Physique, Chapitre 6 PREMIERE S LE TRAVAIL : UN MODE DE TRANSFERT DE L’ENERGIE I – LES DIFFERENTES FORMES D’ENERGIE 1°) L’énergie cinétique 2°) L’énergie potentielle de pesanteur a) Définition On peut dire que la modification d’altitude d’un objet entraîne un échange d’énergie entre l’objet et la Terre. Cependant, la notion d’échange reflète mal les rôles dissymétriques joués par la Terre et l’objet : les objets étudiés sont très petits devant la Terre et cet échange est sans effet perceptible sur celle-ci. L’énergie cédée par l’objet lorsque son altitude augmente étant récupérable à la descente, on peut plutôt considérer cette énergie comme stockée par l’objet et l’associer à celui-ci. Cette forme d’énergie est appelée énergie potentielle de pesanteur. z z 0 G Niveau de référence Remarques : Il existe d’autres formes d’énergie potentielle : un système subissant une déformation possède de l’énergie potentielle qui lui permet de retrouver sa forme initiale : elle est appelée : Énergie potentielle élastique (Epél) dans le cas d’un ressort ; Énergie potentielle de torsion (Ept) dans le cas d’un câble ou d’une corde vrillée. L’adjectif potentiel signifie « possible » et exprime que cette énergie ne se présente pas sous une forme visible comme l’énergie cinétique : c’est une énergie en réserve. Si l’axe Oz est descendant, alors Epp = -mgz avec Epp(z=0)=0 Pour éviter les erreurs de signe, toujours vérifier que - si le centre d’inertie G s’élève, alors Epp augmente - si le centre d’inertie G descend, alors Epp diminue Exemple : l’eau d’un barrage, immobile et stockée en altitude, possède de l’énergie en réserve du fait de sa position par rapport à la Terre : elle possède de l’énergie potentielle. Si l’eau est libérée, cette énergie potentielle va se transformer en énergie cinétique au cours de la chute et l’eau pourra par exemple faire tourner la turbine d’un alternateur dans une centrale hydraulique. - 1/7 - b) Importance de l’origine de l’axe vertical L’énergie potentielle de pesanteur Epp étant proportionnelle à la cote z du système, la valeur de cette énergie dépend non seulement de la position du système mais aussi de l’origine de l’axe vertical Oz : z‘ z zG z’ G G G 0 0 Ici, nous avons : zG > z’G donc m.g.zG > m.g.z’G, soit > Remarque : Contrairement à l’énergie potentielle de pesanteur, la variation d’énergie potentielle de pesanteur ne dépend pas de l’origine de l’axe vertical Oz z’ z zD D z’ D D h zA h z’ A A A 0 0 =( )A – ( )D = m.g.(zA – zD) = m.g.h =( )A – ( )D = m.g.(z’A – z’D) = m.g.h Exercices d’application Exercice n°1 Un enfant de masse m = 40 kg fait la planche dans le bassin d’une piscine de profondeur égale à 3 m. (g=10N.kg-1) Calculer l’énergie potentielle de pesanteur de l’enfant dans les trois cas suivants avec un axe Oz ascendant : Niveau de référence : le fond de la piscine Niveau de référence : la surface de l’eau Niveau de référence : le plongeoir situé à 2 m au dessus de la surface de l’eau Conclusion : - 2/7 - Exercice n°2 Un parachutiste, de masse m = 80 kg, saute d’un hélicoptère en vol stationnaire à 900 m du sol. (g=10N.kg-1) Déterminer la variation de l’énergie potentielle de pesanteur du parachutiste entre la position initiale A de son centre d’inertie (à 600 m du sol) et la position finale B (à 100 m du sol), pour les deux niveaux de référence suivants avec un axe Oz ascendant : Niveau de référence : le sol Niveau de référence : l’hélicoptère Conclusion : 3°) L’énergie mécanique II – ECHANGES ENERGETIQUES 1°) Travail d’une force et énergie cinétique a) Cas de la chute libre d’un solide Conditions expérimentales Etude expérimentale (cf.T.P.) Par rapport au T.P. réalisé, le lâcher de bille est réalisé avec une vitesse initiale. A l'aide d'un système de capteurs optiques, on mesure la vitesse V de la bille pour différentes hauteurs de chute h. On trace le graphe V2=f(h) représenté ci-dessous: - 3/7 - L'ordonnée à l'origine de la droite représente le carré de la vitesse à l'instant t=0, c'est à dire le carré de la vitesse initiale. On la note Vo2. La valeur numérique du coefficient directeur est a=19,6m.s-2. On constate que a 2.g (g: intensité de la pesanteur: g=9,81m.s-2 à Paris). On peut donc en déduire une expression de V2: V2 = 2.g.h + Vo2 V2 - Vo2 = 2.g.h Interprétation énergétique Le travail du poids de la bille est : Application : Une balle est lancée verticalement vers le haut. La vitesse initiale de son centre d’inertie G a pour valeur v0 = 10,0m.s-1, G occupant alors l’origine O du repère d’espace. 1°) Quelle est la valeur de la vitesse du point G lorsqu’il atteint au point S son altitude maximale zS. Calculer zS. 2°) Avec quelle vitesse G repasse-t-il par la position O à l’issue de la chute ? b) Généralisation : Théorème de l’énergie cinétique - 4/7 - Application : Un glaçon de masse m = 52,3g glisse sur une table horizontale. Il a été lancé depuis le point A selon un mouvement de translation rectiligne, avec une vitesse initiale de valeur vA = 82,1cm.s-1. Lorsque le glaçon s’arrête en B, son centre d’inertie G a parcouru une distance AB = 1,28m. 1°) Représenter sur un schéma le glaçon pour une position quelconque de G entre A et B. Faire figurer ces deux points et les forces que le glaçon subit. 2°) Calculer le travail de l’ensemble de ces forces entre A et B. Préciser le référentiel d’étude. 3°) On suppose que la force de frottement est constante au cours du mouvement du glaçon. Calculer la valeur de la force de frottement et l’exprimer en pourcentage de la valeur du poids. Interprétation énergétique D’après la relation Ec WAB ( Fext ) , si le terme EC correspond à la variation d’une forme d’énergie possédée par le système, le terme W AB ( Fext ) correspond à l’expression du transfert énergétique effectué lors du mouvement : Si Ec( B ) Ec( A ) soit Ec( B ) Ec( A ) 0 soit EC > 0 alors W AB ( Fext ) 0 et le travail de la (ou des) force(s) subie(s) par le système est moteur : Fext a permis un gain de vitesse. Ex. : La chute libre avec vitesse initiale nulle Si Ec( B ) Ec( A ) soit Ec( B ) Ec( A ) 0 soit EC < 0 alors W AB ( Fext ) 0 et le travail de la (ou des) force(s) subie(s) par le système est résistant : Fext a permis une perte de vitesse Ex. : Le début d’une chute libre avec vitesse initiale verticale ascendante non nulle - 5/7 - 2°) Travail d’une force et énergie potentielle de pesanteur a) Cas de la chute libre On sait que WAB ( P ) mg( z A z B ) b) Interprétation énergétique D’après la relation WAB ( F ) Epp( AB ) : Lorsque les forces extérieures effectuent un travail moteur, la variation d’énergie potentielle de pesanteur est négative (m.g.zA – m.g.zB < 0 soit zA < zB) : l’altitude de départ est plus élevée que celle d’arrivée. Ex. : La chute libre avec vitesse initiale nulle Lorsque les forces extérieures effectuent un travail résistant, la variation d’énergie potentielle de pesanteur est positive (m.g.zA – m.g.zB > 0 soit zA > zB) : l’altitude de départ est moins élevée que celle d’arrivée. Ex. : Le début d’une chute libre avec vitesse initiale verticale ascendante non nulle 3°) Evolution temporelle des énergies d’un système a) Chute libre Soit un objet en chute libre d'un point A vers un point B. L'objet est soumis uniquement à son poids et d'après le théorème de l'énergie cinétique: Conclusion: Voir le TP - 6/7 - b) Généralisation Application : Pour faire un trou dans le sol au point A, un ouvrier utilise une barre à mine de 12kg qu’il tient verticalement. Il la soulève jusqu’en B d’une hauteur AB = 80cm, puis la laisse retomber en la guidant simplement, sans exercer sur elle de force significative. 1°) Quel est l’effet du travail WAB( F ) de la force F exercée par l’ouvrier pour soulever la barre ? 2°) Quelle relation existe-il alors entre WAB( F ) et l’augmentation d’énergie potentielle de pesanteur de la barre entre A et B ? La force est-elle nécessairement constante ? 3°) En déduire la valeur de WAB( F ) 4°) Que dire de la somme Ec+Epp lors de la chute de la barre ? Calculer la valeur de l’énergie cinétique de la barre quand elle retombe sur le sol. - 7/7 -