FIG 2012 – P. CLAVAL, C. JOURDAIN-ANNEQUIN
L’invention du paysage méditerranéen. Images contemporaines et réalités antiques 2
Évolution liée à l’introduction des tubes de peintures (début des années 1880 ; les premiers
impressionnistes, du Nord, commencent à fréquenter le Midi).
Puvis de Chavannes : des nudités exposées ; retour à une certaine conception classique de la
vie, de ce qui est sacré.
Cézanne et les rochers de l’Estaque.
Monet : Cagnes, 1883.
Renoir à la même époque.
Une nouvelle image, souvent liée à la mythologie.
Cristallisation des paysages dans une sorte de stéréotype.
II. Les Grecs et le paysage méditerranéen
A. Les Grecs et le paysage
Pausanias : description des monuments, temples, images des dieux… ; les paysages sont
pratiquement absents sauf lorsqu’ils reflètent le divin (Delphes).
Strabon : la « pierreuse », plaine très éventée (La Crau) ; il conclut que c’est encore le mythe
qui en rend le mieux compte (pluie de cailloux par Héraclès).
La colonisation : « comme des grenouilles autour d’une mare » (Platon).
Des fruits de toutes sortes, des métaux rares en Ibérie…
Hérodote : « Il paraît que ces régions extrêmes regorgent de choses rares… »
Strabon : la Gaule chevelue : elle produit partout les mêmes fruits que l’Italie alors que, plus
au nord, ils disparaissent, puis la vigne… donc idée que les climats modifient les paysages.
B. Le paysage méditerranéen : l’espace vécu des Grecs
Les Grecs n’ont pas inventé le paysage méditerranéen.
Comment Grecs et Romains ont-ils vécu ce paysage ?
Dans un paysage, il n’y a pas que ce qui apparaît, mais aussi ce qui se vit (voir Hésiode,
Aristophane, Virgile…).
Pas une mais des Grèce (cités).
Des territoires exigus avec des terroirs complémentaires dans leur potentialité (voir sur la
montagne) au VIIIe siècle.
Au Ve siècle : Aristophane : blé, orge, vigne et figuiers, oliviers… (dans Les Acharniens).
Les manières de table sont éloquentes : pain, oignons et de quoi boire apportés à l’assemblée,
plus du vin (coupé d’eau), des figues fraîches ou sèches…
Ces données permettent de recomposer un espace vécu.
Une certaine idée de la spécialisation des cités autour de la chôra, la structure de l’eschatie
avec des terrains de parcours, l’arbusta (tuteurs des vignes).
Plan des Géorgiques de Virgile : différentes parties dont une sur l’apiculture.
Donc dans leur vécu, ce qu’ils mangent ou plantent, les Grecs sont bien des Méditerranéens
(polyculture variée à côté des spécialisations).
Aristophane : « Les oiseaux » donnent les saisons ; l’hirondelle dit quand il faut le manteau
d’été ; la cigale…
Hésiode : dépendance de l’homme par rapport à la nature (« la borée du N… » = hiver ; belle
saison = « quand fleurit le chardon… »).
Le climat est le premier indice de l’unité du monde méditerranéen.
Dans les Géorgiques apparaissent les dieux de la nourriture : Déméter…
Une conception sacrée de la nature ; voir aussi les offrandes et sacrifices (miel…), les danses
qui réveillent les énergies végétatives.
Peu de descriptions mais des évocations qui ont pesé sur les descriptions.
La grille de lecture des anciens : un esprit diffractif (cités) mais aussi unifiant.