externe, en danseuse, bien que les jambes soient fléchies et écartées, les ischions se rapprochent. Conclusion sur la position finale de l'expulsion Le mieux est d'avoir les jambes écartées, le plus fléchies, le dos vers l'avant et en même temps les pieds tournés vers l'intérieur et plus écartés que les genoux (position de la danse charleston !). Conclusion sur la position finale de l'expulsion Le mieux est d'avoir les jambes écartées, le plus fléchies, le dos vers l'avant et en même temps les pieds tournés vers l'intérieur et plus écartés que les genoux (position charleston!). 14 Adducteur a deux D comme dans dedans. Les adducteurs agissent vers l'intérieur, contrairement aux abducteurs qui agissent vers l'extérieur. 17 Entretien avec Blandine Calais-Germain C'est pourquoi est décrit plus haut la position accroupie, où l'on tient le cou de la sage femme : on se laisse partir en arrière pour bien fléchir les jambes, avec le dos en avant, les pieds écartés et rentrés vers l'intérieur, tandis que la sage femme écarte les genoux. En revanche, la position en tailleur n'est pas favorable pour la nutation, bien que les jambes soient fléchies, car les ischions se rapprochent. En nutation, il faut donc plutôt tourner les pieds, et le fémur vers l'intérieur même si les genoux sont écartés, avec les pieds plus écartés que les genoux. Contractions et positions Se rappeler que les contractions sont accentuées lorsque nous sommes assis : vérifier en marchant qu'elles ne s'atténuent pas, ce qui signifierait que ce ne sont pas encore les contractions de travail. Observer des positions Nous observons des positions décrites dans le livre et les mouvements du bassin : quelles forces agissent sur le bassin ? Questions à se poser : Le bassin est-il en appui ou hors appui et libre ? Le bassin est-il tributaire des tractions des muscles et des ligaments ? Lorsqu'on est suspendu à quelqu'un ou à quelque chose, le bassin est hors appui. Couché sur le côté Couché sur le côté en appui sur la partie haute du fémur, appelée le trochanter (différent de la tête du fémur) ; les jambes sont un peu fléchies et le bassin est très libre car cette articulation de la hanche nous permet d'être sur une boule : en effet, dans la position sur le trochanter, la hanche15 est posée sur une boule. Le bassin, en appui sur une hanche, peut rétroverser, antéverser et bouger sur la jambe librement. Mais certaines personnes ne supportent pas cette position au sol car elle leur font mal. Pour dormir, nous prenons souvent cette position, mais ce n'est pas sur le sol même. Lorsque le bassin est hors appui et libre, le bébé, pour faire son passage, peut pousser là où il veut dans les différentes parties du bassin, contrairement aux positions assises ou sur le dos. Couché sur le côté, la hanche est posée sur une boule et le bassin peut rétroverser, antéverser et bouger sur la jambe librement tandis que le bébé pousse là où il veut pour faire son passage. Couché sur le dos En se couchant sur le dos, on bloque complètement le sacrum. 15 Rappel : la hanche est l'articulation de la tête du fémur dans le cotyle du bassin : c'est un rocking chair qui peut aller en tous sens. Cela est différent de l'expression en danse, de mettre les mains aux hanches. 18 Entretien avec Blandine Calais-Germain Par deux, le partenaire soutient la femme. Il peut s'asseoir car la position est très fatigante. Pendant la contraction, la femme peut alors se laisser dégringoler dans les bras de son partenaire ; elle n'a pas à s'occuper de se tenir ; elle se laisse aller tandis que la contraction va vers son pique, et elle n'a qu'à penser à la respiration et à s'éteindre comme pour s'évanouir. Mais il ne faut pas trop descendre sur les jambes pendant les contractions de travail car cela rétroverse trop le bassin. Position à l'anglaise Sur le côté, les jambes fléchies, une jambe est posée tandis que l'autre est suspendue par l'étrier de la table ou bien est tenue en l'air par le partenaire. C'est une très bonne position pour l'expulsion. La jambe en l'air est pliée, le pied est plus haut que le genoux, avec une rotation interne qui permet aux ischions de s'écarter. La position à l'anglaise est une très bonne position pour l'expulsion. La respiration et le travail Blandine ne conseille pas de respirer pendant la contraction, afin de ne pas être dans un mouvement tonique qui risque d'accentuer l'intensité du ressenti de la contraction. Pourtant, faire de profondes respirations soulage pendant la contraction, mais Blandine conseille une technique qui semble vraiment plus efficace pour se détendre et pour moins ressentir la contraction. Nous avons besoin d'être en hématose, c'est à dire de bien oxygéner le sang pour supporter la contraction. Mais s'oxygéner en respirant peut être fait non pas pendant la contraction mais avant la contraction. Ainsi, entre chaque contraction, Blandine conseille de respirer beaucoup et profondément en oxygénant bien le poumon par des inspirations différentes, thoraciques, abdominales (diaphragmatique de phase 1 ) et costales (diaphragmatiques de phase 2). On inspire ainsi, en gonflant le ventre, en remontant la poitrine ou en écartant les côtes basses ; on inspire à droite, à gauche, au milieu, un peu plus en haut, un peu plus en bas, partout où il est possible d'agir pour agrandir la cage thoracique ou pour mettre en action le diaphragme. Ainsi, quand la contraction arrive, il n'est plus nécessaire de respirer. Il suffit de souffler normalement dans un volume courant, puis de rester en apnée sans avoir repris d'air. On dit qu'après une expiration de volume courant, nous nous mettons en apnée post-expiratoire pendant toute la contraction. Cette apnée est proche de celle du sommeil et permet une grande détente. Après une expiration de volume courant, nous nous mettons en apnée postexpiratoire pendant toute la contraction. Entre les contractions, nous respirons profondément. 19 Entretien avec Blandine Calais-Germain La mobilité du bassin et le travail Comme le montre la cassette australienne, pendant la contraction, mobiliser le bassin à la fois synovie, détend la maman pour moins ressortir la force de la contraction et à la fois permet au bébé de faire son chemin. La maman peut appuyer le haut du corps contre un mur, pour être dans une grande détente tout en faisant swinguer doucement son bassin. Elle peut également se suspendre à quelque chose ou bien se suspendre debout au cou du partenaire. La détente sera encore plus efficace si, pendant la contraction, sans force et doucement, le partenaire faire swinguer le bassin de la maman, tandis qu'elle se laisse aller proche de l'évanouissement en apnée post respiratoire. La respiration et l'expulsion16 Il est préférable, s'il n'y a pas d'urgence pour le bébé, de pousser tout en soufflant doucement comme un soupir17, pendant un long temps. La poussée est moins forte, le diaphragme se laisse remonter par le poumon et l'utérus travaille plus. Cette poussée en expiration est moins traumatisante pour le périnée de la maman, la poussée de l'utérus se fait plus prés du bassin et se dirige mieux vers l'avant. S'il y a urgence pour le bébé, nous pouvons être amenés à pousser en bloquant la respiration. Cette poussée se fait alors avec le diaphragme. Elle est très forte, mais par réflexe, le périnée brutalement étiré, répond en se contractant et il risque d'être traumatisé et de se déchirer. A la fin de l'accouchement, la sage femme peut demander d'arrêter de pousser afin de protéger le périnée. Il est préférable, s'il n'y a pas d'urgence pour le bébé, de pousser tout en soufflant doucement comme un soupir, pendant un long temps.18 Apprendre à diriger la poussée19 Le bébé jaillit vers l'avant, par la forme en incurvation de la filière osseuse du bassin, appelée excavation pelvienne. Ainsi, la maman peut apprendre à orienter la poussée. En position verticale, elle distingue la poussée toute droite vers le bas, qui n'est pas bonne pour l'accouchement, celle en arrière pour aller à la selle, celle trop en avant sur le pubis. Elle apprend à repérer le bon lieu de la poussée qui se trouve donc en avant mais pas trop. Pendant les mois précédents l'accouchement, elle doit le faire très doucement pour ne pas pousser sur le périnée. La future maman apprend à repérer le bon lieu de la poussée qui se trouve en avant mais pas trop. 16 Ibid. PP.71-74 Quand Blandine marque H dans le livre pour les expirations, ce n'est pas che mais vraiment un H, comme un soupir. 18 Voir note de bas de page à la fin du témoignage. 19 Ibid.P.153. 17 20 Entretien avec Blandine Calais-Germain Soins du bébé Accoucher avec une sage-femme permet également d'apprécier les soins donnés au bébé. Françoise Olive m'a tout de suite donné l'enfant sur moi que j'ai gardé pendant l'expulsion du placenta. Le bébé peut ainsi venir tout de suite téter. Françoise Olive ne les lave pas. Ils sont juste essuyés avec la serviette. Le premier bain est donné la semaine suivante afin de garder le vernix qui protège la peau. En revanche, matin et soir, nous passons de l'huile au calendula sur le bébé. Françoise Olive baisse la lumière pour que l'enfant ne soit pas ébloui à sa sortie. Les produits utilisés pour le cordon sont des produits Weleda : nous désinfectons le cordon à la teinture mère de calendula puis passons une préparation en poudre de chez Weleda (C 243). La maman peut rentrer dés le soir même ou le lendemain à la maison et elle est suivie chez elle. 21 Témoignage sur ce troisième accouchement Je me suis préparée à ce troisième accouchement en retravaillant mes notes, les notions apprises avec le livre du périnée et les deux jours de stage à Limoux. J'avais bien acquis les notions de mouvements entre les trois os, la nutation, la contre-nutation selon les mouvements du sacrum, des iliaques, des rotations…J'ai travaillé mon bassin avec les exercices du livre et avec le gros ballon et le petit ballon pour le synovier et l'assouplir. Nous nous sommes également entraînés avec Patrick sur les positions apprises dans notre entrevue avec Blandine et sur toutes les positions conseillées dans la cassette : nous avons donc visualisé la cassette plusieurs fois, en étudiant chaque mouvement, puis en les refaisant en même temps que le film. L'exercice que j'ai trouvé très agréable dans ce travail est celui où on se laisse aller, à quatre pattes, la tête et le haut du corps posés soit sur le ballon soit sur son partenaire : comme la région cervicale est le baromètre du tonus, laisser aller la tête et le haut du corps, en les posant et en les laissant suivre les mouvements du ballon ou du partenaire, détend immédiatement et avec une grande efficacité. Les différentes respirations auxquelles je m'entraîne régulièrement pour le chant, mes recherches sur les positions en appui osseux, par exemple ou sur les mobilités du corps, font qu'aujourd'hui je sais rapidement détendre mon corps. En plus je pratique la relaxation alpha qui permet à la fois de se détendre rapidement et d'accéder à son monde intérieur. Ainsi, j'ai pu me servir de ces pratiques et enseignements pendant la préparation à l'accouchement mais surtout pendant le travail et l'accouchement. Cela m'a permis de vivre de merveilleux instants en inhibant en grande partie la douleur, en ressentant ce qui se passait dans mon corps et en pouvant ainsi accompagner mon enfant, avec l'aide précieuse de Patrick, mon mari ! J'accompagnais mon enfant en pensée et concrètement en le ressentant dans les différentes étapes. Dès les premières contractions20, j'ai pratiqué la respiration que Blandine CalaisGermain m'avait conseillée. Je respirais profondément entre les contractions puis pendant la contraction, je prenais encore une inspiration, soufflais en volume courant et je me laissais aller pendant une longue apnée post-expiratoire. Là, je pouvais me laisser aller, presque évanouie, comme dans l'état alpha de relaxation, proche du sommeil. Je me laissais aller la tête en arrière dans le fauteuil de la voiture : la route jusqu'à Luçon où se trouve la sage-femme puis jusqu'à La Roche-sur-Yon où se trouve la clinique dure en tout une heure trente ! Je faisais bouger pendant la contraction mon bassin, me mettant sur le sacrum, dans une position de contre-nutation, et faisant des cercles avec le bassin. 20 Marius a eu 10 jours de retard par rapport à la date présumée de l'accouchement. La sage femme m'avait donné un cocktail la veille de l'accouchement, pour déclencher les contractions : 2 cuillères à soupe de ricin, 2 c à s de purée d'amande, 100 ml de nectar d'abricot ; bien mélanger les 3 ingrédients puis ajouter 250 ml de champagne ; à boire par petites gorgées pendant 2 heures. Masser le ventre avec l'huile de Ricin et mettre une serviette chaude et humide. 22 Témoignage sur ce troisième accouchement Je pensais également à faire circuler l'énergie dans les différents centres du corps ou shakras, en partant du bas-ventre vers le sommet du crâne : cela m'aidait à me détendre. Alors la douleur se concentrait plutôt sur le haut et le milieu du ventre ; ainsi j'eus la surprise de ne pas ressentir de douleur au bas-ventre dans ces contractions de travail. J'ai pu alors me concentrer sur le bas-ventre, sentir la tête du bébé pousser sur le col et même ressentir son ouverture. J'accompagnais mon bébé en pensée en l'encourageant. Pendant une contraction, j'ai tendu mon bas du dos et la douleur est devenue plus diffuse et importante, alors j'ai juste pensé à détendre le bas du dos et la douleur a diminué et s'est de nouveau concentrée plus sur le milieu et le haut du ventre. Pendant ce ressenti dans le bas du ventre, ce qui m'a frappée est la sensation de quelque chose de centré dans le corps, vraiment en profondeur, non pas de façon superficielle. Je me suis souvenue de la description faite par Hélène Roth, professeur de chant, sur le soutien dans le chant : elle avait souligné cet aspect d'une remontée du bas-ventre mais pas devant le ventre mais plutôt une remontée qui se situe dans le centre du corps : j'ai réellement senti ce centre pendant ces premières contractions d'ouverture du col. A la maternité, Patrick m'a aidée. Nous marchions entre les contractions et je faisais différentes respirations afin de bien oxygéner les poumons : je faisais des diaphragmatiques de phase un (abdominales), de phase deux (costales), des thoraciques devant, dans le dos, à droite, à gauche,…21 ou dans la partie haute du thorax. Je les faisais tout de suite après la contraction pour être sûr de bien m'être oxygénée avant la nouvelle contraction. Quand je sentais que la nouvelle contraction allait arriver, je faisais donc encore une ou deux respirations complètes puis, je soufflais normalement en volume courant et je restais en apnée post-respiratoire. Je m'accrochais aux épaules de Patrick, je laissais ma tête et mon haut du corps se reposer sur Patrick, totalement détendue. Lui me maintenait en m'entourant de ses bras et il me faisait tourner le bassin. Je n'aimais pas quand il appuyait trop fort et je n'aimais pas quand il tournait avec moi son bassin. En revanche, ce qui faisait beaucoup de bien, c'est quand, doucement, sans appuyer avec ses mains, il me faisait tourner mon bassin tandis que ce dernier était libre et que le haut de mon corps était totalement relâché ! Si je faisais moi-même tourner le bassin, le soulagement de la douleur était moins important que lorsque c'était Patrick qui me le faisait : la passivité permet de ne pas mettre les muscles en action. Ainsi, les os du bassin avec leurs articulations sont libres à la fois de changer de position et de bouger. De ne pas contracter les muscles, grâce à la passivité, aide également à détendre cette zone ou du moins en n'augmente pas la tension. Enfin, la passivité du mouvement, inculquée par le partenaire, aide à synovier les articulations ; cela explique encore la diminution de la douleur et aide également à la souplesse des articulations, pour un bassin plus mobile qui répond mieux aux demandes du bébé ! 21 Blandine Calais-Germain anime chaque année un stage sur la respiration et elle vient de publier un livre "Respiration, anatomie, geste respiratoire" aux éditions Désiris. 23 Témoignage sur ce troisième accouchement En tout cas, ce relâchement du haut du corps et ce mouvements du bassin avec le partenaire m'ont apparu de plus en plus indispensable au fur et à mesure que le travail avançait et que les contractions devenaient plus intense. Et puis, c'est agréable de danser ainsi, dans un acte plein d'amour avec son partenaire ! J'ai eu le souci de ne plus avoir de contraction au bout de plusieurs heures de travail. Au bout de dix heures, après plusieurs bains d'huiles essentiels et de prises de granules d'homéopathie, la sage-femme décida de faire une perfusion d'ocytocine pour redémarrer les contractions. Au début de la perfusion, j'ai marché un peu puis, fatiguée, je me suis reposée en m'allongeant sur la table d'accouchement. Les contractions sont devenues de plus en plus dures : je me suis levée et j'ai repris avec Patrick le travail de respiration et de mobilisation du bassin : ainsi, j'ai pu vraiment sentir la différence entre la position allongée sur le dos, sans mouvement, qui rendait de plus en plus insupportable les contractions, et la position debout en apnée post-respiratoire et dans un bassin assoupli passivement qui réduisait considérablement l'intensité de la perception des contractions et les rendait vraiment supportables. Tout en me pendant à Patrick, j'ai commencé à me mettre dans une position facilitant la contre-nutation, en fléchissant les genoux. J'ai alors ressenti le bébé descendre dans la filière osseuse et la sage femme a dit au même instant : le bébé arrive! Quelle joie de l'avoir ressenti ! Elle me demande alors de me mettre sur la table. Je m'étais plus préparée à accoucher debout, accroupie ou dans une position facilitant l'accouchement grâce à la pesanteur : de plus, je craignais de ne plus faire les exercices pendant la contraction ; ainsi, je ne l'écoutais pas immédiatement et cela me permit de rester encore debout suspendue à Patrick pendant quelques contractions. Françoise Olive ne voulait pas m'accoucher debout ou accroupie car elle pensait que cela pouvait être trop rapide et abîmer le périnée. Néanmoins, elle inclina la table de telle façon que, me demandant de me mettre le plus bas possible, j'étais presque dans la verticale, presque accroupie. De peur de ne pas assez pousser comme pour Elisa, j'ai d'abord paniqué et j'ai commencé à pousser avec force. Puis Françoise Olive m'a dit de chanter. J'ai fait un magnifique aigu, peutêtre un sol : il a rempli toute la salle et j'ai trouvé que c'était le plus bel aigu de ma vie ! Mais, c'est le seul son que j'ai fait car je ne voulais pas retarder l'accouchement : j'ai appris que de chanter à pleine voix, de façon projetée et dans l'aigu, a plutôt tendance à ramener le bébé vers l'intérieur ou du moins, cela aide à se détendre mais n'accompagne pas le bébé vers la sortie. Pour Elisa, chanter m'a permis de supporter cette dernière phase de l'expulsion qui fut longue et de me détendre pendant la contraction, comme me le demandait la sage femme. Mais Elisa à chaque contraction faisait simplement voir une chevelure de plus en plus importante sans toutefois arriver à passer : c'est seulement lorsque j'osais pousser de toutes mes forces, paniquant au bout de deux heures où la petite voyageait entre la sortie et le retour à l'intérieur, qu'Elisa enfin a pu venir dans mes bras ! 24 Témoignage sur ce troisième accouchement Ainsi après mon magnifique aigu, j'ai alors dit non, je ne veux pas chanter ! Nous faisions la position à l'anglaise en relevant la jambe droite, les pieds vers l'intérieur. Une jeune sage-femme venue l'aider me réconfortait de ses conseils, de son sourire et de ses encouragements. Puis Françoise Olive me demanda alors de souffler longuement sur mon bébé : la poussée et la contraction se transformant alors totalement et redevenant vraiment supportable. J'étais dans cette poussée en expiration conseillée par Blandine lors du stage et dans le livre du périnée. On expire en formant la voyelle u, sans la prononcer, comme si on voulait faire voler des plumes, souffler longuement une bougie ou doucement souffler sur son bébé. 22 Grâce à cette image proposée par la sage femme, je ressentais cette douce poussée et ses conséquences. Puis, le temps d'une contraction voilà que la douleur s'amplifie au niveau du périnée : de nouveau la panique commence à resurgir, mais Patrick me rassure : il arrive. Déjà ! En une seule fois, il glissait vers l'extérieur : ce qui avait duré deux heures avec Elisa, se fit en une seule fois avec cet accouchement préparé ! La sage-femme me propose de le prendre : ainsi, je pus moi-même finir de sortir mon bébé, mon petit garçon, mon Marius. Il me regarda avec son regard intense ; je ne me souviens pas de l'avoir entendu vraiment crier ; Je l'ai mis sur mon ventre. Françoise Olive à ajouter des serviettes et des couvertures sur nous deux. La délivrance s'est faite sans que je m'en aperçoive beaucoup. Patrick, comme pour Elisa a coupé le cordon, après avoir attendu qu'il cesse de battre. Puis j'ai mis Marius au sein gauche ! Il a tété quelques minutes et a cessé de lui-même. La sage femme me disait de le remettre au sein. Mais j'avais compris que Marius avait fini sa première tétée et je n'écoutais pas la sage femme. Quel caractère ce bébé, de savoir dès sa première tétée s'arrêter ! Nourrisson et pendant plusieurs mois, les tétées de Marius ont toujours été courtes, s'arrêtant rapidement de lui-même, tout en étant un bébé nourri exclusivement au sein et bien grassouillet ! Nous sommes rentrés à la maison le matin même. Je gardais l'impression en moi d'avoir réussi à gérer mon accouchement, d'avoir ressenti de belles sensations et ainsi d'avoir fait un merveilleux voyage pour accompagner vers le monde mon bébé. Merci à Blandine et à Patrick, mon mari 22 Michel Leboyer conseille de souffler sur un frein fff ou sss pour allonger le temps de la poussée, mais en volume courant, comme une apnée qui s'éternise, sans aller au-delà de la quantité d'air qu'on expulse quand on respire normalement. Si on expire trop, on utilise le souffle de réserve (VRE : volume de réserve expiratoire) qui implique la contraction des abdominaux et gêne alors la poussée. 25 Index Abdominaux, 25 Accroupie, 14, 15, 17, 18, 24 Allaitement, 4, 6, 7, 25 Apnée post-respiratoire, 23, 24 Articulations, 7, 9, 13, 14, 16, 23 Ballon, 5, 9, 22 Bassin, 1, 2, 4, 5, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 22, 23, 24, 27 Blandine Calais-Germain, 1, 2, 3, 5, 6, 7, 8, 22, 23, 27 Chant, 3, 5, 7, 8, 22, 23, 27 Col de l'utérus, 9, 10, 16, 23, 27 Contractions, 4, 5, 6, 8, 9, 18, 19, 20, 22, 23, 24, 25, 27 Contre-nutation, 5, 11, 12, 15, 22, 24, 27 Détendre, 4, 6, 7, 9, 15, 19, 22, 23, 24 Diaphragme, 5, 7, 8, 19, 20 Episiotomie, 6, 7, 8 Excavation, 7, 9, 10, 20 Exercice, 5, 8, 14, 22, 24 Expulsion, 6, 11, 15, 16, 17, 19, 20, 21, 24, 27 Fémur, 13, 16, 17, 18, 27 Fessiers, 14, 27 Hanche, 13, 15, 16, 17, 18 Iliaques, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 22, 27 Jambes, 5, 12, 14, 16, 17, 18, 19, 27 Mouvement, 5, 8, 9, 11, 12, 13, 15, 16, 17, 18, 19, 22, 23, 24, 27 Nutation, 5, 11, 12, 14, 15, 18, 22, 24, 27 périnée, 5, 7, 8, 10, 11, 14, 20, 22, 24, 25, 27 Pieds, 5, 14, 15, 16, 17, 18, 27 Position, 4, 5, 10, 12, 13, 14, 18, 22, 27 Poussée, 11, 20, 25, 27 Pratique, 3, 22 Relaxation, 1, 2, 3, 22 Respiration, 1, 2, 3, 5, 6, 19, 20, 22, 23, 24, 27 Sacrum, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 18, 22, 27 Synovier, 20, 22, 23 Table, 6, 11, 19, 24 Travail, 13, 15, 16, 18, 19, 20, 22, 23, 24, 27 Trochanter, 18 Utérus, 9, 20, 27 Vagin, 9, 27 … 26 Table des matières Introduction __________________________________________________________ 3 Pourquoi cette préparation pour ce troisième accouchement ? _________________ 4 Entretien avec Blandine Calais-Germain (Juin 2003) ________________________ 6 Les contractions _______________________________________________ 6 Comment se déclenche un accouchement ___________________________ 6 Les deux précédents accouchements _______________________________ 6 Le chant et l'accouchement _______________________________________ 7 Sentir un bassin________________________________________________ 7 Visualiser le périnée ____________________________________________ 8 Le rôle du périnée dans le chant ___________________________________ 8 Le bassin couché _______________________________________________ 9 Le vagin oblique monte vers arrière. _______________________________ 9 L'utérus et le col._______________________________________________ 9 Franchir la filière osseuse en se tournant ___________________________ 10 Les mouvements du bassin : nutation et contre-nutation par le mouvement du sacrum. _____________________________________________________ 11 Les mouvements du bassin : nutation et contre-nutation par le mouvement des os iliaques ___________________________________________________ 12 Faire bouger le bassin, swinguer _________________________________ 13 Rigidifier le bassin par les fessiers les premiers mois et après l'accouchement ___________________________________________________________ 14 Positions ____________________________________________________ 14 Rappel sur le mouvement des iliaques _____________________________ 15 Décomposons le mouvement ____________________________________ 15 Deux forces __________________________________________________ 16 Pratique _____________________________________________________ 16 Mouvement du bassin : de haut en bas avec les jambes écartées _________ 16 Jambes croisées ______________________________________________ 16 Mouvements du bassin d'avant en arrière : les pieds en chasse neige et les pieds en danseuse _____________________________________________ 16 Conclusion sur les mouvements __________________________________ 16 Mouvements des fémurs et du bassin ______________________________ 17 Contractions et positions _______________________________________ 18 Observer des positions _________________________________________ 18 Couché sur le côté_____________________________________________ 18 Couché sur le dos _____________________________________________ 18 Position à l'anglaise ___________________________________________ 19 La respiration et le travail _______________________________________ 19 La mobilité du bassin et le travail _________________________________ 20 La respiration et l'expulsion _____________________________________ 20 Apprendre à diriger la poussée ___________________________________ 20 Soins du bébé ________________________________________________ 21 Témoignage sur ce troisième accouchement _______________________________ 22 Index_______________________________________________________________ 26 Annexe______________________________________________________________28 27 Lubrifier ( Synovier) et assouplir le bassin Commencer à le faire 1 mois avant l'accouchement a)L'écharpe -allongé, genoux fléchis, l'écharpe entoure les genoux : se balancer -l'écharpe entoure le bas du dos et les jambes fléchies : se balancer. b)Les ballons et le partenaire -petit ballon à moitié gonflé : jouer avec les genoux pour que le bassin roule sur le ballon. Faire des mouvements symétriques et asymétriques. droite gauche gauche -Petit ballon à moitié gonflé et gros ballon : emmener les jambes à gauche et à droite ; faire jouer les hanches (articulations entre le bassin et le fémur.) -Gros ballon : mouvements vers l'avant, vers l'arrière, sur les côtés, symétrique et asymétrique -Gros ballon : même mouvements que ci-dessus avec la tête posée sur le ballon -Partenaire à quatre pattes : se positionner et prendre appui en travers du partenaire et faire les mêmes mouvements que ci-dessus. 28 La position à l'anglaise Le bassin est libre, posé sur une "boule" en appuie sur la partie haute du fémur (le trochanter) Il peut faire une antéversion ou une rétroversion (bascule vers l'avant ou vers l'arrière du bassin) Il peut se mettre en nutation ou en contre nutation (s'évaser dans sa partie basse ou dans sa partie haute : en nutation, c'est le détroit inférieur qui s'élargit pour l'expulsion, le mot nutation ramène au mot naissance) Pour la nutation, les pieds se tournent vers l'intérieur, avec une rotation interne du fémur pour écarter les ischions afin de faciliter l'expulsion, la naissance. 29 Pour tous renseignements contacter, Fabienne Cellier-Triguel au 05 46 01 71 43 Témoignage disponible sur le site www.clem-la-boheme.com Stage sur l'accouchement et sur l'anatomie pour le geste Livres, documents pédagogiques par Blandine Calais-Germain : Anatomie pour le mouvement ; le geste anatomique B.P.68-11304 Limoux cedex Tel : 04 68 31 33 24 fax : 04 68 31 53 01 www.calais-germain.com 30