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de 0,464 dans les pays d’Afrique subsaharienne ». Cela signifie que ces pays ont un rythme de
développement réel plus lent, qui équivaut à la moitié de celui des pays les plus avancés.
Lanterne rouge de la planète
L’Afrique reste à la traîne non seulement par rapport aux pays développés, mais aussi
par rapport aux pays en développement. En effet, alors que les pays en développement dans
leur ensemble voient augmenter le niveau de leurs exportations, celui des pays africains
diminue. Le pourcentage des exportations marchandes mondiales de l’Afrique est descendu
du 2,8% entre 1988 et 1990 à 2,1% dix ans plus tard, dans la période 1998-2000. Une
diminution analogue a été constatée dans les importations, passées de 2,7 à 2,1%. Ce déclin
contraste très nettement avec la croissance générale des exportations des pays en
développement, passées de 22,7% à 28,1% dans le même temps.
En 2000, le revenu réel par habitant en Afrique subsaharienne (en excluant, cette fois,
l’Afrique du Sud) était inférieur d’un tiers à celui de l’Asie du Sud, ce qui fait de cette partie
de l’Afrique la région la plus pauvre de notre planète. En 1990, la production moyenne par
habitant à prix constants y était inférieure à celle enregistrée trente ans plus tôt. Et dans les 15
prochaines années, on prévoit que le nombre de personnes vivant dans la pauvreté la plus
absolue en Afrique subsaharienne passera de 315 à 404 millions. L’aide financière
internationale publique, durant ces mêmes années, est restée stationnaire ou a diminué dans de
nombreux cas. En revanche, les investissements étrangers directs (IED) progressent,
encouragés par les privatisations. En 1999, l’Angola et le Niger ont reçu 56% de l’ensemble
des IED en Afrique pour un montant de 7,1 milliards de dollars. Les flux de capitaux vers les
pays avancés, comme ceux du Mozambique, de l’Ouganda, de la Tanzanie et de l’Éthiopie ont
atteint 1 milliard de dollars en 1999.
L’urgence sanitaire
Du point de vue de l’accès aux ressources primaires, plus de la moitié de la population
africaine ne dispose pas d’une source d’eau potable et les 2/3 des habitants ne disposent pas
d’un réseau d’assainissement adéquat. Du point de vue sanitaire, on enregistre une situation
de grande urgence : l’Afrique compte aujourd’hui 80% des décès dus au sida et 90% des
décès dus au paludisme. Plus de deux millions d’enfants meurent chaque année avant d’avoir
atteint l’âge d’un an. Au milieu des années 1990, les pays africains dépensaient plus de 25
milliards de dollars par an pour le service de la dette contractée auprès des pays riches et 15
milliards de dollars seulement pour les frais de santé. Le coût économique, outre que social,
de l’urgence sanitaire en Afrique est très élevé. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a
estimé que les pertes économiques dues à la diffusion du paludisme sur le continent africain
s’élèvent à 2,2 milliards de dollars par an, alors qu’avec moins de la moitié de cette somme
les décès causés par cette maladie pourraient être réduits de moitié.
Le sida est devenu, en l’espace de vingt ans, la première cause de mortalité en Afrique.
Sur 42 millions de séropositifs dans le monde en 2002, 29,4 millions étaient des Africains, et
sur 3,1 millions morts, 2,4 millions étaient des Africains. Sur 1,3 millions d’enfants malades
du sida dans le monde, près d’un million sont africains. Dans seize pays d’Afrique, plus d’un
adulte sur dix est séropositif. Dans sept de ces pays, au moins un adulte sur cinq vit avec le
VIH. Au Botswana, par exemple, plus de 35% des adultes sont séropositifs. À Abidjan, en
Côte d’Ivoire, le sida est devenu la première cause de mortalité. L’Afrique du Sud compte le
nombre le plus élevé de séropositifs au monde : 5 millions de personnes.
Le drame de la faim