Questions de cours (à traiter en 25 lignes maximum) Qu`est

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Questions de cours (à traiter en 25 lignes maximum)
Qu’est-ce que le cycle long Kondratiev ? (ESC 2012)
Le cycle Kondratiev correspond à un mouvement d’ensemble de l’économie d’une durée de 50 à
60 ans articulé autour de deux phases de durée à peu près équivalente : une phase d’expansion
(phase A) où l’ensemble des valeurs économiques sont orientées à la hausse (à l’exception du
chômage) et une phase de ralentissement (phase B) où la dynamique d’un certain nombre de
grandeurs économiques s’inverse. Ces cycles peuvent être repérés dans l’ensemble des grandes
économies industrielles.
Kondratiev identifie dans les années 20 trois grands cycles à partir d’une analyse statistiques
(lissage de données et identification d’une tendance). L’indicateur clé est celui des prix de gros.
Kondratiev propose une analyse de cette dynamique cyclique à partir des flux d’investissements
qui soutiennent la phase de croissance et de l’existence d’un stock d’épargne. Schumpeter
précise cette analyse en mettant l’accent sur de grandes vagues d’innovation (machine à vapeur
et coton, chemin de fer, «électricité et automobile) qui entraînent la phase de croissance avant
de voir leurs effets se diluer progressivement. D’autres analyses mettent en avant les facteurs
monétaires (Cassell et Rist).
Le cycle long Kondratiev a donné lieu à d’importants débats : sur la difficulté pour l’identifier
précisément au 20ème siècle, sur une logique d’accélération du cycle (question de la « 5ème
vague », sur la réalité de son existence, sur la pertinence générale de l’analyse cyclique qui
présuppose que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Comparez les méthodes sociologiques d’ E.Durkheim à celles de M. Weber. (ESC
2006)
Emile Durkheim et Max Weber sont deux auteurs essentiels dans l’histoire de la sociologie.
Contemporains (leurs œuvres principales sont publiées entre 1983 et 1922), ils fondent les
principes de la sociologie moderne mais proposent deux voies clairement distinctes, au moins en
première analyse, pour analyser les phénomènes sociaux.
Une première opposition se construit autour du lien individu – société : pour Emile Durkheim, le
social exerce une contrainte sur l’individu et la sociologie est l’étude de ces phénomènes sociaux
extérieurs à l’individu et qui s’imposent à lui (notion de fait social). Pour Max Weber, le
sociologue doit rendre compte des interactions qui s’établissent entre les individus et qui
fondent le social.
Il en découle la différence entre une démarche d’explication (Durkheim) qui veut mettre en
avant la cause d’un fait social (qui doit être recherchée dans un autre fait social) et une
démarche compréhensive (Max Weber) qui recherche le sens que les acteurs sociaux donnent à
leur comportement et à leurs actions.
Dans cette perspective, Durkheim mobilise des outils statistiques (« variations concomitantes »)
pour identifier les relations causales mais aussi des indicateurs sociaux significatifs (formes du
droit pour mettre en évidence les types de solidarité sociale). Max Weber privilégie la
construction d’ « idéal type », représentation simplifiée de la réalité (esprit du capitalisme).
Si l’opposition entre les méthodes de Durkheim et de Weber est réelle, la dynamique de la
sociologie, en particulier à la fin du 20ème siècle conduit à en relativiser la portée, de plus en plus
d’auteurs établissant des ponts entre les deux pensées.
Caractériser les différences entre décollage britannique et décollage des pays
suiveurs. (ESC 1997)
La lecture dominante des années 60 (W. Rostow) conduit à nier l’existence d’une différence
significative entre décollage britannique et décollage des pays suiveurs : les processus sont
comparables, la Grande Bretagne jouant le rôle de pionnier et de modèle imité par les pays
suiveurs.
L’analyse contemporaine souligne l’existence de différences significatives dans les processus :
- différence de rythme, le décollage (« take off ») étant difficile à identifier dans certains pays (en
particulier la France)
- différence dans les énergies dominantes : au charbon anglais s’oppose l’hydraulique française
- différence dans les secteurs moteurs : au poids du textile dans l’industrialisation britannique
s’oppose la place significative de l’industrie lourde (sidérurgie, voire chimie) dans les décollages
tardifs
- différence dans l’ouverture des économies : même si elle est relativement tardive l’ouverture
commerciale britannique se distingue des logiques protectionnistes significatives aux Etats-Unis
mais aussi en Allemagne et au Japon
- différence dans le rôle de l’Etat : si le rôle de l’Etat reste limité (mais non absent) en Angleterre
il est beaucoup plus décisif au Japon, et, dans une moindre mesure en Allemagne et en France.
- d’autres différences peuvent être identifiées : mode de financement, articulation agriculture –
industrie, monde urbain et monde rural, …
La question des voies d’industrialisation au 19ème siècle devient alors beaucoup plus complexe :
si pour certains (A. Gershenkron) le décollage des pays suiveurs s’effectue selon un modèle
spécifique, pour d’autres c’est sur la diversité des voies nationales qu’il faut insister et remettre
en cause la notion même de modèle.
La question de l’état stationnaire dans la pensée économique du XIXème siècle.
(ESC 2006)
La question de l’état stationnaire dans la pensée économique du 19ème siècle est
fondamentalement liée à David Ricardo (1817).
Le processus identifié est simple : la dynamique démographique conduit à la mise en valeur de
terres moins productives (logique des rendements décroissants – Turgot en 1759). Le prix des
céréales se fixe sur les coûts de production des terres les moins productives (valeur travail) ce
qui entraîne une hausse du prix et l’accroissement de la rente (différence entre prix de vente et
coûts de production des céréales) perçue par les propriétaires des terres les plus productives. La
hausse du prix des céréales entraîne également une hausse du salaire (salaire de subsistance).
La part des profits dans le revenu global se réduit alors jusqu’à devenir insuffisante pour assurer
l’accumulation du capital et la croissance. On débouche alors sur l’état stationnaire. John Stuart
Mill (1848) reprend l’analyse de Ricardo mais considère que l’état stationnaire n’est pas
forcément quelque chose de négatif.
La crainte exprimée par Ricardo se retrouve sous des formes différentes chez Malthus
(croissance démographique incompatible avec celle des ressources alimentaires) mais aussi,
dans une logique différente, chez Karl Marx (tensions internes au capitalisme débouchent sur
des crises de suraccumulation de plus en plus profondes).
Ricardo propose cependant des moyens de sortir de l’état stationnaire : l’abolition des lois sur
les céréales qui doit permettre en baissant le prix des grains sur le sol anglais de réduire la rente
et les salaires, donc de favoriser l’accumulation. De manière plus fondamentale, les gains de
productivité doivent permettre la pérennité de la croissance, ce qui se vérifiera historiquement
avec l’impact de la révolution agricole.
Si le pessimisme autour du risque d’état stationnaire est présent au 19ème siècle, d’autres auteurs
ont une vision plus positive des perspectives de croissance (Smith et Say).
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