DES SUPPORTS POUR ALIMENTER LA REFLEXION
Extrait de pub internet : plateforme de séquençage et de génotypage des génomes
Nous offrons le service de séquençage du lundi au vendredi, et les résultats sont disponibles dans
les prochaines 48 heures ouvrables pour les projets de 192 échantillons et moins. Pour les projets à
très haut débit, appelez-nous pour discuter d'un échéancier.
J-J B : Lorsqu’on dit, commercialement, à quelqu’un, de passer un test ADN et un jour il saura s’il a
le cancer, ou une crise cardiaque un jour, c’est bidon ou pas ?
A K : Ça existe, il y a des prédispositions génétiques au cancer. Cela étant dit, lorsque des firmes vendent ce
service là, ce qu’elles cherchent c’est du business et souvent il y a totalement une allégation mensongère. Il
ne faut pas être étonné : regardez le nombre de personnes qui allaient voir Mme Irma pour connaître son
avenir. Aujourd’hui il y a les généticiens qui prétendent faire exactement la même chose mais en plus avec
l’aura du grand scientifique et de la grande génétique. Vous pensez s’ils font du business.
Interview de
Axel Khan (RMC.FR)
Médecine prédictive, tests de paternité... le nouveau marché des tests génétiques en libre accès est
en pleine croissance. On estime en France qu'il double tous les trois ans. Si la plupart des tests
génétiques sont proposés dans le cadre des systèmes nationaux de santé, mais des offres de tests
accessibles sans intermédiaire médical ont commencé à apparaître.
Depuis l'automne 2007, plusieurs start-up se sont lancées dans la vente en ligne de tests portant sur
l'ensemble du génome. Google a investi 4 millions de dollars dans chacune des deux entreprises
américaines 23andMe et Navigenics, les plus connues avec DecodeMe, émanation de la société
deCode Genetics. Ces tests permettent de connaître ses origines ethniques ou ses prédispositions à
telle ou telle maladie : cancer, Alzheimer, pathologie cardiovasculaire, Parkinson...
Aujourd'hui, selon un récent rapport parlementaire français, une trentaine de site internet, en
majorité américains, proposent des tests de susceptibilité à des maladies. Pour l'instant, les coûts de
séquençage du génome sont encore élevés mais on annonce un décryptage du génome à 1 000 euros
dans un futur très proche, ce qui ouvre la voie à une banalisation de l'accès à l'information
génétique.
Test génétique : un cadeau empoisonné ?
La découverte pour une personne bien portante d'une prédisposition à une maladie grave peut avoir
des conséquences psychologiques désastreuses, d'autant plus si la pathologie en question n'est pas
curable ou si on ne sait pas la prévenir. En outre, il s'agit de probabilités, pas de certitude. Le risque
n'est pas synonyme de fatalité. De plus, la composante génétique ne fait pas tout, de nombreux
facteurs environnementaux ont un rôle dans l'apparition d'une maladie : habitudes alimentaires,
tabac, amiante ...Ainsi, certaines personnes vont craindre une maladie qu'elles n'auront peut-être
jamais.
Les tests génétiques soulèvent bien des questions éthiques
L'entrée de la génétique dans la médecine recèle aussi des dangers, par exemple en ce qui concerne
la protection des données. Qui aura accès aux données génétiques d'une personne ? L'employeur
sera-t-il autorisé à les consulter ou pourra-t-il même exiger que ses employés se soumettent à un test
génétique ? Quel usage les assureurs feront-ils des données génétiques ? En arrivera-t-on à une
nouvelle forme de discrimination ?... Autant de questions posées par la multiplication de ces tests.
De leur côté, les assureurs redoutent que les assurés dissimulent des informations génétiques et se