37 unités de masse atomique. La masse atomique du mélange de chlore est égale
par conséquent à 35,5 unités de masse atomique.
L'évaluation de la masse des atomes et, par conséquent, des noyaux, a une grande
importance dans la physique nucléaire. La célèbre formule E = mc2, écrite pour la
première fois par Albert Einstein en 1905, établit qu'il existe une équivalence entre
masse et énergie, comme s'il s'agissait de deux formes sous lesquelles se présente
la même entité physique. L'interprétation de la formule est simple : elle permet de
calculer à combien d'énergie (E) correspond une certaine masse (m). Il suffit de
multiplier la masse par la vitesse de la lumière (c) élevée au carré. Dans certains
processus nucléaires (fission nucléaire, fusion), des fractions, même très petites, de
la masse du noyau se transforment en énergie. Si on connaît avec précision la
masse d'un noyau atomique et de ses constituants, on peut, au moyen de la
formule d'Einstein, calculer l'énergie émise au cours de réactions nucléaires comme
celles qui ont lieu dans les étoiles, dans les réacteurs nucléaires et dans les
bombes atomiques.
DÉCOUVERTE
La physique nucléaire est née avec la découverte de la radioactivité. En 1896,
Henri Becquerel remarqua qu'une plaque photographique noircissait si on la plaçait
à proximité d'un minerai contenant des composés de l'uranium. Ces composés
devaient donc émettre des radiations capables de les impressionner. En 1899,
Pierre Curie et sa femme Marie Curie parvinrent à extraire du mystérieux minéral la
substance radioactive responsable de cet étrange phénomène. Cette substance fut
baptisée radium. Un an plus tard, Ernest Rutherford classifia les radiations émises
par les substances radioactives en trois groupes : radiations , et . Rutherford
observa en outre que les atomes qui émettent des radiations se transforment en
atomes différents, c'est-à-dire dotés de propriétés chimiques différentes de celles
qui sont caractéristiques des atomes de départ. Beaucoup d'expériences furent
menées dans les années suivantes dans le but d'identifier la composition des trois
types de radiation. Leurs résultats ont conduit à la conclusion que la radiation est
constituée de noyaux d'hélium (deux protons et deux neutrons), la radiation
d'électrons (ou de leurs antiparticules, les positrons), tandis que la radiation est
une radiation électromagnétique (constituée par conséquent de photons),
particulièrement énergétique.
En 1911, Rutherford conçut le modèle d'atome qui porte son nom : un « noyau »
contenant la plus grande partie de la masse de l'atome, chargé d'électricité positive
et ayant un rayon beaucoup plus petit que le rayon atomique. Autour du noyau, un
certain nombre d'électrons sont sur des orbites circulaires. Deux années plus tard,
Niels Bohr présenta sa théorie sur la structure de l'atome. Elle complétait le modèle
de Rutherford et, surtout, elle expliquait les processus d'émission et d'absorption de
photons par les atomes d'hydrogène. Ce résultat stimula les études de physique
atomique et mena, vers 1920, à la formulation de la mécanique quantique par Louis
de Broglie, Werner Heisenberg, Erwin Schrödinger, Paul Dirac, Wolfgang Pauli et
d'autres. La nouvelle théorie, expérimentée avec succès dans la description de
l'atome, fut bientôt appliquée à l'étude des noyaux atomiques. C'est ainsi que l'on
put comprendre les lois, établies dans les premières décennies du XXe siècle,
relatives aux transmutations nucléaires accompagnées de l'émission de particules
et . La structure du noyau devint plus claire quand, en 1932, James Chadwick
découvrit le neutron, une particule ayant environ la même masse que le proton,
mais avec une charge électrique nulle. On aboutit ainsi à l'hypothèse, selon laquelle