Version 17/04/17 - 1
La Méditerranée 1798-1956
Géographie : Le Portugal n’est pas un pays méditerranéen ! Seuls les deux tiers de l’Espagne, un tiers
de la France appartiennent à l’espace méditerranéen. J’éviterai de suivre l’exemple de certains manuels d’histoire
de la Méditerranée qui prennent des exemples au Pays Basque ou dans le Bordelais… La Mer Noire est à la
limite de votre programme : par prudence, je l’ai incluse dans ce cours. Le terme « Balkans » ne désigne en prin-
cipe qu’un massif bulgare, et par une extension courante les montagnes de Yougoslavie, de Grèce, d’Albanie et
de Bulgarie ; mais comme à tout le monde il m’arrivera de l’étendre à l’ensemble des régions d’Europe situées
au sud du Danube et à l’est de l’Istrie, voire parfois à l’ensemble de la Roumanie.
Salonique et Thessalonique c’est la même ville ; Istanbul, Constantinople et Byzance, aussi. En
revanche « Stamboul », terme vieilli, désigne seulement la vieille ville : c’est un usage purement français qui n’a
jamais correspondu à aucun usage local, contrairement à ce Wikipédia et certains guides touristiques laissent
entendre. Un même pays s’est appelé « Autriche » avant 1867, « Autriche-Hongrie » de 1867 à 1918 (depuis
1918 ce sont deux pays indépendants). De 1923 à 1991 (inclus) on ne parle pas de la Russie mais de l’U.R.S.S. ;
jusqu’en 1918, la capitale de ce pays était Saint-Pétersbourg et pas Moscou.
Au XIXe siècle, l’expression « la Syrie » désignait l’ensemble de la côte orientale de la Méditerranée, y
compris ce qui forme aujourd’hui le Liban, la Palestine et Israël (mais non compris le désert syrien) ; l’expres-
sion occidentale « le Levant » est à peu près synonyme de cet usage ancien du mot « Syrie ». La région géogra-
phique où Israël s’est installé s’appelle « la Palestine » depuis l’Antiquité, employer ce terme ne constitue donc
pas une prise de parti politique ; il a pris d’autres sens à partir surtout de 1967, fort heureusement après la fin de
votre programme. Les termes « le Moyen-Orient » (un anglicisme) et « le Proche-Orient », qui en gros désignent
la même chose, ont une extension géographique assez vague, mais un peu plus large : ils incluent la Mésopo-
tamie (= l’actuel Irak ou Iraq) et parfois l’Iran et l’Arabie, voire la Turquie. Enfin, on utilise de plus en plus en
français l’expression « le Machrek » (= « l’Est » en arabe, par opposition au « Maghreb » qui est l’ouest) : ce
terme désigne plus précisément l’ensemble des pays de langue arabe à l’est de l’Égypte (donc sans l’Iran ni la
Turquie), mais certains Maghrébins (Maghreb = « ouest, Occident », c’est aussi le mot qu’on traduit en français
par « Maroc ») y incluent l’Égypte.
Usage des majuscules : règles officielles (que beaucoup de gens massacrent, je sais). Les noms de
religions et de communautées religieuses ne prennent pas de majuscule en français (« l’islam », « les coptes »,
« les maronites »), non plus que les noms de langues (« le français », « je parle français »), ceux de classes ou de
milieux sociaux (« les vikings », « les mamelouks »), ceux de courants politiques ou assimilés (« les saint-
simoniens » — remarquez qu’en français un nom de ce type dérivé d’un nom propre ne prend pas de majuscule)
ni ceux de fonctions politiques et religieuses (« le pape », « l’empereur », « le roi » — on met cependant une
majuscule quand ces termes désignent une personne bien précise, et équivalent donc à un nom propre [« hier j’ai
vu le Pape à la télévision »], sauf quand un nom propre suit : « le pape Benoît XVI »). Les noms de nationalités,
eux, prennent une majuscule (« les Français », « je suis un Français ») : donc, attention à bien distinguer ce qui
est de l’ordre du religieux et ce qui ne l’est pas (on écrit « les juifs », mais « les Israéliens » !). De même, on écrit
souvent : « la Constitution » (en parlant d’une constitution précise qu’on a en tête, car c’est également un quasi-
nom propre), voire « la Constitution nouvelle » (si un adjectif précise le nom), mais on écrit de préférence : « la
constitution de la France » (pas de majuscule quand un nom propre suit en position de complément de nom).
Traditionnellement, dans les noms propres arabes on ne met pas de majuscule aux « el- », « al- », « es- », etc.,
qui sont des articles : on écrit donc par exemple « Boutros el-Boustani » (c’est l’équivalent exact de « Pierre du
Boustan » : en français non plus le « du » ne prend pas de majuscule). Aucun adjectif ne prend de majuscule en
français, même ceux dérivés de noms propres (une graphie comme *« le gouvernement Allemand » est un
énorme anglicisme), sauf dans les noms propres et les sigles (« Organisation des Nations Unies »). On écrit donc
notamment : « Je suis français ».
N.B. Je mets en italiques les mots étrangers non intégrés à la langue française (« millet »), en caractères
normaux ceux qui sont d’usage en français avec une graphie française normée (« les oulémas »). Evidemment, la
frontière entre les deux usages est affaire d’appréciation. Je n’ai pas pu harmoniser la transcription de l’arabe ;
pour le turc en revanche, j’espère avoir harmonisé l’essentiel.
Dans les mots arabes, je remplace des macrons (traits horizontaux) qui notent les voyelles longues par
des accents circonflexes ; par ailleurs, j’en oublie sans doute pas mal.
Divers : Même si c’est marginal pour votre programme, je vous rappelle que l’abréviation « U.S.A. »
est interdite sous peine des supplices les plus raffinés : elle peut vous coûter cher, certains correcteurs faisant une
véritable fixation là-dessus. Evitez-la même dans vos notes, pour vous en déshabituer (moi à l’ordinateur
j’emploie le signe espagnol EEUU). Royaume-Uni est meilleur que « Angleterre » ou « Grande-Bretagne » ; de
même, « les Britanniques » est meilleur que « les Anglais » quand on parle de l’ensemble de la population du
Royaume-Uni. « Empire Ottoman » est meilleur pour les périodes antérieures à 1922, ou au moins à 1908, même