Annexe 6 : Secteur Nutrition

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Annexe 6 : Secteur Nutrition
Dans la mesure où les standards SPHERE requièrent d’effectuer des analyses
anthropométriques ou enquêtes nutritionnelles trop lourdes à effectuer dans le cadre de ce
projet, l’évaluation du secteur nutrition est basée sur la mesure MUAC sur un échantillon de
la population de la localité évaluée (définir la taille de l’échantillon au sein du cluster).
L’évaluation du secteur sera complétée par une collecte d’information sur la base des listes
de contrôles contenues dans ce document.
Utilisation du MUAC et observations des signes cliniques
La combinaison du MUAC et de l’observation des signes cliniques est le meilleur choix de
méthode pour un dépistage de malnutrition aigue et l’admission d’adulte dans les centres
nutritionnels.
Les critères d’admission dans les centres nutritionnels pour adultes sont les suivants:
MUAC < 160 mm indépendamment des signes cliniques
MUAC < 161-185 mm plus un des signes cliniques suivant :
- Oedème
- Inhabilité à être debout
- Déshydratation apparente
Oedème lié uniquement à la famine seule tel que diagnostiqué par un clinicien et excluant
tout autre cause
Des facteurs sociaux additionnels peuvent être inclus dans le modèle :
Accès à la nourriture (quantité et qualité)
Distance du centre
Présence/absence d’une personnes s’occupant du malade
Abri
Personnes à charge
Ustensiles de cuisine
L’admission des adultes dans les centres nutritionnels de supplémentation doit être basée sur
les limites suivantes :
MUAC < 161-185 mm et pas ou peu de signes.
Dans toute situation particulière, les agents doivent prendre les standards suggérés comme le
point de départ et les adaptés en fonction des facteurs spécifiques à la situation.
Résumé – Utilisation du MUAC
Le MUAC est un indicateur approprié pour l’évaluation de malnutrition aigu chez l’adulte.
Cet indicateur est utile pour la détection de malnutrition aigue chez l’adulte et pour
l’évaluation de la prévalence de la malnutrition au niveau de la population. Il est suggéré que
jusqu’à l’obtention de données disponibles que les limites décrites soient utilisées pour les
deux sexes dans le cadre de la détection de cas d’admission dans les centres nutritionnels.
Limites suggérées pour le MUAC pour une malnutrition modérée ou sévère :
Niveau de malnutrition MUAC (mm)
Modérée
< 185
Sévère
< 160
Classification des oedèmes lies à la famine
Grade
0
1
2
3
4
5
Etendu de l’oedème
absent
Oedème minime au pied ou à la cheville qui est démontrable mais pas évident
Oedème évident au pied ou à la cheville
Oedème démontrable jusqu’au genou
Oedème démontrable jusqu’au ligament inguinal
Oedème total du corps (anasarca)
Le modèle de détection de la sous alimentation pendant une famine :
Category
Action
Normal
Malnutrition modérée
Malnutrition sévère
Malnutrition sévère
Ne pas admettre
Centre suplémentation
Centre thérapeutique
Centre thérapeutique

MUAC (mm) Signes cliniques
> 185
160 - 185
160 - 185
< 160
+/+
+/-
Liste de contrôle pour l’évaluation initiale de la nutrition
Ci-après sont présentés des exemples de questions pour les évaluations qui examinent les
causes sous-jacentes de la malnutrition, le niveau de risque nutritionnel et les interventions
possibles. Les questions se basent sur le cadre conceptuel des causes de la malnutrition. Les
informations seront vraisemblablement disponibles auprès d’une variété de sources, et pour
les collecter, il faudra recourir à un éventail d’outils d’évaluation, y compris des entretiens
avec des informateurs clés, l’observation et l’examen des données secondaires.
Quelles sont les informations qui existent au sujet de la situation nutritionnelle ?
a) Des enquêtes sur la nutrition ont-elles été effectuées ?
b) Y a-t-il des données provenant de centres médicosociaux spécialisés en santé maternelle et
infantile ?
c) Y a-t-il des données provenant des centres existants d’alimentation complémentaire ou
thérapeutique ?
d) Quelles sont les informations qui existent sur la situation nutritionnelle de la population
affectée avant le déplacement (même si les personnes ne se trouvent plus au même endroit) ?
Quel est le risque de malnutrition lié aux problèmes de santé publique ?
a) A-t-on signalé des flambées de maladies qui pourraient affecter l’état nutritionnel, comme
la rougeole ou les maladies diarrhéiques aiguës ? Ces flambées risquent-elles de survenir ?
b) Quelle est la couverture estimée de la vaccination contre la rougeole au sein de la
population affectée ?
c) La vitamine A est-elle administrée systématiquement lors de la vaccination contre la
rougeole ? Quelle est la couverture estimative de la supplémentation en vitamine A ?
d) A-t-on estimé les taux de mortalité (soit bruts, soit des moins de cinq ans) ? Quels sont-ils
et quelle méthode a été utilisée ?
e) Y a-t-il, ou y aura-t-il, une diminution significative de la température ambiante susceptible
d’affecter la prévalence d’infections respiratoires aiguës ou les besoins énergétiques de la
population affectée ?
f) Y a-t-il une importante prévalence de VIH/sida, et les personnes sont-elles d’ores et déjà
vulnérables à la malnutrition causée par la pauvreté ou les problèmes de santé ?
g) Les personnes ont-elle passé de longues périodes dans l’eau ou dans des vêtements
mouillés ?
Quel est le risque de malnutrition lié à des soins inadéquats ?
a) Y a-t-il eu des changements sur le plan des caractéristiques du travail (par ex. du fait de la
migration, du déplacement ou du conflit armé), qui ont entraîné des modifications au sein du
ménage ?
b) Y a-t-il eu un changement dans la composition normale des foyers ? Compte-t-on un grand
nombre d’enfants séparés de leur famille ?
c) L’environnement normal des soins a-t-il été perturbé (par ex. du fait de déplacements),
affectant du même coup l’accès à des personnes secondaires chargées de dispenser les soins,
l’accès des enfants aux aliments, l’accès à l’eau, etc. ?
d) Quelles sont les pratiques normales en matière d’alimentation des enfants ? Les mères
nourrissent-elles leurs enfants au biberon ou utilisent-elles des aliments complémentaires de
fabrication industrielle ? Dans l’affirmative, y a-t-il une infrastructure qui puisse soutenir
l’alimentation au biberon sans risques ?
e) Y a-t-il des données qui indiquent des dons d’aliments et de laits de bébé, de biberons et de
tétines, ou des demandes de dons ?
f) Dans les communautés pastorales, les troupeaux ont-ils été éloignés des enfants pendant
longtemps ? L’accès au lait a-t-il changé par rapport à la normale ?
g) Le VIH/sida a-t-il affecté les pratiques relatives aux soins au niveau du ménage ?
-
Quel est le risque de malnutrition lié à l’accès réduit à la nourriture ?
-
Quelles sont les structures locales, formelles et informelles, actuellement en place et
au travers desquelles des interventions potentielles pourraient être canalisées ?
a) Quelle est la capacité du ministère de la Santé, des organisations religieuses, des groupes de
soutien communautaire dans le domaine du VIH/sida, des groupes de soutien dans le domaine
de l’alimentation des nourrissons, ou des ONG présentes dans la zone à long ou court terme ?
b) Qu’est-ce qui est disponible dans la filière alimentaire ?
c) La population est-elle susceptible de se déplacer (en quête de pâtures/d’assistance/de
travail) dans un avenir proche ?

Liste de contrôle pour le Genre
Enseignement et apprentissage
1. Ratio filles/garçons à l’école.
2. Taux d’inscriptions désagrégé par sexe selon le niveau scolaire.
3. Taux de fréquentation scolaire désagrégé par sexe.
4. Taux d’abandons désagrégé par sexe et par niveau scolaire.
5. Nombre d’incidents de maltraitance et d’exploitation sexuelles signalés.
6. Existence d’une stratégie de « sécurité scolaire » accompagnée d’actions de mise en oeuvre
bien définies.
Conception des services
1. L es programmes de soutien nutritionnel sont conçus en fonction des habitudes alimentaires
culturelles et des besoins nutritionnels des femmes (y compris les femmes enceintes ou
allaitantes), des filles, des garçons et des hommes de la population cible.
Accès
1. L ’accès aux services par les femmes, les filles, les garçons et les hommes, est
régulièrement surveillé par des contrôles ponctuels, des discussions avec les communautés, et
les obstacles à l’égalité d’accès sont rapidement éliminés.
Formation/Renforcement des capacités
1. Des cours de formation sur les problèmes de nutrition et d’égalité des sexes sont proposés
aux femmes, aux filles, aux garçons et aux hommes.
2. Un nombre égal de femmes et d’hommes de la communauté est formé à la planification de
la nutrition.
3. Un nombre égal de femmes et d’hommes est employé dans les programmes de nutrition.
Suivi et évaluation basés sur des données désagrégées par sexe et par âge
1. Des données désagrégées par sexe et par âge servent à analyser ce que recouvre le
programme de nutrition :
Pourcentage de filles et de garçons âgés de 6 à 59 mois bénéficiant de la distribution de
vitamine A;
Pourcentage de filles et de garçons de moins de 5 ans, de femmes enceintes ou allaitantes dans
le groupe cible bénéficiant des programmes d’alimentation complémentaire et de traitement
de malnutrition modérée ou aigüe;
Pourcentage de garçons et de filles de moins de 5 ans qui font l’objet d’une surveillance
nutritionnelle;
Pourcentage de femmes, de filles, de garçons et d’hommes dont les besoins nutritionnels ne
sont toujours pas satisfaits malgré les programmes nutritionnels en cours; et Taux
d’allaitement exclusif pour les filles et les garçons.
2. Des plans sont élaborés et mis en place pour réduire les inégalités et assurer l’accès et la
sécurité de toute la population cible.
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