Diagnostic territorial stratégique Aquitaine
Territoires ruraux et périurbains
31/10/2012
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sensible aux aléas conjoncturels et leurs offres ne sont pas toujours satisfaites (cf. leur demande de travailleurs
saisonniers).
On assiste cependant à un recul du foncier agricole, en lien avec la crise du secteur et notamment de la viticulture :
la perte annuelle moyenne s’élève depuis 10 ans à 96 200 ha, en particulier dans les zones périurbaines, et
contribue à l’étalement urbain. Mitage de l’espace et conflits d’usages entre néo ruraux et agriculteurs nécessitent
la mise en place d’outils au service d’une politique foncière volontariste.
De même le massif forestier (1er massif cultivé et certifié PEFC d’Europe) est à l’origine d’une filière sylvicole et
industrielle importante (32 000 salariés en Aquitaine en 2008), dont les entreprises sont souvent situées en milieu
rural. Elle représente aussi un fort potentiel de développement de la filière bois-énergie. Pour autant les projets
d’investissement des forestiers sont affaiblis par les conséquences des tempêtes de 1999 et de 2009 ainsi que de
la crise sanitaire. Ce qui, ajouté à l’extrême émiettement de la propriété forestière, fait craindre une concurrence du
photovoltaïque, en développement au détriment de l’espace forestier.
De fortes disparités territoriales subsistent face aux mutations économiques et technologiques plus ou moins
rapides et tous les territoires n’ont pas les mêmes potentialités, spécificités ou fragilités. En effet des déséquilibres
infrarégionaux se creusent entre une zone littorale dynamique et attractive et un arc de pauvreté et de chômage de
la pointe du Médoc jusqu’au Villeneuvois, en passant par le Libournais et l’Agenais, recoupant quatre zones
d’emplois vulnérables, et englobant des secteurs ruraux et d’autres plus fortement urbanisés.
Les territoires ruraux aquitains sont donc d’une très grande diversité. A partir de la typologie des campagnes
françaises de la DATAR, ils peuvent être regroupés selon les 3 groupes suivants :
- le littoral aquitain, élément majeur de l’attractivité régionale, à forte croissance résidentielle et à forte
économie présentielle et dont les activités sont diversifiées (glisse sur la côte, matériaux composites dans le
Médoc…) ;
- les territoires agricoles, sylvicoles et industriels en mutation : sous faible influence urbaine, avec une
activité agricole diversifiée à forte valeur ajoutée (nombreux signes de qualité), une industrie agroalimentaire
et une filière bois contribuant fortement à l’aménagement du territoire et 2 pôles de compétitivité (Agrimip Sud-
Ouest innovation, pôle interrégional Aquitaine-Midi-Pyrénées et Xylofutur). Ces territoires doivent s’adapter
aux mutations économiques et technologiques en cours et maîtriser leur impact environnemental ;
- les campagnes vieillies de très faible densité : certaines d’entre elles connaissent un regain
démographique du à l’arrivée de nouvelles populations alors que d’autres enregistrent toujours une baisse de
population : la majorité des communes dans ce cas sont situées à l’est et au sud-est de la région.
Vieillissement de la population, niveau de revenus parmi les plus faibles et accessibilité difficile caractérisent
ces territoires qui ne profitent pas tous du renouvellement économique que permet l’émergence des activités
résidentielles et touristiques ou la présence d’un tissu d’entreprises sur des niches d’activité porteuses
(industrie du luxe au nord de la Dordogne, textile en Pyrénées Atlantiques par exemple).
Ainsi des déséquilibres démographiques et économiques toujours accentués nécessitent une prise en compte et
des actions adaptées afin de préserver et de conforter la cohésion économique et sociale des territoires.
La diversité des problématiques et des situations appelle à privilégier pour chaque territoire une approche globale
de son développement favorisant les synergies locales, porteuses d’initiatives et d’innovation pour améliorer son
attractivité et sa cohésion. Il est important de mettre en œuvre des projets intégrés d’organisation et de
développement qui portent à la fois sur l’économie et l’emploi, l’aménagement des espaces, l’environnement,
l’habitat et l’amélioration des conditions de vie des personnes en particulier des plus fragiles (jeunes et personnes
âgées), l’accès aux nouvelles technologies, à la santé, à la culture. Ces projets de territoires sont sources
d’innovation en termes de gestion de l’espace, de création d’activités dans des filières nouvelles, d’habitats
économes en énergie, de déplacements, de culture. Une ingénierie de qualité est nécessaire pour faire émerger et
mettre en œuvre ces projets.
L’Aquitaine est couverte par une mosaïque de 25 Pays et de 14 Groupes d’action locale Leader ; cependant un
certain nombre de territoires de projet devront se recomposer en raison de la mise en œuvre des schémas
départementaux de coopération intercommunale. Par ailleurs la réforme territoriale et les contraintes budgétaires
amèneront les collectivités à plus d’exigence, à mieux prioriser leurs projets et à affiner leur stratégie pour être en
capacité de répondre aux nouvelles conditions d’attribution des fonds européens. La mobilisation de ces derniers