dégénérations physique, politique et morale, qui attestent la dégradation du genre humain, et
l'imbécillité des sciences qu'il a choisies pour guides. En voyant cette malheureuse
civilisation, qui, après 25 siècles d'études, marche de révolutions en révolutions, de tortures en
tortures, qu'attendez-vous, métaphysiciens, d'attaquer en masse les 3 sciences qui remplissent
si mal les fonctions de Dieu qu'elles se sont arrogées ? La censure des ((superstitieux))
économistes, des politiques et des moralistes n'appartient qu'à vous seuls. Les attributions
s'étendent à déterminer nos destinées en cette vie et en l'autre, et à confondre tous les
charlatans qui prétendent remplir cette tâche. Mais, en vous donnant pour esprits forts, vous
vous laissez paralyser par la superstition. C'est ce que je vais vous démontrer par une
dissertation sur les 2 problèmes qui étaient le principal objet de votre science. Ces deux
problèmes sont les analyses de nos destinées en ce monde et en l'autre.
1º Nos destinées en cette vie.
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Je reproduis ici la thèse sur l'insuffisance de la raison sans révélation. J'ai dit précédemment --
au prospectus en d'autres termes -- ou Dieu ne veut pas le bonheur des hommes, et dans ce cas
la philosophie ne peut rien pour eux, ou bien s'il veut notre bonheur, il a du préparer, pour
nous y conduire, d'autres voies que la Civilisation, et d'autres guides que les sciences
incertaines trop convaincues d'empirisme par 25 siècles de tourment qu'elles nous ont causé.
Tel était le premier débat qu'il fallait élever sur l'impéritie des sciences incertaines. On a bien
osé douter des sciences les plus fixes ; on a vanté avec raison Descartes, qui le premier
appliqua le doute à toutes les connaissances acquises. Pourquoi donc ne douterait-on pas des
prétendues lumières qu'on doit à ((la superstition)) l'économisme, à la politique et à la morale
? Le règne de ces trois sciences n'ayant produit que les révolutions et l'indigence, il fallait les
condamner en masse sur le vice de leurs [ ], et les signaler comme visions scientifiques,
aberrations ((licences)) du génie et absence de l'esprit divin.
Le premier pas à faire pour arriver au bien, c'est d'oser confesser l'existence du mal et rompre
en visière aux charlatans qui le propagent. La métaphysique chargée de rechercher les vues de
Dieu devait, avant tout, constater l'ignorance de ces vues ((et le triomphe des charlatans, elle
devait attaquer, je le répète, attaquer à la fois la superstition, la politique et la morale)), et
attaquer les sciences incertaines comme ((ineptes par le fait)) dépourvues de mission et
usurpatrices des fonctions de Dieu. Rien n'atteste que Dieu, en faveur de ces 3 sectes, se soit
dessaisi de sa prérogative de Directeur de tout mouvement. Or si la gestion du mouvement
appartient à Dieu, le bien, en fait de mouvement social, ne peut venir que de Dieu, la
connaissance des voies qui conduisent au bien ne peut venir que d'une révélation divine, et
non pas des visions de 3 sectes qui ne justifient d'aucune communication directe, constante et
avérée avec Dieu.
En attendant que cette révélation divine et ces voies de bien social parviennent à notre
connaissance, Dieu est responsable des désordres de nos sociétés, puisqu'il est l'unique moteur
de l'univers; il est donc coupable et accusable pour les maux qu'ont endurés nos aïeux, et que
nous endurons nous-mêmes, et le premier pas que la raison doive faire, c'est d'accuser Dieu
sur le défaut de révélation et d'intervention divine, accuser les sciences incertaines sur leur