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1.4 - Situation actuelle dans le secteur concerné
Contexte géographique et historique
Deuxième Etat le plus vaste d'Afrique de l'Ouest, enclavé, le Mali partage ses frontières avec sept
Etats et joue le rôle de pays charnière entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne. Sa position
centrale, couplée à son histoire et à ses frontières très longues et difficilement contrôlables, en fait une
zone d'émigration, de transit et d'installation. Bien que de plus en plus de migrants clandestins passent
par le Mali pour se rendre en Europe, à travers du Maghreb, le récent profil migratoire
conclut que le
Mali reste essentiellement un pays d'origine.
La très forte croissance démographique, la pauvreté, la montée du chômage et les conditions
climatiques difficiles continuent de pousser de nombreux Maliens à émigrer des zones rurales vers les
zones urbaines, mais également au sein de la région ouest-africaine et au-delà. Communément,
l'estimation de 4.000.000 de Maliens vivant à l'extérieur est avancée, dont 3.500.000 seraient installés
sur le continent africain, essentiellement dans la région ouest africaine. Cette diaspora est un acteur
essentiel pour le développement du Mali, de par ses apports en termes de savoir faire acquis à
l'extérieur, ainsi que des transferts financiers estimés à 456 millions d'Euros par an, soit 11% du PIB
ou bien 85% de l'aide publique au développement reçue au Mali
. Dans ce contexte, le Mali occupe
une place centrale dans l'agenda international sur les migrations.
Agenda national et international
Les événements de Ceuta et Melilla de septembre 2005 ont concrétisé une prise de conscience que les
flux migratoires irréguliers vers l'Europe à partir de l'Afrique engendraient des situations humaines et
humanitaires inacceptables. Dans ce contexte, l'Approche Globale sur les Migrations approuvée en
décembre 2005 par le Conseil de l'Union Européenne marque un tournant. L'Approche englobe (i) la
migration légale (y compris la protection des droits des migrants), (ii) la lutte contre la migration
illégale, (iii) la migration et le développement, (iv) la lutte contre la traite des êtres humains et le trafic
illicite de migrants et (v) la protection des réfugiés.
Parallèlement, le dialogue politique entre l'UE et l'Afrique s'est développé autour des thématiques
"Migration et Développement" avec la tenue (i) en juillet 2006 d'une première conférence
interministérielle à Rabat entre les pays de départ, de transit et d'arrivée d'Afrique de l'Ouest et (ii) en
novembre 2006, la conférence de Tripoli entre l'UE et l'Afrique. Le sommet de Lisbonne de
décembre 2007 a adopté 12 partenariats, dont un spécifique à la "Migration, Mobilité et Emploi",
ainsi qu'un Plan d'action. La conférence de Paris de novembre 2008, qui fait suite à celle de Rabat, a
enfin adopté un plan d'action triennal dans un cadre partenarial. C'est dans ce contexte, que la
CEDEAO a également adopté en janvier 2008 une approche commune sur la migration.
Au Mali, un dialogue politique a également été lancé au titre de l'article 13 de l'Accord de Cotonou
en septembre 2006. En février 2007, une rencontre à haut niveau réunissant le Mali, la CEDEAO,
l'Espagne, la France et la Commission européenne a abouti à la signature d'une Déclaration conjointe
"Migration et Développement" et notamment à l'engagement par la partie européenne de financer la
création au Mali d'un Centre d'Information et de Gestion des Migrations (CIGEM). Les attentes
autour de ce projet sont fortes.
Le Mali poursuit également un dialogue politique bilatéral sur les questions migratoires avec différents
Etats Membres de l'UE, notamment l'Espagne et la France
.
Profil National 2009, OIM , financé par l'UE
Etude de la BAD de 2005
le Mali et l'Espagne ont signé un "Accord cadre de coopération en matière d'immigration" en janvier 2007; la
négociation d'un "Accord sur la gestion concertée des flux migratoires" entre le Mali et la France est en cours