desservies, plus elles sont attractives"
. L’observation des tendances démographiques sur une
longue période témoigne de ce processus de repeuplement rural. Le solde migratoire
s’améliore au point de compenser le solde naturel qui lui reste négatif, la population croît. Le
déficit naturel est de moins en prononcé dans certains cas jusqu’à devenir positif dans les
territoires ruraux les plus dynamiques. Ainsi, il se peut que certains espaces ruraux encore
touchés par l’hémorragie démographique soient plutôt en retard de développement qu’en
crise. Ce résultat est tout particulièrement pertinent pour les espaces situés au sud de la Loire,
les espaces ruraux du nord-est métropolitain demeurant, eux, toujours et de plus en plus « in-
attractifs » (voir Talandier 2003, 2005)
. Les données du nouveau recensement de 2004
confirment ces tendances, comme la presse et les médias ont pu le souligner (regain
démographique notamment du Limousin et de l’Auvergne).
La démographie c’est une chose, mais qu’en est-il du côté des emplois, de l’activité en
général ou encore des revenus?
Certes l’emploi total est stable dans l’espace rural, voire diminue dans cet « autre rural ».
Cependant, cette stagnation (ou baisse) reflète en réalité une restructuration profonde de ces
espaces. Si l’on considère les emplois hors agriculteur exploitant, les variations sont alors
positives, avec des taux de croissance de plus de 7% entre 1990 et 1999, soit nettement
supérieurs à la moyenne française (moins de 5%). Sur des données plus récentes, on note un
accroissement de 19 % des emplois salariés privés entre 1993 et 2002 dans l’ « autre rural »,
un résultat là encore bien au dessus de la moyenne française ou de province. L’effondrement
des emplois d’agriculteurs-exploitants contribue encore à 70% des pertes d’emplois ruraux.
Ces pertes sont en partie compensées par l’essor des emplois de la fonction publique et des
services à la personne.
Retour à la croissance du nombre d’actifs occupés entre 1990 et 1999, faiblesse du taux de
chômage et de sa progression par rapport au reste du pays sont également des signes de cette
revitalisation. Plus précisément, c’est le développement rapide de l’activité féminine qui a
permis de compenser les pertes massives d’actifs occupés masculins (notamment dans
l’agriculture). De nombreuses études ont d’ailleurs souligné le rôle qu’ont pu jouer les
femmes dans ce renouveau rural tant sur le plan économique (apport d’un salaire
, source de
revenu stable ou encore diversification de l’offre agricole : agritourisme, vente directe
…),
que sociologique (développement du lien ville-campagne, accroissement de la mobilité
,
évolution des mentalités quant à l’organisation de l’exploitation agricole
).
BACCAÏNI B. (2001), "Même le rural profond, isolé, devient attractif" - http://www.snuipp.fr/article254.html
Pour plus de détails sur ces dynamiques démographiques voir la typologie réalisée par l’auteur dans Talandier, Magali
(2003) – « La revitalisation du rural isolé », Mémoire de DEA Institut d’Urbanisme de Paris, université Paris12, 107 p.
PERRET J., (1994) "Quelles dynamiques pour les territoires ruraux", in Territoires ruraux et développement. Quel rôle
pour la recherche – CEMAGREF Editions, 1994, pp. 240 - p. 107
JOUVENOT-JACQUES D. et TRIPIER P. (1994), "Hommes, Femmes, territoires ruraux et développement local", in
"Territoires ruraux et développement. Quel rôle pour la recherche" – CEMAGREF Editions, 1994. pp 42-52
HERVIEU B. (2002), dans l'ouvrage collectif "La France à 20 minutes", Belin, pp. 191-193
LE DUIGOU R., "Les jeunes agriculteurs rupture et reconstruction du lien social", in Territoires ruraux et développement.
Quel rôle pour la recherche – CEMAGREF Editions, 1994, pp. 240 - p. 32