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Tout d’abord, nous supposons que la population mondiale croît continument, pour atteindre plus de 11
milliards d’habitants en 2100. Cette forte croissance provoque une demande totale d’énergie au niveau
mondial très importante, hypothèse favorable à la demande et donc au financement de recherche et
développement sur les énergies. Nous supposons également que le développement mondial et la
demande en services énergétiques sont au final d’une part assez sobres en énergie, et que d’autre part
cette énergie s’avère pouvoir être décarbonisée assez facilement. Pour aller dans le même sens, nous
supposons que le montant des réserves ultimes de pétrole sont basses (3,1Tbaril), et qu’il y a des
tensions sur les pétroles non conventionnels, qui peinent donc à se développer rapidement, ainsi que
sur les autre ressources fossiles (gaz et charbon).
Au niveau géopolitique, le Moyen Orient choisit de maximiser ses gains à court terme : tant que les
économies sont captives des carburants liquides, il maintient des prix élevés du pétrole sur le court
terme (80$ le baril). Ainsi il engrange des bénéfices en profitant de l’inertie des structures de
production des pays importateurs, mais incite les autres pays à baisser leur dépendance au pétrole.
En conséquence, le « peak oil » suite auquel la production de pétrole baisse assez rapidement, a lieu
avant 2020, et le prix du baril croît très fortement après 2060. Ce prix qui était élevé dès les années
2000, à cause de la stratégie du Moyen-Orient a conduit cependant à une forte décarbonisation de
l’économie, ce qui fait que le peak oil a un impact plutôt faible sur l’économie. Le prix des transports
reste donc à peu près constant au cours du temps, les nouvelles technologies prenant le relais des
technologies intensives en énergie d’origine fossile.
Scenario 2 : choc pétrolier tardif entraînant des tensions
énergétiques généralisées, climat hostile à
l’investissement, mais absence de politique climatique
volontariste
Le Moyen Orient reproduit la politique des années 1982-1986 où il avait provoqué une baisse des prix
dans l’espoir de maximiser ses gains à long terme, ceci pour s’assurer que les économies de l’OCDE
resteront durablement dépendantes à la consommation de pétrole et pour retarder la pénétration des
substituts possibles sur le marché. Le Moyen-Orient est capable de mener cette politique car il
dispose de réserves de pétrole importantes : le montant des réserves ultimes mondiales est ici de
3,6Tbaril, et les investissements dans les capacités de productions sont soutenus au moment du « peak
oil », de sorte qu’on a un « plateau » de production pétrolière pendant une petite dizaine d’années
avant que la production ne décroisse. De plus, le déploiement des pétroles non conventionnels est
facilité, de sorte qu’une partie de la déplétion du pétrole conventionnel est compensée par une rapide
mise en production des non conventionnels. Les autres ressources fossiles sont également disponibles
à prix relativement bas par rapport au scénario 1.
On suppose également que la population mondiale croît jusqu'aux environs de 2050, puis décroit,
pour atteindre moins de 6 milliards d’habitants en 2100. Le développement mondial et la demande en
services énergétiques restent enfin très gourmands en énergie, énergie qui ne peut être décarbonisée
que péniblement.
Par conséquent, la conjonction d’un prix du pétrole bas pendant longtemps et d’une décarbonisation
difficile conduit l’économie à rester très intensive en carbone jusqu’en 2040. La déplétion des
ressources pétrolières est donc vécue comme un choc brutal qui provoque une montée brusque des
prix pétroliers et du prix des transports en 2040, les prix ne revenant à des niveaux plus habituels
qu’après la diffusion lente des technologies moins intensives en carbone.
Scenario 3 : impact faible du peak oil, et politique
climatique volontariste