Mesures de températures
La température est un paramètre qui intéresse tous ceux qui volent avec un moteur.
Admission, échappement, culasse, liquide de refroidissement, huile… vous connaissez tous ces indicateurs,
découvrons maintenant ce qui se cache derrière.
Plusieurs systèmes de mesure s’offrent à nous et sont à placer en différentes classes :
Systèmes Physiques :
Le principe général de fonctionnement est la dilatation d’un corps, par exemple la colonne de mercure de votre
bon vieux thermomètre. Comme tout corps se dilate en fonction de la température il est possible de visualiser
cette dilatation sur une échelle graduée. Un autre système est le bilame : une lame ressort enroulée généralement
en spirale et constituée de 2 métaux à coefficient de dilatation différend se déforme et entraîne l’aiguille de
l’indicateur via un mécanisme.
Les systèmes décrits ci dessus ne permettent pas de mesurer à un endroit (moteur) et de lire l’indication à un
autre (tableau de bord) mais il existe néanmoins un système physique appelé thermomètre à bulbe et capillaire.
Le bulbe rempli d’un liquide à fort coefficient de dilatation (jadis de l’éther) communique par l’intermédiaire
d’un tube capillaire en cuivre recuit avec un manomètre qui indique la pression qui dépend elle-même de la
température. (T° culasse sur anciens Limbach par ex.)
On comprendra sans mal que la complexité mécanique coûteuse par rapport à la précision obtenue et la relative
fragilité les ont fait peu à peu abandonner au profit des instruments électriques souvent moins chers et plus
solides.
Systèmes électriques sans alimentation :
Il s’agit d’un capteur particulier qui produit une tension ou un courant dépendant de la température. On affiche
cette tension avec un indicateur (millivoltmètre ) gradué en degrés.
Ce capteur particulier appelé thermocouple est constitué d’une soudure de 2 métaux différends qui quand elle est
chauffée génère une tension de quelques millivolts et plusieurs milliampères, puissance suffisante pour actionner
un galvanomètre (ou tout juste tenir ouverte la vanne de la veilleuse de votre chaudière au gaz). Ce serait
formidable si la médaille n’avait un revers… comme pour fermer le circuit il faudra bien à un moment ou à un
autre créer un couple inverse, (à travers le galvanomètre indicateur) la tension générée est fonction de la
différence de température entre ce qu’on appelle la soudure chaude et la soudure froide. Tout se passe donc bien
tant que la soudure froide se trouve à 0°C, on a une indication correcte. Si cette soudure froide se trouve à une
autre température, il faudra en tenir compte pour lire correctement la température de la soudure chaude…
Par exemple, si la soudure froide se trouve à +30°C il faudra ajouter 30°C à la valeur lue pour connaître la T°
correcte. Il est possible de compenser dans une certaine mesure à l’intérieur de l’instrument par une résistance
dont la valeur change en fonction de la température appelées CTN ou CTP (Coefficient de T° Positif ou
Négatif). C’est ce qui est parfois fait avec plus ou moins de bonheur dans les instruments destinés à des ULM ou
des CNRA, mais pas toujours… (la plupart des indicateurs EGT et certains CHT sont de ce type) les instruments
de ce type certifiés le sont mieux, mais beaucoup plus chers…
Je vous imagine moins ravis de savoir que la T° de votre culasse indiquée n’est juste qu’à la valeur de la T°
ambiante près… surtout quand la T° du cockpit va de –10°C en hiver à 40°C ou plus en plein soleil d’été et que
quand il fait chaud l’indicateur s’éloigne de plus en plus ( vers le bas ) de la valeur réelle…..
C’est pourtant souvent le cas… mais en étant conscient vous pouvez dès à présent en tenir compte..
Si votre instrument est compensé, c’est indiqué dans la notice et la plage de température où l’instrument est
compensé en principe aussi, mais ce n’est pas pour cela qu’il est étalonné… Nous verrons plus bas comment