LES INFECTIONS NOSOCOMIALES Généralités Une infection est dite nosocomiale ou hospitalière, si elle est absente lors de l'admission du patient à et qu'elle se développe 48 heures au moins après l'admission. Ce délai permet de distinguer une infection d'acquisition communautaire d'une infection nosocomiale Pour les infections de site opératoire, on considère comme nosocomiale les infections survenant dans les 30 jours suivant l'intervention chirurgicale ou s'il y a mise en place d'un matériel prothéique dans l'année qui suit l'intervention. Étiologie Il faut garder à l'esprit que certaines infections nosocomiales sont «normales» au regard de la pathologie à traiter et des moyens thérapeutiques à mettre en œuvre. Il ne faut donc pas confondre les infections nosocomiales faisant suite à une erreur ou une négligence, avec celles liées à une complication d'une thérapie ou d'un acte invasif. Ainsi le développement d'une pneumopathie après 1 mois de ventilation artificielle en réanimation n'a pas la même signification que la survenue d'un épisode infectieux le lendemain de la pose d'une voie veineuse centrale. On estime qu'il y a environ 9000 morts par an Formes cliniques En France: Infections urinaires: 44% des cas Infections post-opératoires: 45% des cas Infections pulmonaires: 10-30% des cas Infections généralisées: 5-10% des cas Infections virales L'hôpital, milieu favorisant les infections. Pression de sélection des bactéries Le milieu hospitalier, accueillant par définition une vaste population, met donc en présence des individus sains, mais aussi des patients présentant des pathologies différentes, infectieuses ou non. Or chaque personne, en se déplaçant dans les locaux, disperse les germes qu'elle porte sur elle sur les poignées de porte, les interrupteurs, les surfaces, dans l'air… Ainsi l'environnement hospitalier est un véritable «pot pourri» de germes. La flore ainsi formée évolue en fonction des capacités de résistances intrinsèques de chaque bactérie, des antiseptiques utilisés pour le nettoyage, mais aussi des antibiotiques prescrits dans l'établissement. Cette flore subit donc une pression de sélection: seules les germes les plus résistants survivent. Ainsi, une personne hospitalisée entrera à l'hôpital avec sa propre flore bactérienne. Mais une fois en contact avec l'environnement hospitalier et les différents traitements, celle-ci va se modifier, et va à son tour subir la pression de sélection. Par conséquent, les germes résistants de l'environnement vont se développer aux dépens de ceux peu résistants de la flore d'origine. Les germes hospitaliers sont en général capables de survivre dans un milieu hostile et de développer une résistance aux antibiotiques couramment utilisés. Certains hôpitaux sont confrontés à des problèmes liés à l'émergence de staphylocoques, d'entérocoques et de bacilles Gram- résistants à de multiples antibiotiques. (pyociannique, moraxèle) La surconsommation d'antibiotiques, autre élément facilitant les infections Les antibiotiques administrés sans raison valable sont la cause principale des infections nosocomiales. En effet, ils rendent certains micro-organismes résistants et contribuent à la sélection des souches hospitalières multirésistantes qui peuvent se transmettre d'un patient à l'autre. Ces germes, même résistants, ne sont pas forcément pathogènes pour les individus en bonne santé, mais ils le sont pour ceux dont l'état de santé est altéré. La gravité des infections peut être exacerbée par l'utilisation antibiotiques Réceptivité du patient Les patients hospitalisés ont par nature des défenses immunitaires altérées. Il en est ainsi soit du fait de pathologies portant directement atteinte aux compétences immunitaires du patient (diabète, insuffisance respiratoires, pathologies immunitaires, grands brulés…), soit de l'état général du patient. Ainsi les personnes dénutries ou aux âges extrêmes de la vie sont plus réceptives aux infections en général, et nosocomiales en particulier. En France, c'est en 1998, que le CLIN (Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales) sont institués. Depuis le 1er Juillet 1998, la loi de sécurité sanitaire du code de la santé publique prévoit que chaque établissement de santé se doit de se doter d'un plan de lutte contre les infections nosocomiales. Voir plaquette CLIN