L’ARIANISME : il s’agissait d’une hérésie de masse qui fut particulièrement redoutable, qui
manifesta toute sa vigueur, lorsqu’elle bénéficia de l’appui de Constantin quelques années à
peine après le concile de Nicée, et plus tard, de l’appui des successeurs de Constantin. En
résumant à l’extrême, elle renia la consubstantialité du Père et du Fils.
L’hérésie arienne, à partir du reniement de Constantin à l’égard des successeurs de Pierre,
car cet empereur romain adhéra à l’arianisme sous la pression de l’évêque arien Eusèbe de
Nicomédie, déclencha une véritable guerre de religion contre l’église de Pierre. C’est-à-dire
contre l’église de Rome qui devint l’objet de nouvelles persécutions. De nombreux patriarches
catholiques orthodoxes, c’est-à-dire fidèles aux évangiles et au dogme de la Sainte Trinité,
furent frappés par des condamnations à l’exil. Comme Saint Hilaire, un saint de la France
naissante, comme Athanase le patriarche d’Alexandrie.
L’église est née en réalité à partir du jour où Jésus ressuscité rejoignit le royaume des Cieux.
Elle fut mise au monde, officiellement, au IVème siècle par la volonté de Constantin et faillit
mourir dès cette naissance officielle. Elle faillit être tuée par celui qui lui avait permis de
s’exprimer urbi et orbi.
Elle ne dut sa survie qu’en confiant son destin à une nation. Une nation qu’elle fit naître pour
sa propre sauvegarde et sa pérennité : la France mérovingienne dans un premier temps.
Dans un deuxième temps, consciente de la décadence de cette dynastie, surtout à partir de
675, année qui vit naître l’ère des rois fainéants, elle favorisa la naissance du royaume
carolingien grâce à Pépin le Bref, fils cadet de Charles Martel et père de Charlemagne.
Mais entre temps, un phénomène nouveau était apparu dans l’histoire du monde : c’était
l’Islam, la religion du prophète de la Mecque et de Médine, la religion du guerrier de Yatrib.
Inspiré par Dieu, grâce au rôle d’interlocuteur que tint l’archange Gabriel, le prophète formula
la thèse unitaire ou plutôt l’expression unitaire de la foi en Dieu.
IL N’Y A DE DIEU QUE DIEU : c’est la première partie de la Schahada, c’est-à-dire de la
prière des musulmans. C’était une reprise simplifiée, extrêmement commode, de la foi arienne
qui, par dessus tout, reniait le mystère de la Trinité.
Cette formulation unitaire islamo-arienne, Mohamed la compléta en lui conférant tout un
potentiel messianique, en offrant aux croyants la garantie divine. En ajoutant dans cette
profession de foi :
ET MOHAMED EST L’ENVOYE DE DIEU.
Ainsi s’exprime fondamentalement l’Islam qui a été reconnu au XXème siècle comme une
religion révélée, par les instances les plus élevées de la hiérarchie catholique.
Toutes les communautés ariennes du Proche-Orient, du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord et
d’Espagne, vont adhérer en masse à l’islam et lui apporter un appui décisif, en termes de
masse populaire et d’effectifs militaires.