Entreprenariat • Forêt • Environnement • Société
Gorilles, bonobos, okapis… animaux ambassadeurs
Mots clés : La voix du Congo profond, éducation, développement, carte identité, RDC
Certaines espèces endémiques emblématiques sont mises en avant par les organismes de
protection de la nature : si celles-ci sont préservées, une multitude d’autres plus modestes
mais essentielles seront également protégées.
Auteur(s) : Alain Huart, Chantal Tombu, Alice Van der Elstraeten
Date de publication : Juin 2012
Catégorie(s) :Ecotourisme • Forêts communautaires • Services agro-environnementaux, agriculture de conservation •
Construire son avenir, éducation, santé, énergie, eau, habitat
Province(s) : Kinshasa • Bandundu • Équateur • Province Orientale Nord-Kivu • Sud-Kivu • Maniema • Katanga • Kasaï-
Oriental • Kasaï-Occidental • Bas-Congo
Partenaire(s) :Agence belge de Développement, CTB • Ministère de l’agriculture et du Développement rural (RDC) •
Ministère de l’éducation • WWF • Coopération allemande
Nombre de pages : 7
Identification : F-ECJ-P5-F1-N4-S2-3
En RDC, le gorille de Grauer, l’okapi, le rhinocéros blanc ou encore le bonobo sont
quelques-uns de ces animaux ambassadeurs. Panorama explicatif de ces espèces rares ou
endémiques et des solutions envisagées pour enrayer leur disparition.
Les espèces endémiques ne vivent que dans une région bien précise et nulle part ailleurs. Si leur biotope
est menacé, c’est la survie de l’espèce qui est remise en cause, et avec celle-ci, la vie d’une multitude de
plantes et de petits animaux, plus discrets. Les organismes de protection de la nature attirent l’attention du
public sur des espèces très visibles, dites «phares». Elles savent que si ces espèces emblématiques
(baleine, okapi, gorille, ours blanc, panda…) sont préservées, on protègera du même coup une multitude
d’espèces plus modestes, mais essentielles pour garantir une riche biodiversité.
Le pays abrite entre autres trois espèces de grands singes, espèces les plus proches de l’homme et
totalement dépendantes de la forêt : le chimpanzé, le gorille et le bonobo. Ils sont tous menacés
d’extinction à l’état sauvage. Leur population n’a pas cessé de diminuer suite à la chasse non contrôlée,
aux guerres qui provoquent des déplacements de population et une pression démographique sur les parcs,
aux maladies, à la destruction de leur habitat et à la capture de bébés primates pour le commerce illégal.
Le gorille de Grauer, le bonobo, l’okapi, le rhinocéros blanc sont quelques-uns des animaux
ambassadeurs de la RDC. ll y a dans notre pays d’autres animaux rares et endémiques comme le paon du
Congo, la genette aquatique, la tortue marine. Les «big five» rhinocéros noir, lion, léopard, buffle,
éléphant ne sont pas endémiques, mais ils sont devenus extrêmement rares suite au braconnage. Quand
on détruit leurs habitats, les animaux n’ont plus d’endroits pour vivre et se reproduire. L’installation d’un
tourisme durable permettrait de les préserver et d’augmenter leur nombre petit à petit.
L’écotourisme développé dans certains pays paraît être une solution pour protéger la faune et la flore.
C’est une activité lucrative qui ne prélève rien sur la faune et qui concentre l’attention de la communauté
internationale ou nationale d’une manière bien plus efficace que les actions de conservation pure.
Les retombées économiques, parmi lesquelles les recettes de droits d’entrée et l’attribution de permis
peuvent engendrer d’importants revenus qui permettent de financer la préservation et la gestion des
espèces phares. Les programmes de développement du tourisme doivent aussi laisser une place plus
importante à la redistribution des revenus en faveur des populations riveraines. Ainsi tous se sentiront
concernés et bénéficiaires.
LE GORILLE
On trouve en RDC deux sous-espèces de gorilles : le Gorilla beringei beringei dit «gorille de
montagne» et le Gorilla beringei graueri dit « gorille de plaine ».
Les gorilles de montagne sont les plus grands primates sur terre. On les trouve dans la région des Grands
Lacs, aux confins de trois pays : la RDC, l’Ouganda et le Rwanda. En RDC, ils se trouvent dans le parc
des Virunga, créé en 1925 pour les protéger. Doux et pacifiques, ils ne mangent que rarement de la viande
et ne chassent jamais. Ils ne vivent pas dans les arbres et trouvent leur nourriture en mangeant les plantes,
les pousses de bambou et d’autres végétaux poussant sur le sol. Une fourrure épaisse les protège du froid
et ils dorment dans des nids.
Le plus grand des mâles est le chef de famille.
Avec l’âge, sa fourrure s’argente, d’où le nom de «dos argenté» ou «silver back». Les gorilles vivent en
groupes familiaux stables, avec plusieurs femelles et leur progéniture. Ils passent beaucoup de temps à se
reposer et à jouer avec les jeunes. Ils se nourrissent de fruits, racines, tiges et moelle des plantes, lianes,
bambous et petits arbrisseaux.
Il est possible d’habituer une famille de gorilles à des visites guidées. C’est un tourisme sensationnel et
générateur de recettes qui préserve l’environnement, s’il se fait dans le respect des règles.
Le tourisme au Parc national des Virunga a été malheureusement interrompu par les conflits armés, qui
ont décimé les gorilles.
STATUT IUCN : EN DANGER CRITIQUE D’EXTINCTION
Les gorilles de Grauer, ou de plaine, sont des gorilles des plaines de l’est. On ne les trouve que dans le
parc de Kahuzi-Biega, créé pour les protéger. Ils sont endémiques à la RDC et vivent sur les versants des
volcans éteints : le Kahuzi (3308 m) et le Biega (2790 m). En 2000, ils étaient 120. Le Parc national de la
Maïko abrite aussi des familles de gorilles de Grauer.
Leurs poils sont un peu plus courts que ceux des gorilles de montagne et ils mangent davantage des fruits.
STATUT IUCN : EN DANGER
LE GORILLE
Taille moyenne :
170 à 180 cm chez les mâles, 140 à 150 cm chez les femelles.
Poids :
140 à 200 kg chez les mâles: 70 à 110 kg chez les femelles.
Habitat du gorille de montagne :
Les montagnes au-dessus de 1500 m d’altitude.
Habitat du gorille des plaines :
Forêts de moyenne altitude et forêt de montagne à l’est de la RDC.
Nourriture :
Surtout de jeunes pousses, des tiges et des feuilles, des plantes grimpantes. Le gorille des plaines
consomme, en plus de ceci, des fruits.
Population estimée en 2010 :
3000 gorilles des plaines et environ 650 gorilles de montagne.
À Kahuzi-Biega, entre la fin septembre 2002 et décembre 2002, six familles de gorilles,
régulièrement suivies par les gardes, totalisaient 87 individus. La plus importante d’entre elles,
constituée de 39 individus a disparu ainsi que 11 autres gorilles appartenant aux autres familles.
Plus de 80 gardes-chasse ont perdu la vie en affrontant des braconniers. Saluons leur courage.
LE BONOBO
Le bonobo ou chimpanzé nain (Pan paniscus) ne vit que dans les forêts marécageuses de la cuvette du
Congo.
Son territoire est cerné par des rivières, qu’il n’a pas osé franchir. Il est l’espèce phare, mais en danger, de
deux parcs: celui de la Salonga et celui de la Sankuru. Le bonobo est, parmi les espèces de grands singes,
l’animal le plus proche de l’homme. Nous partageons avec lui 98,4% de notre matériel génétique. Des
études sur les plantes médicinales qu’il consomme sont en cours et pourraient être à l’origine de la
découverte de nouveaux médicaments. Les bonobos ont une ossature gracile, un visage noir, et grimpent
très bien aux arbres, ils font leurs nids chaque soir. Ils occupent un territoire de 30 à 50 km² et
marchent volontiers le long des rivières et dans les marais pour chercher leur nourriture. Pacifiques, ils se
distinguent par une organisation matriarcale. Ils ont souvent recours à la sexualité pour résoudre les
conflits et apaiser les tensions sociales qui naissent dans la communauté : concurrence pour de la
nourriture, affrontement… Les femelles ne peuvent avoir des petits qu’à l’âge de 13 ou 14 ans.
La gestation dure 8 mois et l’allaitement 4 ans. Les bonobos se reproduisent lentement: un petit tous les 4
ans et demi !
LE BONOBO
Hauteur à l’épaule : 90 à 110 cm.
Poids : 37 à 41 kg.
Nourriture :
Des fruits, des graines, mais aussi des feuilles, des fleurs et différentes parties des plantes.
Population estimée en 2010 :
Entre 10 000 et 50 000 individus.
STATUT IUCN : EN DANGER
LE CHIMPANZÉ
Le chimpanzé est le moins rare des grands singes. Il est trapu, son visage est de couleur claire. Il vit dans
différents types de forêt et en bordure de savane, souvent en grands groupes, dans les arbres et sur le sol.
Contrairement aux gorilles, les chimpanzés mangent aussi de la viande et chassent de petites antilopes ou
de petits singes, consomment aussi des insectes et bien sûr beaucoup de fruits. Ils sont capables d’utiliser
des outils très simples comme un bâton pour attraper les termites ou les fourmis dans leur trou.
Les chimpanzés étaient certainement plus d’un million en 1960. Aujourd’hui, leur population se situe
entre 172 000 et 300 000 individus. Le chiffre reste imprécis car les données manquent. À elle seule, la
RDC compterait encore 40% de cet effectif… malheureusement, peu d’actions sont menées en vue de les
protéger. Leur habitat est détruit de plus en plus et ils continuent à être braconnés, mangés et vendus.
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