Introduction générale L`ancien régime : Le cadre historique va du 16

Introduction générale
L’ancien régime :
Le cadre historique va du 16ème au 18ème siècle sous le règne de François 1er jusqu’en 1789 (révolution
française), ce régime n’a été appelé ancien régime qu’au moment où il a disparu (été 1789). L’ancien
régime n’a été totalement détruit qu’entre 1789 et 1793 mais contrairement à ce que l’on pense il n’a
pas été détruit par la violence mais par un corpus de lois votées par les différentes assemblées.
Comment les hommes du 16ème au 18ème désignaient leur époque ? Ils utilisaient comme repères soit
les années de règne des souverains ou les millésimes (les années).
I- les cadres généraux de l’ancien régime.
Pour désigner l’ancien régime, 8 points peuvent être mis en avant :
La société était terriblement agricole (la culture de la terre était la richesse essentielle du
pays), c’était une société très rurale. Vers 1500, 95% des français vivent à la campagne, en
1780, 85% : durant 3 siècles il y a eu une faible croissance urbaine (l’explosion urbaine
commence au 18ème siècle mais surtout après 1720). 95% et 85% sont des moyennes
nationales : il y a des régions plus urbanisées que d’autres comme Paris, le Nord, la Picardie,
l’Alsace. La céariculture avait une immense importance avec le froment et l’avoine qui sont
les 2 principales céréales. Tout le monde cherche à posséder la terre à tel point que ça devient
un marqueur social.
La société était relativement inégalitaire, c’est une société d’ordres avec le clergé (le plus
proche de Dieu), la noblesse et le tiers-état. C’était une société où il y avait beaucoup de
préjugés et les importants « écrasés » les moins importants (qui l’étaient dès la naissance, les
roturiers) et les moins importants rêvaient de monter mais il y avait un problème de mobilité
sociale très faible et en plus c’était un monde où les privilèges comptaient beaucoup (le clergé
et la noblesse en bénéficiaient), c'est-à-dire ne pas payer d’impôts, comparaître devant des
tribunaux spéciaux. Les crimes les plus graves à l’époque sont le blasphème, la fausse
monnaie, tuer un noble, le crime de lése-majesté (dire du mal du roi), etc.
La société était profondément religieuse et la foi qui dominait été la foi catholique romaine a
tel point que c‘était une norme sociale. Le schéma de la société était donc simple : elle formait
une immense communauté de chrétiens catholiques et les « déviants » (par exemple les
protestants ; 2 périodes dans le protestantisme : une avant et une après 1685 : le protestantisme
fut interdit par Louis XIV ; le protestantisme est né par la lutte contre l’église catholique par
Luther et Calvin, c’est la création d’une église simple car il y a rejets des représentations,
n’importe qui peut conduire la prière contrairement au catholicisme où c’est le clergé qui doit
le faire, ça se développe dans les années 1540 : 1 millions de protestants sur 22 millions
d’habitants du royaume, c’était un problème grave pour le roi) et tous ceux qui possédaient
des pratiques bizarres (sorciers, guérisseurs, etc.) ou les groupes en marge de la socié
(soldats, prostituées, etc.) qui étaient étiquetés comme peu catholiques parce qu’ils sont très
mobiles (comme les gitans, les bohémiens…). Le clergé avait un poids énorme et entre la fin
du 15ème et 1804 il n’y a eu aucun pape en France. L’église s’occupait de toutes les œuvres
charitables, contrairement à aujourd’hui l’église avait l’exclusivité de l’aide aux nécessiteux,
du soin aux malades et de la fonction éducative jusqu’au 19ème siècle : sous l’ancien régime les
hommes avaient accès à une certaine culture : la moitié des hommes savaient lire grâce à leur
famille ou en fréquentant une petite école, très peu de monde savait écrire. C’était encore pire
chez les femmes : 1 sur 3 savait lire. La religiosité (l’expression de la foi) est très intense, les
formes de religion intense : la prière quotidienne, les pèlerinages (locaux ou sur 100 à 200 km)
pour les reliques et les tissus de saints, etc., les processions (chaque hiver on faisait le tour de
la paroisse pour éviter certaines choses) et une chose importante : la confession ( dans la
religion catholique, le prêtre a pour but de dire la messe mais aussi de recueillir la confession
des catholiques et de leur accorder le pardon de Dieu) mais le problème du secret de la
confession n’est pas tenu : mouchardage de fautes graves au roi.
La société était très traditionnelle parce que la famille est la cellule de base, il y a une norme
autour du mariage catholique, l’autorité paternelle (en Provence et Corse : matriarcat), elle
obéit aux lois de la nature dans le sens ou le cycle de travail du paysan est rythmé par le cycle
saisonnier (récoltes) : on ne peut pas échapper à ça, il y a un respect total des coutumes locales
comme les peurs collectives, les journées de travail finissaient plus tôt qu’aujourd’hui (tout le
monde au lit a 20h-21h) mais on se levait aussi plus tôt le matin (4h-5h en été), les gens
étaient extrêmement repliés sur les petites cellules de vie comme le village, la maison car il y
avait tout ce qui fallait pour les habitants (le plus loin : 50 km parcouru) : le mariage se faisait
avec les gens du village ou du village voisin pas plus loin.
Un pouvoir monarchique très fort, à partir du début du 17ème, il y a eu une tendance au
développement de l’absolutisme avec le règne de Henry IV (1590-1610) : le roi est le
représentant de Dieu sur terre donc il a jamais tort, on ne peut pas le contester : le roi décide
tout, tout seul à tel points que ça devient un modèle pour l’Angleterre, l’Autriche ou
l’Espagne. Il y a une remise en cause de l’absolutisme à la révolution française. Le roi va
devoir centraliser pour avoir tout le pouvoir : avant 1680 à Paris puis à Versailles.
L’économie dominée par l’agriculture, l’essentiel de l’argent sont les rentes foncières
(troupeaux, etc.) et le commerce est faible. L’industrie existe (atelier qui fonctionne grâce à la
force de l’eau), c’est une industrie sporadique qui emploie pas plus de 200 personnes et qui
fabrique des toiles, des tapis, des armes, des cordes et des voiles pour les bateaux etc.) et ce
qui est remarquable, c’est que la totalité de l’industrie est sous contrôle de l’Etat
(manufactures). La productivité est faible, l’argent métallique circule peu et l’essentiel est mis
de côté : c’est la thésaurisation.
Les formes culturelles : 2 grands types avant tout : la culture populaire et la culture des élites
ce sont des cultures catholiques. La culture populaire est une culture à transmission orale dans
le cadre de la famille, une culture vernaculaire (tout ce qui est transmis en langue régionale),
profondément catholique, ancestrale et extrêmement pratique (rudiment du compte, lecture,
écriture, soin des plantes et des bêtes, reconnaître les bonnes terres et les gens fréquentables,
etc.). La culture des élites avec la noblesse et la bourgeoisie (à l’origine le bourgeois c’est
celui qui habite la ville et ça devient un signe d’aisance), elle est sous forme manuscrite, c’est
une culture à l’échelle nationale car qu’ils soient à Lille ou Marseille ils savent à peu près
parler français et c’est une culture latine (parfois écrit, lu et parlé), catholique et même parfois
ultra catholique (ex : jansénistes les gens qui se considéraient comme choisi par Dieu : c’est
une fraction du monde des élites).
C’était une société où la vie était fragile à cause des épidémies, des risques de mauvaises
récoltes, une mortalité infantile terrible (un enfant sur 4 mourrait avant son 1er anniversaire et
un autre avant son deuxième d’où le fait que les femmes faisaient beaucoup d’enfants), les
accouchements étaient terribles pour les femmes, on craignait les soldats car ils agressaient et
pillaient la nourriture, etc. La violence et les agressions dans la rue entraînées parfois la mort :
l’espérance de vie était donc réduite (40-45ans) mais il y avait des exceptions.
II- Sociétés d’ordres et catégories socioprofessionnelles
Les réguliers sont les moins nombreux, ce sont les moines et les bonnes sœurs vivant reclus dans les
monastère, ils forment une communauté religieuse qui doit vivre une règle de vie (ex : St Benoît, les
bénédictins). Les séculiers sont les curés, les évêques qui partagent la vie quotidienne des gens.
La noblesse pauvre est parfois obligée de travailler, la noblesse moyenne est plus répandue, ils vivent
dans leur château à la campagne. La haute noblesse et les princes de la maison de France ont beaucoup
de terres et de forêts, des châteaux un peu partout en France, des hôtels particuliers et une somme
d’argent versée par le roi, ils vivent surtout à Versailles.
Il y a une écrasante majorité des petits paysans. Les manœuvriers n’ont rien et louent leurs bras à la
journée.
III- Les héritages sociaux et politiques de l’ancien régime
O niveau de l’historiographie de l’ancien régime, les historiens sont des héritiers de la révolution de
1789 (jusque dans années 1980), ils ont donc un parti pris. Ils ont essayé de comprendre le
cheminement de la révolution française, de par leurs choix intellectuels et sociaux, ils ont trouvé que
c’était à cause de la lutte des classes : nous voyons l’histoire à sens unique, c’est en partie juste mais
ça a donné une vision fausse.
Les 5 héritages de l’ancien régime :
les institutions politiques : il ne reste presque plus rien car la révolution française les a
détruites mais nous avons récupéré le système de centralisation de l’Etat, l’organisation
diplomatique et le président a reçu le droit de grâce.
La religion : tout le système religieux est hérité de cette période (hiérarchie catholique, les
formes de dévotions, de religiosité, les crèches de noël, etc.)
La structure sociale : il ne reste plus grand-chose après la révolution française, il reste juste le
fait de vouloir se grouper pour exister (système de confrérie remplacé par les syndicats) mais
l’héritage colossal c’est le droit civil (différent du code civil) comme l’autorité du père de
famille, le respect de la propriété privée, etc. qui est écrit au 17ème et 18ème, la seule chose
qu’on y a ajouté c’est le respect des personnes.
Les paysages agricoles : 3 grands types : le boccage (avec des haies), l’openfield (sans haies)
et le paysage méditerranéen.
Les jeux de village, traditionnels : ils sont normalisés au 19ème et avaient une finalité différente
d’aujourd’hui, c’était pour clarifier le système matrimonial. Le folklore, les groupes qui
dansent a été normalisé à partir de 1850, ce n’est donc pas véritablement un héritage de
l’époque moderne.
Chapitre 2 : mentalité et sociabilité
L’histoire des mentalités et des sociabilités est apparue tard dans l’historiographie européenne : fin des
années 60 et se développe dans les années 70 et a triomphée dans les années 80 car c’est dur d’en
parler et dans les années 80-90, l’ancienne population ne savaient pas écrire : on en sait rien d’eux (des
paysans) et les catégories les plus riches ont parlé des plus faibles comme étant des barbares.
Il y a 7 thèmes :
- rapport à la famille
- rapport à l’étranger
- rapport au groupe
- rapport à la sexualité
- rapport à l’argent
- rapport au pouvoir
- rapport à la mort
I- le rapport à la famille
Dans l’ancienne France, fonder une famille est une norme sociale ce qui explique qu’à cette époque on
se remariait vite après un veuvage (de nos jours après 9 mois pour les femmes) : au bout de 6 mois
pour la plupart car il fallait répondre à la norme et le couple fondé une unité économique (il faut être
au minimum deux pour diriger une exploitation). Contrairement à ce que l’on pense, l’âge du mariage
est tardif : les hommes se marient à 27ans et les femmes a 25-26ans, c’est surtout le mariage tardif de
la femme qui compte car c’est un moyen de contrôler les naissances (baisse de la fécondité : 5 enfants
de moins avec 2 enfants survivants).
Le type de famille le plus répandu est la famille nucléaire comme de nos jours et comme il y a une
surmortalité, il y a aussi les familles recomposées. Le contrat de mariage est obligatoire même si on
est pauvre, il y a un passage chez le notaire. Un certain nombre de familles élargies (plusieurs
générations avec les oncles et les tantes, etc.) forment une communauté familiale pour avoir plus de
terres et moins d’impôts mais ce type de famille devient rare dès le 18ème.
L’autorité paternelle et la pratique des dot sont très répandues : au moment du mariage, l’épouse
apporte un bien pour fonder la communauté matrimoniale : c’était une norme et c’était dans le contrat
de mariage
II- le rapport à l’étranger
L’autre, c’est celui qui est différent, qui n’est pas du village qui ne comprend pas et ne peut pas se
faire comprendre : c’est un problème car c’est un itinérant et les gens étaient très incrustés dans le
local. La couleur de peau peut différer : il y a quelques noirs qui sont serviteurs a la cour (c’est une
marque de luxe) mais surtout dans les ports méditerranéen. Bien souvent, les gens venant de très loin
(africains, arabes, indiens, etc.) étaient des gens qui de par leur présence montraient l’existence d’un
monde différent du village : ils suscitaient la curiosité et non la violence.
III- le rapport au groupe
Appartenir à un groupe dans l’ancien régime est une norme sociale. Les isolés existaient mais ils
étaient montrés du doigt. La norme c’est de vivre en groupe d’où l’importance des corporations de
métier à tel point que les mendiants et les prostituées forment des groupes hiérarchisés.
IV- Le rapport à la sexualité
On ne sait pas grand-chose de leur sexualité, c’est lié à l’intimité mais il y avait une norme suivant
l’église. L’église aurait voulu qu’il n’y ait pas de sexualité avant le mariage mais il y avait la
fréquentation des prostituées, l’adultère, etc. La seule chose que l’on sait mesurer, c’est les naissances
illégitimes (1% environ, ça augmente à la fin du 18ème). L’église condamne l’adultère, la bestialité, la
masturbation, la sodomie, l’église c’est le centre de la moralité de l’époque, elle fait et défait les
relations entre les hommes : la sexualité c’est juste pour faire des enfants.
V- Le rapport à l’argent
L’argent a deux grands corollaires : le travail et la pauvreté. Au niveau du travail, pour l’église c’est
une punition liée au péché originel, le travail nourrit l’essentiel de la société et la noblesse pense que
ce n’est pas lié à leur statut social à tel point que quand des gens se font anoblir, il s’invente de fausses
généalogies. Le pauvre, jusqu’au 17ème, c’était l’image du christ sur terre (image médiévale) mais on
va se dire qu’ils coûtent à la société : dans les années 1640 (début du règne de Louis XIV) le pauvre
devient inutile et on va utiliser sa force et les canaliser pour les mettre au travail : « le grand
renfermement des pauvres ».
Dans la société d’ancien régime, l’argent est un bien nécessaire. L’église condamne l’usure : elle
condamne le fait de se faire de l’argent en emprunté et met 5% d’intérêt sur l’emprunt. Les privilégiés
ont un rapport bizarre avec l’argent, des rapports distants, la noblesse dépense plus qu’elle n’a
(processus de paupérisation : pauvreté car endettement), elle est très fortement et périodiquement
endettée.
VI- Le rapport au pouvoir
Dans cette ancienne France, il y a une multitude de réseaux de clientèle, d’influence, de personne qui
étaient liées à cause de l’argent ou d’un échange de services et c’est présent partout. Le sommet des
réseaux d’influence c’est la cour, la politique à Versailles se fait à grands coups de conflits de réseaux
(ex : en 1600-1700 vont s’affronter le réseau Colbert et le réseau des Philippeaux et quand un des deux
prend le dessus, ses intendants, ses généraux et ses diplomates sont envoyés).
VII- Le rapport à la mort
C’est ordinaire et familier (80 à 100 hommes sur 400 qu’on a rencontré meurt). Le centre ville est
composé de l’église et du cimetière. Dans l’église, il y avait des morts comme le grand évêque mais
avec l’odeur, ils ont dû les déplacer. L’essentiel, c’était de mourir d’une belle façon (de façon
chrétienne) : c’est le « thème de la belle mort » en ayant eu le temps d’avoir fait son testament, d’avoir
reçu l’extrême-onction et d’avoir fait un don d’argent au curé pour qu’il dise une prière à son âme
chaque année.
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