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Le subjonctif est un mode grammatical exprimant un fait comme pensé ou imaginé (opinions, faits irréels,
incertains ou simplement envisagés), par contraste avec l'indicatif qui est censé rapporter les faits réels.
Dans la langue française de nos jours deux temps sont majoritairement utilisés, le subjonctif présent et sa
forme accomplie exprimant l'antériorité, le subjonctif passé. Les autres temps existants utilisés plus
marginalement : il s'agit du subjonctif imparfait et de sa forme accomplie, à savoir le subjonctif plus-que-
parfait, normalement employés lorsque le verbe de la principale est au passé. La concordance des temps a
tendance à ne plus se faire pour les subordonnées au subjonctif et c'est à ce titre qu'on utilise de plus en plus
subjonctifs présent et passé quel que soit le temps de la principale1.
Sommaire
1 Subjonctif et indicatif
2 Subjonctifs imparfait et plus-que-parfait
3 Emplois du subjonctif
4 Notes et références
Subjonctif et indicatif
Le subjonctif est employé pour souligner une incertitude ou une irréalité, là où l'indicatif dénoterait d'une
certitude. Par exemple :
Il semble que je ne puisse pas le faire. (opinion, incertitude) / Je ne peux pas le faire. (constatation)
Il est possible qu’il vienne. (incertitude) / Il est certain qu'il viendra. (certitude)
Je cherche un hôtel qui ait une piscine avec un bassin pour les petits. (pour l'instant c'est une vue de
l'esprit et il n'existe peut-être pas) / Je cherche un hôtel qui a une piscine avec un bassin pour les
petits. (je sais qu'un tel hôtel existe, je veux l'identifier)
Le subjonctif sert aussi à exprimer un fait réel, mais en le présentant comme une pensée ou une idée
envisagée. Alors que l'indicatif servirait à rapporter un fait en tant que tel. Par exemple :
Ça me désole qu'il se soit fâché avec ses parents. (il s'agit d'un fait réel, mais dans cette phrase il est
d'emblée présenté comme envisagé par quelqu'un qui a une opinion ou émotion à son sujet) / Il s'est
fâché avec ses parents, ça me désole. (le fait est tout d'abord rapporté « objectivement » au passé
composé, puis une opinion est exprimée à son sujet)
Qu'il soit né en 1475, c'est prouvé, il n'y a aucun doute là-dessus. (le fait est tout d'abord présenté
comme une hypothèse, une opinion, dont on précise ensuite qu'elle est en tout point conforme à la
réalité) / Il a été prouvé qu'il était né en 1475. (fait simplement rapporté)
Subjonctifs imparfait et plus-que-parfait
Les subjonctifs imparfait et plus-que-parfait peuvent remplacer les subjonctifs présent et passé à la façon
dont l'imparfait et le plus-que-parfait remplacent le présent et le passé composé lors de la concordance des
temps lorsque le verbe de la principale est au passé. Ex :
Elle déteste que je vienne sans prévenir. / Elle détestait que je vinsse sans prévenir.
On s'étonne qu'il soit parti sans dire au revoir. / On s'étonna qu'il fût parti sans dire au revoir.
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Depuis le XXe siècle, la concordance des temps du subjonctif n'est plus considérée comme nécessaire et
n'est que peu pratiquée
Emplois du subjonctif
Attention, ce n'est pas parce qu’il y a une conjonction de subordination que l'on emploiera forcément le
subjonctif. Le subjonctif fut à l’origine affaire de sens, de sémantique, pas de « mécanique ». Néanmoins le
critère sémantique n'est plus rigoureux, et la maîtrise du subjonctif français demande beaucoup de pratique
et d'effort aux étrangers.
On trouve le subjonctif dans les propositions subordonnées après la majorité des verbes qui expriment :
La volonté, le désir, le souhait :
J'aimerais que vous veniez sans tarder.
L'obligation, la nécessité :
Il faut que tu ailles chez elle tout de suite.
La possibilité, l'impossibilité, la probabilité, le doute, l'incertitude, l'hypothèse :
Je doute qu'ils vendent à ce prix-là.
L'émotion, le sentiment, l'appréciation :
Je me réjouis qu'il soit avec nous.
J’apprécie que vous soyez venus me visiter.
On le trouve aussi après la plupart des locutions adjectivales être + adj + que qui expriment la subjectivité:
Il est heureux que vous ayez pensé à faire des provisions.
C’est tragique qu’il soit mort si jeune.
Je suis surprise qu’ils ne m’aient pas encore répondu.
Néanmoins, les verbes principaux exprimant les notions ci-dessus ne sont pas toujours suivis d’une
subordonnée au subjonctif. Quelques exemples :
Si le verbe de la principale est penser à la forme affirmative, le subjonctif ne s’utilise pas, alors qu’il
s’utilise en principe si penser est à la forme négative :
Il n’arrive toujours pas, je pense qu’il a oublié le rendez-vous.
Il n’arrive toujours pas. Je ne pense pas qu’il ait oublié le rendez-vous, il a dû rencontrer un
problème.
variante: « Je ne pense pas qu'il viendra » (indicatif) = je suis sûr qu'il ne viendra pas
En France, au XXIe siècle, espérer qui exprime le désir n’est plus suivi du subjonctif (mais peut l’être
encore dans d’autres pays francophones), sauf après l’impératif à la forme négative :
J’espère que tu m’enverras une carte postale !
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N’espère pas que j’y aille à une heure pareille !
Le subjonctif s’utilise après possible que, mais pas automatiquement après probable que :
Il est probable qu’il reviendra. (mais on dit toujours : Il est possible qu’il revienne).
On trouve aussi le subjonctif dans des subordonnées introduites par des verbes principaux qui n’ont pas (ou
plus) de valeur subjective :
Nous ne sommes pas pressés, nous attendrons qu’elle ait fini.
Je veux éviter qu’il comprenne trop vite mon stratagème.
On l’utilise après certaines locutions conjonctives introduisant souvent le but, l’opposition, le condition ou
la concession, telles que :
afin que, de sorte que, pour que
bien que, pour autant que
sans que, quoique
assez... pour que, trop.. pour que
pourvu que
...
attention : après que est selon les règles grammaticales suivi de l'indicatif, même si l'usage courant
tend à le remplacer par le subjonctif, au grand dam des puristes2. Ex : Après que ma mère est passée
faire le ménage, je ne retrouve plus mes affaires.
Le subjonctif s'emploie comme verbe principal dans une phrase commençant par que, avec valeur d’ordre :
Que chacun se mette au travail ! ou de souhait (expression figée ou style « grandiloquent ») : Que le diable
l'emporte ! Que les obstacles à notre projet soient balayés !
Le subjonctif non précédé de que existe dans des expressions consacrées : Vive le Roi ! ou dans le style
littéraire : Passent les jours, les années, ce souvenir ne s’effacera jamais.
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