Une attente priante : « Restez éveillés et priez en tout temps ». Paul reprendra
ce « Priez sans cesse » de Jésus un peu plus loin dans la Lettre aux
Thessaloniciens. Oui si nous sommes des êtres d’attente, nous sommes aussi
des êtres de désir d’autant plus que nous connaissons celui que nous désirons,
celui qui seul pourra combler notre désir, et si nous sommes vraiment des êtres
de désir, nous languissons de son absence, comme un amant languit après sa
belle quand elle tarde. Le psaume 62 dit cette attente, ce désir de manière
probablement indépassable : « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aube :
mon âme a soif de toi ; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans
eau. » La prière est l’expression de ce désir de tout l’être, du cœur comme de
l’intelligence comme du corps lui-même. Comme une terre aride, altérée =,
sans eau. L’avent nous est donné pour raviver notre désir de la Visitation de
Dieu dans notre cœur, dans notre tête, dans notre corps et la prière est à la fois
la conséquence de notre désir et le lieu irremplaçable où il se renouvelle.
Prions donc pendant l’Avent, prions en particulier avec les prophètes, dont
Isaïe, le grand prophète de l’Avent, prions avec Jean Baptiste, l’ami de l’Epoux,
dont toute la vie a été consommée par le désir du Christ, prions avec Marie qui
a accueilli la Parole de Dieu à une telle profondeur que la Parole, le Verbe a fini
par prendre chair en elle. Isaïe, Jean Baptiste et Marie seront cette année
encore les trois grands compagnons que la liturgie nous donne sur notre
chemin d’Avent, trois maitres exceptionnel pour nous aider dans la prière !
Une attente aimante. L’attente chrétienne est tout sauf passive, Paul nous le
dit magnifiquement dans l’extrait de la lettre aux Thessaloniciens que nous
avons entendu : « Frères, que le Seigneur vous donne, entre vous et à l’égard de
tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant, comme celui
que nous avons pour vous. » Chez Paul, l’amour fraternel est la manière de se
préparer à la venue, au retour du Christ. Juste après avoir invité les chrétiens
de Thessalonique à vivre dans l’amour fraternel, il leur parle en effet du retour
du Christ : « Et qu’ainsi il (Le Seigneur, NDLR) affermisse vos cœurs, les rendant
irréprochables en sainteté devant Dieu notre Père, lors de la venue de notre
Seigneur Jésus avec tous les saints. Amen » L’amour, concret, pour les frères de
la communauté, ceux qu’on n’a pas choisis mais qui nous sont donnés est la
condition, la seule allais-je dire, la voie royale, la seule manière de se préparer
au retour du Christ, donc la manière chrétienne d’habiter le temps qui nous est
donné.
Voilà donc, frères et sœurs, si nous accueillons, vraiment cette Parole entendue
aujourd’hui dans la liturgie comme une Visitation du Christ lui-même, la