Dissertation appuyée sur un dossier documentaire Il est demandé au candidat : de répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ; de construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ; de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le dossier ; de rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question , en organisant le développement sous la forme d’un plan cohérent qui ménage l’équilibre des parties. Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la présentation. SUJET : Dans quelle mesure une forte croissance économique favorise-t-elle le développement durable ? Document 1 : Un certain nombre de facteurs expliquent pourquoi la protection de l’environnement s’accroît avec la prospérité et le niveau de développement. Il est difficile de donner la priorité à un environnement sain lorsqu’on sait à peine comment on va se procurer son prochain repas. La lutte pour atténuer la misère et la faim passe avant la conservation de la nature. C’est seulement lorsque notre niveau de vie augmente que nous commençons à accorder de l’importance à l’environnement et aux moyens de l’améliorer. L’Europe est passée par cette étape, et les pays en développement y sont aujourd’hui. Pour y arriver, les gens doivent pouvoir s’exprimer et mobiliser l’opinion publique dans un contexte démocratique, sinon leurs préférences ne pourront se concrétiser dans la réalité. Le saccage de l’environnement est pire sous les dictatures, mais c’est la prospérité et la mentalité des habitants qui font qu’il est plus facile de protéger l’environnement dans une société riche. Johan Norberg, « Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste », éditions Plon, 2003 Document 2 : Si le monde disposait seulement d'une offre fixe de ressources naturelles non renouvelables, comment les générations futures pourraient-elles satisfaire leurs besoins ? L'exemple typique est celui du pétrole. Lorsque la quantité disponible sera épuisée, les générations vivant à ce moment-là devront s'en passer (…). Malgré le caractère presque évident de ces arguments, des économistes répondent que le progrès technique donne souvent des moyens de dépasser ces limites. Si on compare l'économie d'aujourd'hui à l'économie du passé, on peut observer que la manière d'utiliser les ressources naturelles s'est modifiée, parfois dans le sens d'une amélioration. Les voitures consomment moins, les maisons neuves ont des performances énergétiques supérieures. L'extraction du pétrole est plus efficiente. Le développement d'énergies alternatives permet de substituer des ressources renouvelables à des ressources non renouvelables. [...] Toutes les politiques visant au développement des énergies renouvelables, à encourager les logements « basse énergie », etc s'inspirent de cette logique, et donnent un « coup de pouce » au progrès technique pour assurer un développement durable. Source : Guillaume GIRMENS, « Développement durable et principes économiques », IDEES, la revue des sciences économiques et sociales, 144, juin 2006. Document 3 : L’analyse du développement durable ne présenterait guère d’intérêt si les modes actuels de développement économique étaient jugés comme durables. Mais ce n’est pas le cas. Assurément une forte croissance économique, impulsée par les avancées technologiques et l’intégration croissante des pays, a permis d’améliorer le bien être économique et social de milliards d’individus. Mais nombre de personnes et de pays sont restés en marge de ce processus, et sont exclues des retombées de la croissance économique. (…) Plus d’un milliard de personnes dans le monde vivent actuellement avec moins d’un dollar par jour et des milliards de personnes dans les pays en développement aspirent à des niveaux de consommation plus élevés. « Développement durable : les grandes questions ». Synthèse de l’OCDE. Octobre 2001. Document 4 : J. Gadrey et F. Jany-Catrice. Les nouveaux indicateurs de richesse. La Découverte. Repères. 2005.