Deux hypothèses ont été posées - Le site des mémoires de l`IUP

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Introduction
L’étude de marché, les études marketing : un des facteurs de réussite de l’entreprise. En
effet, connaître son marché, la perception de l’entreprise par les clients, leur satisfaction,
leurs attentes, autant de critères qui permettent d’assurer la pérennité d’une entreprise.
Une étude de marché c’est tout d’abord une techniques à comprendre, une méthodologie à
acquérir, une interprétation statistique à maîtriser. Le chargé d’étude doit donc être capable
de poser une problématique d’étude, et de la traiter afin d’obtenir des résultats servant à
fixer la stratégie d’une entreprise.
Il doit être capable de choisir la technique d’étude la plus adéquate, selon la nature du
problème posé. Il doit également réaliser d’un bout à l’autre toute la démarche
méthodologique, depuis l’identification du problème, en passant par la collecte des
informations et le traitement des données, jusqu’à la présentation et la mise en œuvre du
rapport d’étude.
En maîtrise de Marketing-Vente, il nous est demandé de maîtriser ces différentes étapes, et
le mémoire de maîtrise permet de valider l’ensemble des connaissances et des techniques
acquises afin de débuter dans la vie professionnelle.
Cependant, les techniques liées à une étude de marché sont les mêmes quelques soient les
investigations réalisées. Ainsi, le mémoire qui vous est maintenant présenté n’a pas pour
objet de réaliser une étude de satisfaction pour une quelconque enseigne de distribution, ou
encore d’étudier la perception des consommateurs face au packaging d’unproduit, mais
s’intéresse à une notion complètement différente : La moto. « La moto, cela fait du bruit,
c’est dangereux et les motards sont des voyous », a dit Gertrude en sortant son chien.
Cependant, la moto, ce n’est pas que cela. C’est l’entrée dans un groupe à part, avec des
normes et des activités spécifiques, c’est un langage que seul les plus avertis comprennent.
Je me suis donc intéressé au monde de la moto, et notamment au groupe des motards.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
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Ce rapport a donc pour objectif de mieux comprendre le fonctionnement du groupe, et les
différences qu’il existe entre les motards français et les américains. En effet, comme vous
le noterez plus tard, environ la moitié de l’échantillon a été choisi aux Etats-Unis, ce qui
nous permettra de réaliser une étude de comparaison entre ces deux pays : Harley aux
Etats-Unis, Japonaise en France, est ce vraiment une affirmation fondée.
La première partie de ce rapport permet de poser les bases théoriques de l’étude, de
rechercher dans la littérature les théories qui ont été étudiées, afin de tirer une
problématique.
La deuxième partie est consacrée à la méthodologie, permettant de poser les hypothèses
d’étude, et de réaliser toutes les étapes jusqu’au plan de traitement qui sera réalisé.
Enfin, la troisième partie est consacrée à l’analyse des résultats et aux décisions qui
peuvent être prises quant aux hypothèses qui avaient été posées.
Véronique Delbos
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I. Le groupe : les bases théoriques
1.1.
La psychologie sociale
1.1.1. Historique
La psychologie sociale est « l’étude de l’homme en tant qu’homme social à l’intérieur d’un
cadre : le groupe » (définition de Auguste Comte).
Le groupe est donc la base de la réalité sociale, de la vie en société et des relations entre les
individus. Apparaît alors certaines notions :
Les croyances et la vie collective,
Les règles et normes,
Les contraintes et sanctions.
Prenons quelques définitions de l’homme social et de la réalité sociale :
a) Au niveau de la sociologie :
L’homme social est placé dans une société qui se compose de
familles et non d’individus. Il est caractérisé par un être de raison et un être de croyance.
(Comte)
Toute société peut se définir comme un être psychique et
moral, composé de croyances et de représentations qui créent la vie collective. L’homme
social entre dans un système de règles et de normes qu’il va respecter. L’étude de
l’homme social se fait à travers l’analyse du fait social. (Durkheim)
L’homme social est compris à travers ses rapports sociaux
et doit donc déterminer sa place sociale. (Marx)
Véronique Delbos
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b) Au niveau de la psychologie
Avec Tarde, qui symbolise le début de la psychologie sociale
en France, deux nouvelles notions importantes apparaissent : l’invention et l’imitation. En
effet, il y a imitation de ceux qui ont du pouvoir, du prestige, un statut supérieur…
Le Bon s’intéresse quant à lui à une situation collective : la
foule (réalité collective, mais composé d’un ensemble de comportements individuels). Les
notions mises en relief par Le Bon sont :
 La prédominance de phénomènes de sympathie
 La propagation des sentiments, d’émotions, d’états d’âme entre les
membres
 Une tendance à la simplification (ex : le slogan)
 Dépersonnalisation
 Existence de meneurs.
En reprenant ces différentes théories, on peut noter certaines similitudes :
 La notion de croyances
 Règles et normes
 L’imitation
 Rapports sociaux et donc échanges
 La place de chacun dans la société
Ces théories permettent de poser les bases d’une étude portant sur un groupe ou sousgroupe, et cherchant à déterminer les fonctionnements de ce groupe. Cependant, cela n’est
pas suffisant pour poser une problématique concrète.
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1.1.2. La problématique Individu-Société
Dans son ouvrage, la Psychologie Sociale, Fischer, a traité la problématique Individusociété, qui permet d’aborder de nouvelles théories concernant le fonctionnement du
groupe ou de toute relation entre un individu et son environnement.
Entre alors en jeu deux nouvelles notions : l’attitude et le comportement.
a) l’attitude
Il existe trois composantes de l’attitude : - affective
- Cognitive
- Comportementale (souvent liée à un système de
croyances).
Deux hypothèses ont été posées
1. les attitudes se forment au cours de l’expérience (ex : apprentissage…)
2. les attitudes se forment à travers l’évaluation cognitive que nous faisons des
événements et des autres (recherche d’informations pour savoir comment se
comporter)
L’objectif de l’attitude est triple :
1.
s’adapter aux différentes situations
2. connaissance et ajustement
3.
protection de soi
On peut donc noter que l’attitude permet de s’adapter aux situations sociales, et qu’elle
peut être caractérisée par une attitude de conformité dans les rapports entre un individu et
la société, permettant souvent de rester dans les normes posées par la société et
l’environnement dans lequel il évolue.
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b) Le comportement
Le comportement est différent de l’attitude. En effet, une attitude peut être dictée par
l’environnement ou par des règles de conduite qui rendent l’individu totalement différent
de ce qu’il est réellement. Le comportement est dicté par la personnalité de l’individu, et il
est établi tout au long de son existence, de son expérience et de ses rapports avec les autres.
La
personnalité
est
« l’organisation
dynamique
dans
l’individu
des
systèmes
psychophysiques qui déterminent ses comportements et pensées caractéristiques par
rapport à son environnement » (Allport- 1937).
Dans sa phase de socialisation, et d’intégration dans une société, l’individu possède une
certaine tendance à l’imitation.
1.2. Les normes sociales
1.2.1. L’influence sociale
Les normes sont souvent dictées par l’influence sociale que subit l’individu dans son
environnement.
L’influence est une action exercée sur quelqu’un : ensemble de pressions extérieures.
L’individu social peut donc être défini comme un être sous influence. Apparaissent alors
de nouvelles notions, qui se rajoutent aux théories déjà existantes :
 Imitation, qui est une représentation de l’influence
 Apparition de leader, exprimée par le passage d’idées personnelles à des idées
suggérées
 Modelage du comportement
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On peut dire qu’il y a influence lorsqu’il y a présence ou contact avec une personne, donc
chaque fois qu’un individu se retrouve dans une situation sociale : on parle de facilitation
sociale.
D’autres facteurs que le simple contact avec une personne entraîne également une certaine
influence :
 L’environnement
 Intériorisation (ex : règles de politesse et de savoir-vivre)
 Importance de l’anonymat
 Dynamique de conformité
La problématique réside donc dans la malléabilité de l’individu et le poids du contexte en
fonction duquel il définit ses comportements.
1.2.2. Les pressions normatives
Les normes sont les formes les plus connues de l’influence : les individus s’expriment à
travers des normes, dont le rôle est de valider leur propre jugement par rapport à la réalité
sociale, c’est à dire adapter ses opinions personnelles à celle des autres.
Les normes sociales résultent de la construction d’un cadre de référence commun que les
individus élaborent pour accorder leurs positions à celles d’autrui : on parle de norme
subjective (point de référence) et de norme commune (modification de l’estimation
personnelle pour être en accord avec les autres).
Nous pouvons donc donner une définition des normes :
C’est l’ensemble des règles explicites ou implicites qui se réfèrent au système de
valeurs et qui servent de modèle de conduite. Elles ont un rôle de pression vers
l’uniformité.
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Il existe donc une grande importance de la notion de conformité et ce pour deux raisons
principales :
Par peur d’une désapprobation sociale éventuelle
Par ce que si plusieurs personnes pensent « A », c’est que ce doit être vrai
Le processus de conformité se présente de la manière suivante :
1) Intériorisation
2) Identification
3) Suivisme
4) Pression sociale
En général, les individus ont une importante sous estimation de l’influence que les autres
ont sur eux. Il est important de prendre conscience de ce fait afin d’anticiper un biais
possible lors d’une étude portant sur l’influence des autres sur soi. Cependant, afin de
mesurer ce biais, il serait nécessaire de faire une étude expérimentale, donc nous tiendrons
seulement compte de l’existence d’un biais possible.
On peut par ailleurs classer l’influence selon deux types :
- Informationnelle
- Normative,
classification pour laquelle il existe des échelles de mesure permettant d’obtenir ces
résultats.
1.2.3. Pression et manipulation
L’influence est caractérisée par une tendance à la persuasion et à la manipulation que
possède les individus.
1) Persuasion : convaincre autrui de changer de comportement ou d’opinions (dans une
situation interactive au cours de laquelle on utilise des arguments sous forme de
messages verbaux).
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Les facteurs intervenant dans la persuasion sont liés à la personne (que ce soit celui qui
persuade ou celui qui est persuadé), au message et au canal de communication.
2) manipulation : il existe trois types de techniques de manipulation
le pied dans la porte,
la porte au nez,
l’amorçage,
basées sur le principe de la soumission librement consentie.
Au niveau de la soumission, certaines études ont été réalisées qui méritent d’être notée, car
faisant partie des rapports entre les individus. Nous pouvons noter par exemple l’étude de
Milgram dont les résultats ont été impressionnants, et que nous avons abordé lors du cours
de comportement du consommateur.
1.2.4. Les croyances sociales
Les croyances sociales impliquent la notion de cognition sociale.
En effet, les conduites individuelles et sociales ne dépendent pas uniquement de
l’environnement matériel mais aussi de la façon dont les individus intègrent dans leur
système mental des informations sur la réalité qui les entoure.
Elle recouvre un ensemble de connaissances, d’opinions ou de croyances portant sur
l’individu lui-même, son comportement ou encore sur le milieu extérieur.
Il y a alors un risque important de dissonance cognitive que l’on cherche à réduire afin de
ne plus subir ce stress. Cette réduction peut notamment se faire de deux manières :
 En changeant son attitude
 En changeant sa cognition
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Il existe différents éléments à la cognition, dont nous allons donner les définitions :
 Les concepts : représentation mentale générale et abstraite qui permet d’opérer des
regroupements d’objets et de les construire en unités mentales sur la base de leurs attributs.
 La catégorie : c’est un classement d’objets concrets relativement à un concept.
 Le prototype : système organisateur des catégories. C’est une catégorie générale qui
renferme une variété de sous-catégories.
Ces éléments nous permettent alors de nous intéresser à une théorie voisine, celle des
préjugés et de la catégorisation sociale.
En effet, le fait d’avoir une idée sur une personne ou une catégorie de personnes se traduit
par une tendance à rechercher dans leur comportement des informations qui correspondent
à nos croyances à leur sujet.
La catégorisation sociale est un processus cognitif à la base des stéréotypes et des préjugés.
Il consiste à organiser les éléments de notre environnement en un ensemble cohérent, clair
et compréhensible pour nous, mais cette vision cohérente et claire ainsi obtenue s’effectue
au travers d’une simplification, parfois même abusive des caractéristiques de la réalité
environnante. La simplification est réalisée en répartissant les personnes dans des classes
distinctes selon leurs caractéristiques sociales.
Les stéréotypes, correspondent à une élaboration cognitive comportant deux aspects
interdépendants :
1) des contenus d’informations simplifiés
2) des processus de stéréotypisation qui consistent à développer des explications qui
fondent ces idées sommaires.
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1.2.5. Les groupes sociaux
Le groupe apparaît comme la première instance sociale qui intègre un individu dans une
situation concrète et le lie à d’autres personnes avec lequel il entre en interaction. Le
groupe représente un lien essentiel où s’expriment des modes de relations privilégiées et
auquel l’individu à conscience d’appartenir.
Il existe plusieurs classification des groupes mais en psychologie sociale, l’étude des
groupes est réalisée sur des groupes restreints, selon trois niveaux de classification que
nous retiendrons dans ce rapport :
1) groupes primaires ou groupes secondaires : le groupe primaire se caractérise par une
unité sociale restreinte dans laquelle les individus ont des relations directes, adhèrent
aux valeurs qui leurs sont proposées et expriment un fort sentiment de cohésion (une
famille par exemple). Le groupe secondaire est une organisation sociale où les relations
sont davantage déterminées par des codes et où les membres ont entre eux des relations
plus ou moins imposées pendant la durée où ils sont ensemble.
2) Groupes formels ou groupes informels : un groupe formel est caractérisé par une
organisation définie, les membres ont une place assignée et des rôles précis. Le groupe
informel est composé de membres « venus » de leur plein gré, les rôles joués par
chacun ne sont pas imposés et le type d’interactions ne repose pas sur une structure
hiérarchique.
3) Groupes d’appartenance ou groupes de référence : un groupe de référence est un
groupe qui n’est pas nécessairement le groupe d’appartenance d’un individu mais qui
est un groupe qui lui sert de repère pour orienter ses comportements. La distinction
groupe de référence et groupe d’appartenance est utile pour étudier le comportement
social de certaines catégories qui tendent à définir leur mode de vie sur les normes du
groupe considéré comme un modèle par rapport à leurs normes de conduite.
Définition du groupe : c’est un ensemble restreint de personnes liées entre elles par des
activités soit communes soit interdépendantes, qui développent des interactions
directes déterminées par des normes et des valeurs.
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Il existe des éléments de structuration des groupes :
 Sa taille (il faut au moins trois personnes pour pouvoir parler de groupe)
 Son statut et rôle
 Les normes du groupe (ensemble de règles élaborées par le groupe)
 L’activité du groupe
Les normes comportent plusieurs caractéristiques quant à leur fonction et utilité :
 Elles permettent de connaître les valeurs essentielles du groupe
 Contrôler l’environnement
 Elles sont également un objet d’évitement et de transgressions
Il existe certains concepts relatifs au groupe que nous allons maintenant présenter
brièvement :
1) notion de chef (leader…) : le chef est quelqu’un que les membres idéalisent en l’aimant
et en l’admirant, celui-ci représente souvent un modèle pour les autres.
2) Il existe un schéma organisateur du comportement désignant des processus de
construction de liens et l’établissement de relations entre les membres d’un groupe et
ceci en fonction des états affectifs du groupe.
3) On peut définir trois hypothèses de base
 La dépendance (dans ce cas le leader possède également le rôle de protecteur)
 L’attaque ou à l’inverse la fuite
 Le couplage, c’est à dire la formation de liens de sympathie en créant des
sous-groupes à l’intérieur du groupe
4) la formation du groupe est réalisée grâce à des phénomènes de dépendance par rapport
à des réactions émotionnelles à l’égard de la personne centrale du groupe. Une
classification des types de personnes existe, dans laquelle on trouve : le souverain
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patriarche, leader, tyran, objet d’amour, objet de pulsion agressive, organisateur,
séducteur, héros, mauvaise influence et le bon exemple.
Maintenant que nous avons précisé ce qu’était un groupe, nous pouvons nous intéresser à
d’autres théories :
1) la formation du groupe, et notamment l’intégration d’un individu à un groupe.
Celle-ci se déroule en cinq étapes :
 L’investigation : l’individu recherche des informations sur le groupe, son statut,
ses activités…
 La socialisation, l’individu intègre le groupe, respecte les normes
 Le maintien, c’est la phase la plus importante en terme de durée de la vie d’une
personne dans un groupe
 La resocialisation pendant laquelle l’individu quitte peu à peu le groupe, découvre
d’autres expériences en dehors du groupe (et ce pour différentes raisons) pour
finir par quitter définitivement le groupe.
 Enfin, le souvenir, qui permet à l’individu de se rappeler son expérience au sein
du groupe auquel il a appartenu.
2) La cohésion du groupe : c’est un système de relations interpersonnelles basées sur
l’attraction entre ses membres. La cohésion sociale est également la somme de toutes
les forces agissant sur les membres du groupe afin de les y maintenir. Une force est
l’attraction que représente le groupe pour un individu ainsi que la satisfaction d’en être
membre.
Il existe plusieurs facteurs permettant de favoriser la cohésion, comme par exemple la
réussite dans un certain domaine ou encore l’existence d’une menace extérieure.
Nous pouvons noter ici qu’il existe un lien étroit entre cohésion sociale et conformité.
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3) Lorsque le groupe est établi et organisé, il existe un processus de prise de décision dans
le groupe. Cette prise de décision dépend de la structuration des interactions et de
l’existence de réseaux formels ou informels.
Nous pouvons alors aborder la notion de dynamique de décisions de groupe. Cette idée
désigne le fait qu’à l’intérieur d’un groupe se développent des mécanismes
psychologiques qui incitent les individus à rapprocher leurs points de vue les uns des
autres, à développer une cohésion qui leur fait parfois prendre des positions
irrationnelles.
Il existe trois modèles de prise de décisions :
 Modèle autocratique : la prise de décision est centralisée et peut se traduire par un
recueil d’informations ponctuelles avant la prise de décisions.
 Modèle consultatif : Avant la prise de décision, il y a échanges afin d’évaluer les
divers aspects du problème, mais la décision finale est toujours prise par la
personne centrale du groupe.
 Modèle facilitatif : l’ensemble des décisions est pris en groupe, il n’y a pas de
personnes qui ont plus d’influence que d’autres sur les décisions à prendre.
Ces aspects interviennent dans les prises de décisions notamment selon les situations
auxquelles le groupe est confronté : sentiment d’invulnérabilité, conviction d’être dans
son bon droit, tendance à dénaturer une information contraire à la décision du groupe,
les pressions exercées sur les membres, la tendance des membres à construire des
stéréotypes à propos des individus extérieurs au groupe.
4) La prise de décisions de groupe est souvent dictée ou influencée par la personne
centrale du groupe. On s’intéresse alors à la notion de leadership, qui permet de définir
la structure hiérarchique du groupe. Le leader est celui qui, à l’intérieur d’un groupe
donné, exerce une influence prépondérante qui n’est pas nécessairement liée à une
position hiérarchique, mais au fait que ses positions sont acceptées par les autres et en
conséquence, ceux-ci auront tendance à le suivre.
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Il existe trois types de leadership :
 Autoritaire
 Démocratique
 Laisser-faire
5) Une notion apparaît également dans l’étude des groupes. Celle-ci a été présentée par
Stoner en 1961, et met en évidence le phénomène de déplacement du risque. En effet,
l’étude qu’il a réalisée montre que les décisions prises en groupe sont plus risquées que
les décisions que prises par des personnes individuelles.
Ce phénomène peut être expliqué par plusieurs aspects :
 La valorisation culturelle d’une certaine forme de risque montre que des positions
risquées peuvent être mieux appréciées que des positions moins risquées.
 La dilution des responsabilités au sein des groupes montre que les décisions
risquées prises en groupe ne sont pas l’objet de critiques si elles ne donnent pas
satisfaction.
 La libération des inhibitions montre qu’une situation de groupe peut favoriser la
lever de certaines censures.
6) Les relations intergroupes : Shérif en 1966 a mis en évidence les relations qui
s’établissent entre deux groupes lorsqu’ils sont en compétition ou en coopération. Ces
études ont montré que les lorsque deux groupes sont en compétition, les membres d’un
groupe sont animés de comportement hostile à l’envers des membres de l’autre groupe.
Ces résultats ont été repris par Tajfel, qui a poussé l’étude plus loin. Il a mis en
évidence qu’un groupe ensemble agissait de la même manière qu’un individu seul et
que les règles de catégorisation sociale pouvait être appliqué. Ainsi, il a mis en avant
que la simple réalité eux/nous est suffisante pour créer des relations d’hostilité entre les
membres d’un groupe et les membres d’un groupe ne faisant pas partie du groupe
d’appartenance.
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1.3. Problématique
1.3.1. Présentation de la problématique
L’étude théorique réalisée porte sur les groupes, les normes et rapport entre les individus.
Parmi toutes les notions abordées dans la première partie de ce rapport, nous en retiendrons
certaines :
La description d’un groupe : effectif, classification, place d’un individu au sein du groupe
et activités réalisées par le groupe.
Les normes qui régissent un groupe, et la notion de conformité de chaque individu au sein
du groupe, permettant ainsi de rester dans les normes imposées par le groupe
d’appartenance de l’individu.
L’influence et les rapports existants entre les différents membres du groupe, la place et le
rôle de la personne centrale, généralement appelée leader.
Les conséquences entraînées par l’appartenance d’un individu à un groupe, et notamment
celle du phénomène de déplacement du risque.
La problématique de ce rapport sera donc en relation avec ces différentes théories :
Le groupe : normes – place et influence : le cas des motards.
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1.3.2. Etude empirique
Lorsque l’on parle de groupe, certaines images viennent immédiatement à l’esprit : groupe
d’étudiants, groupe sportif, club du troisième âge, groupe de quartiers… Le groupe des
motards est l’un des plus connu aujourd’hui, ce dû à un fort développement de la moto
dans le monde actuel. Cependant, les automobilistes n’ont jamais formé un groupe réel,
avec des activités communes comme le sont les motards. Lorsque deux motards se croisent
sur la route, ils se saluent d’un signe de la main (en général, excepté ceux qui font de la
moto uniquement par obligation, afin d’éviter les embouteillages par exemple, et pour qui
la moto n’est rien d’autre qu’un mode de transport), et la solidarité entre motard est déjà
bien connue…
Par ailleurs, étant très intéressé par le monde de la moto, et surtout de ce phénomène de
groupe (et peut être de mode, mais ce serait l’objet d’un autre mémoire…), je me suis donc
tourner vers une étude empirique concernant ce groupe particulier.
D’autre part, la réalisation de cette étude se faisant en même temps qu’un voyage aux
Etats-Unis, il me semble donc très intéressant de profiter de l’occasion pour étudier
également les motards américains. En effet, les Etats-Unis ont vu naître les Harley, et les
Bikers. Déjà dans les vieux films, ont pouvait découvrir ces bandes de motards traverser la
Californie et le désert du Nevada, avec leurs blousons en cuir et leurs cheveux longs.
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II. La démarche méthodologique
2.1. Les objectifs de l’étude
Nous avons posé dans la première partie de ce rapport la problématique d’étude. Celle-ci
fait suite à certaines recherches concernant les groupes et leur mode de fonctionnement.
Avant de commencer ces recherches, une problématique générale avait déjà été trouvée,
permettant de diriger les recherches bibliographiques vers la notion de groupe. Les
recherches ont ensuite permis de développer ce thème et d’établir la problématique.
2.1.1. Objectifs exploratoires
Les objectifs exploratoires sont en général la première partie d’une étude et l’étape
préliminaire à d’autres types d’objectifs.
Les objectifs exploratoires ont pour but de comprendre et d’acquérir des données et
informations concernant l’étude qui est à réalisée.
En effet, étant proche d’un groupe de motard, il m’était possible de passer directement à
des objectifs descriptifs du groupe, mais les informations que je connaissais n’étaient pas
réellement objectives et étaient influencées par ma manière de penser et d’interpréter des
situations.
L’objectif premier de l’étude a donc été de chercher à comprendre le monde de la moto,
l’esprit motard et la notion que les motards possèdent du groupe et de leur relation avec les
autres.
Cet objectif a été traité grâce à de la recherche documentaire, notamment dans les journaux
de moto, me permettant ainsi de comprendre la réalité des motards.
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Ainsi, plusieurs notions sont apparues fréquemment dans mes recherches, que je vais
maintenant lister :
 la solidarité entre motard, le soutien, l’aide et la reconnaissance de l’appartenance à une
même communauté
 L’importance de la sécurité. Le motard se concentre beaucoup sur la sécurité, que ce soit
sur l’équipement, les stages de conduite, et les journaux consacrés au monde de la moto
offrent de plus en plus de conseil quant à la sécurité (des tests sont réalisés pour définir les
meilleurs casques, les meilleurs vêtements de protection...)
 L’importance du groupe, on peut même parler de communauté motarde, et des rencontres
entre motards : des concentrations sont organisées régulièrement, des adresses de « bar de
motards » souvent tenu par des motards eux-mêmes sont disponibles.
 La mentalité motarde, parfois rebelle, marginale. Les motards ont leur propre langage,
leurs propres signes et leur propre vocabulaire : la moto devient la meule, une course
devient se tirer une bourre, ... un dictionnaire, le motard de A à Z a même été crée pour
permettre de généraliser ce langage particulier.
Cette recherche exploratoire a donc permis de pouvoir traduire les caractéristiques
psychosociales du groupe au monde de la moto.
2.1.2. Objectifs descriptifs
La caractéristique principale d’une étude descriptive est de recueillir des informations
structurées et de les analyser statistiquement.
En effet, la combinaison des deux recherches bibliographiques (sur le groupe et sur les
motards) permet d’adapter les théories au groupe des motards.
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Les objectifs descriptifs de l’étude sont donc :
1) Déterminer l’intensité de la passion des individus du groupe
2) Définir l’importance de l’entourage dans l’attirance de la moto
3) Déterminer leur degré d’appartenance au groupe
4) Définir les normes du groupe, notamment la conformité et le phénomène de
déplacement du risque
5) Rechercher la structure hiérarchique du groupe, ou tout au moins la notion de
leadership.
6) Evaluer la consommation, l’influence du groupe sur celle-ci
Ces objectifs sont à la base des hypothèses d’étude et du cadre théorique de l’étude.
2.1.3. Cadre théorique de l’étude
Entourage
Passion
Intensité
Conformité
Risque
Groupe
Appartenance
Phénomène de
leadership
Stéréotype
Consommation
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2.2. Hypothèses
Maintenant que le schéma théorique de l’étude a été réalisé, et que les objectifs ont été
posés, il est alors possible d’écrire les hypothèses de l’étude, qui sont à la base du
questionnaire.
Chaque hypothèse doit trouver des réponses statistiques ou méthodologiques.
Posons les hypothèses :
Hypothèse 1 : Il existe des critères favorisant l’intégration à un groupe.
H1A : Plus on a été attiré tôt par une passion, plus l’appartenance à un groupe est
ancienne.
H1B : Plus il est passionné par une activité, plus l’individu recherche des gens partageant
la même passion.
Hypothèse 2 : Tous les groupes sont régis par des normes
H2A : Plus forte est l’appartenance à un groupe, plus l’individu possède les
caractéristiques du motard.
H2B : Plus il est intégré au groupe, plus l’individu essaye de se conformer à ce groupe.
H2C : Plus il est intégré au groupe, plus l’individu aura tendance à déplacer sa notion
personnelle du risque.
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Hypothèse 3 : Pour qu’un groupe soit organisé, il faut qu’il y ait un
leader.
H3 : Plus forte est l’image d’un motard chez un individu, plus les autres auront tendance à
le suivre.
Hypothèse 4 : L’appartenance à un groupe influence la consommation
H4A : Moins on possède le rôle de leader dans un groupe, plus on va demander de
conseils relatifs à la consommation.
Ces hypothèses sont des hypothèses d’associations, de comparaisons et de conséquences.
En effet, l’hypothèse 1 est une hypothèse d’association, car elle établie une relation entre
les deux variables (que nous verrons dans la partie suivante : Variables et mesures).
L’hypothèse 2, concernant les normes est une hypothèse de conséquence, car elle implique
une relation de cause à effet, entre le fait d’appartenir au groupe et les normes que les
individus vont acquérir.
Enfin, l’hypothèse 3 est une hypothèse de comparaison entre les individus et la place qu’ils
occupent dans le groupe.
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2.3. Variables et mesures
Pour établir le questionnaire, il est nécessaire de passer trois étapes successives :
1) Poser les hypothèses
2) Chaque hypothèse est établie en fonction de deux variables, qui doivent être
clairement définissable dans l’hypothèse.
3) Chaque variable va faire l’objet d’une mesure ou d’une batterie de mesures,
permettant d’identifier les caractéristiques de la variable et les construits. Souvent, il est
nécessaire de faire appel à une échelle multi-items afin de mesurer la variable proposée,
car une seule question ne serait pas suffisante pour expliquer la variable.
Nous allons donc reprendre les hypothèses l’une après l’autre, afin de préciser les variables
et les mesures de l’étude.
2.3.1. Hypothèse 1 : Il existe des critères favorisant l’intégration à un
groupe.
1) H1A : Plus on a été attiré tôt par une passion, plus l’appartenance à un groupe est
ancienne.
V1 : ancienneté de la passion
V2 : ancienneté dans le groupe
M1 : En quelle année avez vous acheté votre première moto?
Depuis combien de temps êtes-vous intéressé par le monde de la moto (piste et
routière)?
M2 : Depuis combien de temps faites-vous partie du groupe?
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2) H1B : Plus il est passionné par une activité, plus l’individu recherche des gens
partageant la même passion.
V1 : Intensité de la passion
V2 : Entourage « moto »
M1 : Echelle multi-items
Je fais très souvent de la moto
Je ne me déplace qu’en moto
Quel que soit le temps, j’utilise la moto comme moyen de déplacement
J’adore parler de moto avec mon entourage
Je m’intéresse à tout ce qui touche à la moto (Magazines, Grands Prix, salons,
concentrations...)
Je suis toujours au courant des dernières innovations
La moto représente une grande partie de ma vie.
M2 : Echelle multi items
Lorsque je suis passionné par une activité, je recherche toujours des personnes ayant la
même passion que moi.
Je ne suis entouré que de personnes partageant la même passion que moi pour la moto.
Je ne m’intéresse pas aux personnes qui ne partagent pas cette passion.
Je pense que si mon entourage ne partage pas ma passion, on ne peut pas avoir
d’activités communes.
Véronique Delbos
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Lorsqu’une personne n’aime pas la moto, je n’ai pas envie de faire sa connaissance.
Mon attirance pour la moto s’est développée grâce à mon entourage.
Si je n’avais pas rencontré de personnes faisant de la moto, jamais je n’aurais été attiré
par elle.
2.3.2. Hypothèse 2 : Tous les groupes sont régis par des normes
1) H2A : Plus forte
est l’appartenance à un groupe, plus l’individu possède les
caractéristiques du motard.
V1 : degré d’appartenance au groupe
V2 : stéréotype du motard
M1 : Indiquer votre degré d’accord avec les affirmations suivantes :
Je ne fais d’expériences nouvelles qu’avec le groupe
Le groupe dont je fais partie est important pour moi.
J’apprécie toutes les activités que je fais avec le groupe.
J’aime passer du temps pour organiser des activités pour le groupe.
C’est important pour moi de fréquenter régulièrement les autres membres du groupe.
Lorsque l’un des membres du groupe à besoin d’aide ou de conseils, je suis toujours là
pour l’aider.
Si une sortie est organisée par le groupe, j’en ferais partie même si j’avais déjà
quelque chose de prévu.
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M2 : Qu’est ce qui selon toi caractérise le plus l’image du motard :
Recherche de Liberté
La solidarité
Importance de la sécurité Rebelle, voyous, marginaux
Look cuir/casque
Dangereux
Fou de la vitesse
Guerre motard/voiture
Dragueurs
Bruyant
Aime boire
Recherche de grands espaces/liberté de voyager
Connaissance mécanique (amoureux de sa machine, bricoleur...)
Les rencontres entre copains (le plaisir de faire partie d’un groupe)
Parmi tous ces critères, quels sont ceux qui te caractérisent le plus :
Recherche de Liberté
La solidarité
Importance de la sécurité Rebelle, voyous, marginaux
Look cuir/casque
Dangereux
Fou de la vitesse
Guerre motard/voiture
Dragueurs
Bruyant
Aime boire
Recherche de grands espaces/liberté de voyager
Connaissance mécanique (amoureux de sa machine, bricoleur...)
Les rencontres entre copains (le plaisir de faire partie d’un groupe)
Le but de cette hypothèse est de définir l’image type du motard, et de vérifier si une
personne se sent proche des caractéristiques du motard. Les critères choisis dans cette
échelle de mesure ont été tirés des magazines destinés aux motards et faisant ressortir les
caractéristiques les plus importants. (Cf. Annexe)
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2) H2B : Plus il est intégré au groupe, plus l’individu essaye de se conformer à ce groupe.
V1 : degré d’appartenance
V2 : conformité
M1 : H2A M1
M2 : Dans une situation donnée, quand je ne suis pas sûr de la manière d’agir, je regarde le
comportement des autres pour faire comme eux.
Je fais attention à la réaction des autres vis à vis de mon comportement afin d’éviter
d’être en dehors des normes du groupe.
J’ai tendance à faire attention à la manière dont les autres sont habillés
Si j’ai le moindre doute sur la manière d’agir dans une situation, je regarde le
comportement des autres pour faire comme eux.
En général, je m’informe sur les changements de style vestimentaire en regardant ce
que porte les autres
Lorsque je parle, j’ai parfois tendance à utiliser les expressions des autres.
L’échelle mesurant la conformité a été tirée du livre « Marketing Scales Handbook », et les
items faisant partie de cette étude sont les facteurs principaux que nous avons obtenus lors
d’une étude préliminaire ayant pour but le redressement d’une échelle.
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3) H2C : Plus il est intégré au groupe, plus l’individu aura tendance à déplacer sa notion
personnelle du risque.
V1 : Degré d’appartenance
V2 : Phénomène de déplacement du risque.
M1: H2A M1
M2 : *Lorsque vous conduisez seul, avez-vous tendance à conduire
Lentement
Vite
Lorsque vous conduisez seul, avez-vous tendance à conduire en prenant
peu de risque
Beaucoup de risques
*Lorsque vous conduisez en groupe, avez-vous tendance à conduire plus vite pour
suivre le groupe.
Lorsque vous conduisez en groupe, avez-vous tendance à prendre plus de risques pour
suivre le groupe.
Avez vous le sentiment que conduire en groupe influence votre manière de conduire.
2.3.3. Hypothèse 3 : Pour qu’un groupe soit organisé, il faut qu’il y ait un
leader.
H3 : Plus forte est l’image du motard chez un individu, plus les autres auront tendance à le
suivre.
V1 : Stéréotype
V2 : Leadership
M1 : H2A M2
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M2 :En général, aimez vous parler moto lorsque vous retrouvez vos amis? Oui/non
Diriez-vous que vous donnez  peu
 moyennement
 beaucoup, de renseignements à propos de la moto, à
vos amis.
Comparé au groupe, êtes vous moins, autant ou plus enclin à être interrogé pour
donner aux autres des informations sur la moto.
Si vous et vos amis discutez moto, quel rôle seriez vous plus aptes à jouer? Seriez
vous plus prêt à écouter les idées de vos amis, ou essayer vous de les convaincre de
vos idées?
Qu’est ce qui arrive le plus souvent : Vous êtes le premier à parler moto ou ce sont
eux qui engagent les discussions.
Avez vous l’impression (le sentiment) que vous êtes généralement considéré par vos
amis comme étant de bons conseils pour tout ce qui touche à la moto? Oui/non
Cette échelle de leadership a également été tirée du livre « Marketing Scales Handbook »,
mais elle n’avait pas fait l’objet d’une étude préalable.
2.3.4. Hypothèse 4 : L’appartenance à un groupe influence la
consommation
H4 : Moins on possède le rôle de leader dans un groupe, plus on va demander de conseils
relatifs à la consommation.
V1 : la place dans le groupe
V2 : la recherche de conseils
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M1 : H3 M2
M2 : Lorsque je dois faire un achat moto, j’ai tendance à prendre des renseignements ou
des conseils auprès de mon entourage.
Je recherche souvent des conseils des mes amis concernant les marques à acheter.
Je passe beaucoup de temps à parler avec mes amis des différents produits (moto,
accessoires) et des marques que je peux acheter.
En général, mes amis me donnent de bons conseils à propos des marques de moto à
acheter.
Mes amis influencent souvent les choix de produits que j’achète.
J’éprouve de la satisfaction lorsque les autres membres du groupe « applaudissent »
mes choix.
Ces mesures ont permis de réaliser le questionnaire d’études (fourni en annexe). Celui-ci a
permis d’organiser les échelles de mesures de manière claire.
Cependant, d’autres questions ont été ajoutées au questionnaire final, notamment des
informations complémentaires et la signalitique.
Par ailleurs, ce questionnaire a également été traduit en anglais, étant donné qu’une partie
de l’échantillon a été choisi aux Etats-Unis.
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2.4. Echantillonnage et plan de traitement
2.4.1. Echantillonnage
L’étude réalisée étant une étude quantitative, il est nécessaire d’avoir un échantillon
relativement important. Par ailleurs, les hypothèses portant sur le groupe, les personnes
interrogées doivent faire partie d’un groupe et non être des « individuels ». De plus, il est
nécessaire d’interrogé l’ensemble du groupe, afin de pouvoir en retirer les caractéristiques.
Il ne servirait à rien d’interroger x personnes faisant partie de x groupes différentes.
L’échantillon global réalisé est de 94 individus, faisant partie de trois groupes différents.
Cet échantillon est un échantillon de convenance, et les questionnaires ont été soumis à
l’ensemble des membres. Cependant, le taux de retour n’a pas été de 100% et les résultats
sont donnés sur une partie du groupe seulement.
Les groupes interrogés ont donc été de trois ordres
Le premier est un groupe primaire, un cercle d’amis, dont la passion pour la moto leur
a permis de se regrouper.
Les deux autres groupes sont des groupes formels, avec une hiérarchie précise, qui sont en
fait des « club moto » :* le club moto de la société Aerospatiale Espace & Défense
* le club moto « Harley », de la région Wilkes-Barre/Scranton, en
Pennsylvanie aux Etats-Unis.
Les données ont été regroupées dans un seul et même fichier afin de faire une analyse
commune aux trois groupes.
2.4.2. Plan de traitement des données
Nous allons maintenant établir le plan de traitement de l’ensemble des données. Celui-ci se
divise en quatre analyses principales, après avoir réalisé certaines vérifications statistiques
telles que la répartition des données, et la phase préparatoire d’organisation des données.
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Le plan de traitement suivant permet de définir les types d’analyses qui vont être réalisées.
Cependant, ce plan est très exhaustif, mais sera complété au moment de l’analyse. En effet,
pour réaliser une analyse, il est parfois nécessaire de réaliser une étude préliminaire, ou un
traitement statistique avant de réellement commencer l’analyse. Afin d’éviter les
répétitions dans le rapport, je propose de détailler l’ensemble des traitements dans la partie
suivante, intitulée « Analyse statistique des données ».
1) Analyse multi-variée : l’analyse en composante principale (ACP)
Cette analyse a pour but de réduire l’ensemble des items en plusieurs facteurs, et ainsi
pouvoir expliquer plus facilement le modèle de l’étude en nommant chacun des facteurs.
Cette analyse se fera en cinq étapes, en séparant donc chaque variable.
2) Analyse bivariée : le croisement de variable X²
Ce traitement statistique a pour but de chercher et expliquer les différences existant entre
les groupes français et américains, ou bien de vérifier leur similitude.
3) Analyse bivariée : la corrélation
Cette analyse a pour but de chercher les similitudes dans les variables. Cette analyse sera
utilisée pour répondre à l’hypothèse 1 notamment.
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4) Analyse bivariée : Analyse de régression
Cette analyse à pour but de rechercher les relations de cause à effet qu’il existe entre deux
variables. En effet, comme nous l’avons vu, les hypothèses concernant les normes du
groupe implique une relation entre le fait d’appartenir au groupe et l’intégration des
normes dans le comportement personnel des membres du groupe. Nous définirons au
moment de l’analyse quelles sont les variables dépendantes et indépendantes.
Par ailleurs, des traitements univariés permettront de caractériser l’ensemble des trois
groupes, notamment en réalisant ces traitements sur les données de signalitique des
individus.
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III. Analyse statistique des données
3.1. Etapes préliminaires à l’analyse
Les fichiers de données ont été saisis sur trois fichiers différents, un fichier par groupe, ce
qui permettait de ne pas mélanger les individus lors de la saisie des informations.
Cependant, pour réaliser l’analyse, il est nécessaire de fusionner les fichiers sous SPSS afin
de créer un fichier commun servant de base à l’analyse.
L’échantillon final se décompose de la manière suivante :
Individus 1 à 51 : groupe USA
Individus 52 à 67 : groupe d’amis motards
Individus 68 à 94 : groupe Aerospatiale
3.1.1. La répartition
Une fois les fichiers fusionnés, la première étape est de vérifier la répartition des données
fusionnées. En effet, les échelles de type Likert doivent se présenter sous la forme d’une
courbe de Gauss, et donc suivre une répartition normale.
Prenons chaque échelle de mesure pour vérifier la répartition :
 L’intensité de la passion : l’ensemble des items (pris un à un) suit une loi normale,
excepté l’item « J’adore parler de moto avec mon entourage ». Cependant, la répartition de
l’ensemble des items suit une loi normale. On pourra donc utiliser cette échelle dans
l’analyse.
 L’entourage : Plusieurs items (les questions Q13, Q14 et Q15) ne suivent pas cette
loi normale. Cependant, il sera possible d’utiliser cette échelle pour l’analyse, à condition
néanmoins de ne pas être trop affirmatif dans l’interprétation des résultats, ceux-ci ayant un
fort risque d’erreur.
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Le problème de cette échelle vient du fait que les questions ont été mal posées dans le
questionnaire, il aurait fallu beaucoup plus nuancer les affirmations proposées.
 La conformité : cette échelle suit une loi normale, les données pourront donc être
exploitées.
 Le degré d’appartenance au groupe : l’ensemble de ces items suit presque une loi
normale, mais sont décalés sur l’axe des X. La moyenne tourne en général autour de 4. Il
aurait fallu nuancer plus les affirmations proposées. Cependant, cela n’entraînera pas de
problèmes lors de l’analyse.
 Le déplacement du risque : la répartition est normale, l’analyse pourra être
réalisée.
 La recherche d’informations concernant la consommation : nous sommes dans le
même cas que l’échelle mesurant le degré d’appartenance au groupe, la répartition semble
normale, mais les moyennes sont en général autour de 3,5, avec un écart-type de 1.
3.1.2. Organisation du fichier
Certaines étapes sont à réaliser avant de commencer l’analyse, permettant de faciliter
l’interprétation des données.
1) Les variables : jusqu’à présent, les variables étaient nommées Q1, Q2…, comme dans
le questionnaire. La première étape est donc de les renommer, selon les blocs.
Nous avons pris les distinctions suivantes :
A : questions générales
B : l’intensité de la passion
C : l’entourage
D : le stéréotype ou image du motard
E : la conformité
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F : le degré d’appartenance au groupe
G : le déplacement du risque
H : le leadership
I : la consommation
J : la signalitique
Ainsi, lors de l’analyse sur SPSS, il est très facile de retrouver les items appartenant à une
même échelle, et cela permet donc de gagner du temps et d’éviter les erreurs (lors du choix
des items pour une analyse particulière).
D’autre part, nous avons labellisé les variables afin qu’un nom descriptif apparaisse pour
chaque variable lors de l’analyse. Cette labellisation permet donc de faciliter
l’interprétation des résultats.
La labellisation a été réalisée à partir du fichier de syntaxe, car cela permet de gagner du
temps.
2) les valeurs des variables
Cette étape est également réalisée pour faciliter le travail. Le but est de remplacer
chaque valeur numérique part du vocabulaire.
Par exemple, nous avons le codage 1, qui signifie pas du tout d’accord pour certains
items, lentement pour d’autres ou encore masculin.
La labellisation des valeurs permet donc de mettre des étiquettes à chaque valeur de
variable. Cette labelisation facilite donc l’analyse, et a été réalisée sur le fichier de
syntaxe (pour les mêmes raisons que l’étape précédente).
3) Le recodage des variables
Certains items dichotomiques ou questions ouvertes possèdent des réponses très
diverses. Par exemple, l’âge des répondants. Les réponses se dispersent de 23 ans à 63
ans.
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Il est donc nécessaire de recoder les variables en les répartissant dans des groupes
homogènes.
Les variables qui ont été recodées sont les suivantes :

A1, qui a été recodée en A1b (achat de la première moto).
Celle-ci a été codée en trois valeurs : 1, de 1 à 5 ans
2, de 6 à 13 ans
3, plus de 13 ans

A3, recodée en A3b (durée d’appartenance au groupe)
Elle a également été codée selon trois valeurs : 1, de 1 à 3 ans
2, de 4 à 7 ans
3, plus de 7 ans

J3, recodée en J3b (âge des répondants)
1, de 23 à 30 ans
2, de 31 à 42 ans
3, plus de 42 ans

Une autre variable, la variable A2 a également été recodée.
Cependant celle-ci a du être modifiée par rapport à la question d’origine. En effet, la
question était posée de la manière suivante : « Depuis combien de temps êtes vous
intéressé par le monde de la moto ? ». Plusieurs cas de figures peuvent de présenter :
Prenons le cas d’une personne qui est intéressé par la moto depuis 20, et qui est âgé de
30 ans : celui-ci a donc été intéressé par la moto dès l’âge de 10 ans.
Mais prenons une personne âgée de 50 ans, dans ce cas, l’intérêt pour la moto ne c’est
développé que vers l’âge de 30 ans.
Il semble plus intéressant de travailler sur l’âge des répondants.
Il est donc nécessaire de créer une nouvelle variable, dont les données seront le
résultat de la soustraction entre l’âge et la durée de la passion, qui est l’âge auquel les
répondants se sont intéressés à la moto.
Véronique Delbos
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Ensuite, cette variable est recodée en une nouvelle variable « agepass2 », qui est un
regroupement selon 4 valeurs :
 1, de 5 à 14 ans
 2, de 15 à 19 ans
 3, de 20 à 24 ans
 4, plus de 24 ans
Pour cette variable, nous pouvons noter un fort pourcentage de non réponses. Celui-ci
atteint 10,6%, ce qui est très important (un taux de 5% est déjà beaucoup ».
Une explication de ce pourcentage de non réponse est due à la manière dont la question est
posée. En effet, celle-ci fait appel à la mémoire, d’une date qui en plus peut ne pas être très
précise car la notion de passion est abstraite et il est très dur d’évaluer depuis quand on est
intéressé par une activité. Il aurait fallu proposer une échelle de valeur, ce qui aurait sans
doute faciliter les réponses.
3.1.3. Calcul sur les variables
Certaines variables telles que l’intensité de la passion ou le degré d’appartenance au
groupe sont des variables qui sont mesurées par plusieurs items. Afin de mesurer si une
personne est très passionnée, il est nécessaire de faire la moyenne de ses réponses.
Pour cela, de nouvelles variables sont crées, comme la variable « passion » ou la variable
« appartenance », qui représentent la moyenne de l’ensemble des items.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
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3.2. Le traitement statistique du fichier
Tous les résultats obtenus sont fournis en annexes. Les résultats sont regroupés par type
d’analyses. Seuls les résultats principaux sont notés dans l’analyse, pour le détail, se référer
aux annexes.
3.2.1. Analyse en Composantes Principales : ACP
Le questionnaire qui a été proposé aux répondants comporte 55 questions. Ces questions
sont regroupées en plusieurs construits, comprenant chacun plusieurs questions.
Il est donc très intéressant de commencer l’analyse par une ACP, qui permet d’expliquer
chaque construit en un minimum de facteurs.
La première ACP sera expliquée dans son ensemble, pour les autres, seuls les résultats et
les noms des facteurs seront présentés.
3.2.1.1. ACP sur l’échelle mesurant la passion
Les résultats sont donnés en annexe
Le premier tableau proposé est celui des caractéristiques univariées, moyennes et écarttype. Ce tableau montre que les moyennes sont comprises entre 3 et 3,5 ce qui représente
des moyennes normales. Les écart-types sont également proches de 1.
La matrice suivante est la matrice de corrélation. Elle permet de relever les items qui sont
fortement corrélés et qui auront donc tendance à se regrouper dans un même facteur.
Véronique Delbos
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On peut noter certains coefficients de corrélation :
 entre B1 et B2 : R=0,68869
 entre B2 et B3 : R=0,65694
 entre B2 et B3 : R=0,52258
On peut donc en déduire que ces trois items seront regroupés dans un même facteur.
 entre B4 et B5 : R=0,60437
 entre B6 et B7 : R=0,63003
 entre B4 et B7 : R=0,49987
On peut donc en déduire que ces 4 items seront regroupés dans un autre facteur.
Cependant ces résultats seront confirmés plus précisément au cours de l’analyse.
L’étape suivante présente le tableau de statistique initiale (factorisation 1ère).
Cette étape est présentée en deux tableaux. Le premier donne chaque item, et la valeur
propre de chacun, qui est donc égale à 1 (soit 100% d’informations).
Le deuxième est le tableau après factorisation. La colonne Eigenvalue est la valeur propre
de chaque item après la factorisation. On ne garde que les facteurs qui ont une valeur
propre supérieure à 1. Il y a donc deux facteurs dans cette échelle. Le premier possède un
pourcentage de variance (c’est à dire d’informations) de 45,3% et le deuxième 23,6%
On peut donc dire que ces deux facteurs vont restituer 69,8%de l’information contenue
dans l’échelle.
La matrice suivante est la matrice des facteurs, qui regroupe les items dans les deux
facteurs retenus. Cependant, on remarque que les résultats obtenus ne sont pas facilement
interprétables. C’est pourquoi, lors de l’ACP, nous avons choisi de réaliser une rotation
(Varimax), qui permet de définir plus explicitement les facteurs.
Nous obtenons donc une nouvelle matrice de corrélation après rotation, dans laquelle il est
possible de définir les deux facteurs : Le premier est composé des items B7, B5, B4, et B6.
Le deuxième est composé des items : B1, B3, et B2.
Véronique Delbos
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Il est donc maintenant nécessaire de nommer ces deux facteurs, en fonction de
l’information qui est contenu dans chacun d’eux.
Le premier facteur est la recherche d’informations concernant la moto, le deuxième facteur
est l’action de faire de la moto.
Une dernière étape reste à réaliser : vérifier la fidélité de l’instrument de mesure. Pour cela,
nous utilisons un indicateur, l’alpha de Cronbach. Celui-ci montre si les résultats obtenus
représentent bien la réalité, et si l’erreur aléatoire contenu dans chaque échelle est
minimum.
L’alpha du facteur 1 est égal à 0,7976, et celui du facteur 2 est de 0,8276. Nous obtenons
donc deux bons coefficients.
3.2.1.2. Résultats de l’ACP
L’analyse des autres ACP a été réalisée de la même manière que la précédente, cependant,
nous n’indiquerons pas toutes les phases de l’analyse. Nous indiquerons simplement les
résultats, c’est à dire le nombre de facteurs, le pourcentage de variance, l’interprétation des
facteurs et l’indicateur de mesure alpha.
1) ACP sur « l’entourage »
Nous obtenons deux facteurs. Le premier possède un pourcentage de variance de 42,3 et le
deuxième 30,5 soit 72,8% d’informations restituées dans les deux facteurs.
Le premier facteur est composé des items C5, C3, C4, C2, et peut être appelé « recherche
de personnes partageant la passion pour la moto ».
Le deuxième regroupe les items B6, B7, B1, qui est « l’importance de l’entourage moto ».
Les alphas de Cronbach pour ces deux facteurs sont également très bons, respectivement
0,8550 et 0,8210.
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2) ACP sur « la conformité »
Nous obtenons deux facteurs. Le premier possède un pourcentage de variance de 43 et le
deuxième 20,6 soit 63,6% d’informations restituées dans les deux facteurs.
Le premier facteur est composé des items E1, E2, E4, et peut être appelé « recherche
d’informations auprès des autres ».
Le deuxième regroupe les items E5, E3, E6, qui est « La conformité-imitation ».
Les alphas de Cronbach pour ces deux facteurs sont bons, respectivement 0,7211 et
0,6595.
3) ACP sur « l’intensité de la passion »
Nous obtenons deux facteurs. Le premier possède un pourcentage de variance de 50,8 et le
deuxième 19,0 soit 69,8% d’informations restituées dans les deux facteurs.
Le premier facteur est composé des items F3, F5, F6, F4, F2 et peut être appelé
« importance du groupe ».
Le deuxième regroupe les items F1 et F7 qui est « le groupe d’abord ».
L’alpha de Cronbach pour le facteur 1 est très bon (0,8729), cependant celui du facteur 2
est moins élevé, mais toujours correct(0,5257).
4) ACP sur « le déplacement du risque »
Nous obtenons deux facteurs. Le premier possède un pourcentage de variance de 41,5 et le
deuxième 29,8 soit 71,3% d’informations restituées dans les deux facteurs.
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Le premier facteur est composé des items G4, G5 et G3 qui peut être appelé « Conduite en
groupe ».
Le deuxième regroupe les items G2 et G1, qui est « Conduite seul ».
Les alphas de Cronbach pour ces deux facteurs sont bons, respectivement 0,7391 et
0,6779.
Les échelles du questionnaire peuvent donc être décrites de la manière suivante (ensemble
des facteurs) :
 recherche d’informations concernant la moto
 faire de la moto
 recherche de personnes partageant la passion pour la moto
 l’importance de l’entourage moto
 recherche d’informations auprès des autres
 la conformité-imitation
 importance du groupe
 le groupe d’abord
 conduite en groupe
 conduite seul
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3.2.2. L’analyse de corrélation
Certaines hypothèses impliquent une analyse de corrélation, c’est à dire vérifier la relation
(de ressemblance) entre deux variables. Cette analyse se faisant sur deux variables, nous
utiliserons une analyse de corrélation bivariée.
3.2.2.1. Hypothèse 1
3.2.2.1.1. Hypothèse 1a : Plus on a été attiré tôt par une
passion, plus l’appartenance à un groupe est ancienne
Tout d’abord, il est nécessaire de comparer des données qui sont comparables. En effet, il
est impossible de comparer des années, des durées et des âges.
Etant donné l’hypothèse, le plus intéressant est de créer des variables qui sont mesurées en
âge. De nouvelles variables ont été créées, permettant d’obtenir l’âge de chaque répondant
au moment de l’achat de la première moto et au moment de l’entrée dans le groupe.
Il est important de rappeler ici le taux de non réponse à la question Q2 (que nous avions
noté plus tôt). C’est pour cela, que dans cette analyse, nous utilisons également la question
Q1, qui représente la date d’achat de la première moto. Même si cela ne précise pas quand
à commencer la passion, elle permet toutefois de mesurer l’année de concrétisation de la
passion. Nous utiliserons donc les trois premières questions pour cette analyse.
Les résultats de cette analyse de corrélation sont donnés en annexe.
Nous pouvons noter que la corrélation entre l’âge d’achat de la première moto et de l’âge
d’entrée dans le groupe est de 0,6484, avec un seuil de significativité de 0,01 ; ce qui est
donc très significatif ( ce seuil devant être inférieur à 0,05).
Par contre, les corrélations entre l’âge de la passion avec l’âge d’entrée dans le groupe et
l’âge d’achat sont respectivement de 0,2342 (seuil de 0,05) et de 0,5601 (seuil de 0,01).
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Il est donc possible de remarquer une certaine relation entre l’âge d’achat et l’âge d’entrée
dans le groupe.
Nous pouvons confirmer l’hypothèse h1a.
3.2.2.1.2. Hypothèse 1b : Plus il est passionné par une activité, plus
l’individu recherche des gens partageant la même passion
Pour réaliser cette analyse, il est nécessaire d’utiliser des moyennes pour chaque individu.
Ainsi, nous utilisons les variables passion2, qui est la moyenne des réponses aux items de
B1 à B7, et entourage, qui est la moyenne des réponses aux items C1 à C7.
Nous réalisons une corrélation entre ces deux variables. Les résultats obtenus sont les
suivants :
Passion
Entourage
Passion
1
0,2445
Entourage
0,2445
1
Le seuil de significativité est de 0,05.
Ce coefficient de corrélation n’est pas suffisant pour affirmer qu’il existe une relation entre
ces deux variables.
Compte tenu de ces résultats, il semble nécessaire d’infirmer l’hypothèse d’étude qui avait
été posée. Cependant, j’émets une certaine réserve quand à cette décision. En effet, il est
important de se rappeler que l’échelle mesurant l’entourage moto ne suit pas une
répartition normale. Une nouvelle étude (dont les affirmations seraient changées,
permettant de mieux répartir les réponses) serait utile avant de réellement infirmer cette
hypothèse.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
46
3.2.2.2. Hypothèse 3 : Plus forte est l’image du motard chez un
individu, plus les autres auront tendance à le suivre.
Pour cette hypothèse, nous utilisons :

Le stéréotype du motard : pour cela, nous allons créer une nouvelle variable,
intitulée « stéréo ». Celle-ci est le regroupement des items d1 à d14 et da1 à
da14.
Avant de créer la variable « stéréo », il faut créer 14 nouvelles variables, qui
seront par exemple : si un individu a répondu « oui » à d1 et « oui » à da1, alors
la nouvelle variable sera codée « oui=1 ». Cela permet de mesurer si une
personne se sent proche de l’image du motard. Ensuite, on fait la somme de
l’ensemble des 14 nouvelles variables et on obtient la variable stéréotype.

La notion de leadership : Nous utilisons les items h1 à h6, en additionnant
l’ensemble des réponses par individu. Cette nouvelle variable est appelé leader,
leader2 est la moyenne des résultats.
Cependant, avant de créer la variable leader, il est nécessaire de procéder à un
recodage. En effet, les items h1, h5 et h6 doivent être codés en inversant les
scores.
Les résultats obtenus sont les suivants :
Stéréotype
Leadership
Stéréotype
1
0,2941
Leadership
0,2941
1
Le seuil de significativité est de 0,01.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
47
Le seuil permet d’accepter la relation entre ces deux variables. Cependant, celle-ci n’est
que très faible : 0,2941. Il faut donc rejeter l’hypothèse posée dans cette étude : ce n’est
pas la personne qui possède le plus l’image type du motard qui représente la personne
centrale du groupe, même si malgré tout cela y contribue. Il serait donc nécessaire de
chercher d’autres variables qui pourrait expliquer ce phénomène.
3.2.2.3. Hypothèse 4 : Moins on possède le rôle de leader dans un
groupe, plus on va demander de conseils relatifs à la consommation
Cette analyse va étudier les variables suivantes :

La consommation : on utilise une variable représentant la moyenne des items i1
à i6, relatifs à la recherche d’informations lors de l’achat d’un « produit moto ».

Le leadership : on utilise la variable « leader" que l’on avait utilisée lors de
l’analyse précédente.
Les résultats obtenus sont les suivants :
Leadership
Consommation
Leadership
1
-0,0556
Consommation
-0,0556
1
Seuil de significativité = 0,05
Nous sommes dans la même situation que précédemment.
L’hypothèse H4 est donc infirmée. En effet, pour qu’il y est corrélation entre deux
variables, il faut que le coefficient R soit le plus proche de 1. Nous sommes donc dans le
cas contraire. La recherche d’informations n’a aucun lien avec la place tenu par l’individu
dans le groupe.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
48
3.2.3. Analyse de régression
3.2.3.1. Hypothèse 2a : Plus forte est l’appartenance à un groupe,
plus l’individu possède les caractéristiques du motard
Cette hypothèse implique que l’on utilise une analyse de régression. En effet, elle implique
que le fait d’appartenir à un groupe influence les individus. Il y aurait donc une relation de
cause à effet sur ces deux variables.
Ces variables sont :

Stéréo, que nous avons déjà utilisé lors de l’analyse sur le leadership.

Le degré d’appartenance au groupe, qui est la moyenne des items f1 àf7.
Les résultats obtenus sont fournis en annexe.
Nous constatons que le coefficient de corrélation entre les deux variables est peu élevé
(R=0,29616), et que le R square, qui est la quantité d’informations contenu dans le modèle
est également faible (R²=0,08771, soit 8,7% d’information).
L’analyse de variance permet de vérifier s’il existe une relation entre les deux variables.
On remarque que le test de Fischer est significativement (Signif F=0,0053) différent de 1
(F=8,17215), et que les moyennes des deux variables sont donc significativement
différentes.
Par ailleurs, pour qu’il y ait existence d’une régression entre deux variables, deux
conditions sont à remplir.
1) Le coefficient T doit être différent de 1
2) Cette différence doit être significative (c’est à dire que le seuil de significativité
doit être inférieur à 0,05)
Nous remarquons que dans cette analyse, T est différent de 1 (T=2,859) significativement
(seuil = 0,0053).
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
49
Il y a donc une régression linéaire entre ces deux variables. L’équation de la droite de
régression est
Stéréotype = 0,527901 groupe + 1,594468
Cette constatation statistique explique donc que le fait d’appartenir à un groupe développe
les caractéristiques propres aux motards chez les individus du groupe, il est donc possible
de confirmer l’hypothèse h2a.
Cependant, il faut rappeler que seulement 8,7% de l’information a été restituée par ce
modèle et qu’il existe donc d’autres variables permettant d’expliquer la variable
dépendante « stéréotype ».
Prenons un exemple en réalisant une analyse de régression entre deux autres variables. La
première variable sera toujours le stéréotype (variable dépendante) et la seconde sera
l’intensité de la passion.
Les deux conditions de la régression sont respectées : T=3,548 (différent de 1)
significativement (seuil=0,0006).
L’équation de cette droite de régression est :
Stéréotype=0,621763passion + 1,280189
De plus, l’information restituée par ce modèle est de 12,899%.
Il est donc possible de dire que le stéréotype du motard est acquis par les individus à cause
de leur passion pour la moto.
D’autres analyses pourraient être réalisées afin de compléter ces recherches sur le
stéréotype.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
50
3.2.3.2. Hypothèse 2b : Plus il est intégré au groupe, plus l’individu
essaye de se conformer à ce groupe
L’analyse correspondant à cette hypothèse est également une analyse de régression. En
effet, on recherche quelles sont les conséquences sur les individus d’appartenir à un
groupe.
Nous travaillons, pour cette hypothèse sur les items relatifs à la conformité, et nous
utilisons pour cela une moyenne par individu. Cette moyenne correspond à la variable
« Conforme ».
La deuxième variables est « le degré d’appartenance au groupe ».
Nous obtenons les résultats suivants :
Une corrélation de 0,20667, et seulement 4,271% de l’information restituée par le modèle.
T est égal à 2,026 soit significativement (Seuil = 0,0457) différent de 1.
Il existe donc une régression entre la conformité et le degré d’appartenance au groupe.
L’équation de la droite de régression est :
Conformité = 0,195918 appartenance au groupe + 2,077902
Il existe donc une relation de cause à effet entre le fait d’appartenir plus ou moins à un
groupe et de se conformer plus ou moins à ce groupe. Nous pouvons donc confirmer
l’hypothèse h2b. Cependant, comme précédemment, l’appartenance au groupe n’est pas la
seule raison entraînant la conformité, car seul 4,2% de l’information est restituée par ce
modèle. Il serait donc nécessaire de chercher d’autres variables expliquent ce phénomène
de conformité dans le groupe.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
51
3.2.3.3. Hypothèse 2c : Plus il est intégré au groupe, plus l’individu a
tendance à déplacer sa notion personnelle du risque.
Cette hypothèse a pour but de démontrer que le fait d’appartenir à un groupe influence la
manière de conduire des individus, et que ceux-ci ont tendance à conduire plus vite et en
prenant plus de risques. C’est pour cette raison que nous utilisons une analyse de
régression linéaire afin de montrer cette relation de cause à effet.
Les variables utilisées sont :

Le degré d’appartenance au groupe

Le phénomène de déplacement du risque ( qui est une moyenne des items
Nous obtenons les résultats suivants :
T=2,390
Sig T = 0,0189
T étant donc significativement différent de 1, il existe une régression linéaire entre le degré
d’appartenance au groupe et les risques pris lors de la conduite avec le groupe.
L’équation de la droit e de régression est la suivante :
Risque = 0,232744 groupe + 2,056546
Nous pouvons donc confirmer l’hypothèse h3c, mais seulement 5,848% de l’information
est restituée par ce modèle. Il existe donc d’autres variables permettant d’expliquer ce
phénomène de déplacement du risque.
Par exemple, nous pouvons chercher l’effet de la passion sur la conduite des individus.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
52
Là encore, nous pouvons constater une régression entre ces deux variables :
T= 3,187 (différent de 1)
Sig T = 0,0020 ce qui est significatif.
L’équation de la droite de régression est
Risque = 0,285520passion +1,885310
Ce modèle restitue 9,944% d’informations.
Il y a donc une relation de cause à effet entre le risque pris en conduisant et l’intensité de la
passion des individus. Il serait possible de rechercher d’autres explications à ce phénomène
de déplacement du risque.
3.3. Différenciation entre les groupe : le χ²
Cette analyse possède deux rôles essentiels :

Le premier est de croiser des variables avec la variable nationalité, et ainsi
définir les différences de caractéristiques entre les groupes français et les
groupes américains.

Ensuite, ces croisements vont permettre de lieux définir nos groupes, en terme
de caractéristiques générales. C’est à dire que nous allons croiser notamment les
variables liées à la signalitique lors de cette étude.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
53
3.3.1. Existe-t-il une dépendance entre le pays du groupe et l’âge des
personnes du groupe ?
Nous réalisons donc un χ² de contingence, en croisant les variables « Pays » et « âge ».
Nous obtenons les résultats suivants :
χ² de Pearson = 7,30406, avec un seuil de significativité de 0,02594 (pour être significatif,
ce seuil doit être inférieur à 0,05).
On peut donc en conclure que le χ² est significativement différent de 1, et que les deux
variables sont donc indépendantes.
Nous pouvons alors nous intéresser aux caractéristiques de ces deux groupes. Pour cela,
nous comparons les effectifs observés des effectifs théoriques :
Nous remarquons que le groupe USA est composé de moins d’individus âgés de 23 à 30
ans. L’effectif théorique est de 16,7 tandis que l’effectif observé n’est que de 12. Par
contre, les personnes âgées de plus de 42 ans sont plus importantes dans le groupe.
L’effectif observé est de 21, alors que théoriquement il ne devrait être que de 15,6.
C’est le phénomène inverse que l’on remarque en France. En effet, l’effectif des moins de
30 ans est inférieur à l’effectif théorique : effectif observé=18, effectif théorique=13,3.
Mais, les plus de 42 ans devraient être théoriquement de 12,4 alors qu’ils ne sont que 7
dans les groupes français.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
54
3.3.2. Existe-t-il une dépendance entre le pays du groupe et le type de
motos conduites ?
Nous réalisons un χ² entre les variables Pays et type de moto. Nous obtenons les résultats
suivants :
Le χ² de Pearson est significativement (0,01116) différent de 1 (11,10814), donc les deux
variables sont indépendantes. Nous pouvons alors rechercher les différences entre ces deux
groupes.
Nous remarquons qu’aux Etats-Unis, les moto sportives, routières et cross sont en sous
effectif par rapport aux effectifs théoriques, tandis que les custom sont plus importantes :
effectif observé = 19, effectif théorique = 12,5.
Par contre en France, les sportives, routières et cross ont des effectifs plus importants que
les effectifs théoriques (surtout les sportives dont l’effectif observé est 18 et l’effectif
théorique est de 13,3).
Par contre, les customs sont moins importantes : effectif observé = 7, et effectif théorique =
14,2.
Les customs sont des motos qui regroupent plusieurs motos, et notamment les Harley. Cela
paraît donc normal que les customs soient plus importantes aux Etats-Unis.
3.3.3. Existe-t-il une dépendance entre le pays du groupe et les domaines de ?
Nous remarquons les résultats suivants :
Croisement entre pays et « renouvellement moto »
χ²= 3,63174
Significativité = 0,05669
Ces deux variables sont donc dépendantes l’une de l’autre significativement.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
55
Les groupes au Etats-Unis sont enclins à dépenser moins dans le renouvellement moto que
les groupes français. En effet, l’effectif observé dans le groupe américain concernant le
renouvellement moto est de 13 tandis que l’effectif théorique est 17,4. Par contre, dans le
groupe français, l’effectif observé des dépenses de renouvellement est de 19, tandis que
l’effectif théorique n’est que de 14,6.
Croisement entre pays et « entretien-réparation »
χ²= 1,111787
Significativité = 0,28400
Ce résultat n’est pas significatif. Il n’est pas possible d’interpréter ces résultats.
Croisement entre pays et « Sécurité »
χ²= 6,79678
Significativité = 0,00913
Ces deux variables sont donc dépendantes l’une de l’autre très significativement.
Les groupes au Etats-Unis dépensent moins dans la sécurité (stage et équipement) que les
groupes français. En effet, l’effectif observé dans le groupe américain concernant la
sécurité est de 8 tandis que l’effectif théorique est 13,6. Par contre, dans le groupe français,
l’effectif observé des dépenses de renouvellement est de 17, tandis que l’effectif théorique
n’est que de 11,4. Les français consacrent donc une grande partie de leurs dépenses à la
sécurité et à l’équipement.
Croisement entre pays et « loisirs »
χ²= 2,78862
Significativité = 0,09494
Ces deux variables sont donc dépendantes l’une de l’autre, mais le seuil de significativité
est très juste.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
56
Les groupes au Etats-Unis sont enclins à dépenser plus dans les loisirs que les groupes
français. En effet, l’effectif observé dans le groupe américain concernant les loisirs est de
41 tandis que l’effectif théorique est 37,4. Par contre, dans le groupe français, l’effectif
observé des dépenses consacrées aux loisirs est de 28, tandis que l’effectif théorique est de
31,6.
Les américains consacrent donc une plus grande part de leur budget au loisir que les
groupes français.
Nous avons également essayer de croiser les variables pays et part du budget consacrée à la
moto, mais les résultats obtenus n’étaient pas significatifs.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
57
Synthèse
L’étude présentée dans ce rapport a pour but de répondre à la problématique suivante :
Le groupe : normes, place et influence : le cas de motards
Nous avions montré dans la première partie les théories prouvées par des chercheurs
concernant le groupe et les phénomènes que cela implique sur les individus. La base de
cette théorie est que l’individu est insérer dans un milieu social, et qu’il doit s’adapter à
son environnement. Cependant, l’homme social est un être de raison et de croyances, qui
lui permettent de faire des choix, notamment dans le choix des personnes avec qui il va
interagir.
Les études ont donc montré la création de groupe, que l’individu va décider d’intégrer
selon ses croyances, ses activités et ce que va lui offrir le groupe.
Afin de répondre à la problématique posée, il est important de suivre une méthodologie
rigoureuse permettant d’arriver à des résultats. Chaque étape de cette étude (présentée dans
la deuxième partie du rapport) permet d’assurer le cheminement jusqu’à l’analyse et à
l’exploitation des résultats.
Nous allons présenter les résultats obtenus lors de cette étude, de manière claire.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
58
Résultats de l’étude
Conclusion
Hypothèse
Variables
Analyse
de
l’hypothèse
H1a : Plus on a été attiré tôt par une  Ancienneté de la
passion, plus l’appartenance à un
passion (âge)
 Ancienneté dans le
groupe est ancienne
Corrélation
confirmée
groupe (âge)
H1b : Plus il est passionné par une  Intensité de la
activité, plus l’individu recherche des
passion
Infirmée
Corrélation
 Entourage moto
gens partageant la même passion
(mais avec
réserve)
H2a : Plus forte est l’appartenance au  Appartenance au
groupe, plus l’individu possède les
groupe
 Stéréotype du
caractéristiques du motard
Régression
Confirmée*
Régression
Confirmée
Régression
Confirmée**
Corrélation
Infirmée
Corrélation
Infirmée
motard
H2b : Plus il est intégré au groupe,  Appartenance au
plus
l’individu
essaye
de
se
conformer à ce groupe
groupe
 Conformité
H2c : Plus il est intégré au groupe,  Appartenance au
plus l’individu a tendance à déplacer
sa notion personnelle du risque
groupe
 Déplacement du
risque
H3 : Plus forte est l’image du motard  Stéréotype
chez un individu, plus les autres  Leadership
auront tendance à le suivre
H4 : Moins on possède le rôle de  Place dans le
leader dans un groupe, plus on va
groupe
demander de conseils relatifs à la  Recherche de
consommation
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
conseils
59
* Nous avons vu dans l’analyse qu’il était possible de rechercher d’autres variables
explicatives. Nous avons par exemple réalisé une analyse qui pourrait répondre à
l’hypothèse : Plus forte est la passion, plus l’individu possède les caractéristiques du
motard ». Cette hypothèse est confirmée par l’analyse de régression.
** Nous avons vu dans l’analyse qu’il était possible de rechercher d’autres variables
explicatives. Nous avons par exemple réalisé une analyse qui pourrait répondre à
l’hypothèse : Plus forte est la passion, plus l’individu a tendance à déplacer sa notion
personnelle du risque ». Cette hypothèse est confirmée par l’analyse de régression.
Par ailleurs, nous avons également réalisé des croisements entre les deux groupes, le
premier constitué de motards américains, le deuxième de motards français.
Nous avons constaté qu’il existait certaines différences significatives entre ces deux
groupes :
 L’âge des individus, plus âgé aux Etats-Unis qu’en France
 Plus de customs aux Etats-Unis, tandis qu’en France on retrouve plus de sportives
et de routières.
 Certaines différences dans les dépenses de consommation :

Les français dépensent plus pour la sécurité et le renouvellement des
motos que les américains.

Les américains dépensent plus au niveau des loisirs, sorties, et vacances
que les français.
De plus, nous avions également réalisé une ACP, permettant de réduire les facteurs de cette
étude. Ainsi, les notions qui ont été abordées sont les suivantes :
 recherche d’informations concernant la moto
 faire de la moto
 recherche de personnes partageant la passion pour la moto
 l’importance de l’entourage moto
 recherche d’informations auprès des autres
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
60
 la conformité-imitation
 importance du groupe
 le groupe d’abord
 conduite en groupe
 conduite seul
qui correspondent aux bases théoriques qui ont été présentées dans la première partie de ce
rapport.
Cependant, lors de cette étude, plusieurs problèmes ont été rencontrés :

Le premier est dû à la rédaction du questionnaire. En effet, certaines questions ont été
mal posées, et ont entraîné une mauvaise répartition des réponses. Un pré-test aurait
permis de redresser les problèmes des différentes échelles.

Par ailleurs, certaines hypothèses sont confirmées, mais les résultats obtenus sont juste
suffisants pour tirer des conclusions. Un échantillon plus important aurait sans doute
permis d’atteindre des résultats plus probants. De plus, les hypothèses infirmées
montrent tout de même certaines relations entre les variables, qui n’est pas suffisante
mais qui peut tout de même servir de base. Il serait intéressant de développer certaines
des notions abordées dans cette étude, afin de tirer de meilleure conclusion.
Les analyses qui ont été choisies sont des analyses permettant de réaliser une étude
descriptive. Les recherches fondamentales de cette étude sont les relations qui sont créées
entre des facteurs du fait d’appartenir à un groupe : des analyses de cause à effet, de
corrélation, d’association et de différenciation. Cependant, cette analyse ne donne qu’un
aperçu général du groupe de motards, et permet simplement une description peu exhaustive
de l’ensemble des caractéristiques et des fondements d’un groupe.
D’autres études pourraient être réalisées, permettant ainsi de traiter de nouvelles théories
qui n’ont pu être abordées ici. Par exemple, il serait intéressant d’aborder le thème des
relations entre un groupe et le reste de la communauté motarde, ainsi que du groupe avec
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
61
des non-motards. Par ailleurs, des recherches plus poussées sur l’organisation du groupe,
hiérarchique ou non peuvent aussi être intéressantes.
Véronique Delbos
Mémoire de Maîtrise-IUP MV
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