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III. REMETTRE DE L'ORDRE DANS LES POLITIQUES
MACROÉCONOMIQUES:
11. La politique macroéconomique doit reposer sur des fondements solides pour que la
reprise économique de la zone euro se poursuive. Depuis décembre 2005, la Banque centrale
européenne retire progressivement le soutien apporté ces dernières années en raison des
risques qui pèsent sur la stabilité des prix à moyen terme. Au cours du processus de
détermination des salaires, les pays membres de la zone euro doivent se préoccuper de la
stabilité des prix, des tendances de moyen terme de la productivité, des différences de niveaux
de formation et de la situation nationale des marchés du travail. En dépit de la hausse des prix
et d'une croissance dynamique de la production et de l'emploi, les salaires ont continué à
croître avec modération en 2006. Bien que la situation soit contrastée d'un pays à l'autre, la
croissance des salaires dans la zone euro est restée globalement contenue sur les dix dernières
années. Cela réduit le risque d'effets de second tour pouvant être amorcés par des hausses
passées de prix du pétrole. Dans le domaine des finances publiques, les États membres
doivent absolument saisir les occasions découlant de la reprise économique afin d'achever la
consolidation de leur position budgétaire d'ici la fin de la décennie. Cette consolidation
budgétaire aurait aussi le mérite de renforcer l'efficacité du dosage des politiques
macroéconomiques.
12. Les membres de la zone euro ont conjugué leurs efforts pour corriger leurs déficits
budgétaires excessifs. Le 30 janvier 2007, le Conseil a clôturé la procédure de déficit excessif
à l'encontre de la France, car son déficit est resté en 2006 en dessous de 3 %. En Allemagne,
la relance économique a contribué au retour du déficit budgétaire sous le seuil de 3 % du PIB
un an plus tôt que prévu. En Grèce, la forte correction de 2006 a permis au déficit budgétaire
de rester à 2,6 % du PIB. Le Portugal et l'Italie ont amélioré significativement leurs soldes
structurels, même si dans le cas de l'Italie, cette amélioration a été masquée par l'impact
défavorable de mesures ponctuelles. La qualité de l'ajustement budgétaire dans la zone euro,
prise dans son ensemble, s'est améliorée, car les dépenses publiques ont été diminuées et le
recours à des mesures ponctuelles a été moins fréquent. Les efforts de consolidation,
principalement dans les pays aux prises avec des déficits excessifs, et l'amélioration de la
conjoncture, qui a permis la collecte de recettes fiscales plus élevées que prévues, ont réduit le
déficit budgétaire à 1,6 % du PIB en 2006, après 2,5 % en 2005.
13. Les États membres, et tout particulièrement ceux en passe de corriger leurs déficits
excessifs, doivent par ailleurs poursuivre leur assainissement budgétaire afin d'atteindre
leurs objectifs budgétaires de moyen terme. Certains États membres n'ont prévu que peu ou
même pas du tout d'amélioration de leurs soldes structurels dans leurs programmes de stabilité
respectifs pour 2006, alors que le Pacte de stabilité et de croissance appelle à un effort de
consolidation allant au-delà de 0,5 point de PIB quand la situation économique est favorable.
La France, par exemple, prévoit une amélioration de son solde structurel de seulement
0,3 point de PIB en 2007. L'Allemagne, dans son programme de stabilité, ne prévoit aucune
amélioration de son solde structurel en 2008, alors que la situation économique s'annonce
favorable. Certains membres de la zone euro qui ont atteint leurs objectifs de moyen terme
risquent de conduire en 2007 une politique budgétaire pro-cyclique. Ce risque existe en
particulier aux Pays-Bas, où on s'attend cette année à une dégradation significative alors que
les prévisions font état d'une situation économique favorable. Cet environnement favorable
devrait au contraire stimuler les efforts des États membres: ceux qui ne réussiront pas à faire
des progrès suffisants en dépit d'un niveau favorable de croissance pourraient ne pas disposer