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Chapitre 18
QUESTIONS À COURT DÉVELOPPEMENT
1. Quels sont les inconvénients associés à l'utilisation de vaccins atténués à agents
complets ? de vaccins inactivés à agents complets ?
Les vaccins produits avec des microbes complets et atténués sont habituellement dérivés
de microorganismes qui ont été cultivés longtemps et ont ainsi accumulé des mutations
qui leur ont fait perdre leur virulence ; on les dit affaiblis mais ils demeurent vivants.
Ces vaccins présentent certains dangers, notamment le fait que les microbes vivants
redeviennent virulents par mutation réverse. Les vaccins atténués sont contre-indiqués
chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli.
Les vaccins produits avec des microbes complets et inactivés sont des vaccins qui
contiennent des microbes tués ; on les dit inactivés parce qu’ils sont morts. Étant morts,
ils ne sont nécessairement plus virulents, mais ils ont aussi perdu leur capacité
immunogène, c’est-à-dire la capacité de provoquer la production d’une réponse
immunitaire efficace. Ces vaccins présentent certains dangers, notamment le fait qu’il
faut en donner plusieurs doses et qu’il faut les injecter avec des substances stimulant le
système immunitaire ; ces substances stimulantes peuvent être une cause de réaction
allergique.
2. L'Organisation mondiale de la santé a annoncé l'éradication de la variole et s'emploie à
éradiquer la rougeole et la polio. Pourquoi la vaccination a-t-elle plus de chances
d'éradiquer une maladie virale qu'une maladie bactérienne ?
La vaccination a plus de chances d'éradiquer une maladie virale qu’une maladie
bactérienne chez l’humain, parce que les virus sont spécifiques de cellules de certaines
espèces humaines ou animales et que la vaccination de ces espèces peut mener à
l’éradication de la maladie ; au contraire, les bactéries peuvent survivre dans des
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réservoirs inanimés tels que les aliments, l’eau ou les sols ; la vaccination ne peut
atteindre ces réservoirs, d’où la difficulté à éradiquer une infection bactérienne.
3. Qu’est-ce qui freine la vaccination dans les pays en voie de développement ?
Les coûts de production, l’absence de moyens de conservation pour les vaccins
thermosensibles (pas d'électricité et, partant, pas de réfrigération) et la présence de
maladies transmises par des vecteurs sont autant d’obstacles qui freinent la vaccination
dans les pays en voie développement.
4. Pour beaucoup de tests sérologiques, il faut disposer d'une provision d'anticorps
spécifiques des agents pathogènes à déceler. Par exemple, pour reconnaître Salmonella,
on mélange des anticorps anti-Salmonella avec des bactéries inconnues. D'où viennent
ces anticorps ? Décrivez leur importance dans le diagnostic des maladies infectieuses.
Les anticorps commerciaux sont traditionnellement fabriqués en vaccinant de gros
animaux (ex. le cheval), en recueillant leur sérum et en purifiant les anticorps ainsi
obtenus. C’est un processus long et onéreux. Aujourd’hui, on produit des anticorps
monoclonaux in vitro dont la spécificité pour un agent pathogène en particulier est
connue ; ils sont produits rapidement, en grandes quantités et de façon économique --
trois avantages appréciables par rapport à la production d’anticorps par des animaux.
L’obtention de tels anticorps offre de grands avantages dans la mesure où on peut s’en
servir pour établir rapidement le diagnostic de maladies infectieuses. Par exemple,
lorsqu’on veut savoir si un échantillon prélevé chez un patient contient tel ou tel
microbe, on peut effectuer un test sérologique qui mettra l’échantillon en présence
d’anticorps monoclonaux spécifiques de l’agent pathogène recherché. S’il y a une
réaction observable entre les antigènes présents dans l’échantillon et les anticorps
monoclonaux connus, le microbe responsable de la maladie chez le patient est identifié.
APPLICATIONS CLINIQUES
N. B. Certaines de ces questions nécessitent que vous cherchiez des réponses dans les
différents chapitres du livre.
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1. Christophe, un jeune homme de 22 ans, a fait une demande d’emploi dans un centre
hospitalier. Tout nouvel employé doit se soumettre à des tests de dépistage du virus de
l’hépatite B. Lequel des résultats suivants constitue une preuve de maladie ? Pourquoi
l'autre résultat n'est-il pas une confirmation de maladie ? Justifiez vos réponses.
a) On identifie le VHB chez un employé.
b) On découvre chez Christophe des anticorps anti-VHB.
a) Le fait d’isoler des virus de l’hépatite B est un diagnostic de la maladie ; en effet, il
s’agit de l’identification de l’agent pathogène dans un prélèvement, donc de la preuve
de la maladie.
b) Le fait d’isoler des anticorps peut révéler la présence de l’agent pathogène et donc
celle de la maladie ; cependant, les anticorps peuvent aussi indiquer que Christophe a
déjà eu l’hépatite B et qu’il en est guéri, ou bien qu’il a été vacciné dans le passé. Il y a
donc ici une interprétation possible du résultat.
2. Jacinthe travaille dans un centre de la petite enfance. Plusieurs enfants sont malades. On
craint une épidémie de fièvre scarlatine. On met en place des procédures de dépistage.
Pour ce faire, on doit connaître les personnes non immunisées et susceptibles à la
maladie. On soumet les enfants et le personnel à la réaction de Dick, épreuve qui
consiste en l’injection intradermique de toxine érythrogène streptococcique dans la peau
de l’avant-bras. Quel sera le résultat du test cutané si Jacinthe a des anticorps
spécifiques de cette toxine ? De quel type de réaction immunitaire s'agit-il ? Laurent, un
enfant non immunisé atteint de fibrose kystique du pancréas, a été en contact avec des
enfants malades ; toutefois, son test est négatif. Quelle sera sa réaction au test cutané et
que pourrait-on lui administrer pour qu’il soit immunisé rapidement ? Justifiez vos
réponses.
Si Jacinthe est immunisée, ses anticorps vont s’attaquer à la toxine et empêcher son
action toxique sur les cellules de l’organisme. La peau reste alors intacte au point
d’injection.
Il s’agit d’une réaction de neutralisation, où la toxine injectée est neutralisée par les
anticorps spécifiques présents chez la personne immunisée.
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Chez Laurent, l’injection de la toxine streptococcique dans la peau va provoquer au
point d’injection l’apparition d’une inflammation cutanée semblable à une brûlure ; la
toxine agit sur les cellules intradermiques et les détruit, ce qui engendre l’apparition de
la réaction d’inflammation ; on considère qu’il s’agit d’une réaction négative reflétant
l’absence d’immunité chez la personne.
Pour offrir une protection immédiate à un enfant susceptible à la maladie, on peut lui
administrer des immunoglobulines spécifiques, c’est-à-dire procéder à une injection
d’anticorps anti-toxine érythrogène afin de protéger l’enfant contre l’action de la toxine
libérée par les microorganismes qui infectent son organisme.
3. Des tests d'immunofluorescence pour établir la présence d'anticorps anti-Legionella ont
été effectués chez quatre personnes. Les résultats figurent ci-dessous. Quelles
conclusions pouvez-vous tirer de ces données pour chaque patient ? Quelle est la
maladie ? Quelles pourraient être les sources des agents pathogènes si les personnes
atteintes de cette maladie avaient fréquenté le même établissement à la même période ?
Quelle pourrait être l’évolution des symptômes de la maladie si l’une de ces personnes
était immunodéprimée ? (Indice : voir le chapitre 24.)
Titre des anticorps
Jour 1
Jour 7
Jour 14
Jour 21
Patient A
128
256
512
1024
Patient B
0
0
0
0
Patient C
256
256
256
256
Patient D
0
0
128
512
Patient A : Ce patient a probablement la maladie parce que le titre des anticorps
augmente régulièrement au fur et à mesure que se développe l’immunité contre l’agent
pathogène.
Patient B : Ce patient n’a pas d’immunité, donc il n’a pas la maladie et ne l’a jamais
eue, il n’a jamais reçu de vaccin et n’a pas reçu d’immunoglobulines récemment.
Patient C : Ce patient présente un taux stable d’anticorps ; il a déjà eu la maladie il y a
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quelque temps.
Patient D : Ce patient a contracté la maladie dans la période précédant le jour 7 ou entre
les jours 7 et 14.
La maladie est la légionellose puisque les tests d’immunofluorescence sont effectués
avec les anticorps anti-Legionella dans lesquels Legionella pneumophila est l’agent
pathogène.
On sait que la bactérie survit et se développe dans l'eau de condensation des systèmes de
climatisation, dans les baignoires à remous, les humidificateurs, les chauffe-eau, les
douches et les fontaines décoratives. On a observé l’éclosion d’épidémies dans des
hôtels, peut-être causées par une transmission aérienne de la bactérie.
La maladie se manifeste par une fièvre élevée et se traduit par une pneumonie
susceptible d’évoluer vers une insuffisance respiratoire et peut-être la mort si
l’immunité de la personne est déficiente, comme cela peut être le cas chez une personne
immunodéprimée.
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