4. Il était manifestement à ses côtés (3.7).
5. La tentation, c'est d'être comme des dieux, connaissant le bien et le mal, c'est à dire d'être
autonome. Le diable tord le sens de ce que Dieu avait dit, v 1, mais derrière la déformation ou la
mise en doute de la parole de Dieu il y a une insinuation plus grave, c'est que Dieu est injuste, il
prive les humains de quelque chose de valable, il est jaloux de ses privilèges, il ne veut pas de
rivaux. Le fond de la tentation ici, c'est mettre en doute la bonté de Dieu.
6. C'est Romains 6.12-19 qui insiste sur l'importance du péché d'Adam, racheté par l'obéissance du
Christ. En revanche, une certaine théologie mariale insiste sur le péché d'Eve, racheté par
l'obéissance de Marie - thème que le Nouveau Testament ignore. Une réponse à la question consiste
donc à dire que le NT parle du premier Adam pour mettre en lumière le rôle du second.
Une deuxième réponse serait à trouver dans l'idée que le mari est le chef de la femme (1 Cor 11 et
Eph 5). En effet, c'est Adam que Dieu interroge en premier. Il a écouté la voix de sa femme (v 17),
au lieu d'être un rempart contre la tentation.
Le comportement d'Adam apparaît donc d'autant plus honteux. Il laisse faire sa femme en
connaissance de cause. Puis, quand les choses tourneront au vinaigre, il rejettera la responsabilité
sur elle, et indirectement sur Dieu.
7. Résistez au diable et il fuira loin de vous (Jacques 4.7). Il aurait dû se porter au secours de sa
femme (juste retour des choses !) au lieu de la laisser se débrouiller seule avec l'adversaire. Sans
doute que cela n'aurait pas mis fin aux projets du diable : dans le cas de la tentation de Jésus, il s'est
retiré en attendant une autre occasion (Lc 4.13). Mais rien n'empêchait Adam et Eve de résister
librement à chaque fois.
8. Il faut rappeler la déclaration : le jour où tu en mangeras tu mourras. Dans un sens, ce jour devait
être assez long : voir 5.4. C'est le mot jour qui prend ici un sens élargi. Dans un autre sens, c'est le
mot mort qui prend un sens élargi : séparation d'avec Dieu, aliénation, mort des relations, mort de
certains espoirs. Il n'est pas possible de prendre les deux mots au pied de la lettre ; l'un ou les deux
ont un sens plus large. (Et cette configuration est typique de ces chapitres : le tout-littéral conduit à
l'impasse).
L'âge des patriarches, et donc d'Adam, pose problème. Les conditions de vie étaient-elles
différentes à cette époque ? Les chiffres ont-ils subi une altération au cours de la transmission du
texte ? Ont-ils une valeur symbolique qui nous échappe aujourd'hui ? En tout cas, il existe dans la
littérature du Moyen-Orient ancien d'autres cas de personnages bien historiques à qui l'on attribuait
des années invraisemblables : Enmebaragisi, roi de Kish, aurait régné 900 ans, mais il était assez
réel pour laisser des inscriptions derrière lui.
a) Il se rend compte qu'il est nu, donc vulnérable. Il est désécurisé. Il a besoin de se protéger. Il a
peur du regard de l'autre. Peut-être est-il déjà effrayé par la puissance de sa propre sexualité. Au
verset 12, il est incapable de reconnaître ses torts.
b) Ces éléments se retrouvent dans l'ambivalence du regard qu'il porte sur sa femme. Il se cache
d'elle, mais il se cache avec elle aussi. Au v 12, il l'accuse d'être la vraie coupable.
c) Il a peur de Dieu, il se cache de Dieu, mais quand Dieu l'appelle, il se découvre quand même.
Quand il accuse Eve d'être la vraie coupable, il va en fait plus loin : c'est la femme que tu as mise
auprès de moi, dit-il. En fait, le vrai coupable, c'est Dieu.