le commerce international

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LE COMMERCE INTERNATIONAL
1. Le commerce international aux XIXe et XXe siècles
2. Le commerce international depuis 1980
 L’évolution des exportations mondiales
Entre 80 et 2000, la P mondiale x 1,6, le T mondial par 3,3 (deux fois plus rapide). De 80 à
83, baisse des X ; en 86 le niveau de 80 est à nouveau dépassé et croît jusqu’en 92. Puis
dépressions (93 & 98) alternent avec croissance. Après avoir stagné jusqu’en 83, les volumes
croissent jusqu’en 2000 ; les X en valeur croissent plus vite jusqu’en 90, puis le contraire.
Ceci dû aux fluctuations du dollar et des industries extractives. En 2000, ¾ des échanges sont
de produits manufacturés (1/4 pour l’Afrique, 78% pour l’Amérique du Nord). Les échanges
de l’AdN augmentent (17%), tandis que l’Afrique est marginalisée (2,3%). L’intégration
régionale (Europe, Asie) est renforcée : les X intrazone représentent 49% du total (26% en
86). L’AdN est toujours déficitaire, l’Asie toujours excédentaire.
La polarisation des balances commerciales : à côté de pays toujours excédentaires, on trouve
les EU en déficit structurel et s’aggravant. Les balances commerciales, à l’exception de la
France, sont polarisées (déficit du RU et des EU, excédent du Japon et de l’Allemagne).
Les échanges de services : ils sont mieux repérés par le GATT depuis 87, représentent en
2000 1435 M2 de dollars (23%). EU et RU y sont excédentaires, All et Japon déficitaires. Les
deux zones les plus développées sont les seules excédentaires (Chine, 12e Xr mondial).
 Les politiques commerciales
L’acier et la protection américaine contre l’Europe : la sidérurgie est en crise ; aux EU, les
firmes locales auraient souffert du dumping permis par les subventions de la CEE. En 82, les
firmes européennes acceptent des RVE à 20 % du marché américain.
L’automobile et les relations entre les Etats-Unis et le Japon : la crise n’est que passagère.
Sans qu’il y ait conflit officiel, les entreprises nippones acceptent des « quotas volontaires »,
ce qui leur permet un taux de profit plus important. Elles s’implantent de plus aux EU.
L’aéronautique et la rivalité Europe/Etats-Unis : Les A 330 et 340 concurrencent directement
Boeing et McDonnell Douglas. Mais l’argument américain des subventions est retourné
(argument des subventions militaires déguisées).
Divers : le Japon contourne l’ouverture par des normes très strictes, sur lesquelles portent les
conflits. Malgré les promesses japonaises, peu de signes d’amélioration.
« Les nations érigent presque toujours des barrières protectionnistes en les justifiant par une
atteinte antérieure au LE provenant de leurs partenaires économiques ».
3. Les grandes théories du commerce international
Le modèle de base des théories se compose de deux pays, deux biens, deux facteurs.
 Les théories fondées sur les différences internationales de coûts
La théorie ricardienne : Ricardo développe l’idée de Smith d’ « avantages absolus » avec les
« avantages comparatifs » : deux pays ont toujours intérêt à échanger, chacun se spécialisant
dans le bien où il détient le (dés)avantage comparatif le plus élevé (faible) : exemple Portugal
/ Angleterre. Les techniques de production sont indépendantes du prix des facteurs.
Le modèle HOS : « abondance relative d’un facteur de production » à l’origine de l’avantage
comparatif. Les dotations factorielles diffèrent ; la nation se spécialise dans le bien dont
l’intensité factorielle est compatible. Avec Samuelson apparaissent 3 théorèmes 1 sur le prix
des facteurs, modèle de référence de la théorie moderne.
Les vérifications statistiques : Paradoxe de Leontief (53) : les EU exportent des biens à forte
intensité de travail, importent du K. Ce qu’il explique par la productivité des travailleurs
américains et les techniques de production (ce qui revient à sortir du cadre HOS). L’approche
néo-factorielle distingue les salariés selon leur niveau de qualification.
 Les théories fondées sur les différences internationales de technologie
La base des théories : l’accent est mis sur la R&D et ses conséquences. La théorie du « cycle
de vie du produit » (Vernon, 66) distingue introduction, croissance, maturation et sénescence.
Les étapes sont liées à la C et à la production. Cette théorie est valable pour les firmes US.
Les vérifications empiriques : Pour Vernon, l’explication ne vaut que dans le contexte. On
déduit : le T international est plus important dans les branches où la R&D est importante.
Mais tous les échanges ne peuvent être ramenés à l’innovation. Pas d’explication des
déséquilibres nationaux et du commerce intrabranche.
 Différence ou similitude des biens échangés internationalement
Balassa élabore un indic de T intrabranche, a priori incompatible avec HOS. On introduit une
hiérarchisation des pays, qui M de pays au-dessus et X vers les pays au-dessous car les
produits sont différenciés ou les firmes sont oligopolistiques (abandon du cadre « nation »).
 Les différences internationales dans le mode d’accumulation du capital
La théorie néo-marxiste (Mistral) analyse la DIT comme résultat de rapports à la base
d’économie mondiale. L’hégémonie d’une économie se traduit par la polarisation des
échanges : les M de biens d’équipement sont nécessaires aux nations dominées pour produire
leurs X. La clé est le taux d’I sur longue période et la protection initiale du marché intérieur
et explique l’absence d’élasticité-prix (All par exemple). Mais la théorie n’explique pas les
déséquilibres dans les autres branches, et s’inscrit dans une école spécifiquement française.
4. Structures industrielles et commerce national
On se situe dans un appareil productif structuré à biens différents, pas forcément à l’équilibre.
 L’adaptation à la demande mondiale : Lafay
Dans l’approche de Lafay, l’économie est dominée par un leader qui peut varier (Mistral)
mais la RI va de pair avec des besoins nouveaux des ménages et en biens d’équipement. Lafay
distingue produits progressifs et régressifs, qui déterminent la situation ± favorable des
nations. Des X de progressifs et des M de régressifs (le meilleur cas) permettent un solde
positif. On peut calculer un indic synthétique (le degré d’engagement, cad la capacité à
fournir son marché intérieur) de l’adéquation de la spécialisation à la demande mondiale. On
constate une adaptation remarquable du Japon. Mais les prévisions sont discutables et risque
de jeu à sommes nulles.
 Les pôles de compétitivité (Lafay, puis Aglietta et Boyer).
Le « créneau », un produit dont la D croît fortement, n’a que quelques producteurs. Cette
notion micro est opposée à celle, macro, de filière. La conquête d’un créneau nécessite une
forte compétitivité, avec tous les effets (amont et aval) que cela implique. Toutes les activités
concernées le long d’une filière constituent un pôle de compétitivité, dont la multiplication
permet à une éco d’occuper une place dominante dans la hiérarchie mondiale. Si le taux de
couverture (X/M) < 80%, le produit est un « point faible » < 120 % « produit équilibré », puis
« point fort ». Selon Orléan, la RFA et le Japon ont des pôles de compétitivité caractéristiques
1
Lemme de Stolper-Samuelson : le commerce international engendre un gain net pour les deux pays, il y a
égalisation du prix des 2 facteurs, le libre échange peut donc accroître des inégalités de revenus (Giraud).
prédominants dans leur T extérieur. Mais le taux de pénétration allemand relativise. Mais si
cette analyse est intéressante, elle ne fait pas beaucoup avancer le schmilblick ! (bien régul.)
 La division internationale des processus productifs (DIPP) : BLD
L’éco nationale est un ensemble de branches produisant un bien grâce à des CI provenant
d’autres branches (processus productif). La DIPP existe dès qu’un stade est réalisé hors du
territoire où se déroule l’assemblage final. Les biens exportés peuvent incorporer des M. Ce
qui expliquerait une partie du T intra-branche (automobile) et la difficulté d’interprétation du
solde commercial d’une branche. Lassudrie-Duchêne montre qu’un pays peut devoir se
spécialiser (Ricardo) dans certains segments plutôt que dans la production totale d’un bien.
5. Protection et libre-échange
Les instruments d’action sur les flux commerciaux
Vertus comparées du libre-échange et de la protection
Le renouveau des thèses protectionnistes ; Bairoch : « le vainqueur est celui qui ne joue pas le
jeu ».
6. Taux de change et flux commerciaux
Le découpage entre sphères réelle et monétaire dans l’étude du T international est invalide
lorsque intervient l’instabilité des taux de change (depuis 73, en fait 71).
 Dévaluation, dépréciation et balance commerciale
Même dans le système de changes fixes, la parité doit être modifiée en cas de déséquilibre
structurel de la balance Tle (ou des paiements), dont l’équilibre peut en théorie être restauré,
en cas de déficit, par une dévaluation ; mais il existe des M incompressibles et la réaction des
X est souvent lente => courbe en J. Mais dans un système flexible, les dévaluations laissent
place à un processus continu de dépréciation, irrégulier, non global et pouvant mener à des
cercles vicieux, notamment si l’élasticité prix des échanges extérieurs est faible (EU entre 85
et 87), d’où une courbe « en tuiles ». Enfin, les faits remettent en cause ce mécanisme.
 Prix à l’exportation et variation des taux de change
Les firmes nationales exportatrices peuvent raisonner en devises, empochant ainsi un surprofit
quand il y a dévaluation ; de même, les firmes étrangères qui exportent peuvent maintenir leur
prix en monnaie nationale inchangé, donc pas de renchérissement des M. Il est rare que le
comportement réel soit conforme au schéma, en moyenne les variations de prix ont un retard
important sur celles de change, la variation des prix est moindre que celle du change. C’est
d’autant plus le cas avec la volatilité des changes flexibles, qui introduit de plus l’incertitude
et nuirait donc aux EI et à la croissance du T mondial (63 à 72 : 8% par an, 73-82 4%). Mais
FMI et GATT montrent que ce ralentissement est dû à celui de la croissance mondiale.
 Protectionnisme et taux de change
On a souvent accusé Japon et NPI de manipuler les changes dans des buts mercantilistes,
imposant une parité différente de celle résultant du libre jeu du marché. Rey a montré qu’une
telle manip a existé au Japon, dont le yen est structurellement sous-évalué, d’où une
protection pour l’ensemble des biens. Une arme très efficace, donc, mais les nations du SME
n’y ont pas accès d’une part ; elle engendre des tensions politiques d’autre part. Ainsi le
financement du déficit budgétaire, dû en partie aux zinzins japonais, leur donne de l’influence
sur le gouvernement américain (contre la menace protectionniste) et l’appréciation du dollar,
d’où l’appellation de « déficits jumeaux ». Giraud : nuancer la notion de taux de change
inférieur à sa valeur « réelle » (car nombreux biens non échangeables)2.
7. Les firmes et le commerce international
On peut se dispenser de raisonner sur les PME, qui exportent peu et n’ont que peu de pouvoir
sur le marché. En revanche les grandes firmes sont parfois price-makers.
 Le rôle des grandes firmes nationales
La création des avantages : les intensités relatives en K et L des biens IIaires importés et
exportés par un pays sont souvent les mêmes. D’où la dilution du concept explicatif de nation.
La suprématie d’une nation peut n’être que passagère, résultant de stratégies des firmes ou
gouvernements (semi-conducteurs : EU détrônés par Japon grâce à un effort d’I, expliqué aux
EU par la protection du marché japonais et la politique d’aide à la recherche ainsi que le
phénomène d’oligopole du marché japonais.)
Les biens intermédiaires et la compétitivité des firmes : la compétitivité n’est plus le résultat
des caractéristiques de la nation du fait de la DIPP (vêtement a survécu dans les PDEM grâce
à l’AMF et la DIPP, conservant une part des activités dans le territoire d’origine, ce sont les
produits intermédiaires qui circulent, modifiant la valeur « spontanée » des X et des M).
 Les firmes multinationales et les échanges internationaux
La place des firmes multinationales dans les échanges : les FMN représentaient déjà au milieu
des 70s plus de 30 % des X des PED (90 pour Singapour), du fait des conditions favorables et
de la politique d’accueil des PED (d’où différentiels de coûts), cf. cycle de vie du produit. En
70, 90 % des ventes de postes de radio proviennent de filiales extérieures de firmes US.
Certains secteurs sont spécialement concernés. Les EI gonflent « artificiellement », leur
justification n’est plus liée aux caractéristiques nationales (marché commun). Les filiales à
l’étranger créent des flux à contre-courant des normes des EI (Honda aux EU X vers Japon).
Le commerce intra-firme : les produits (surtout intermédiaires) circulent entre filiales, à peu
près 30 % du T mondial (flux hors marché). C’est surtout le cas dans l’électronique,
l’automobile (60 à 90 %) : exemple de la Ford Fiesta, produite en Espagne, impliquant les
usines de France, GB, Belgique, RFA. Cette logique correspond à la recherche des seuils
critiques et des aides à l’I de différents pays.
Comment dès lors interpréter la balance commerciale d’un pays ou le T intra-firme joue un
rôle important ? la stratégie des FMN contribue donc à modeler les flux commerciaux.
Bela Balassa : plus le niveau de développement d’ensemble d’un pays est faible, plus son taux de change
d’équilibre est inférieur à celui de la parité de pouvoir d’achat. En Inde, le ratio prix des biens échangeables/prix
des biens locaux est beaucoup plus élevé qu’en France.
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