CADE - Coordination pour l`Afrique de demain

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CADE
ENDA TIERS-MONDE
Coordination pour
l'Afrique de Demain
Organisation Internationale
Environnement et développement
LA CADE
vous invite à la rencontre-débat sur
L’Afrique et l’Histoire
Le mercredi 12 décembre 2001
de 18 à 20h à l’IIAP
2, avenue de l’Observatoire 75006 PARIS
( RER Luxembourg ou Port Royal ) ( Métro Notre Dame des Champs )
Quelque jugement que l’on porte sur les conditions dans lesquelles l’Afrique est entrée en
contact avec le reste du monde, esclavage, colonisation, économie de traite, exploitation,
domination coloniale, ce contact, en particulier avec le monde occidental, est fort ancien.
L’Afrique est présente au monde d’aujourd’hui, les Africains sont entrée dans la modernité,
ne serait-ce que par l’urbanisation, la création des États-nations, l’utilisation des moyens de
communication modernes, l’émigration, la vie culturelle.
Et pourtant la question se pose toujours et de façon lancinante concernant l’Afrique
subsaharienne : quel est le statut de l’Autre ? Autre ou semblable ? Elle a été posée par les
Européens qui ont eu jusqu’à présent l’initiative et le contrôle de ces « contacts ». Il y a été
répondu depuis Montaigne et les philosophes des Lumières par un humanisme qui reconnaît
l’Autre comme semblable, un être humain, mais aussi comme un être différent, un étranger.
Au XIX° siècle, les Européens voyaient les Africains comme des « sauvages » à civiliser.
Aujourd’hui, ils les voient comme des « sous-développés », ou en voie de développement, ou
encore des « assistés ». Et les tragédies qui frappent nombre de pays africains entretiennent un
pessimisme, un mépris, à l’égard d’un continent condamné à rester enfermé dans sa culture ou
à en sortir en la reniant. La modernité occidentale, exogène pour l’Afrique, est devenue le
critère de l’humanité moderne, l’objectif à atteindre. Etrangère, elle condamne les sociétés
africaines et les individus africains à s’expatrier au sens propre et au sens figuré, de leur
africanité.
Mais la modernité est aussi le principe de renouvellement d’une société. (Bidima, 1997,
page 121) Il n’est pas de société vivante qui ne se renouvelle pas, en mixant ce que ses
ancêtres lui ont légué et ce que ses contemporains lui proposent ou lui interdisent. Les
sociétés africaines n’échappent pas à ce « bricolage ». Ce bricolage n’est pas seulement
d’ordre technique, social, économique ou culturel, il est aussi philosophique. Il concerne les
valeurs et les représentations, et les réponses à un certain nombre de grandes questions.
Comment les Africains rendent-ils compte de cette « traversée » (Bidima, 1995). Telle nous
semble être la question que l’on doit poser aux philosophes africains, mais pas uniquement à
eux.
Ces dernières décennies ont vu la philosophie africaine obtenir la reconnaissance
1. comme héritage culturel, principalement mythique : ce fut le temps de l’ethnophilosophie
(Tempels et Griaule)
2. puis comme participation à la philosophie universelle (Hountondji, Mudimbe)
3. aujourd’hui, comme réponse aux défis que pose aux Africains l’accession à la modernité.
(Mbembé).
Il appartient aux philosophes de répondre aux questions que se posent les Africains
aujourd’hui sur le sens de ce qu’ils vivent au présent et sur l’avenir qu’ils peuvent concevoir
pour eux et pour leurs enfants.
Ils peuvent le faire à partir de leur héritage culturel, de leurs mythes, de leur histoire
telle qu’elle leur a été transmise par la tradition ; mais aussi à partir du point de vue de
l’héritage colonial, du présent postcolonial (Mbembé, La Postcolonie) et du point de vue du
futur (J.G Bidima, 1997, page 12). Tierno Bokar (le Socrate africain), Hamadou Hampate Ba
ont commencé ; mais chacun sent bien que le travail est loin d’être achevé, ce que nous
rappelle Aminata Traoré. (L’étau, Actes Sud, 1999).
Cette réflexion concerne:
1. le statut de l’individu : rapport à soit/rapport aux autres ; holisme/individualisme (Traoré,
page 130) ;
2. le rapport au temps : tradition/innovation, la notion de progrès
3. le « savoir gouverner » : bien privé / bien public ; État/ société civile ; autorité/ liberté ;
4. le rapport à la religion : religion/ laïcité ; religions africaines/ religions du Livre.
Jean Godefroy Bidima, directeur de programme au Collège international de philosophie, et
Philippe Laburthe-Tolra, professeur émérite de Paris V Sorbonne ont bien voulu venir nous
faire partager leurs réflexions sur ces questions.
Petite bibliographie :
Bidima, J.G : La philosophie négro-africaine, Que sais-je ? PUF, Paris 1995. L’art
négro-africain, Que sais-je ? PUF Paris 1997. La palabre, Michalon, Paris 1997.
Théorie antique et modernité négro-africaine, Sorbonne, Paris 1993. En
collaboration : Encyclopédie philosophique universelle, volume IV, Paris 1998.
Africa Lexicon, Metzler, 2001.
Hountondji, P. : Sur la philosophie africaine, Paris 1977.
Laburthe-Tolra, P. : Initiation et sociétés secrètes au Cameroun, Karthala, Paris
1985. Avec J.P Wornier : Ethnologie, Anthropologie, PUF Paris 3ème éd. 1997
Maurier, H. : La religion spontanée : philosophie des religions traditionnelles
d’Afrique Noire, L’Harmattan, Paris 1998
Mudimbe, V-Y : The Invention of Africa, 1985.
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