HISTOIRE DU PHÉNOMÈNE RELIGIEUX
INTRODUCTION
-Donner de l’unité à des manifestations variées « Les religions constituent le point de
passage obligé » (Gauchet)
-Définir la rel pose pb : de quoi va t-on parler ? O. Vallet souligne la difficultéun voc
très fluctuant d’un auteur à l’autre ; le mot et le concept diffère selon les langues, les
peuples.
Exemple : Grèce Antique (« therapeia » désigne le soin qu’on va apporter aux
hôtel ; l’entretien des lieux et personnel du culte. Ordre de la pratique rattachée à la rel
et non de la croyance).
Langues latines (terme dérivant pour certains de « religio »=relegere :
réfléchir, méditer, se reccueillir. Dimension du scrupule présente+se teinte d’un respect
par rapport au sacré, crainte pieuse. Ou « religarer »=relier ; dimension de liens entre
les hommes et la divinité).
Différentes possibilités viennent du fait qu’il n’y a pas d’entente (de tout temps).
Parfois, pas de mot pour désigner la rel : on fait une distinction entre sacré/profane, on
enseigne des valeurs, on identifie des pratiques (shükyo au Japon, zong&jia en Chine),
des traditions, ensemble des rythmes.
-Essai contemporain de définition : Gauchet oppose ce qui est voulu par l’H et ce qui est
subi. La rel est l’acceptation de ne pas ê en position de domination dans le monde.
Démarche volontaire d’acceptation d’ê dépossédé du monde (+facile que de chercher à
contrôler la nature et de trouver un ordre).
-Chevallier « Le phénomène religieux » dans Les religions essaie de définir un moyen
d’aborder les rel. Le pb se pose pour mesurer l’ampleur du phénomène. Comment peut-on
mesurer l’emprise ?
statistiques rel ne sont pas normalisées (comptage différent) : catho&orthodoxes
comptent les baptisés, les protestants comptent ceux qui font acte de foi personnel,
d’où difficle de comparer rel&pratiques.
On va surtout comparer l’évolution des chiffres dont on dispose : on note une
régression du phénomène rel depuis le début du Xxe. On compare l’évolution de la pop
mondiale et celle des différentes rel.
-Ecart entre le fait de se revendiquer une appartenance confessionnelle et la pratique ?
a) difficulté à définir ce qu’est appartenir à la rel+il peut y avoir
du religieux hors de la religion J. Onimus
b) Dieu n’est plus l’explication de toute chose ; il n’est plus la
référence dans le domaine de la connaissance. La critique
phylosophique en écarte les raisons « Non seulement Dieu se
tait mais il est absent (…) » Chevallier
c) Des ponts ac le monde rel sont existants mais existence d’un
vide existentiel des ind pour répondre aux interrogations. Face
à ce vide, stratégie de compensation, de retournement pour se
rassurer (fidéisme).
Cette rupture correspond au désenchantement du monde (repris à Weber) qui désigne
« l’élimination de la magie en tant que techniques de salut » (rationalisation,
intellectualisation). Monde dépoétisé, désensorcelé et aucune valeur de s’affirment
suffisamment pour calmer la « détresse spirituelle des hommes ».
-Gauchet : « épuisement du règne de l’invisible ». Rév majeure qui implique la
construction nécessaire du rapport des Hommes au monde.
-Weber : « entrée dans l’ère industrialisée ». Evolution amorcée par lui et admise par
les chercheurs (i croissant pour la rel ce qui renforce impression d’un retour sur le fait
rel. Accord pour faire de la rel dans les sct humaines un objet d’hist&d’étude) : les
croyances rel relèvent désormais non plus de la sphère publique mais de la sphère privée
dans laquelle l’ind va pouvoir conquérir une certaine autonome vis-à-vis des coutumes et
des pratiques. Il accepte de en q’une autorité rel lui dicte son comportement.
Confinement de la rel dans un espace limité. (ce qui ne veut pas dire disparition ; l’H
continue de se poser des ? existentielles et le pol n’est pas totalement sécularisé).
-Certains sociologues ont évoqué un retour du sacré pour la fin du Xxe, malgré
rationalisation. Scientisme apparaît comme parfois dangereux (sct matérialiste ayant
pour but de contrer solitude croissante des ind).
-M. Onfray Antimanuel de Philosophie : importance de l’irrationnel en dépit des progrès
technologiques. L’Homme perdu n’arrive pas à organiser sa vie. Il fabrique un monde
« irrationnel » ; « semblant de paix ac soi-même ».
2) les religions comme objet de savoir
-Jacob : transmission génétique de la pulsion rel ? Prise en considération du rel comme
état de science. Jusqu’au XVIe, on a un mépris vis à vis de celui qui représente l’altérité.
Les Grecs sont près à accepter qu’il y ait plusieurs religions (cf Herodot Egypte,
berceau des rel).
Circulation qui n’existe pas dans le monothéisme qui s’accompagne d’une volonté de
stigmatiser. La diffusion du christianisme va entraîner la fin du regard chez le voisin (il
transcende et diffuse un savoir qui ne peut ê contesté). On ne pourra parler de sc du rel
que quand il y aura rupture ac l’approche théologique+adoption d’une méthode sur le pp
de comparabilité entre les rel (il ne s’agit plus de justifier mais d’expliquer, identifier
les valeurs d’une sct, on déchiffre les pratiques).
Curiosité qui n’existe pas pendant lgt, réapparaît au XVIe ac la découverte des Indes+on
reviet sur des présupposés et on entre dans un processus de relativisation qui permet
une prse de distance ac le discours apologétique.
-Dès XVI, dvl de la philologie : on étudie une langue à partir de l’analyse critique des
textes. Evolution confirmée ac les tentatives de comparaison au XVIIIE.
Exemple : JF Lafitau (1681-1746) Mœurs des sauvages américains, comparées ^
aux moeurs des 1er temps.
il leur reconnaît une valeur propre+affirme richesse de la civilisation des indiens ; ces
tribus conservent au moins des traces de rel anciennes transmises par leurs ancêtres.
Rupture ac le référent occidental existent au moment où il écrit.
- Puis apparition de la méthode comparative notamment au travers de l’émergence de
l’anthropologie et de la philologie comparée. Recherche des origines des rel. On cherche
aussi à comparer pratiques de mystères.
Le comparatisme conduit à la définition d’une entité transcendante, commune à toutes
les rel, le sacré « numineux » (début Xxe).
en France, changement important : on créé en 1880 au Collège de FR une
d) chaire d’Hist des Religions+des sections de l’Ecole pratique des
Htes études. Ces sc rel se définissent par opposition à la
théologie, émergent au sein d’établissements laïcs.
Renversement car le savoir a lgt été contrôlé, produit par le rel : le rel devient
désormais un objet de savoir.
e) Création d’un IESR par Debré qui mettait en avant les lacunes
des élèves 2r concernant ce sujet.
en All : connaissance des rel se dvl (Weber, Otto Le Sacré)
en Italie Pettazzoni
en GB : le dvl se fait+tard en mm temps que se développe le comparatisme dans
d’autres aspects. Mircea Eliade
Relais pris ac des anthropologues qui se spécialisent dans différents domaines :
Dumont (Inde), Vernon (Grèce)…
60’ : nvelle approche structuraliste (trouver des structures communes à toutes
les sct). Strauss La pensée sauvage (1962) Les mythologiques. Rel présentées
comme des syst, des ensembles, des images, des actions. Permet une lecture total
des sct humaines+dépassement (par le phénomène rel, on va au delà).
-Comment se manifeste le religieux dans une sct ? Eléments communs ?
croyances (mythes, éléments dogmatiques)
culte (notion de sacrifices, des traditions transmises par les ancêtres, des rites)
sentiment idividuel d’appartenance à un sct d’élus
On retrouve cela dans le bouddhisme
f) le bouddha (personnage clé « l’Illuminé Fondateur »)
g) le dharma : ensemble de docrines&lois
h) sangha : sct dans sa dimension de gpe : communaué, culte, rites.
Eléments quo vont permettre de définir la rel, la comprendre comme un système de
relations pensées entre l’H et une puissance transcendante.
3) Différentes approches de la religion
i) La religion comme fait social
Durkheim Les formes élémentaires de la vie religieuse
-Le réel serait un syst solidaire de croyances&pratiques relatives à des choses sacrées
cad séparées, interdites (unissent en une mm communauté morale appelée Eglise tous
ceux qui y adhèrent).
-Rel prend corps dans des formes diverses mais phénomène universel : il remet en ?
l’idée de relation à un Dieu transcendant ou en des forces surnaturelles car à ce moment
là, la rel ne peut pas ê un phénomène universel.
-Il va chercher ailleurs l’essence de la religion en s’appuyant sur la distinction
profane/sacré.
La rel est un fait social, extérieure aux individus, et qui se prolonge après leur mort.
Ind qui n’appartient pas à une communauté rel va entrer dans domaine du sacré par
l’initiation.
A partir du bouddhisme, on passe de l’illumination personnelle à une religion instituée.
Fondateur : Siddhartha Gautama (560 av JC).En quête de la vérité, il voyage, enseigne,
et fonde la communauté monastique sanga ; pas de prière ni derites mais prise de
conscience du vide, d’une existence qui ne serait pas consacrée à la recherche de la
vérité. Maître qui n’a pas eu recours à Dieu : pas de véritable croyance et les pratiques
se rapportent aux modes de vie. Puis, au fur et à mesure, pratiques vont se ritualiser et
s’institutionnaliser et se transformer en religion : sacralisation croissante du
personnage central. Passage profanesacré.
-Il montre que le gpe rel va intervenir comme lieu d’intégration de l’in dans la sct : un ind
peut ê intégré par un processus d’initiations. Il explique la rel par son rôle dans la sct.
Comment analyser les sct où le scl et le religieux ne sont pas séparés ?
dissociation se fera surtout ac la naissance du christianisme qui marque la séparation
entre cité de Dieu&des Hommes. (St Augustin)
j) L’approche marxiste de la religion
Approche double de la rel : « La rel est l’opium du peuple »
° opium : rel endort les H dans le rêve d’une vie meilleure dans l’Haut de là. Croyant
cela, les H ne se battent plus pour le présent.
° stimulant : expression d’une détresse réelle contre l’injustice des puissants.
Rel : syst de compensation à la domination des plus puissants. La rel permet de
supporter l’ordre du monde et donne au peuple une illusion de bonheur. Il faut la
supprimer car elle a pour but de masquer la lutte des classes, illusion de l’accès au
bonheur.
Introduction de 1843 à Contribution à la critique de la philosophie de Hegel
Point commun entre Marx&Weber :
ils voient dans la rel une forme de manifestation de la soumission qui va produire des
refoulements (illusions compensatrices pour Marx ; frustration chez Weber : donner un
sens à une situation de souffrance liée à la domination. Solitude de l’H face à Dieu cf
calvinisme+dogme de la prédestination qui incite l’H à travailler à la gloire de Dieu sur
terre).
mm dimension de la rel liée au rapport de la domination dans la sct.
k) L’approche psychanalitique
-Pour Freud, la rel naît du désir de compensation de la détresse humaine. Destin
collectif (présent dans toutes les sct)&fonctions psychiques individuelles.
Il veut expliquer la rel pour contribuer à ce qu’elle soit vaincue par la raison. Il
s’intéresse au fait rel car convaincu que la rel, comme n’importe quelle expression
humaine, témoigne d’une vérité de l’Homme, son fonctionnement psychique.
-Il assimile la rel aux mythes, légendesprocessus de projection : transposition,
représentation de désirs pulsionnels qui mettent en scène la réalisation de désirs
interdits à l’H ou contredits par la réalité (Exemple : désir d’immortalité).
Désirs frustrés l’H va alors se construire un monde au dessus du monde de la réalité
pour satisfaire ses désirs.
>>>Elément d’explication de la rel fournit par cette approche : opposition entre l epp de
plaisir (libido) et pp de la réalité : processus primaire. Notion de formation et de
conservation de représentations inconscientes à l’origine de l’idée de Dieu dans l’image
du père tout puissant. Cette conservation se fait à l’intérieur de l’ind.
-1907 : étude des rites rel « rites obsessionnels »
L’obsession est une caricature de la rel et la rel est une névrose collective de l’humanité
car la civilisation ne se produit que par refoulement et se déploie en engendrant la
culpabilité.
Il compare la rel à une psychose hallucinatoire et une névrose obsessionnelle universelle
associée à un état de confusion mentale bien-heureuse.
Cf Marthe Robert La Révolution psychanalitique + Moïse ou la religion monothéiste
ou elle évoque la position de Freudil faut dériver le monothéisme au judaïsme (culte
d’Athon).
-Sources des religions ?
Rapports conflictuels originaires (cf complexe d’Œdipe) + fait découler du meurtre de
son père l’avènement du judaïsme. Meurtre de Moïse renouvèle le meurtre du père
d’Œdipe.
Cette prise de conscience va permettre la naissance de l’hist des gdes religions.
-Certains éléments sont repris chez Freud ; même si certaines visions sont discutées et
remises en cause, cette approche à des i : idée d’existence d’invariants dans le
psychisme religieux+liens entre les types de rel entre eux et un lien à la réalité
psychique.
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