Leçon de sociologie.
Chapitre 1.
1. Comment pourrait-on définir la sociologie spontanée ?
Elle est constituée de cette multiplicité de jugements de valeur, d’opinions bien ou mal reçues,
de principes et de préceptes moraux dont nous nous servons couramment pour établir et
maintenir avec les autres des relations sereines. Appelée aussi sociologie portative ou du sens
commun.
Il s’agit d’un savoir qui permet à l’homme de résoudre les problèmes qu’il rencontre lors de la
vie en communauté. Elle est composée de règles et de normes de comportements.
2. En quoi la naissance de la sociologie est-elle liée à l’avènement du capitalisme et au
triomphe de la bourgeoisie ?
A l’avènement du capitalisme est lié l’avènement du rationalisme. Le rationalisme n’est pas
seulement une méthode de connaissance mais aussi une méthode d’action. Des techniques
sont élaborées pour enregistrer et contrôler de manière efficace et invariante les transactions
marchandes.
Pour la bourgeoisie, la maîtrise du monde physique doit s’accompagner de la maîtrise du
monde social. On veut expliquer les phénomènes sociaux, comme les phénomènes physiques
de manière rationnelle.
3. Expliquer la proposition suivante : « la science consiste en la recherche d’invariants
permettant de rendre compte des situations singulières. »
La science recherche des règles récurrentes, qui permettront d’élaborer des théories à propos
des divers problèmes sociologiques. Ces théories sont rationnelles. On va du singulier vers le
général.
4. Qu’est ce qu’un paradigme ?
C’est un modèle général de raisonnement dans une discipline particulière. Il oriente
l’ensemble de la recherche et de la réflexion théorique.
5. Quels sont les deux paradigmes fondamentaux de la sociologie ?
- Le paradigme holistique : il suppose que l’individu est le produit de la société. Nous
sommes ce que la société fait de nous. Le social est d’une nature différente de celle de
ses individus (ses composantes). Il s’agit d’un paradigme normatif. Cela été affirmé
par Durkheim. (ex : la langue).
- Le paradigme atomistique : le social résulte de l’action permanente et récurrente de
l’individu. Il s’appuie sur le sens que les individus accordent à leur conduite. Ce
paradigme est de nature interprétative. Goffman.
6. Quelle différence peut-on trouver entre les sciences de la nature et les sciences de
l’homme ?
- Les sciences de la nature ont des objets constitués à partir de modèles stables et qui ne
changent pas dans le temps. Ces objets sont traduisibles en formules mathématiques.
Le chimiste n’est pas tenu d’interpréter et d’expliquer à la fois la réaction qu’il a
provoquée.
- Les sciences de l’homme ont des objets constitués par les vécus d’une multitude
d’acteurs dont les conduites ne peuvent être réduites à des formules éternelles. Ces
sciences ont pour mission de comprendre le sens que les acteurs donnent à ces vécus.
Le sociologue ou l’historien doivent s’interroger sur les motifs des actions humaines
qu’ils prennent en considération.
7. En quoi le savoir est-il dépendant des conditions sociales de sa production ?
La poursuite des vérités scientifiques ne suit pas une voie tout droite, dont elle serait la seule à
décider. Elle est tributaire de multiples facteurs qui peuvent influencer une activité sociale
comme la recherche.
8. Expliquez « effet papillon » et « effet escargot ».
Le social est tiraillé entre des effets papillons et des effets escargots.
- Effet papillon : c’est-à-dire des manifestations qui relèvent en apparence de
l’imprévisibilité pure. Chacun de nous peut être à la base d’un effet papillon. Un tout
petit incident peut se multiplier de manière imprévisible.
- Effet escargot : traduction de la lente sédimentation des tendances lourdes au sein de
toute organisation sociale. Cela s’applique aux choses qui mettent un temps fou à
bouger.
9. Pourquoi n’y a-t-il pas une seule sociologie ?
Il n’y a pas une seule sociologie car les modes d’objectivations choisis par les sociologues
varient et dépendent des corpus théoriques (marxisme, positivisme…)
10. La sociologie est-elle une science ?
La sociologie est une science. La règle première des sociologues est de créer une rupture avec
le sens commun et la sociologie spontanée. Ils s’efforcent de na pas abord un objet sous
l’angle de l’effet affectif que l’objet produit en eux. Leur but est de produire un discours
objectif. Ils ont recours à l’argumentation, de type rationnel et le souci d’apporter la preuve
des propositions énoncées.
Chapitre 2.
1. Qui sont les contractants du contrat social ?
Les individus. La vie en société n’est pas possible sans la conclusion d’un contrat.
2. En quoi diffèrent fondamentalement les conceptions du contrat social chez Hobbes
et Rousseau ?
Hobbes : (Léviathan, 1651) s’efforce de fournir une base théorique à l’exercice d’un pouvoir
favorable aux intérêts d’une société bourgeoise. La vie en société n’est pas possible sans la
conclusion d’un contrat dont le respect ne peut être établi que par le recours possible à la
force, transférée à un souverain.
Rousseau : (Contrat social, 1762) les contractants conservent le monopole de la souveraineté.
C’est du peuple assemblé que procède la volonté générale.
3. Qu’entend-on par « philosophie de l’histoire » ?
La plus célèbre est celle de Hegel (19ème siècle). Elle s’efforce à expliquer l’enchaînement des
grands faits historiques. Pour lui, l’histoire a un sens. Il y a un esprit de l’histoire qui se
manifeste par l’esprit des grands hommes.
4. Quels sont les traits essentiels du positivisme ?
Le positivisme (19ème siècle) prétend ne tenir compte que du réel. Il est assorti de relativisme.
On ne cherche pas à découvrir la première origine et la destination.
5. Comment s’énonce la loi des « trois états » ?
Auguste Comte. Cela concerne à la fois la marche de l’humanité et la genèse de la
connaissance individuelle.
- L’état théologique : correspond à l’enfance. Les phénomènes naturels sont attribués
aux dieux.
- L’état métaphysique : correspond à l’adolescence. Les dieux sont remplacés par des
entités abstraites (le progrès, l’Homme…).
- L’état positif : correspond à l’âge mûr. Les hommes ont comme seul souci de
connaître le « comment des choses » et non le « pourquoi ».
6. Qu’entendait Durkheim lorsqu’il affirmait qu’il faut traiter les faits sociaux comme
des choses ?
La chose est un objet inanimé sans volition. Est chose, tout ce qui est donné, tout ce qui
s’offre, ou plutôt, s’impose à l’observation. C’est l’unique datum (don) offert au sociologue.
7. Que signifie l’extériorité du social ?
C’est le deuxième axiome (prémisse considérée comme évidente et reçue comme vraie) des
trois axiomes de base de la sociologie. Le social est extérieur à l’individu. Ce principe est
affirmé par Durkheim. Les faits sociaux consistent en des manières d’agir, de penser et de
sentir, extérieures à l’individu. Les individus « sont agis » de l’extérieur par les faits sociaux
préexistants, qu’ils intériorisent de manière consciente ou non.
8. Que signifie en gros la proposition « le social s’explique par le social » ?
La cause efficiente (=qui produit un effet déterminé) d’un fait social (= phénomène faisant
intervenir une pluralité de personnes directement indirectement, extérieur à l’individu et
contraignant) est à rechercher dans les faits antécédents et non dans les états de la conscience
individuelle.
9. Quelle explication du social la position Durkheim rejette-t-elle en premier lieu ?
Selon Durkheim, le fait social diffère de l’agglomération des parties, c’est-à-dire des
individus qui le composent. Il insiste donc sur la spécificité du social par rapport à
l’individuel. Il rejette l’hypothèse selon laquelle l’individu interviendrait dans le social.
10. Qu’appelle-t-on le paradoxe des conséquences ?
« Les effets non intentionnels d’actions intentionnelles » correspondent à ce que Weber
appelle le paradoxe des compétences et à ce que Boudon appelle « effets pervers ».
Les actions individuelles concurrent à la production du social mais selon une logique propre à
celui-ci, et non selon les intentions individuelles ayant présidés ces actions.
Chapitre 3.
1. Qu’entend-on par « imaginaire social » ?
Le social peut être envisagé à la fois sous l’angle matériel et sous l’angle mental. L’angle
matériel commande le donné (langage, objet) et l’agi (stratégies de groupe) sociaux. L’angle
mental commande le pensé (religion) et l’impensé (mythes, rêves) sociaux. Il est constitué
pour une grande part par l’imaginaire social : une société est pensée et imaginée par ses
membres.
2. Donner un exemple de mythe jouant un rôle important dans la formation d’une
idéologie.
L’affirmation de la supériorité de sa propre race, le mythe de la grève généralisée ou du
nationalisme moderne.
3. Décrivez le système du droit sous l’angle du « matériel » et sous celui du
« mental ».
Matériel
Mental
Niveau I
Pratiques courantes :
Peines suite à une faute
pénale, dédommagement…
Représentations courantes :
Les voleurs, droits de
l’Homme, protection des
personnes, limitation…
Niveau II
Systèmes d’actions
(institutions matérielles) :
Tribunaux, palais de justice,
prison…
Systèmes de représentations
(idéologies) :
Code légal, lois…
Sous l’angle matériel, on trouve les pratiques courantes, dont est issue l’existence
quotidienne ; et les systèmes d’actions correspondant à des pratiques institutionnalisées.
Sous l’angle mental, on trouve les représentations courantes, images, projets individuels,
stéréotypes sociaux et les systèmes de représentations (religions, idéologies).
4. En quoi Durkheim entendait-il que la conscience collective est « la conscience des
consciences » ?
Durkheim définit la conscience collective comme l’ensemble des croyances et des sentiments
communs à la moyenne des membres d’une même société indépendamment des conditions
particulières, universelles et intemporelles. Elle ne change pas d’une génération à une autre.
Elle est la même dans le Nord et dans le Midi…
5. Quelle différence peut-on faire entre « conscience collective » et « opinion
publique »?
L’opinion publique indique un lieu de légitimation des comportements politique (« l’opinion
publique me soutient »). C’est un concept dynamique. La conscience collective est quant à
elle un concept statique.
6. Qu’appelle-t-on « rupture épistémologique » ?
Il s’agit de rompre avec le sens commun, avec l’évidence quotidienne. La science s’oppose à
l’opinion. La science n’est pas une photographie objective. En réalité, il importe de construire
les faits.
7. Quels sont les dangers de l’ « exaltation du vécu » ?
L’exaltation du vécu est l’écueil majeur de la méthode individualisante ou historique. Cette
méthode, qui est l’une des deux méthodes d’investigation du réel, consiste en l’étude d’un
évènement singulier, défini avec une certaine précision dans le temps et l’espace.
Le vécu fait ici l’objet d’une valorisation. Une confusion s’installe facilement entre réalité
(subjective) et vérité (objective). L’accident seul ne peut alimenter le discours scientifique.
8. Quelle différence doit-on faire entre « jugements de valeur « et « rapport aux
valeurs » ?
Jugement de valeur : la connaissance en tant qu’activité destinée à alimenter un savoir
théorique est alimentée par des intérêts. Ces intérêts se forment dans le milieu du travail, du
langage…
Rapport aux valeurs : acte de connaître, qui s’efforce de saisir de la façon la plus cohérente et
la plus complète possible, un fait en rapport avec d’autres faits, à partir de points de vues
déterminés.
Il n’y a pas de sociologie libre de valeurs, tout d’abord parce que le chercheur cherche la
vérité scientifique et que cette vérité est elle-même une valeur. De plus, les sciences
humaines, sont elles-mêmes valorisées, puisque les hommes se fixent des objectifs en
fonction des systèmes de valeurs.
Ces valeurs ayant été reconnues par le chercheur, sa démarche scientifique consiste à mettre
en évidence des relations entre des concepts, sans que les valeurs n’interviennent.
9. En quoi consiste « la neutralité axiologique » ?
Cela consiste à se défier de tout jugement de valeur dans l’énoncé sociologique.
10. En quoi un « idéal-type » diffère-t-il d’un modèle normatif ?
L’idéal-type est une utopie. C’est une hypothèse artificielle qui sert à guider l’élaboration de
conjectures (=hypothèse, supposition) thétiques (=qui concerne une thèse). C’est un tableau
de pensée en fonction duquel s’élabore un explication et la compréhension du phénomène
étudié.
Modèle normatif : il est construit par induction au départ d’un relevé systématique des
diverses caractéristiques d’objets apparentés.
L’idéal-type ne reprend pas nécessairement tous les aspects présentés par les objets réels et
certains aspects retenus sont accentués. Un modèle normatif imposerait à la réalité observée
de respecter les normes qu’il édicte.
Chapitre 4.
1. Quelle est, selon Durkheim, la cause efficiente d’un fait social ?
C’est la cause déterminante d’un fait social. Elle doit toujours être cherchée parmi les faits
sociaux antécédents, et non parmi les états de la conscience individuelle. Tout fait social est
produit par une cause efficiente et remplit une fonction. Durkheim postule que cette cause est
unique.
2. En quoi la dépendance mutuelle, chez Pareto, complète-t-elle le pluralisme
causal ?
Le modèle du pluralisme causal dit qu’on ne peut pas assigner un fait social à une cause
unique et rigide (>< Durkheim). Il y a une multiplicité de causes diverses qui agissent
corrélativement. Cette notion se complète de celle de la dépendance mutuelle, qui indique que
les causes et les effets qui constituent les faits sociaux, agissent entre eux les uns sur les
autres.
Le schème social doit être amendé par l’introduction de rétroactions.
1 / 12 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !