HEGEL EN QUELQUES MOTS. Par moi.
I. Science de la Logique
A. Doctrine de l’Etre.
L’Etre est à la fois être et néant. Le néant, d’une certaine façon, est toujours quelque chose : le
verre cassé est la néantisation du verre et en tant que verre-cassé il est quelque chose qui est.
De même on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Seulement l’Etre posé
comme tel est absolu, universel, totalité. Dès lors pour que l’Etre puisse être déterminé il faut
distinguer des déterminations, poser des essences qui nient le devenir ou la néantisation
intrinsèque de l’Etre. C’est le moment platonicien.
B. Doctrine de l’Essence.
Les essences sont des déterminations posées, délibérées par la tension de la pensée vers
l’universel. Seulement elles doivent nier la chose en soi, qui elle est diverse et partant
indéterminable par l’entendement en tant qu’elle relève de l’Etre-néant, de l’être comme
devenir.
§ 111 : L’Etre, c'est-à-dire l’immédiateté qui, par la négation d’elle-même, est elle-même
médiation avec elle-même et relation à elle-même, par conséquent tout aussi bien médiation
qui se supprime elle-même pour devenir relation à elle-même, immédiateté, est l’essence.
L’être comme unité de l’être et du néant, devenir, est pour soi, c'est-à-dire autonégateur.
Comme négation il est médiat. Mais comme cette négation est une relation à lui-même il est
immédiateté, en soi, essence. Ainsi l’Etre devient l’essence. De il découle que l’essence
définit l’existence pleine et entière. L’Etre c’est dans un premier moment l’essence.
L’essence étant ce qui existe elle est ce qui apparaît. L’essence décrit les déterminations
phénoménales de la chose.
§ 131 : « L’essence ne se trouve pas derrière le phénomène, ou au delà de lui, mais, du fait
que l’essence est ce qui existe, l’existence est phénomène. »
Le point de vue phénoménal permet de calculer les rapports et les lois de la nature comprise
comme monde phénoménal. C’est le moment de l’effectivité de la logique sur l’être : le
monde phénoménal permet de penser la causalité et l’action réciproque, il permet
d’effectivement prédire l’événement naturel. C’est le moment Cartésien et Newtonien.
C. Doctrine du Concept.
Si bien que la logique tend irrémédiablement vers le concept qui d’abord n’est qu’essence
phénoménale mais (c’est le moment kantien) le phénoménal n’est plus une simple
apparition. Le phénomène, qui s’inscrit dans un rapport causal, décrit un objet et dès lors une
objectivité qui ouvre la voie au syllogisme et par suite au mécanisme (cause efficiente), au
chimisme (cause matérielle ?) et à la téléologie (cause finale). L’objet est considéré non plus
seulement comme une essence, une détermination abstraite, mais comme une détermination
qui subit l’influence causale, matérielle et finalisée de son milieu qu’est la nature.
Passage à la philosophie de la nature :
Mécanisme, chimisme et téléologie constituent les catégories constitutives du biologique. A
partir de ce moment la pensée passe du concept à l’idée : l’idée absolue ou idée de l’absolu :
elle pense la détermination générale de toutes les déterminations, elle présuppose le monde
mécanique comme finalisé, à l’instar d’un grand organisme vivant.
C’est pour cela que le logique pur ne suffit plus, il lui faut étudier la nature comme telle, en
connaître ses lois pour véritablement maîtriser l’idée absolue, l’idée d’une identité des
différences dans une totalité organique de l’Etre. Pour ce faire le penser cide la nature
comme objet propice à son élévation vers la compréhension de l’Etre y compris dans ses
déterminations contradictoires qui se manifestent comme devenir.
II. La Philosophie de la Nature.
L’Etre consiste en une genèse dialectique de l’Esprit Absolu (qui a compris l’Etre en se
comprenant lui-même) moyennant une auto-spiritualisation du corps d’abord strictement
mécanique (soumis aux forces) qui devenant un corps physique (soumis aux lois de plus en
plus complexes de la nature) advient pour l’esprit qui le pense à la pensée de l’organisme qui
est le point d’aboutissement de la nature et le dernier moment avant l’Esprit libre, réfléchi.
L’organisme vivant est une identité qui comprend plus de déterminations différentes et au
départ hétérogènes que tout corps physique. En ce sens il suit un processus d’universalisation,
d’identification dans la différence et de différenciation dans et par l’identification de soi en
distinction de tout autre.
III. Philosophie de l’Esprit.
Toutefois si se dernier élève ainsi l’être au sentiment de soi il demeure à ce stade primitif : ce
qu’il fait ne relève que de la tendance inscrite dans la contingence des déterminations du
milieu et jamais de la décision libre. C’est par la confrontation des sentiments de soi entre eux
que l’être advient à la conscience de soi et, partant, à la délibération : la première délibération
est celle du maître qui nie sa tendance vitale, son instinct. Une autre délibération est celle du
vaincu demeuré en vie et qui certes se plie à la tendance, mais désormais selon une
représentation d’une liberté inexistante pour lui et qui, partant, devient désormais l’objet d’un
réel soucis. Une liberté strictement négative, abstraite en tant que non liberté effective mais
liberté qui en tant qu’abstraite va produire des discours qui vont, finalement, réaliser une
liberté plus haute et plus universelle que celle acquise par la force brute du maître.
L’Esprit suit donc trois moments :
A. L’esprit subjectif :
l’on passe du sentiment de soi propre au vivant naturel à la conscience de soi propre au
vivant non naturel, qui refuse de se soumettre à son instinct.
B. L’esprit objectif :
l’esprit de la liberté veut se concrétiser en un droit positif. D’abord droit de propriété puis
droit de la personne morale représentée par la propriété et la famille de l’état civil, puis enfin
personne citoyenne c'est-à-dire comprise à la fois comme particulier (famille) et universel
(fonction dans le tout de la société ou de l’Etat). Le fonctionnaire développe mieux l’esprit
objectif pour deux raisons : 1. Il est reconnu dans son travail et sa particularité est respectée.
2. Il a davantage le temps de se consacrer à la culture de l’Esprit Absolu.
C. L’Esprit Absolu :
1. L’Art : 3 moments :
a. Le moment symbolique et mythologique. L’esprit s’incarne dans le corps, mais
il reste partiellement animal : le Sphinx.
b. Le moment classique (classicisme antique) : le corps humain, comme siège de
l’Esprit et seule manifestation de l’Esprit dans l’Etre, est représenté dans ses
parfaites proportions.
c. Le moment romantique (christianisme jusqu’à Hegel) : le corps humain n’est
plus le siège de l’Esprit, l’Esprit transcende la corporéité, il dépasse totalement
la mort et l’animalité. Mais ce moment ne permet pas à l’esprit de justifier et
de comprendre ce qu’il appréhende en représentant la passion du Christ.
Pour ce faire l’esprit entre dans le culte religieux, voulant assumer le caractère mystérieux et
insondable du romantisme.
2. Second moment de l’esprit absolu : La Religion.
a. Elle cultive le mythe religieux pour rendre compte de l’absolu qu’elle appréhende, à
savoir Dieu.
b. Mais cela demeure mystérieux et partant elle cherche à justifier la foi par la raison,
c’est le moment jésuite d’où vient Descartes.
c. La conscience est malheureuse : elle s’est donné un maître indépassable qui a cet effet
pervers de réduire l’esprit à ne plus pouvoir tendre vers ce qu’il recherchais au départ :
l’Esprit Absolu.
3. Troisième moment de l’esprit absolu : La philosophie.
a. La philosophie tente de comprendre la religion comme toute détermination ou mode
d’être de l’esprit et de l’Etre, c’est le même moment jésuite pour ce qui concerne la
religion, et pour la philosophie à proprement parler c’est toute la philosophie de Platon
à Descartes.
b. Mais ne procédant que par le concept abstrait, d’entendement, elle échoue à
comprendre ce qui par définition dépasse l’entendement dans la religion et dans ce que
l’esprit pose spontanément comme objet de sa recherche : l’absolu. Dans un premier
temps elle place la religion dans l’irrationnel de l’esprit et en ce qui concerne la
connaissance la philosophie est sceptique.
c. Enfin, ultime moment, le moment hégélien, elle comprend la religion autant que toute
tension vers l’absolu ce dernier est objet d’une pensée qui ne doit pas se limiter au
concept abstrait d’entendement mais qui doit se dépasser dans la raison spéculative :
seule à même de comprendre que l’absolu ne peut être déterminé. En ce sens évoluer
vers et pour l’absolu c’est tenter de concilier les contraires, comprendre toutes les
déterminations de l’esprit, dont la religion fait partie : la religion est ce qui propage
l’intelligence d’entendement dans l’histoire, celle qui diffuse l’idée d’une égalité de
tous les hommes face à l’absolu et, partant, une égalité et une liberté absolues des
esprits en dépit des variations et des contradictions. La philosophie comprend la
possibilité du droit souverain et universel de l’homme en tant qu’homme, c'est-à-dire
en tant que tout homme est une manifestation de l’Esprit.
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