
Les déficits immunitaires héréditaires 
 
 
1- Généralités. 
 
A) Distinction entre déficit héréditaire et déficit acquis. 
 
Le  déficit  immunitaire  héréditaire  ou  primitif  peut  être  lié  à  une  mutation  de  gènes  impliqués  dans  le 
développement et le fonctionnement des cellules immunitaires ou à une infection chez l’enfant jeune (sauf déficit 
immunitaire  commun  variable  ou  DICV).  Il  induit  donc  une  anomalie  de  la  réponse  immune,  ainsi  un  diagnostic 
précoce permet un traitement approprié dans certains cas. En l’absence de traitement on observe une aggravation 
du déficit. 
 
Le  déficit  immunitaire  acquis  ou  secondaire est  la  conséquence  d’autre  pathologie  (cancer),  de  facteurs 
environnementaux, d’anomalie métabolique ou d’infection (VIH). 
 
B) Classement des déficits immunitaires héréditaires. 
 
Les  déficits  immunitaires  héréditaires  sont  des  maladies  génétiques  rares  dont  la  prévalence  est  de  1/5  000 
naissance (150 DIH sont décrits avec pour la majorité un gène identifié). Les déficits immunitaires héréditaires sont 
classés en fonction du défaut immunologique biologique : 
- Les déficits immunitaires combinés touche à la fois l’immunité cellulaire (LT) et humorale (LB) et +/- les NK. 
- Les déficits de l’immunité humorale isolée. 
Ces derniers sont tous deux des déficits héréditaires de l’immunité adaptative. 
- Les déficits du complément. 
- Les déficits des cellules phagocytaires (polynucléaires, monocytes et macrophages). 
- Autres déficits de l’immunité innée. 
Ces trois derniers sont des déficits héréditaires de l’immunité innée. 
 
Les conséquences sont une prédisposition majeure aux infections. 
 
C) Quand évoquer un déficit immunitaire héréditaire ? 
 
Un déficit immunitaire héréditaire doit être évoqué devant : 
- Des infections récurrentes des voies respiratoires hautes et basses : > 8 otites/an chez les moins de 4 ans, > 4 
otites/an chez les plus de 4 ans, > 2 pneumonies/an ou > 2 sinusites/an. 
- Des infections sévères à pneumocoque, Haemophilus, Neisseria : un seul épisode de méningite ou sepsis se 
doit d’être exploré. 
- Des infections à bactéries pyogènes récurrentes (cutanée, invasive, tissulaire). 
- Des  infections inhabituelles  et/ou  d’évolution  inhabituelle (infection  par  un  germe  opportuniste,  diarrhée 
infectieuse persistante, muguet ou candidose cutanée récidivante). 
- Une cassure de la courbe staturo-pondérale et/ou une diarrhée persistante. 
- Des antécédents familiaux de déficits immunitaires ou de signes cliniques similaires. 
 
D) Explorations. 
 
On  peut  être  orienté  vers  un  déficit  immunologique  si  lors  d’une  infection  bactérienne  on  retrouve  un  déficit 
d’anticorps, de complément ou de phagocytes, ou si lors d’une infection virale ou fongique on retrouve un déficit en 
lymphocytes T. 
 
Les examens de 1ère intention consistent en une NFS, une électrophorèse des protéines sériques, un dosage des Ig 
et une sérologie post-vaccinale. 
 
Les  examens  complémentaires  de  2ème intention  correspondent  à  un  phénotype  lymphocytaire,  l’exploration  des 
fonctions  lymphocytaires  et  phagocytaires,  l’exploration  du  complément  et  la  réalisation  de  test  génétiques  et 
moléculaires.