8_DIRIGEANTS_POLITIQUES

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LA SOCIOLOGIE DES DIRIGEANTS POLITIQUES
R. Aron oppose les dirigeants politiques à d’autres types de dirigeants :
- les administrateurs de l’Etat
- les maîtres de l’économie
- les leaders
- les responsables
La classe politique est plus large que celle des dirigeants ; elle inclut ceux qui vivent « de » et
« pour » la politique comme le dit Weber. Nous parlerons aussi des dirigeants élus (les
représentants).
Doivent ils représenter au sens propre du terme la composition sociologique de la population
ou peut on admettre que la sociologie des représentants soit différente de celles des citoyens
et donc accepter des surreprésentations ?
I/ Relations entre la composition sociologique de la classe pol et de celle de la société
II/ Distorsion de la catégorie politique au niveau du genre (H/F)
I/ Relations entre la composition sociologique de la classe pol et de
celle de la société
Question de la représentation des minorités. Des formes de surreprésentations ne posent pas
de problèmes : être trop jeune ou trop âgé pose problème donc c’est la tranche des 40/60 ans
qui est surreprésentée au sein du pouvoir.
Autre surreprésentation qui ne pose pas de problème est celle des diplômés. De même, dans la
composition du gouvernement on s’efforce de bien représenter géographiquement la France
(Est, Ouest, Paris, Nord, Sud, ville, campagne..).
Ss l’influence du marxisme, le problème a été présenté en termes de classes sociales. La
composition sociologique des assemblées mettait en avant le caractère bourgeois du pouvoir
et montrait que l’Etat servait les intérêts de la bourgeoisie afin de conforter leur position
dominante. Mais à partir de Gramsci, on a observé le décrochage entre la composition
sociologique du pouvoir et la domination idéologique : il n’y a pas un lien direct entre cette
composition et les intérêts que l’Etat sert.
1) Les sous/sur représentations
Déclin progressif de l’aristocratie jusqu’à 1914 dans les gvts et au pouvoir. Particulièrement
visible en France (plus qu’en Angleterre et en Allemagne). En France, cette aristo était surtout
rurale. Déclin parallèle de la présence des grands patrons (banquiers etc.) qui étaient très
présents en France ss la monarchie de juillet. En revanche, montée en puissance de deux
groupes sociaux : les médecins (sous la IIIème république, 25% de la chambre des députés) et
les avocats (entre 1881 et 1889, 40% des députés français).
Au lendemain de la GM1, montée en puissance des employés et des ouvriers, surtout en GB
où il n’y a pas de parti communiste mais avec les travaillistes. En 1931, pic de la rep ouvrière,
plus de la moitié des députés du Labour viennent de milieux ouvriers. Les partis socialistes,
délestées de leurs composantes radicales dans les années 1920, entament leur tertiarisation
(ascension des cadres moyens etc.).
AUjourd’hui qu’en est-il ? Partout forte représentation des enseignants (en léger déclin) dans
les assemblées (34%) mais pas dans les gouvernements (13,5% en 2002), plus
d’enseignements quand l’assemblée est à gauche 
La formation juridique est aussi un tremplin pour accéder au pouvoir politique.
Dans la haute fonction publique, les hauts fonctionnaires publics sont peu représentés à la
chambre des communes mais ils ont un rôle discret, de second plan. En Italie, les hauts
fonctionnaires sont mal rep dans la classe politique par rapport à la France et à l’Allemagne,
où ils ne sont pas tant dans les assemblées (10,5% en moyenne sur les cinquante dernières
années) mais surtout dans les gouvernements (dans six gvts Debré, Messmer, Chirac, Barre,
Balladur, Jupé, deux tiers des ministres étaient des hauts fonctionnaires). Sur 17 PM, quatre
slt ne sont pas issus de la haute fonction publique : Pompidou (ENS), Cresson, Bérégovoy,
Raffarin. La moitié des PM ont été énarques.
2) Les enjeux de ces analyses.
Pourquoi y a-t-il des surreprésentations ? La politique est un métier qui suppose des
compétences particulières (prise de parole, aptitude à négocier…), qui explique que des
professions comme les avocats (orateurs) est autrefois été surreprésentés.
Par ailleurs, la disponibilité relative en temps est un autre facteur déterminant : un patron n’a
pas de tps pour faire de la politique, en revanche, les enseignants peuvent dégager plus
facilement du temps pour se mêler à la politique.
Les professions proches des gens enfin (médecins par exemple), qui sont perçues comme
pourvoyeuses de services particulièrement appréciés.
Mais tout cela permet de commencer en politique mais pas forcément d’arriver au sommet.
Enfin, existence de statut juridique protecteur : en politique, les aléas sont importants ; il faut
pouvoir retrouver son travail etc.
L’origine socioprofessionnelle est-elle importante ? Oui et non. Oui car une formation
intellectuelle déterminée a une importance certaine. Cela permet d’entrer en relation avec
d’autres dirigeants. Il existe donc un risque de délégitimation, il y a un décalage entre
l’origine et le milieu culturel des gouvernants et la base des citoyens.
Mais ce n’est pas si important car en politique, on intériorise des rôles, on apprend le métier
de politique. Il y a une dissociation à terme entre l’origine sociale et le rôle que revêt le
politique.
Les agriculteurs sont légèrement sous représentés, patrons de l’industrie et du commerce sont
ok, les cadres sup sont bien représentés, les professions lib sont surreprésentées.
II/ Distinction de la catégorie politique au niveau du genre (H/F)
1) L’absence de rep des femmes a été longtemps acceptée comme une évidence qui allait
de soi. ON constate que parmi les Etats comptant la proportion la plus forte de femmes
parlementaires, on trouve surtout les pas de l’UE à 15. Depuis les années 1970 est à
une amélioration de la position des femmes, Les partis sont tenus de présenter autant
de femmes candidates que d’hommes avec la loi du 6 juin 2000 qui met en application
le ppe de parité énoncé par la Constitution. En moyenne pour la moyenne 1990-1999,
il y a 14% de femmes ds la classe dirigeante aux USA ; en revanche elles sont TB
représentées dans le patronat et le business.
2) Discussion
EXPLICATIONS PAR L’OBSTACLE
Pourquoi ces inégalités ? Quels enjeux ? Elles sont moins présentes parmi les dirigeants
mais elles sont là dans les viviers principaux que sont la haute fonction publique, les
professions libérales et l’enseignement (où elles sont surreprésentées).
Autre explication : le machisme des hommes. Les hommes, pr rivaliser, utilisent des
arguments machistes. Mais l’argument est réversible, il devient presque un avantage ajd
d’être une femme en politique.
Ne pas oublier que par nature, les hommes pol ne se font pas de cadeau, même entre
hommes.
Forte pérennisation du système politique ?
EXPLICATIONS PAR LA SOCIOLOGIE
Moindre désir des femmes de se battre jusqu’au bout en pol. (pol incorrect)
Différence de socialisation
Identification à une grande cause
Goût du réseau
Les hommes se voient comme un sexe biologiquement stérile, leur rapport à l’enfant est plus
fort et donne lieu à une meilleure réalisation de soi. Les hommes surcompensent cela par leur
activité sociale publique.
3) Les enjeux de la parité
Enjeux de pouvoir ou enjeux de reconnaissance ? Conceptions essentialistes identitaires.
Un autre courant met l’accent sur le fait que les femmes sont dans un rapport de pouvoir
défavorable : elles veulent renverser cela et aboutir à une vraie similitude homme/femme.
La meilleure rep des femmes devrait permettre d’abolir la différence des genres sur le plan
politique.
Effets latéraux : les opposants vont dire soit parité soit rien. C’est porter atteinte à la
conception universaliste de la citoyenneté. Instaurer des quotas c’est porter atteinte à la
liberté de l’électeur et aux candidats (ates). Un autre question se profile derrière cela : si
on admet d’avoir une politique d’affirmative action pr les femmes, alors pq pas faire pareil
avec les groupes sous-représentés comme les Musulmans ? ? Multiculturalisme…
Conclusion : 4 juin 2003, arrêt de la cour suprême aux USA, confirme un autre arrêt qui
légitimait des formes d’affirmative action notamment à l’université : les élites dirigeantes
doivent représenter de manière équilibrée les composantes identitaires de la nation. L’image
de réussite projetée ds l’espace public constitue un moyen d’intégration. Il est donc justifier
de favoriser à un haut niveau d’éducation les minorités défavorisés afin d’assurer leur
présence dans les élites politiques et intellectuelles.
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