BBonnin
La Résistance intérieure, sur le territoire national, naît dès les premiers temps de l’Occupation, mais
les résistants seront très peu nombreux avant 1943. La majorité des Français, démoralisée, surtout
préoccupée par le coût de la vie et les problèmes de ravitaillement, est alors favorable à Pétain.
Cependant, certains ne se résignent pas : le 11 Novembre 1940, bravant l’occupant et la police de
Vichy, des lycéens et étudiants fleurissent la tombe du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe à Paris.
Les premiers actes de résistance sont ainsi spontanés et isolés. Mais bientôt, des mouvements et des
réseaux se constituent : Libération, Combat, Franc-Tireur… Ils sont composés d’hommes et de
femmes issus de milieux sociaux, culturels et politiques divers. Des étrangers se joignent au combat :
antifascistes italiens, antinazis allemands et républicains espagnols réfugiés en France, immigrés
polonais et arméniens, Juifs apatrides.
2- « L’armée des ombres »
En 1940, les résistants actifs représentent une faible minorité de Français. Mais leurs effectifs
se renforcent au fil du temps et les actions se diversifient.
La Résistance va revêtir des formes multiples qui vont de l'attentisme prudent ou l'écoute de la BBC,
jusqu'à l'action directe (attentats, sabotages) ou la lutte armée dans les maquis, en passant par les
manifestations patriotiques, le renseignement, la diffusion de la presse clandestine, la participation à
des réseaux d'évasion, le refus du STO. Cette « armée des ombres » va ainsi intensifier ses actions
mais reste profondément divisée sur les plans idéologique et stratégique.
En 1943, tous les mouvements de résistance acceptent de s’unifier sous l’autorité du Général de
Gaulle : il est relayé en France par l’ancien Préfet Jean Moulin qui fonde le Conseil National de la
Résistance (CNR), dont la première réunion se tient le 27 Mai 1943. Le CNR est chargé de préparer la
libération du pays et l’établissement d’une véritable démocratie politique, économique et sociale.
L’ensemble des résistants sont alors regroupés dans les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI).
3- 1944 : une action militaire et politique
Les FFL et les FFI vont participer militairement à la Libération de la France. Dans les armées
alliées, les FFL prennent une part active aux combats. Ainsi, le 15 Août 1944, la 1ère Armée française
du Général de Lattre de Tassigny débarque en Provence, puis remonte jusqu’en Alsace. Le 25 Août, la
2e DB du Général Leclerc libère Paris. Le soutien qu’apportent les FFI aux débarquements alliés est
salué par le Général Eisenhower, commandant en chef des forces armées alliées.
Dès son retour en France, le 25 Août, le Général de Gaulle met en place un gouvernement provisoire
composé de résistants (Gouvernement Provisoire de la République Française, GPRF). En imposant ses
représentants sur le territoire libéré, il restaure l’Etat et la république. Il canalise l’épuration des
collaborateurs, d’abord spontanée et violente, en créant des cours de justice. Laval est condamné à
mort mais Pétain est gracié en raison de son âge.
La Résistance, par ses valeurs et son programme, marque durablement la France de l’après-guerre.
Depuis Londres et les colonies, ainsi qu’en France dans la clandestinité, les actions de la Résistance
ont participé à la marche des Alliés vers la victoire.
Pendant quatre années, la France va vivre sous le joug de l’occupant nazi aidé, dans une
étroite collaboration, par le régime de Vichy. Des Français, conduits par l’idée d’une France libre,
vont résister envers et contre tout, au péril de leur vie, pour permettre la Libération de leur pays.