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SYNTHESIS INTERVENTUUM
2 octobre 2005 – Homélie durant la Célébration Eucharistique d’ouverture du Synode des Évêques
LE VATICAN - Le Pape Benoît XVI a ouvert l’Assemblée du Synode des Évêques sur
l’Eucharistie : « Si nous restons unis au Christ, alors, nous porterons nous aussi des fruits,
alors ne viendra plus en nous le vinaigre de l’autosuffisance, du mécontentement de Dieu et de
sa création, mais le bon vin de la joie en Dieu et de l’amour envers le prochain »
Rome (Agence Fides) - Le dimanche 2 octobre, le Pape Benoît XVI a célébré la Messe solennelle
concélébrée avec les Pères du Synode, pour l’ouverture de la XIe Assemblée Générale Ordinaire du
Synode des Évêques, dont le thème est : « L’Eucharistie : source et sommet de la vie et de la mission
de l’Église ». La liturgie du XXVIIe Dimanche Ordinaire présentait l’image de la vigne : « Ainsi, le
vin et avec lui la vigne sont également devenus des images du don de l'amour, dans lequel nous
pouvons faire dans une certaine mesure l’expérience de la saveur du Divin », a déclaré le Saint-Père,
partant des lectures du jour. La première pensée, c’est que « à l’homme, créé à son image, Dieu a
insufflé sa capacité d’aimer et donc la capacité de L’aimer Lui aussi, son Créateur. À travers le
cantique d’amour du prophète Isaïe, Dieu veut parler au cœur de son peuple – ainsi qu’à chacun de
nous… Dieu nous attend. Il veut être aimé de nous : un semblable appel ne devrait-il donc pas
toucher notre cœur ?… Trouvera-t-il une réponse ? Ou arrive-t-il avec nous ce qu’il se passe avec la
vigne, à propos de laquelle Dieu dit à Isaïe : « Il attendait de beaux raisins : elle donna des raisins
sauvages » ? Notre vie chrétienne n’est-elle donc pas plus souvent du vinaigre que du vin ?
Commisération sur nous-même, conflit, indifférence ? ». Après avoir décrit la bonté de la création de
Dieu et la grandeur de l’élection par laquelle Il cherche et aime l’homme, les lectures présentent aussi
l’échec de l’homme. Le prophète Isaïe rappelle : Dieu avait planté des vignes d’excellente qualité et,
toutefois, du raisin sauvage a mûri », c’est-à-dire, la violence, le sang répandu, l’oppression. « Dans
l’Évangile, l’image change : la vigne produit du bon raisin, mais les vignerons le gardent pour eux.
Ils ne sont pas disposés à le remettre au propriétaire. Ils battent et ils tuent les messagers qu’il a
envoyés et ils tuent son Fils. Leur motivation est simple : ils veulent devenir eux-mêmes les
propriétaires ; ils prennent possession de ce qui ne leur appartient pas ». Ces fermiers locataires sont
comme un miroir aussi pour les hommes d’aujourd’hui, auxquels la création a été confiée : « Nous
les hommes, auxquels la création est pour ainsi dire confiée en gestion, nous l’usurpons. Nous
voulons en être les propriétaires au premier chef et tout seuls. Nous voulons posséder le monde et
notre propre vie de manière illimitée. Dieu est pour nous une entrave. Ou bien on Le réduit à une
simple phrase pieuse ou bien Il est nié totalement, mis au ban de la vie publique, au point de perdre
toute signification… Mais là où l’homme se fait le seul propriétaire du monde et propriétaire de lui-
même, la justice ne peut pas exister. Là, ne peut dominer que l’arbitraire du pouvoir et des intérêts ».
Le troisième élément souligné par le Saint-Père, est le jugement du Seigneur sur sa vigne et sur nous
aujourd’hui. « Mais la menace de jugement nous concerne nous aussi, l’Église en Europe, l’Europe et
l’Occident en général. Avec cet Évangile, le Seigneur clame également à nos oreilles les paroles qu’il
adresse dans l’Apocalypse à l’Église d’Éphèse : ‘Si tu ne te repens, je vais venir à toi pour changer
ton candélabre de son rang’ (2, 5). A nous aussi, la lumière peut être enlevée et nous faisons bien si
nous laissons résonner cet avertissement en notre âme avec tout son sérieux… ». Une parole de
réconfort vient du verset de l’Alléluia, tiré de l’Évangile de Jean : ‘Je suis la vigne, et vous les
sarments. Celui qui demeure en moi et moi en lui, porte beaucoup de fruit’ (Jn 15,5). « Par ces
paroles du Seigneur, Jean nous illustre la fin dernière, la véritable issue de l’histoire de la vigne de
Dieu. Dieu ne faillit pas. À la fin, il remporte la victoire, l’amour sort vainqueur ». La mort du Fils
n’est pas la fin de l’histoire. Mais c’est d’elle que « surgit la vie, un nouvel édifice se forme, une
nouvelle vigne… Dans le Cénacle, il a anticipé sa mort et l’a transformée en don de soi, en un acte