
La CHRO peut en outre être précédée d’une exploration radiologique préopératoire (6) :
scanner, IRM, opacification vasculaire permettent de dessiner avec une précision étonnante la
limite des lésions, leur rapport avec les organes de voisinage, leur vascularisation. A partir de
là il est possible de simuler sur écran l’opération, temps de dissection, de clivage,
d’hémostase des vaisseaux. Les différentes manœuvres peuvent être enregistrées,
informatisées, stockées sur un clé et le moment venu exploitées par le robot alimenté par le
programme sous contrôle de l’opérateur .
La chirurgie robotique étant ainsi présentée , il reste à aborder de nombreuses questions :
champ d’application, avantage par rapport à la chirurgie vidéo-endoscopique, incidence en
terme d’acquisition du matériel et d’organisation des structures de soins , effet sur les
dépenses de santé, formation des équipes chirurgicales et parmi elles des chirurgiens, enfin
modifications entrainées dans la relation médecin malade.
Champ d’application.
Actuellement la chirurgie robotique, particulièrement développée aux USA, est utilisée dans
de nombreux domaines ( 7,8, 9,10 ) Un inventaire détaillé réalisé en 2010 aux USA (9)
examine ses différentes applications à partir de 124 publications de langue anglaise où la
chirurgie robotique est envisagée dans de nombreux domaines: chirurgie générale et gastro-
intestinale (cholécystectomie, opération de Nissen, myotomie de Heller, chirurgie bariatrique,
gastrectomie, pancréatectomie, colectomie, rectopexie, splénectomie, cure de hernie),
gynécologie ( hystérectomie, curage ganglionnaire, colpopexie , traitement de fistules vésico-
vaginales, salpingoplastie, myomectomie), chirurgie pédiatrique où les indications recouvrent
de nombreuses interventions, chirurgie thoracique (thymectomie, tumeurs
oesophagiennes,lobectomie pulmonaire ), urologie ( pyéloplastie, néphrectomie partielle ou
totale, cystectomie, prostatectomie radicale, néphrectomie chez le donneur vivant,
surrénalectomie), chirurgie cardiaque ( revascularisation des coronaires, réparation ou
remplacement valvulaire, fermeture de communication interauriculaire et de canal artériel),
chirurgie orthopédique ( arthroplastie de hanche et du genou). Il n’est pas fait mention dans
cet inventaire de la chirurgie robotique dans la sphère ORL, pourtant utilisée pour l’exérèse
de tumeur buccale ou aérienne supérieure ( 12) dans le domaine de l’endocrinologie ( 13)et de
la micro-chirurgie ( transplant de lambeau, greffe de tissus) (5 ).
Le développement de la CHRO est ainsi à l’origine d’un nombre important de publications.
Pour la seule chirurgie digestive la littérature de 2001 à 2010 compte 109 articles. L’analyse
des 124 publications sélectionnées citées plus haut (9), situe la répartition des travaux:
chirurgie digestive :29, gynécologie : 16, chirurgie pédiatrique :5, chirurgie thoracique : 6,
urologie :15, chirurgie cardiaque :17, orthopédie : 3.
Il convient toutefois de faire la distinction entre les publications qui en raison d’une
expérience limitée ou un défaut d’étude comparée ne font que confirmer, pour la plupart,
l’intérêt de la CHRO et les études prospectives ou les méta-analyses . Dans ce cas les
conclusions différent selon les interventions. Dans certaines spécialités il n’est pas montré de
supériorité de la CHRO sur la CVE.