Type 2

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A.AROUS1, A. AISSA1, O. KAMMOUN1, I. MEZHOUD1,
R.FATNASSI2, R. CHAFAI3, M. ALLANI1, R. ALOUINI1
Service de radiologie (1) de gynéco-obstétrique (2) et de
carcinologie (3)
Hôpital Ibn El Jazzar de Kairouan
BREAST : BR 2
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L’IRM est une technique très sensible dans la détection du
cancer infiltrant du sein.
Elle se base sur la détection de l’angiogénèse tumorale (d’où
sa bonne sensibilité pour les lésions invasives : 96 et 99% et
sa spécificité médiocre : 40-70%).
Elle a des indications précises du fait de son manque de
spécificité.
Elle garde une place en seconde
l’échographie et la mammographie.
intension
après
Montrer l’importance de l’IRM mammaire en
tant qu’un examen de 2ème intention pour
rattraper le diagnostic de cancer du sein
manqué à l’écho mammographie.
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Femme âgée de 63 ans, sans antécédents
pathologiques notables, a consulté pour l'apparition
de façon aigue d'un magma d'adénomégalies
axillaires gauches.
Une adénectomie dans un but diagnostique a été
réalisée concluant à un adénocarcinome.
Une écho mammographie faite en ville, réalisée
dans le but de recherche du primitif, était négative.
Le complément d'exploration par IRM mammaire a
mis en évidence une masse en hypo signal T1, léger
hyper signal en STIR au niveau du QIE du sein
gauche, de forme irrégulière et de contours
spiculés.
L'injection dynamique de gadolinium a mis en évidence
au niveau du QIE du sein gauche un rehaussement de
type masse de forme irrégulière et de contours
spiculés avec une courbe de rehaussement de type
plateau (type 2).
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Une échographie de second look était alors réalisée
au niveau du QIE du sein gauche et a trouvé une
petite masse hypoéchogène de 6mm de contours
spiculés et de forme irrégulière.
Une microbiopsie était alors réalisée et l'examen
anatomopathologique
a
conclu
à
un
adénocarcinome mammaire.
La patiente était opérée (traitement conservateur)
+ Chimiothérapie et radiothérapie.
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Dépistage du cancer du sein chez des femmes à haut risque
(mutations génétiques), une étude britannique a montré que
la combinaison de la mammographie et de l'IRM permettait
de dépister la quasi-totalité des cancers du sein chez les
femmes à haut risque.
C’est la technique de dépistage la plus sensible, elle a une
sensibilité de 97% dans le dépistage des cancers infiltrants et
une sensibilité se 90% dans le dépistage des cancers in Situ.
Bilan d’extension locale d’un cancer du sein : utile en cas de
seins denses, hétérogènes ou en présence de lésion
fragmentée. Il permet aussi la détection de lésions
additionnelles dans le même sein ou dans le sein
controlatéral.
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Recherche de récidive locale après traitement conservateur
d’un cancer du sein.
Recherche d’un primitif mammaire devant des adénopathies
axillaires métastatiques (mammographie et échographie
normales)  Le cas de notre patiente.
Surveillance de cancers sous chimiothérapie première.
Bilan d’une anomalie clinique avec un bilan radiologique
standard normal (masse cliniquement suspecte d’histologie
bénigne, rétraction mamelonnaire ou cutanée isolée)
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L’étude IRM doit être programmée en première partie de
cycle afin de diminuer le risque de faux positifs (J7-J14 du
cycle menstruel).
En cas de traitement hormonal substitutif (en particulier
oestro-progestatif), l’IRM mammaire doit être faite après un
arrêt de 6 semaines du traitement pour diminuer le risque
de faux positif.
Concernant les traitements antérieurs, il est souhaitable de
se donner un minimum de 6 mois après la chirurgie, 12 mois
après la fin du traitement par radiothérapie.
Les séquences réalisées avant injection:
 Axial T1:TSE :
pour explorer les aires ganglionnaires et pour rechercher un
signal graisseux (cytostéatonecrose, Hile graisseux d’un
ganglion intra-mammaire).
 Axial T2 ou T2 Fat Sat :TSE :
à la recherche d’un signal hydrique (kystes, ectasies
galactophoriques)
Les séquences pondérées T1 et T2 permettent l’étude morphologique
du sein et la caractérisation tissulaire d’une lésion. Elles sont
préférentiellement réalisées sans suppression du signal de la graisse
Après injection: (gadolinium: 0,2 ml/Kg = 0,1 mmol/Kg)
Réalisation de séries dynamiques en écho de gradient 3D T1
Fat-Sat (séquence de longue durée d’acquisition, répétée 6
fois, matrice élevée, durée 10-11 minutes)
Les séquences injectées (dynamiques) permettent de rechercher une
prise de contraste dont l’analyse (morphologique et dynamique)
permettra d’obtenir des arguments en faveur de la bénignité ou de la
malignité de la lésion.
Critères morphologiques en faveur de la malignité:
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Contours irréguliers, spiculés (VPP de Cancer : 84-91%)
Prise de contraste (PDC) hétérogène
Rehaussement de la périphérie vers le centre (centripète)
Rehaussement annulaire (VPP de Cancer : 84%)
PDC intra-canalaire
PDC segmentaire
Critères morphologiques en faveur de la bénignité:
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Contours réguliers, lisses (VPN: 95%)
PDC homogène
PDC du centre vers la périphérie (centrifuge)
Lésion en hypersignal T1 (graisse) ou en franc hypersignal T2
(liquide: kyste)
Visualisation de septas (cloisons internes) apparaissant en
hyposignal T2 et non rehaussées après injection (VPN:98%)
3 types de courbes sont principalement observées:
Type 1: Prise de contraste peu intense et progressive
 Type 2: Prise de contraste intense et rapide avec plateau
 Type 3: Prise de contraste intense et rapide avec
phénomène de wash-out (baisse signal >10 %)

Type 1
Type 2
Type 3
La probabilité d’avoir un cancer est de 64 % pour une courbe de type 2
Critères dynamiques en faveur de la malignité:
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PDC rapide (dès la première série, pic de rehaussement à 2
minutes), intense ( seuil supérieur à 100-150 %)
Lavage = wash-out : courbe type 3
Critères dynamiques en faveur de la bénignité:

Prise de contraste peu intense et progressive (type1)
En cas de discordance entre les analyses morphologique et
dynamique, c’est l’analyse morphologique qui prime.
En cas de discordance entre plusieurs courbes lors de l’analyse
dynamique, c’est l’aspect de la courbe la plus suspecte qui prime.
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Les indications de l’IRM mammaire doivent être posées avec
précautions afin de répondre à une question précise.
Il n’est pas rare de retrouver des prises de contraste de
découverte fortuite qui posent des difficultés quant à leur
interprétation et leur prise en charge.
Les seins denses sont d’étude difficile en mammographie
(mauvaise pénétration, sein blanc) et souvent en échographie
(quand la densité mammographique élevée est liée à un sein
dystrophique
comportant
de
nombreuses
plages
échographiques d’atténuation liées à la dystrophie).
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Les faux positifs se traduisent par des lésions bénignes
prenant le contraste de façon précoce et intense :
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

Le tissu mammaire normal peut prendre le contraste
sous influence hormonale (2ème partie de cycle mais
également patiente ménopausée sous THS)
Le ganglion intra-mammaire peut prendre le contraste de
façon précoce et intense et simuler une lésion maligne
(avec wash-out: courbe type 3).
Dans 20 % des cas, le fibro-adénome peut prendre le
contraste de façon précoce et intense, et dans 5 % des
cas un wash-out est retrouvé.
En cas de lésion visualisée en IRM et qui n’avait pas
été décelée initialement en mammographie ou en
échographie, il convient de réaliser une échographie
de « second look » avant d’envisager une biopsie
sous IRM.
L’échographie de « second look » orientée par les
résultats de l’IRM permet de retrouver à postériori
de 20 à 50 % de ces lésions méconnues initialement
et donc de les biopsier simplement.
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L’apport de l’IRM mammaire comme examen de seconde
intention après un bilan complet (mammographie, échographie,
éventuellement histologique) des lésions mammaires n’est plus
à démontrer.
Ses limites sont dues essentiellement à sa grande sensibilité
responsable de faux positifs (20 à 40 %) et à la difficulté de
réaliser des biopsies sous guidage IRM des lésions non
retrouvées en seconde intention par la mammographie et
l’échographie (50 à 75 %).
Son usage raisonné en respectant les indications reconnues
comme utiles et validées au plan clinique est une condition
impérative pour éviter des prises en charge délétères des
patientes.
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