Célébrations dans le judaïsme
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Une célébration juive est un jour ou une série de jours observés par les Juifs comme
une période consacrée (moëd), un festival ('hag), ou une commémoration, sainte ou
profane, de faits marquants de leur histoire.
Note : le terme "célébration" a été préféré à celui de "fête" pour rendre Haggim
ouMoadim, car il inclut non seulement ce que la Bible Hébraïque appelle fête ou
festival ('Hag) et les célébrations festives (Yom Tov - "bon jour", ou jour faste pour
reprendre la terminologie romaine) mais aussi des commémorations plus austères
marquées par des jeûnes (ta'anit).
Sommaire
* 1 Généralités
* 2 Roch Hachana - Le Nouvel An juif
* 3 Asseret Yemei Teshouva - les Dix Jours de Pénitence
* 4 Yom Kippour - Jour du Grand Pardon
* 5 Souccot - Festival des Cabanes
* 6 Shemini Atzeret et Sim'hat Torah - Fête de la Joie de la Torah
* 7 Hanoucca - Fête des Lumières
* 8 Le Dix Tevet
* 9 Tou Bichvat - Le Nouvel An des arbres
* 10 Pourim - Fête des Sorts
* 11 Nouvel An des rois
* 12 Pessa'h - la Pâque
* 13 Sefirat Ha'Omer - le décompte du 'Omer
o 13.1 Lag Ba'omer
* 14 Nouvelles célébrations israéliennes à caractère national
o 14.1 Yom HaShoah - Jour de la commémoration de l'Holocauste
o 14.2 Yom Hazikaron - Jour du Souvenir
o 14.3 Yom Ha'atzma'out - Jour de la déclaration d'indépendance d'Israël
o 14.4 Yom Yeroushalayim - Jour de Jérusalem
* 15 Chavouot - la Pentecôte
* 16 Le Dix-Sept Tammouz
* 17 Les jours entre les détroits
* 18 Tisha Beav - le 9 Av
* 19 Dîme sur les animaux
* 20 Rosh Hodesh - la Néoménie
* 21 Chabbat - le Sabbath יתבשה םו
Généralités
Statut des jours fériés
Bien qu'en dehors d'un point de vue juif, ces célébrations apparaissent toutes comme
des "jours saints religieux", la réalité est plus complexe. Le judaïsme, culture d'un
peuple autant que de son message, a acquis au cours de son histoire les
caractéristiques d'une religion, d'un système d'éthique, voire d'idéologie sociale, et
est devenu une quasi-citoyenneté transnationale : être Juif, c'est d'abord revendiquer
une appartenance ancestrale - par la naissance ou la "naturalisation", c'est-à-dire la
conversion - aux antiques nations tribales d'Israël et de Juda.
C'est pourquoi, au sein du judaïsme, il y a d'une part des célébrations effectivement
religieuses, comme Pessa'h ou Yom Kippour, qui nécessitent, afin d'être
correctement menées, de s'abstenir de ses occupations professionnelles ou
scolaires etc., et parfois de jeûner; et d'autre part, des célébrations laïques, comme
Hanoukkah ou Pourim qui, en dépit de leur aspect quasi-national et non dépourvu
d'éléments "religieux", "ne sont que" des occasions festives dont l'origine se trouve
dans l'histoire "profane" des Juifs et leurs traditions. Ces fêtes ne sont donc pas
célébrées pas les Karaïtes, Juifs scripturalistes ne reconnaissant d'autre autorité que
celle de la Miqra. Les Samaritains, groupe ethno-religieux apparenté au judaïsme
descendant, ou disant descendre, des tribus d'Éphraïm et de Manassé ne les
célèbrent pas, ne partageant pas cette partie de l'histoire du peuple judéen. Les Beta
Esraël, récemment admis au sein du judaïsme, descendants d'une tribu ayant quitté
la Terre d'Israël avant la destruction du Premier Temple, ne connaissaient ni Pourim
ni Hanoucca; ils ont par ailleurs une fête dont Chavouot est un lointain équivalent, le
Sigd.
Échelle de temps et calendrier juif
Toutes les célébrations juives tombent en fonction du calendrier juif. Il s'agit d'un
calendrier luni-solaire dont le premier jour de chaque coïncide (plus ou moins)
exactement avec la nouvelle lune, donc la moitié du mois avec la pleine lune. Du fait
de leur utilité pour marquer le passage du temps, particulièrement dans les
civilisations nomades ou semi-sédentaires comme le furent probablement à l'origine
les Hébreux, les cycles de la lune - et en particulier la pleine lune - permettent de
déterminer la plupart des jours saints et des festivals dans la plupart des traditions.
Dans la tradition juive comme dans d'autres, les commémorations les plus anciennes
sont associées à la pleine lune - de fait de leur antiquité, ils prédatent l'établissement
de la nouvelle lune, qui détermine le mois du calendrier hébreu. Les autres
marqueurs de temps commémorés sont les solstices et équinoxes, mais les
commémorations juives ayant été codifiés de longue date selon les mois à l'origine
strictement lunaires du calendrier juif, ces marqueurs n'ont eu que peu d'impact sur
les festivals et jours saints.
Un important caveat à ce qui précède est l'insertion d'un mois lunaire supplémentaire
dans les années dites embolismiques, afin que la fête de Pessa'h ait toujours lieu
lors de la première pleine lune suivant le premier croissant de lune de l'équinoxe du
printemps.
Contrairement aux normes internationales de mesure du temps, lesquelles utilisent
les fuseaux horaires, le calendrier grégorien selon lequel l'année dure 365 ou 366
jours, et la mi-nuit pour déterminer le début du jour, les Juifs considèrent que le jour
commence au coucher du soleil - ou, pour des raisons commericales, à 18:00 en
Israël, at 6:00 PM; et le calendrier juif est plus long ou plus court que le calendrier
grégorien, selon que l'année soit "défective" ou "embolismique".
Ainsi, les dates des célébrations juives varient chaque année selon le calendrier
grégorien. Il arrive occasionnellement qu'elles coincident, comme en 2005, où le 25
Kislev tombait un 25 décembre, par exemple.
Deux dates sont à retenir pour chaque fête : le soir du premier jour du jour et celui du
dernier. Comme elles sont actuellement notifiées sur la plupart des calendriers
grégoriens (particulièrement aux États-Unis), les commémorations juives
commencent au coucher du soleil précédant le jour marqué sur le calendrier - de la
même façon que la veille de Noël précède le festival chrétien de Noël plutôt que de
le suivre.
Célébrations majeures et mineures
Les jours les plus saints du calendrier juif sont énumérés dans la Torah -- Lévitique
et Deutéronome. Certaines commémorations sont d'institution prophétique, d'autres
furent décidées par les Rabbanim, vers la fin de la période ancienne de l'histoire
juive, à savoir le retour de l'exil babylonien. Des célébrations plus récentes,
observées internationalement par une large frange de la population juive, ont été
établies par le Grand Rabbinat de l'État d'Israël après son institution en 1948, bien
que certaines - dont le jeûne du Dix Tevet étaient déjà observées des siècles avant
d'être "officialisées".
Certaines commémorations sont également associées à la mystique juive, l'exemple
le plus connu étant Tou Bichvat, le Nouvel An des arbres, "ressuscité" par les
Kabbalistes de Safed, afin de faire refleurir la Terre d'Israël. Toutefois, il se rattache
probablement à l'époque préhistorique et pré-judaïque de la magie des arbres et des
calendriers en fonction des arbres. Le fait qu'il soit célébré selon la pleine lune et non
la nouvelle lune pourrait indiquer qu'il s'agit de l'un des trois festivals les plus anciens
du calendrier hébreu, les deux autres étant Pessa'h et Souccot (toutefois, selon la
première mishna du traité Roch Hachana, il existait une opinion selon laquelle il était
célébré le 1er du mois de Chevat).
La liste ci-dessous reprend les commémorations juives les plus importantes.
Certaines commémorations combinent en réalité de jours saints et festivals - comme
la Pâque, qui combine le jour saint de Pessa'h (un jour, deux en Diaspora) et le
Festival des Pains Azymes (six jours). La plupart des commémorations ne durent
qu'un jour mais certains, comme Roch Hachana, sont observés pendant deux jours.
Les festivals (incluant les "combinations") sont célébrés pendant une semaine;
Hanoucca dure huit jours.
Un jour de fête ou deux ?
Il existe un nombre d'histoire pour tenter d'expliquer pourquoi la majorité des Juifs de
Diaspora (pas les Karaïtes) observent certaines fêtes comme Pessa'h ou Souccot
deux jours, alors que la Torah n'en prescrit qu'un. La raison la plus communément
avancée est que les Juifs vivant en Diaspora ne pouvaient pas être certains de
célébrer un jour férié le même jour qu'il était observé à Jérusalem - et auraient donc
développé une tradition de célébrer le jour consacré deux jours plutôt qu'un, sachant
que l'un des deux jours était le bon. Toutefois, le calendrier juif avait été codifié bien
avant pour lever cette ambiguïté.
Une autre explication est que le deuxième jour aurait été instauré en réponse aux
persécutions des Juifs en Europe centrale et orientale, et peut-être sous l'Inquisition
espagnole. Les jours dédoublés ne concernent que les jours les plus saints du
calendrier - Roch Hachana et les Trois Fêtes de Pèlerinage - où l'on s'attendait à un
grand rassemblement de Juifs dans les synagogues ou dans des lieux de
rassemblement connus, et où l'on pouvait lancer des campagnes de persécution à
large échelle. Cependant, si les fêtes se tenaient deux jours, et que les autorités ne
pouvaient savoir laquelle des deux veilles (la célébration d'un jour commence la
veille de celui-ci) les Juifs choisiraient pour célébrer le jour, leur capture devenait
moins aisée. Certains Juifs auraient peut-être même pu alterner selon les années les
veilles de rassemblement, voire célébrer les deux veilles, ce qui autait ajouté à la
confusion des autorités civiles non-juives quant à la vraie date.
Il est possible que ces deux explications, ainsi que d'autres, soient vraies, les Juifs
s'étant retrouvés en des coins reculés du monde. Il est toutefois ironique de
constater que certains Israéliens observent ces fêtes deux jours, alors que, selon la
Loi juive et le calendrier israélien officiel, ils doivent les célébrer à la même date
qu'on les observe à Jérusalem.
Variations dans l'observance et les pratiques
Les courants progressistes du judaïsme, à savoir le judaïsme reconstructionniste et
le judaïsme réformé considèrent généralement la loi juive (halakha) relative à ces
commémorations comme importantes, mais sûrement pas autoritatives.
Au contraire, le judaïsme orthodoxe et, dans une moindre mesure, le judaïsme
conservateur tiennent la halakha relative à ces jours comme normative. Il existe des
différences de pratique entre ces deux courants, du fait de leur vision distincte du
processus de développement historique de la halakha : selon les conservative, elle
s'est développée en fonction du contexte historique, et peut donc être modifiée de
nos jours, dans le respect des traditions; selon les orthodoxes, elle est immuable,
jusqu'à la venue du Messie. Néanmoins, ces deux groupes possèdent des
enseignements similaires quant à l'observance des jours saints.
Roch Hachana - Le Nouvel An juif
* La semaine précédant Roch Hachana (chez les Ashkénazes), le mois entier de
Eloul (chez les Sépharades), des prières spéciales, les Seli'hot sont ajoutées le
matin.
* Erev Roch Hachana (veille du premier jour) - 29 Eloul
* Roch Hachana : 1er Tishri - ירשתב 'א
Roch Hachana est distingué par la Mishna comme le nouvel an pour fixer les
années- calendrier, les années sabbatiques et de jubilée, les dîmes végétales, et la
plantation des arbres (déterminant l'âge d'un arbre). Selon une tradition talmudique,
la création du monde fut terminée le 1er Tishri 1. Selon la Torah, ce jour est
caractérisé par la sonnerie du chofar, un cor fait à partir d'une corne de bélier. La
coutume du Tashlikh, le renvoi symbolique des péchés, en jetant des cailloux ou des
miettes de pain dans un courant d'eau, se tient l'après-midi du premier jour. Roch
Hachana est toujours observé pendant deux jours, en Israël comme en Diaspora.
Les deux jours sont considérés comme ne formant qu'un yoma arikhta, un "long
jour".
Asseret Yemei Teshouva - les Dix Jours de Pénitence
Les dix jours entre Roch Hachana, jour d'inscription par Dieu dans le "Livre de la Vie"
ou de la Mort (le Talmud lui-même insiste sur l'aspect allégorique de cette
expression) et Yom Kippour, jour de consignation dans ces mêmes "Livres", sont
connus comme les Asseret Yemei Teshouva. Durant cette période, il est
excessivement approprié pour les Juifs de réaliser la Teshouva, c'est-à-dire
d'examiner ses voies au cours de l'année écoulée, et de s'engager à s'amender. Le
processus peut prendre la forme de prières du matin exprimant l'esprit de pénitence
associé à l'occasion, le jeûne, ou une remise en question. Les dons pouvant
également surseoir aux "mauvais décrets", ils sont également abondamment réalisés
durant cette période.
Yom Kippour - Jour du Grand Pardon
* Erev Yom Kippour - 9 Tishri
ruoppiK moY רופיכ םוי- 10 Tishri י' בתשרי
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