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Les médecins de M. Pollard lui ont prescrit divers médicaments, et parce qu’il est relativement
en bonne santé et positif, ils se disent optimistes quant à ses chances de guérison. La maladie
est plus résistante que prévu. « Durant la troisième semaine de traitement, ma jaunisse s’est
aggravée et le blanc de mes yeux était aussi jaune qu’un canari. Je me suis donc retrouvé à
l’urgence », ajoute-t-il. « On m’a informé que la jaunisse progressait parce que mon foie
n’arrivait plus à filtrer suffisamment le sang acheminé à la rate et aux reins. »
Quand on met fin à la pharmacothérapie de M. Pollard, son état se détériore rapidement. Ses
fonctions mentales sont touchées. Il souffre d’encéphalopathie, une maladie qui altère la
mémoire et le processus de prise de décision ainsi que la capacité à contrôler les mouvements
du corps. « Au début, ma mémoire me jouait des tours, jusqu’à ce que je finisse par ne plus me
souvenir de ma dernière conversation », raconte-t-il. M. Pollard ne pourra manifestement plus
acquitter ses fonctions de direction et doit arrêter de travailler. « C’était la première fois en
28 ans que je me retrouvais sans emploi, sans plan B. »
Le combat se poursuit. La maladie provoque un œdème, ou accumulation de liquide dans les
tissus de l’organisme, qui fait passer son poids de 190 à 320 lb. Il doit suivre un programme
d’exercice et de sommeil sous les bons soins de son épouse, prendre chaque jour de nombreux
comprimés et attendre une possible transplantation hépatique.
« Me raccrocher à la vie est devenu ma mission quotidienne, ne sachant pas à quel moment
une autre épreuve se pointerait, ni sous quelle forme. »
Malheureusement, la première greffe est rejetée. En attente d’une deuxième transplantation,
M. Pollard souffre maintenant d’insuffisance rénale.
À la suite d’une seconde transplantation, le nouveau foie est accepté et M. Pollard reprend des
forces peu à peu, grâce à une alimentation et une consommation d’eau appropriées et une
marche quotidienne, qui dure parfois des heures.
La célébration est prématurée.
En octobre, soit six mois après sa chirurgie, l’hépatite est de retour et des examens révèlent la
présence de tissu cicatriciel dans le nouveau foie.
« Heureusement, on m’a prescrit un médicament, expérimental à l’époque, et après quatre
semaines de traitement, je n’avais presque plus de symptômes. J’ai su à ce moment que la vie
me donnait une autre chance. »
Cinq ans plus tard, M. Pollard dit que son existence est pratiquement normale, grâce à la bonté
de Dieu, au soutien de son épouse et de ses proches et à une formidable équipe de spécialistes
qui est devenue en quelque sorte sa famille pendant sa longue lutte contre l’hépatite C.
Aujourd’hui, M. Pollard s’exprime activement sur la santé du foie en tant que porte-parole de la
Fondation canadienne du foie et recommande à tout le monde de passer un test de dépistage.
« Informez-vous, passez des examens et dites à vos amis ou à vos proches de faire la même
chose », dit-il. « Pour vous et pour eux, c’est la meilleure chose à faire. »