Résumé socio
1. LE MÉTIER DE SOCIOLOGUE
Une situation sociale transcende toujours l’individuel et le particulier
pour atteindre au relationnel et au général.
Le passage du particulier au général soit au généralisable est le
propre de toute science, et la sociologie est une science :
elle fait partie de ce qu’on appelle les sciences humaines >< sciences «
exactes ».
Sciences humaines : ont affaire à l’humain, et plus précisément au
comportement humain et non pas à sa dimension strictement
physique.
>< médecine seul aspect = physiologie, qui peut bien sûr avoir des
effets comportementaux mais ce n’est pas ce qui occupe en
premier les médecins
psychologie : à la lisière des sciences humaines (psychanalyse,
psychologie systémique) et des sciences exactes (neuropsychiatrie).
Le sociologue va pour sa part essayer d’établir des lois
généralisables à propos du comportement humain, non pas en
cherchant l’explication dans la psychologie des personnes mais dans
les déterminations sociales, économiques ou culturelles, bref dans
des causes qui dépassent, voire déterminent la psychologie
individuelle. Psychologie pas plus correcte mais socio et psycho
s’intéressent et expliquent des catégories de faits différents, c’est-
à-dire des faits qui sont identifiés et construits différemment selon
les disciplines. Manière différente d’aborder le phénomène : exemple du coup
de foudre. Soc : « homogamie de classe ».
Les lois de la soc sont de nature probabiliste et non absolue. Même si des
exemples infirment la règle, science pas « inexacte ». (pas non plus
« exception confirme la règle ! »). Corrélations (ex : universitaires cinéphiles)
Nous faisons tous de la sociologie sans le savoir : « sociologie spontanée ».
Le simple fait de pouvoir se débrouiller dans la vie suppose que l’on
mobilise des ressources qui sont autant de compétences sociales.
La vie en société implique :
- que chacun ait intériorisé un certain nombre de règles de vie (on
peut appeler cela des règles morales), qui sont toujours relatives, c’est-
à-dire propres à notre société (au Japon, se moucher en public est considéré
comme aussi grossier que de roter à table chez nous, en revanche renifler
bruyamment durant des heures y est tout à fait admis)
- que nous disposions d’une véritable intelligence pratique du social :
il n’est pas suffisant de savoir ce qui se fait ou ne se fait pas dans telle
ou telle circonstance, encore faut-il savoir coder et interpréter le
social pour y reconnaître ces situations, pour décoder et interpréter
avec justesse les comportements et les attitudes de nos semblables
ce qui n’est pas toujours simple. Ces compétences sociales supposent
donc une certaine forme d’intelligence sociologique.
Différence : le sociologue essaye de mettre au jour, de dévoiler des
mécanismes sociaux partiellement inconscients et automatiques car
parfaitement intériorisés et profondément enfouis en nous par l’effet de
notre éducation, liée à notre origine sociale et culturelle, à notre milieu
d’appartenance et de vie. Or, ce sont, en partie au moins, ces schémas
mentaux et comportementaux acquis qui dictent notre conduite, qui
déterminent nos actions, mais aussi nos idées, nos jugements, nos goûts,
sans que nous en prenions la mesure, qui nous laissent croire que nous
sommes libres de penser ce que nous pensons et d’aimer ce que nous
aimons, alors que nous n’avons souvent pas encore commencé à nous
demander pourquoi nous pensons ce que nous pensons et pourquoi nous
aimons ce que nous aimons.
La plupart des gens ne le font pas, ne contestent pas l’ordre établi, ce qui
« va de soi ». Cela vient par la rencontre avec d’autres façons de faire
nous fait douter de nos évidences.
Cette rencontre avec l’altérité (tourisme ou exil) est déterminante dans
la structuration de notre personnalité : nous prenons alors conscience tout
à la fois de la relativité et du caractère inachevé de notre condition
humaine, mais aussi de la richesse que représentent nos différences et
notre complexité constitutive : « Je est un autre » écrivait Arthur
Rimbaud.
Sociologue thérapeute social
assistant social
auxiliaire des forces de l’ordre
agent d’ambiance.
L’utilité de la sociologie ne se jauge pas à l’aune de son aptitude à être
immédiatement opératoire. Profit : mieux comprendre ce qui se passe
en nous et entre les hommes.
Ce qui intéresse au premier chef le sociologue, ce n’est pas forcément de
résoudre les problèmes sociaux, mais bien plus de comprendre les
problèmes sociologiques, qui sont d’un autre ordre. Ex : « Pourquoi les gens
sont-ils racistes ? » est une question de sociologue; « Peut-on tolérer le racisme ? » est
déjà une question de moraliste, « Que faire pour éradiquer le racisme ? » est une
question politique. Le sociologue ne peut se substituer au décideur politique.
La sociologie n’est pas pour autant une science neutre ou désengagée. Au
contraire : CRITIQUE puisqu’elle énonce ce qui ne se dit pas, qu’elle révèle
les mécanismes d’un système social basé sur des intérêts antagonistes et
des rapports de force. Mais garder distinction entre convictions
personnelles et analyse.
Sociologue : parfois considéré comme un « agent double » puisqu’il connaît
les signes et les codes du milieu tout en les trahissant. Ceci pourrait déjà
constituer une première définition du sociologue, tant il est vrai que le
sociologue est celui qui « vend la mèche ». mauvaise réputation.
Travail du sociologue : élaborer des théories qui ont une vertu explicative
même fonction que mythes, croyances, préjugés, idées reçues (=
« sociologie spontanée » ou « portative »). Mais différence : la sociologie
se réclame de la science, et à ce titre ses théories sont soumises aux
règles de validation scientifique. La sociologie parie de la sorte sur
l’intelligibilité rationnelle du monde.
Va et vient entre l’observation empirique (observation = technique socio
fondamentale) et la spéculation intellectuelle (modèles théoriques : cadre
explicatif ou interprétatif). Observation cadre théorique validation
par l’observation.
Science (sociologie) >< pratique (travail social, décisions politiques). L’une
inspire l’autre MAIS science procédures scientifiques et objectives
d’énonciation, de problématisation et de vérification de ses théories. Emile
Durkheim : « la sociologie ne mériterait pas une heure de peine, si elle
n’était utile » la sociologie s’attache à des problèmes sociologiques et
non sociaux, mais peut éclairer enjeux et conséquences.
Politique : décisions qui doivent répondre de manière satisfaisante à la
demande sociale (effective, supposée ou médiatisée). apporter une
solution à des problèmes sociaux qui sont définis par les acteurs sociaux
eux-mêmes, en adéquation si possible avec ses convictions idéologiques.
Crise demande sociale exacerbée (ex : marches blanches) sociologue
sollicité. Risque : être instrumentalisé (gagné, par sympathie ou
opportunisme, à la cause des protagonistes, et neutralisé dans son
discours). Distance critique : mise hors jeu car « indifférent », voire
« complice » (parents de Julie et Melissa : « les experts, c’est nous »).
La parole du sociologue est rarement entendue :
o soit elle passe pour triviale et évidente (quelle originalité y a-t-il à répéter
que les offres scolaires sont inégalitaires),
o soit elle dérange ou déplaît (rappeler par exemple, lorsqu’on évoque
précisément les dysfonctionnement de la police et de la justice, comme dans cette
affaire Dutroux, que la diffusion du savoir et le respect du droit constituent les
meilleures des garanties démocratiques).
Le sociologue peut alors être tenté par le rôle de l’intellectuel diatique
qui a un avis sur tout (ce à quoi poussent les médias si prompts à tout
qualifier de « phénomène de société »).
Peut-être revient-il aux politiques de mettre en application certaines de
ces théories sociologiques, et de la sorte d’« expérimenter » ces théories.
Et au sociologue d’éclairer le politique quant aux effets probables de
l’activation de ces théories. Car toute théorie produit des effets de
réalité.
Le sociologue appelé à la rescousse va commencer par reproblématiser en
termes sociologiques les données de ce problème social. S’il ne le fait
pas, c’est-à-dire s’il ne prend pas la recul scientifique nécessaire : risque
d’être instrumentalisé par les pouvoirs publics ou par la population qui
auront élaboré et défini de manière unilatérale et partiale le problème.
Dissocier le problème de la manière dont il a été formulé et diatisé.
« Problème » de l’immigration : « difficile cohabitation » résolution logique =
assimilation !? Or, point de vue des autochtones ! Nationaux redoutent la dissolution de
leurs valeurs et de leurs repères (peur et haine des étrangers) préconisent
assimilation. Immigrés : redoutent acculturation. Préconisent cohabitation de
communautés culturelles soumises aux mêmes lois dans l’espace public et libres de
pratiquer et d’entretenir leur culture dans l’espace privé (modèle anglo-saxon).
Nécessité de recontextualiser le problème en élargissant les données
du problème aux discours, aux intérêts, aux stratégies convergentes ou
divergentes des différents acteurs en présence, et, ce faisant, de
reproblématiser. Le « problème de l’immigration » devient : la question de
l’expression des identités culturelles plurielles dans l’espace public.
Ce n’est qu’au prix d’un tel travail préalable de « déconstruction » qu’on
pourra risquer des propositions fondées sociologiquement. Règles
méthodologiques propres à la sociologie (la distinguent de la philosophie ou
commentaire journalistique).
Aussi distinction >< sciences exactes :
éthique limite expérimentation sondages, enquêtes par
questionnaires, observation (participante ou extérieure, clandestine ou
avouée) des milieux sociaux, histoire
De plus, l’objet des sciences humaines est vivant, réactif : le discours
sur le social peut modifier le social. sondages biaisés. (sexualité :
sondés trouvent dans la publication de ces sondages des modèles à adopter ;
publication des sondages d’opinion politique interdite avant les élections)
Appel au sociologue quand problème social, çàd crise p/r normalité. On lui
demande un remède pour revenir à la « normale ». Reproblématisation :
reprendre le problème à contresens en commençant par interroger cette
normalité. La crise est souvent symptomatique d’un conflit ! Parfois même
fonction libératoire, pour des groupes sociaux victimes d’une oppression
qu’ils ne pouvaient dire, soit qu’ils n’avaient pas les mots pour le dire, soit
qu’ils n’avaient pas conscience de la nature de cette oppression.
Situations de domination symbolique: le dominé n’a pas conscience voire
participe à sa propre domination qu’il estime fondée, légitime. = violence
symbolique : violence n’a plus besoin d’être exercée physiquement.
Acceptation symbolique. (colonisé, salarié, épouse)
Au lieu de forcément préconiser un retour à la normale (c’est-à-dire à une
situation antérieure le malaise n’était que latent), le sociologue pourra
donc le cas échéant interpréter la situation de crise comme une réaction
saine (psychanalyse collective !)
Ex : échec scolaire vient aussi du rapport pédagogique, du fonctionnement du système
scolaire, voire des opportunités, ou à l’absence d’opportunités, qu’offre la société et
l’école au jeune suivant le type de certification qu’on lui destine. Décrochage scolaire :
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