Introduction générale L`ancien régime : Le cadre historique va du 16

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Introduction générale
L’ancien régime :
Le cadre historique va du 16ème au 18ème siècle sous le règne de François 1er jusqu’en 1789 (révolution
française), ce régime n’a été appelé ancien régime qu’au moment où il a disparu (été 1789). L’ancien
régime n’a été totalement détruit qu’entre 1789 et 1793 mais contrairement à ce que l’on pense il n’a
pas été détruit par la violence mais par un corpus de lois votées par les différentes assemblées.
Comment les hommes du 16ème au 18ème désignaient leur époque ? Ils utilisaient comme repères soit
les années de règne des souverains ou les millésimes (les années).
I-
les cadres généraux de l’ancien régime.
Pour désigner l’ancien régime, 8 points peuvent être mis en avant :
 La société était terriblement agricole (la culture de la terre était la richesse essentielle du
pays), c’était une société très rurale. Vers 1500, 95% des français vivent à la campagne, en
1780, 85% : durant 3 siècles il y a eu une faible croissance urbaine (l’explosion urbaine
commence au 18ème siècle mais surtout après 1720). 95% et 85% sont des moyennes
nationales : il y a des régions plus urbanisées que d’autres comme Paris, le Nord, la Picardie,
l’Alsace. La céariculture avait une immense importance avec le froment et l’avoine qui sont
les 2 principales céréales. Tout le monde cherche à posséder la terre à tel point que ça devient
un marqueur social.
 La société était relativement inégalitaire, c’est une société d’ordres avec le clergé (le plus
proche de Dieu), la noblesse et le tiers-état. C’était une société où il y avait beaucoup de
préjugés et les importants « écrasés » les moins importants (qui l’étaient dès la naissance, les
roturiers) et les moins importants rêvaient de monter mais il y avait un problème de mobilité
sociale très faible et en plus c’était un monde où les privilèges comptaient beaucoup (le clergé
et la noblesse en bénéficiaient), c'est-à-dire ne pas payer d’impôts, comparaître devant des
tribunaux spéciaux. Les crimes les plus graves à l’époque sont le blasphème, la fausse
monnaie, tuer un noble, le crime de lése-majesté (dire du mal du roi), etc.
 La société était profondément religieuse et la foi qui dominait été la foi catholique romaine a
tel point que c‘était une norme sociale. Le schéma de la société était donc simple : elle formait
une immense communauté de chrétiens catholiques et les « déviants » (par exemple les
protestants ; 2 périodes dans le protestantisme : une avant et une après 1685 : le protestantisme
fut interdit par Louis XIV ; le protestantisme est né par la lutte contre l’église catholique par
Luther et Calvin, c’est la création d’une église simple car il y a rejets des représentations,
n’importe qui peut conduire la prière contrairement au catholicisme où c’est le clergé qui doit
le faire, ça se développe dans les années 1540 : 1 millions de protestants sur 22 millions
d’habitants du royaume, c’était un problème grave pour le roi) et tous ceux qui possédaient
des pratiques bizarres (sorciers, guérisseurs, etc.) ou les groupes en marge de la société
(soldats, prostituées, etc.) qui étaient étiquetés comme peu catholiques parce qu’ils sont très
mobiles (comme les gitans, les bohémiens…). Le clergé avait un poids énorme et entre la fin
du 15ème et 1804 il n’y a eu aucun pape en France. L’église s’occupait de toutes les œuvres
charitables, contrairement à aujourd’hui l’église avait l’exclusivité de l’aide aux nécessiteux,
du soin aux malades et de la fonction éducative jusqu’au 19ème siècle : sous l’ancien régime les
hommes avaient accès à une certaine culture : la moitié des hommes savaient lire grâce à leur
famille ou en fréquentant une petite école, très peu de monde savait écrire. C’était encore pire
chez les femmes : 1 sur 3 savait lire. La religiosité (l’expression de la foi) est très intense, les
formes de religion intense : la prière quotidienne, les pèlerinages (locaux ou sur 100 à 200 km)
pour les reliques et les tissus de saints, etc., les processions (chaque hiver on faisait le tour de
la paroisse pour éviter certaines choses) et une chose importante : la confession ( dans la
religion catholique, le prêtre a pour but de dire la messe mais aussi de recueillir la confession
des catholiques et de leur accorder le pardon de Dieu) mais le problème du secret de la
confession n’est pas tenu : mouchardage de fautes graves au roi.
 La société était très traditionnelle parce que la famille est la cellule de base, il y a une norme
autour du mariage catholique, l’autorité paternelle (en Provence et Corse : matriarcat), elle

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II-
obéit aux lois de la nature dans le sens ou le cycle de travail du paysan est rythmé par le cycle
saisonnier (récoltes) : on ne peut pas échapper à ça, il y a un respect total des coutumes locales
comme les peurs collectives, les journées de travail finissaient plus tôt qu’aujourd’hui (tout le
monde au lit a 20h-21h) mais on se levait aussi plus tôt le matin (4h-5h en été), les gens
étaient extrêmement repliés sur les petites cellules de vie comme le village, la maison car il y
avait tout ce qui fallait pour les habitants (le plus loin : 50 km parcouru) : le mariage se faisait
avec les gens du village ou du village voisin pas plus loin.
Un pouvoir monarchique très fort, à partir du début du 17ème, il y a eu une tendance au
développement de l’absolutisme avec le règne de Henry IV (1590-1610) : le roi est le
représentant de Dieu sur terre donc il a jamais tort, on ne peut pas le contester : le roi décide
tout, tout seul à tel points que ça devient un modèle pour l’Angleterre, l’Autriche ou
l’Espagne. Il y a une remise en cause de l’absolutisme à la révolution française. Le roi va
devoir centraliser pour avoir tout le pouvoir : avant 1680 à Paris puis à Versailles.
L’économie dominée par l’agriculture, l’essentiel de l’argent sont les rentes foncières
(troupeaux, etc.) et le commerce est faible. L’industrie existe (atelier qui fonctionne grâce à la
force de l’eau), c’est une industrie sporadique qui emploie pas plus de 200 personnes et qui
fabrique des toiles, des tapis, des armes, des cordes et des voiles pour les bateaux etc.) et ce
qui est remarquable, c’est que la totalité de l’industrie est sous contrôle de l’Etat
(manufactures). La productivité est faible, l’argent métallique circule peu et l’essentiel est mis
de côté : c’est la thésaurisation.
Les formes culturelles : 2 grands types avant tout : la culture populaire et la culture des élites
ce sont des cultures catholiques. La culture populaire est une culture à transmission orale dans
le cadre de la famille, une culture vernaculaire (tout ce qui est transmis en langue régionale),
profondément catholique, ancestrale et extrêmement pratique (rudiment du compte, lecture,
écriture, soin des plantes et des bêtes, reconnaître les bonnes terres et les gens fréquentables,
etc.). La culture des élites avec la noblesse et la bourgeoisie (à l’origine le bourgeois c’est
celui qui habite la ville et ça devient un signe d’aisance), elle est sous forme manuscrite, c’est
une culture à l’échelle nationale car qu’ils soient à Lille ou Marseille ils savent à peu près
parler français et c’est une culture latine (parfois écrit, lu et parlé), catholique et même parfois
ultra catholique (ex : jansénistes les gens qui se considéraient comme choisi par Dieu : c’est
une fraction du monde des élites).
C’était une société où la vie était fragile à cause des épidémies, des risques de mauvaises
récoltes, une mortalité infantile terrible (un enfant sur 4 mourrait avant son 1er anniversaire et
un autre avant son deuxième d’où le fait que les femmes faisaient beaucoup d’enfants), les
accouchements étaient terribles pour les femmes, on craignait les soldats car ils agressaient et
pillaient la nourriture, etc. La violence et les agressions dans la rue entraînées parfois la mort :
l’espérance de vie était donc réduite (40-45ans) mais il y avait des exceptions.
Sociétés d’ordres et catégories socioprofessionnelles
Les réguliers sont les moins nombreux, ce sont les moines et les bonnes sœurs vivant reclus dans les
monastère, ils forment une communauté religieuse qui doit vivre une règle de vie (ex : St Benoît, les
bénédictins). Les séculiers sont les curés, les évêques qui partagent la vie quotidienne des gens.
La noblesse pauvre est parfois obligée de travailler, la noblesse moyenne est plus répandue, ils vivent
dans leur château à la campagne. La haute noblesse et les princes de la maison de France ont beaucoup
de terres et de forêts, des châteaux un peu partout en France, des hôtels particuliers et une somme
d’argent versée par le roi, ils vivent surtout à Versailles.
Il y a une écrasante majorité des petits paysans. Les manœuvriers n’ont rien et louent leurs bras à la
journée.
III-
Les héritages sociaux et politiques de l’ancien régime
O niveau de l’historiographie de l’ancien régime, les historiens sont des héritiers de la révolution de
1789 (jusque dans années 1980), ils ont donc un parti pris. Ils ont essayé de comprendre le
cheminement de la révolution française, de par leurs choix intellectuels et sociaux, ils ont trouvé que
c’était à cause de la lutte des classes : nous voyons l’histoire à sens unique, c’est en partie juste mais
ça a donné une vision fausse.
Les 5 héritages de l’ancien régime :
 les institutions politiques : il ne reste presque plus rien car la révolution française les a
détruites mais nous avons récupéré le système de centralisation de l’Etat, l’organisation
diplomatique et le président a reçu le droit de grâce.
 La religion : tout le système religieux est hérité de cette période (hiérarchie catholique, les
formes de dévotions, de religiosité, les crèches de noël, etc.)
 La structure sociale : il ne reste plus grand-chose après la révolution française, il reste juste le
fait de vouloir se grouper pour exister (système de confrérie remplacé par les syndicats) mais
l’héritage colossal c’est le droit civil (différent du code civil) comme l’autorité du père de
famille, le respect de la propriété privée, etc. qui est écrit au 17ème et 18ème, la seule chose
qu’on y a ajouté c’est le respect des personnes.
 Les paysages agricoles : 3 grands types : le boccage (avec des haies), l’openfield (sans haies)
et le paysage méditerranéen.
 Les jeux de village, traditionnels : ils sont normalisés au 19ème et avaient une finalité différente
d’aujourd’hui, c’était pour clarifier le système matrimonial. Le folklore, les groupes qui
dansent a été normalisé à partir de 1850, ce n’est donc pas véritablement un héritage de
l’époque moderne.
Chapitre 2 : mentalité et sociabilité
L’histoire des mentalités et des sociabilités est apparue tard dans l’historiographie européenne : fin des
années 60 et se développe dans les années 70 et a triomphée dans les années 80 car c’est dur d’en
parler et dans les années 80-90, l’ancienne population ne savaient pas écrire : on en sait rien d’eux (des
paysans) et les catégories les plus riches ont parlé des plus faibles comme étant des barbares.
Il y a 7 thèmes :
- rapport à la famille
- rapport à l’étranger
- rapport au groupe
- rapport à la sexualité
- rapport à l’argent
- rapport au pouvoir
- rapport à la mort
I-
le rapport à la famille
Dans l’ancienne France, fonder une famille est une norme sociale ce qui explique qu’à cette époque on
se remariait vite après un veuvage (de nos jours après 9 mois pour les femmes) : au bout de 6 mois
pour la plupart car il fallait répondre à la norme et le couple fondé une unité économique (il faut être
au minimum deux pour diriger une exploitation). Contrairement à ce que l’on pense, l’âge du mariage
est tardif : les hommes se marient à 27ans et les femmes a 25-26ans, c’est surtout le mariage tardif de
la femme qui compte car c’est un moyen de contrôler les naissances (baisse de la fécondité : 5 enfants
de moins avec 2 enfants survivants).
Le type de famille le plus répandu est la famille nucléaire comme de nos jours et comme il y a une
surmortalité, il y a aussi les familles recomposées. Le contrat de mariage est obligatoire même si on
est pauvre, il y a un passage chez le notaire. Un certain nombre de familles élargies (plusieurs
générations avec les oncles et les tantes, etc.) forment une communauté familiale pour avoir plus de
terres et moins d’impôts mais ce type de famille devient rare dès le 18ème.
L’autorité paternelle et la pratique des dot sont très répandues : au moment du mariage, l’épouse
apporte un bien pour fonder la communauté matrimoniale : c’était une norme et c’était dans le contrat
de mariage
II-
le rapport à l’étranger
L’autre, c’est celui qui est différent, qui n’est pas du village qui ne comprend pas et ne peut pas se
faire comprendre : c’est un problème car c’est un itinérant et les gens étaient très incrustés dans le
local. La couleur de peau peut différer : il y a quelques noirs qui sont serviteurs a la cour (c’est une
marque de luxe) mais surtout dans les ports méditerranéen. Bien souvent, les gens venant de très loin
(africains, arabes, indiens, etc.) étaient des gens qui de par leur présence montraient l’existence d’un
monde différent du village : ils suscitaient la curiosité et non la violence.
III-
le rapport au groupe
Appartenir à un groupe dans l’ancien régime est une norme sociale. Les isolés existaient mais ils
étaient montrés du doigt. La norme c’est de vivre en groupe d’où l’importance des corporations de
métier à tel point que les mendiants et les prostituées forment des groupes hiérarchisés.
IV-
Le rapport à la sexualité
On ne sait pas grand-chose de leur sexualité, c’est lié à l’intimité mais il y avait une norme suivant
l’église. L’église aurait voulu qu’il n’y ait pas de sexualité avant le mariage mais il y avait la
fréquentation des prostituées, l’adultère, etc. La seule chose que l’on sait mesurer, c’est les naissances
illégitimes (1% environ, ça augmente à la fin du 18ème). L’église condamne l’adultère, la bestialité, la
masturbation, la sodomie, l’église c’est le centre de la moralité de l’époque, elle fait et défait les
relations entre les hommes : la sexualité c’est juste pour faire des enfants.
V-
Le rapport à l’argent
L’argent a deux grands corollaires : le travail et la pauvreté. Au niveau du travail, pour l’église c’est
une punition liée au péché originel, le travail nourrit l’essentiel de la société et la noblesse pense que
ce n’est pas lié à leur statut social à tel point que quand des gens se font anoblir, il s’invente de fausses
généalogies. Le pauvre, jusqu’au 17ème, c’était l’image du christ sur terre (image médiévale) mais on
va se dire qu’ils coûtent à la société : dans les années 1640 (début du règne de Louis XIV) le pauvre
devient inutile et on va utiliser sa force et les canaliser pour les mettre au travail : « le grand
renfermement des pauvres ».
Dans la société d’ancien régime, l’argent est un bien nécessaire. L’église condamne l’usure : elle
condamne le fait de se faire de l’argent en emprunté et met 5% d’intérêt sur l’emprunt. Les privilégiés
ont un rapport bizarre avec l’argent, des rapports distants, la noblesse dépense plus qu’elle n’a
(processus de paupérisation : pauvreté car endettement), elle est très fortement et périodiquement
endettée.
VI-
Le rapport au pouvoir
Dans cette ancienne France, il y a une multitude de réseaux de clientèle, d’influence, de personne qui
étaient liées à cause de l’argent ou d’un échange de services et c’est présent partout. Le sommet des
réseaux d’influence c’est la cour, la politique à Versailles se fait à grands coups de conflits de réseaux
(ex : en 1600-1700 vont s’affronter le réseau Colbert et le réseau des Philippeaux et quand un des deux
prend le dessus, ses intendants, ses généraux et ses diplomates sont envoyés).
VII-
Le rapport à la mort
C’est ordinaire et familier (80 à 100 hommes sur 400 qu’on a rencontré meurt). Le centre ville est
composé de l’église et du cimetière. Dans l’église, il y avait des morts comme le grand évêque mais
avec l’odeur, ils ont dû les déplacer. L’essentiel, c’était de mourir d’une belle façon (de façon
chrétienne) : c’est le « thème de la belle mort » en ayant eu le temps d’avoir fait son testament, d’avoir
reçu l’extrême-onction et d’avoir fait un don d’argent au curé pour qu’il dise une prière à son âme
chaque année.
Chapitre 3 : naissance, épanouissement et crise de la monarchie
administrative
Sur les 3 siècles de l’époque moderne (16-17-18ème), il y a une double dynamique étatique : un effort
de centralisation dans précédent dans l’histoire de France et un puissant esprit de rationalisation dans
les pratiques de l’Etat. Reformer une société d’ordre c’est encore plus difficile à l’époque
qu’aujourd’hui, en plus la France était une société ancestrale et un pays morcelé. La société manque
constamment d’argent : elle vit au dessus de ses moyens.
I-
un effort de centralisation
L’effort centralisateur est un aboutissement d’un processus politique, administratif qui est entamé au
12 et 13ème, le grand moment du 12 et 13ème c’est le choix de Paris comme capitale. On assiste a une
accélération du processus de centralisation du pouvoir autour de la personne du roi : c’est l’œuvre des
bourbons (les rois).
Accélération du pouvoir étatique
Pause ou recul du pouvoir étatique
période de Richelieu (1624-1642) : il va tout faire Les guerres de religions (1560-1598) : la guerre
pour que Louis XIII redevienne puissant
civil devient une lutte entre les deux grandes
familles royales pour le pouvoir.
période de Colbert (1661-1683) : ministre de
Louis XIV
La fronde (1648-1653) : période de minorité de
Louis XIV
La période de minorité de Louis XIV se passe mal, sa mère et Mazarin règne et les grands personnages
de l’Etat se révoltent contre ceux-ci : Louis doit se cacher pour fuir Paris.
Le processus d’étatisation est une réussite : le roi a de plus en plus de pouvoirs. Le 10 mars 1661,
Louis XIV doit fuir Paris, 12ans plus tard, il accède au pouvoir mais il y a toujours des gens qui
l’entoure et le conseille alors qu’il veut gouverner seul, le 9 mars Mazarin meurt, c’est l’occasion pour
se débarrasser de ses conseillers : il déclare qu’il gouvernera « tout seul » et que tout devra passer par
lui, c’est l’aboutissement et le triomphe de l’absolutisme.
Le roi est une personne à part, surnaturelle à l’époque car il est sacré, il est choisit par Dieu : c’est
celui qui tient office de l’exécuteur de la volonté de Dieu sur terre. Il est sacré lors de la cérémonie de
couronnement et obtient tous les pouvoirs : jusque dans les années 1791-1792, le roi est toujours
adoré. On dit que c’est un roi thaumaturge, c'est-à-dire que le jour de son couronnement on fait défiler
des hommes, des femmes et des enfants couverts de pustules, le roi les touche et il auront une chance
de guérir : il peut donc faire des miracles ; c’est aussi un surhomme : c’est normal qu’il ait plusieurs
maîtresses.
Les pouvoirs du roi : il a le droit de justice, de grâce, de battre monnaie, d’anoblir, de déclarer la
guerre et de faire la paix et de créer des officiers.
L’administration centrale du royaume peut être divisée en 3 ensembles : le parlement de Paris, la
chancellerie et les conseils.
Le parlement de Paris, ce sont des cour de justice, des tribunaux là où l’on rejuge ce qui a déjà été
jugé. C’est le plus grand tribunal de Paris, le plus important et il occupe ¼ du royaume autour de Paris
et il est compétant dans tous les royaumes. Il y a environ 20 parlements en France.
La chancellerie c’est le secrétariat administratif, tous les papiers du roi partent de là : c’est la
bureaucratie de l’époque. La chancellerie et les conseils sont à Versailles à partir de 1782 jusque la
révolution.
Il y a 5 principaux conseil (le conseil est composé d’une dizaine de personnes) : le conseil privé où
l’on traite des affaires secrètes, les affaires les plus difficiles y sont traitées et présidées par le roi ; le
conseil des dépêches (les affaires étrangères) ; le conseil du commerce et de la marine qui traite
surtout d’argent car la marine est un besoin pour le développement de la France ; le conseil des
finances où le « budget de l’Etat » est fait ; le conseil s’occupant des affaires relatives à la RPR :
Religion Prétendue Réformée.
Parmi ces grands organismes, des personnages apparaissent au sommet il y a le roi mais au niveau des
hommes de l’Etat :
 le 1er : le chancelier, c’est quelqu’un qui a de l’expérience, un peu âgé et qui a un pouvoir
exceptionnel, c’est le seul à pouvoir porter le pourpre royal (manteau rouge). Quand le roi
meurt, tous les sujets doivent porter le deuil sauf le chancelier car il incarne la continuité
royale : c’est le « secrétaire général ».
 le 2ème : le contrôleur général des finances, le « ministre de l’économie », il garde le poste
relativement longtemps mais à partir de 1750 c’est un siège éjectable car ça va de plus en
plus mal au niveau financier.
 Le 3ème : les 4 secrétaires d’Etat (à la guerre, aux affaires étrangères, à la marine et à la
RPR).
 Le 4ème : le représentant du roi dans chaque province : les intendants qui se font aider par les
subdélégués.
 Le 5ème : Les parlements de chaque province.
 Le 6ème : le baillage : les tribunaux royaux de proximité.
Ca dure jusqu’en 1789 mais il y a une exception : la tentative de courte durée de gouvernement
collégial sous la régence de Philippe d’Orléans, la régence qui attend la majorité de Louis XV qui a
5ans, Philippe d’Orléans est quelqu’un de différent dans tous les domaines et il a tenté entre 1715 et
1723 d’instaurer la polysynodie : un gouvernement par plusieurs conseils, pour la première fois on
supprime le contrôleur des finances et les 4 secrétaires d’Etat mais on garde le chancelier et on
instaure 7 conseils qui vont se concerter : c’est une tentative de gouvernement que Louis XV va
supprimer.
II-
L’esprit de rationalisation
Il va s’opérer dans 3 domaines : l’armée, la fiscalité et la justice.
Pour rationaliser ces 3 domaines on va devoir lutter contre 3 sphères d’influence : le monde des
privilégiés, le pouvoir des villes et les particularismes locaux et provinciaux. C’est difficile car le
royaume est très morcelé et on est obligé de leur accorder quelques privilèges : la monarchie doit faire
des concessions.
L’armée : l’essentiel est fait sous le règne de Louis XIV : en 1630, l’armée est de 60 000 hommes
tandis qu’en 1690 elle est de 400 000 hommes : il y a une forte montée de l’armée mais ça coûte très
cher. La rationalisation de l’armée dans le recrutement, l’équipement, le ravitaillement, la discipline, le
casernement, l’armement, etc.
La fiscalité : c’est parce que les gens se sont échappés de la fiscalité (les 2 ordres privilégiés) mais ils
ne vont pas vouloir payer mais l’Etat a besoin d’argent pour faire la guerre : entre 1661 et 1770, on fait
la guerre une année sur deux. Le château de Versailles = 2% des dépenses de l’Etat entre 1760 et 1770
et la guerre = ¼ voire 1/3 des dépenses (aujourd’hui 3 à 4%). Sans arrêt il y a des créations de
nouveaux impôts, il faut absolument gagner de l’argent : 1695, la capitation (tout le monde doit payer
les impôts mais les 2 ordres privilégiés se font affranchir) ; en 1710, le dixième (10% des richesses des
gens en possession foncière) ; en 1740, le vingtième (25% de la richesse des gens mais les roturiers
seront les seuls a continuer à payer). Il n’y a aucune solution au déficit de l’Etat. Malgré le fait qu’on
ne fasse plus la guerre au 18ème, on rembourse les guerres de Louis XIV. En 1788, ça chauffe dans le
royaume, 5 millions de livres en recette et 600 000 millions en dépenses dont 300 000 millions part au
service de la dette pour des dettes très anciennes : c’est une situation catastrophique. Cette situation va
accélérer le mouvement prérévolutionnaire d’où la convocation des conseils par Louis XVI.
La justice : dompter les justices de village, dans la France de l’ancien régime, chaque village avait un
ou plusieurs justices seigneuriales, le roi va essayer d’en supprimer ou de les transformer en justices
royales. Le 2ème objectif c’est de dompter les parlements : c’est la grande cause de la ruine politique de
la monarchie. En 1771, Louis XV va charger son chancelier (Maupéou) de réformer les parlements,
tous les magistrats sont choisis par le roi (enregistrement automatique) mais ça ne dure pas longtemps
et en 1774, lorsque Louis XVI va monter sur le trône, on revient sur l’ancien système.
Conclusion :
Reformer le fonctionnement de l’Etat sous l’ancien régime est très difficile. L’Etat sous l’ancien
régime représente quoi ? 80% de la population paysanne et le prélèvement de 10 à 15% de la
production ; les 2 personnages représentants le roi sont le curé et le notaire royal. La structure de l’Etat
ne représente pas grand-chose : 60 000 officiers royaux à la fin du 17ème sur 20millions d’habitants (1
officier pour 400 habitants contre 1 fonctionnaire pour 20-25 habitants de nos jours). Finalement, pour
les français de l’ancien régime, l’Etat c’était l’impôt, le recrutement des soldats et pas grand-chose
d’autre.
Chapitre 4 : la guerre sous l’ancien régime
Parler de la guerre = 3 thèmes difficiles à traiter (car on en a plus l’expérience personnelle
aujourd’hui) par le poids du monde rural (80%) et la religion.
C’est quelque chose de présent au 16-17ème mais le danger s’est éloigné au 18ème : aucune grande
bataille.
La France est le géant démographique à cette époque : on était 22 millions au 16ème, 28 millions à la
révolution française. Par rapport à cela, au 16-17ème, l’Espagne est la force diplomatique et militaire
mais elle n’a que 8 à 10 millions d’habitants. La France, à partir du 18ème, est un grand adversaire de la
Grande-Bretagne (8 à 9 millions d’habitants) d’où la mise en place d’une armée nombreuse et on
exerce une forte ponction fiscale : on peut donc facilement faire la guerre.
Les raisons de la guerre : retour à la guerre classique (pour l’argent, l’économie) et on a une grande
idée économique : le mercantilisme (on pense que la masse d’or et d’argent est limitée : problème de
croissance donc si on veut augmenter sa richesse et on se sert en faisant la guerre).
I-
Pourquoi la France va être opposée à la maison des Habsbourgs
Les Habsbourgs sont des princes allemands au 13ème originaires de la Bavière qui prennent beaucoup
de puissance et deviennent des grands personnages au 15ème et ils vont confisquer la charge
d’empereur au 16ème jusqu’en 1918 en Europe Centrale : ils vont devenir empereur d’Autriche,
d’Hongrie, etc.
L’affrontement avec la France né en Italie, à partir de 1483, le roi de France (Charles XVIII) récupère
d’un cousin (Duc d’Anjou) des droits sur le royaume de Naples en Italie, pendant une trentaine
d’années les rois essaient de s’imposer dans cette région. Jusqu’en 1525, 7 à 8 excursions sont faites
car l’Italie est divisée, elle n’est pas riche politiquement : elle est convoitée pour sa richesse par
l’Espagne, la France et les Habsbourgs. A chaque fois que les français vont en Italie, il y a une
confrontation avec les Habsbourgs mais les français ne vont rien arriver à faire : on va les gêner
ailleurs (au Nord du royaume français par exemple).
(Charles Quint = PB, Bourgogne, Espagne, Belgique, All, Autriche mais division entre les Habsbourgs
de Viennes et All contre Madrid mais il y a une alliance entre les allemands et les autrichiens (ils sont
frères) : jusqu’en 1659 (traité des Pyrénées).
La France gagne l’Artois, Flandres, Cambrésis, Hainaut, Roussillon (Sud). Les guerres entre 16ème et
milieu 17ème son majoritairement faites contre l’Espagne et les Habsbourgs : 30 000 et 40 000 hommes
dans l’armée française (des mercenaires principalement poussés par la misère, la faim, etc.) : il y a peu
de discipline, ils viennent de tout horizon et il y a un marché à l’étranger : c’est une armée hétéroclite.
Il n’y a pas d’uniforme à l’époque et l’armement est différent (des sortes de baïonnettes) donc
l’artillerie la plus puissante donne le vainqueur.
Problème : des armées hétéroclites qui ont faim, soif, cherchent des femmes d’où les pillages dans les
villages : il n’y a pas de système de ravitaillement.
II-
La révolution Louis XIV
1661-1715 : beaucoup de choses vont changer dans l’armée comme une plus forte utilisation des
fusils, de l’artillerie (création de manufactures de canon) et l’armée est transformée et très puissante.
Durant son règne, la France est en guerre 1 année sur 2 et pendant cette durée règne il y a la guerre
contre les Habsbourgs principalement (Madrid, Vienne). Il va s’offrir des alliés (alliance politique) de
revers contre des livres (au-delà de l’Autriche) comme avec la Pologne, Hongrie, Suède (grande
puissance Européenne), Turquie (Empire Ottoman) : prise en étau géographiquement mais il y a une
alliance entre catholique et musulman ce qui donne des ennemis à la France.
Les principales guerres de Louis XIV :
 1667 à 1668 : guerre de dévolution, guerre contre l’Espagne, avec son beau père car
sa femme devait être souveraine de différents territoires mais elle ne les a pas eu
(Belgique).
 1672 à 1678 : guerre contre les hollandais pour de l’argent car c’est un concurrent
économique de la France. Ca se passe assez bien pour la France mais à cause du fait
que les voies de communications sont noyées la France prend du recul mais on réussit
à récupérer les Flandres et le Comté. On a de plus en plus d’ennemis en Europe.
 1688 à 1697 : on va se servir sur le compte des espagnols : guerre de la ligue
d‘Augsbourg en Allemagne car il voulait le Palatinat pour sa belle sœur. Mais tout le
monde nous tombe dessus comme l’Italie : on peine énormément, le conflit est long et
coûteux et on ne récupère rien.
 1700 à 1713 : la guerre de succession d’Espagne : affaire de famille, le petit fils de
Louis XIV (Philippe de Bourbon) devient l’héritier de Charles II mais il est encore un
enfant : on demande l’accord de Louis XIV qui est d’accord mais il y a un problème
car si la France récupère l’Espagne, elle deviendra la 1ère grande puissance l’Europe se
coalise donc mais les bavarois nous aide. C’est très difficile (hiver froid et récoltes
mauvaises), de plus les caisses de l’Etat sont vides. Il y a 400 000 hommes dans
l’armée française (sur mer, méditerranée, etc.). On va perdre cette guerre : bilan
désastreux mais on ne perd rien sur le continent. Le petit fils de Louis XIV deviendra
roi d’Espagne que s’il renonce à devenir roi de France. L’Angleterre va se servir au
niveau des colonies (grande partie de l’Amérique du Nord).
Louis XIV instaure une milice. On recrute de jeunes gens pour les faire entrer dans l’armée par tirage
au sort, des gens se mutilaient ou se mariaient pour ne pas aller faire la guerre.
Tout autour du royaume, on met en place une ceinture de fer (construction de forteresses (300) tout les
30-40 voire 50 km) pour se protéger : ce sont des fortifications très basses.
Il y a un renforcement de la discipline avec la construction de casernes (environ 200), on va fixer
l’échelle des grades (toujours en vigueur) et on renforce la marine de guerre (20 navires en 1661
contre 100 et 1690 : multiplication par 5) et création de vaisseaux de ligne (canons sur les côtés, etc.).
III-
La guerre au 13ème siècle
Rappel du I : Charles Quint. Au cours du 16ème, héritage de Charles Quint va être divisé en 2
morceaux : la maison des Habsbourgs Madrid et Est de l’Europe et les Habsbourgs de Viennes. En
1700, Charles II monte sur le trône de l’Espagne et l’encerclement est brisé.
Au 18ème : moins de guerres mais les guerres coûtent très cher, elles se font hors continent, il s’agit
surtout de guerres navales qui coûtent extrêmement chères. Louis XIV renforce la marine navale.
Malheureusement, la GB devient la 1ère puissance économique navale, territoriale et diplomatique. Le
18ème est un face a face entre la GB et la France mais aussi entre le n°1 et le n°2 mondial.
Pourquoi se bat-on au 18ème ?
Pour le partage des domaines coloniaux (Amérique du sud : Espagne et Portugal), pour le reste
l’Amérique du Nord, l’Inde et les Antilles. Au milieu du 18ème, il y a la guerre de 7 ans (1756-1763),
au départ c’est une dispute au cœur de l’Europe entre l’Autriche et la Prusse au sujet d’une petite
province : la Silésie. Ils vont essayer de prendre la Silésie à la Prusse.
Les alliances : la France soutient l’Autriche et le GB soutient la Prusse. Il y a donc un affrontement
entre la France et la GB.
Toutes les opérations vont avoir un lien avec l’Outre-Mer (les régiments se battent loin de la France).
On se bat pour le Canada français, pour les Antilles, pour la main mise sur l’Inde. La France se
concentre sur les Antilles (qu’elle conserve) et les anglais récupèrent en 1763 l’Inde et le Canada.
Mais problème : cette guerre a coûté très cher et le déficit de l’Etat s’accroît. De plus, on continue à
entretenir une armée qui coûte très cher en France même si on ne l’utilise presque plus.
La guerre d’indépendance de 1776 à 1793 : les anglais récupèrent le Canada français, pour eux aussi la
guerre a coûté très cher car ils font payer les anglais qui vivent au Canada. Il y a donc un mouvement
de révolte contre les armées anglaises. Les français soutiennent les anglais révoltés
Le traité de Versailles en 1783, naissance des Etats-Unis en 1788 : sur les 600 millions de dépenses,
300 millions vont au remboursement des frais de guerre.
Chapitre 5 : la vie rurale sous l’ancien régime
Il aurait été maladroit de l’intituler « la vie des paysans » car la ruralité dépasse la paysannerie car il
n’y a pas que des paysans qui vivent à la campagne. Il y a avait les gens appartenant à l’Eglise
(prêtres, sœurs, etc.), ceux qui vivaient dans des châteaux, les notaires, les sergents, les gens qui
travaillaient pour la justice (avocat, procureur, etc.) et tous les métiers liés au bâtiments : maçon, etc.
les charrons, les transports de matériaux, maréchal-ferrant, etc.
80% de la population au 18ème vit a la campagne.
L’économie agricole est la base de l’économie du royaume donc quand l’économie agricole va bien ou
mal ça se répercute sur l’économie du royaume.
Les façons de cultiver la terre : l’agriculture d’ancien régime est la même depuis le 13ème. Le principal
des outils pour cultiver la terre est la charrue (le plus souvent, on la trouve dans les régions riches de
France). La charrue permet de mieux cultiver le sol. Mais il faut un cheval ou 2 pour traîner la charrue
donc ça coûte cher c’est donc réservé plus au riche (1 cheval = 400 livres = 2 ans de salaire pour un
ouvrier). Sinon on peut utiliser des bœufs mais ils sont moins puissants bien que c’est accessible pour
presque tous. Il y a l’araire (petite charrue en bois, plutôt légère) mais elle est pénible à utiliser car on
ne va pas très vite (on ne peut atteler de chevaux) donc un seul bœuf ou une vache ou dans les pays les
plus pauvres ou en montagne on attelle un âne. Les paysans les mieux lotis labouraient environ 1
hectare par jour (1 hectare = 2 terrains de foot c’est donc très lent).
Les exploitations agricoles : un foyer de paysans (père, mère, enfants, etc.) pouvait vivre à partir d’une
exploitation de 12 hectares. En dessous c’était difficile ou alors ils prenaient un autre travail (tisserand
par exemple). Les fermes les plus riches : dans le bassin parisien = 80 hectares et les plus grosses
environ 200 hectares.
Cette agriculture ancienne n’avait pas d’engrais chimique juste les engrais naturels mais ils en avaient
peu. 1 hectare = nourriture pour une vache (céréales) mais l’élevage coûte très cher.
Assolement : 2 types : biennal (Nord de la France) et triennal (Sud de la France). Il fallait faire reposer
les terres durant une année. Biennal : 2 ans avant de retrouver le même champ et 3 pour le triennal.
Il existait des exploitations spécialisées de moins de 10 hectares pour la viticulture (très viables).
La monoculture = une seule culture, il n’en existait presque pas car avant c’était de
l’autoconsommation (produire du vin, légume, viande, etc.) presque tout produire pour rien acheter, la
monoculture est donc impossible à l’époque.
Jusque dans les années 50, l’exploitation agricole (fermes) ne peut être tenue d’une main ferme que
par un couple car les exploitations = partage des tâches entre l’homme et la femme.
Du point de vue géographique, les gens des villes possédaient l’essentiel des terres des paysans et les
paysans l’essentiel de leur production dans les villes. Il y avait même des fermes à l’intérieur des villes
(à Paris par exemple).
I-
paysages sculptés par les hommes
Il y a une grande différence entre paysages naturels et paysages ruraux :
- paysages naturels : paysage qui n’a jamais était touché par l’homme,
- paysages ruraux : cadres de vie où vivent les habitants des campagnes (habitats,
villages, fermes, hameaux, etc. + tous les espaces qui ont étaient transformés pour
l’agriculture : champs, prés, prairies, jachères, labours, etc. + les forêts, les bois, les
taillis, les marécages : tout l’environnement de ceux qui vivent à la campagne).
L’espace rural n’est pas qu’un paysage agricole.
A) le boccage
Dans l’ouest de la France surtout il y a une prédominance de l’herbe car c’est lié à un climat océanique
pluvieux, il y a beaucoup de champs aussi. Les parcelles sont découpées par des haies. Les habitats
sont des hameaux dispersés ou des fermes isolées.
B) L’openfield
Il n’y a pas de haies, peu d’herbe, peu d’espaces boisés car on consacre le maximum de place pour la
céréaliculture car les céréales sont très importantes à l’époque.
On les trouve en Alsace, dans le bassin parisien, le Nord de la France.
C’est à l’époque de l’ancien régime que vont se fixer les paysages ruraux. Aux portes de Paris on
trouve les plus belles fermes.
C) Les paysages méditerranéens
Il est marqué par une donnée climatique fondamentale : la sécheresse estivale (chaud, beau et sec).
Sous le climat méditerranéen on a beaucoup d’eau mais l’hiver, qu’il faut maîtriser et l’été on a peu
d’eau (irrigation, etc.). On ne peut pas faire pousser sauf la trilogie méditerranéenne : blé, vigne,
olivier.
Souvent les plaines sont étroites (entre la mer et la montagne) = les plaines littorales donc on essaie de
gagner de la place sur les flancs des collines donc mise en place de la culture en terrasse sur les
versants de montagne (tablettes).
En plaine, les zones méditerranéenne : on a essayé de mettre à profit le maximum d’espace = culture
complantée, on va essayer de cultiver 2 choses mais à 2 étages différents (ex : en bas : le blé puis au
dessus les oliviers).
Autres inconvénients : le vent, mistral qui souffle très fort et les couchent les blés. On a donc planté
des rideaux d’arbres (pins ou peupliers) pour protéger la culture.
D) Le paysage de montagne
Etagement des cultures :
En bas : champs de céréales + habitats puis les forêts puis les alpages pour l’élevage avec déplacement
des bêtes (transhumance) puis le sommet (étage enneigé).
La montagne : lorsqu’on est a plus de 1500 mètres d’altitude, problèmes liés à la pente (moyennes
montagnes). On cultive jusqu’à 2000 mètres d’altitude (étage d’alpage) au dessus c’est impossible de
cultiver quelque chose.
II-
Exploiter et posséder la Terre.
60% de la terre appartient à des gens qui ne l’exploite pas directement. Comment est repartie la
propriété foncière et la terre ? Comment fait-on fructifier la terre ? (Statistiques à la fin 18ème mais
surtout sous Napoléon).
La répartition de la propriété en France : 40% de la terre appartient aux paysans : laboureur, gros
fermier possèdent de la terre et plus on descend dans l’échelle sociale moins on possède (ça dépend
des régions).
A) qui possède ?
Le clergé possède 15% de la terre. Ce sont les abbayes, les chapitres (chapitre de chanoines : 10-20
membres qui formaient une communauté et aidaient le curé à faire la messe (les chants) ils étaient
extrêmement riches), les prêtres, les évêchés (structure territoriale, ce ne sont pas les évêques).
La noblesse possède 20% de la terre mais attention cela était fréquent que le clergé + la noblesse
possédaient les plus belles terres (ex : forêt de St Amand appartenait à l’abbaye).
La bourgeoisie possède 25% des terres avec un très fort impact autour des villes (ex : des centaines de
villages autour de Lille : la chataignie de Lille où la bourgeoisie avait 40% des terres par contre dans
l’Avesnois, il n’y a pas de bourgeoisie (5%)).
Plus on va dans l’ancien régime, plus les parcelles vont être disputées, plus la charge humaine sur la
terre va augmenter et le prix foncier aussi (offre > demande) (ex : prix va doubler de 1720 à 1780).
Dans les campagnes, jusqu’au 18ème, l’argent circulait rarement seulement pour les grosses dépenses
(achat de la terre), les impôts, etc. Lorsqu’il a une mauvaise récolte, le paysan hypothéquait sa terre
auprès d’un autre paysan (prêteur) et si l’hypothèque perdurait, la terre appartenait alors au prêteur.
Phénomène observé : les parcelles diminuent et se divisent.
B) Comment faire fructifier la terre que l’on ne possède pas ?
60% des terres appartiennent à des personnes qui font fructifier la terre de manière intermédiaire.
Le clergé et de la noblesse font cultiver leur terre et la bourgeoisie fait cultiver pour leur profit
(artisanat, monde de la robe : juges, avocats, etc.).
Mais il y a un problème : la structure foncière à de mode de faire-valoir : direct (le paysan est
propriétaire de sa terre et la cultive lui-même) et indirect :
- 1er type de faire-valoir indirect : le fermage, un propriétaire qui va louer pour une
durée déterminée contre un loyer annuel : 3-6-9 ans à cause de la jachère (présent dans
toutes les régions).
- 2ème type : le métayage, le métayer (une métairie est une ferme sur exploitation en
métayage) à une durée variable, la nature du versement est originale : versement à mifruit, c'est-à-dire tout ce que le métayer va récolter ou a sur la terre va être divisé en 2,
une partie pour le loueur et une autre pour le métayer. On le retrouve dans toutes les
régions (les régions pauvres aussi).
Il faut bien noter que dans toutes les exploitations de France que l’on soit riche on ne va pas se
contenter de louer sa terre et c’est pareil pou les pauvres : c'est-à-dire que l’on jongle entre le direct et
l’indirect.
III-
Les cadres de la vie paysanne
Il y a 4 cadres de vie paysanne : la famille, la paroisse, la seigneurie, l’Etat.
A) La paroisse
C’est une division ecclésiastique et universelle, c'est-à-dire qu’elle est partout (ville et campagne). Ce
sont des divisions territoriales à la charge d’un curé (ce mot vient du fait qu’il doit « curer » les âmes
des paroissiens). Il y avait environ une paroisse pour une commune actuelle. En ville, cela était
différent (plus de paroisse en ville car plus d’habitants et comme « lieu de perdition). La paroisse
rurale est la base de la vie paysanne car l’église est entourée de son cimetière qui est le totem autour
duquel tout le monde se rassemble à l’époque : le cimetière où l’on faisait le marché et aussi réputé
comme lieu des putes. L’église est le lieu de réunion de la communauté des habitants : c’était la
réunion de tous les chefs de famille du village (pères et veuves) : une quarantaine de personnes pour
un village de 1300 habitants environ. Cela se passé le dimanche après la messe : ils se réunissaient
environ 10 fois par an (2 mois où l’on ne se réunit pas : juillet & août car il y a trop de travail). On
discute de conservation du patrimoine paroissiale (ex : réparation sur l’église, la maison du curé : le
presbytère), on parle aussi de règles de vie dans le cimetière, de la gestion quotidienne de la vie
paroissiale (habits du curé, etc.), de la répartition des impôts, on va nommer des collecteurs qui vont
établir l’assiette des impôts (registre :deux colonnes ce qu’il a et ce qu’il doit donner) mais ils
laissaient ça à faire aux paysans. Le fort porte le faible : les villageois sont responsables de leurs
impôts et si ils ne peuvent pas payer, les plus riches paient pour eux (en échange, le pauvre
hypothèque des biens et donc très vite une famille ne possède plus de biens). On y parle aussi de la
police rurale (quand doit-on faire les vendanges, dilemme entre les villageois, les chemins et les forêts
empruntables, etc.). La communauté des habitants c’est donc l’ancêtre des conseils municipaux (17901791), dans ces conseils municipaux on retrouve une génération, les mêmes personnes ou de la même
famille.
B) La seigneurie
C’est relativement abstrait : le territoire sur lequel un seigneur a l’autorité suprême d’où un problème
de délimitation des seigneuries. La grande majorité des seigneurs sont des nobles mais aussi des
bourgeois en fin de carrière qui a bien gagné sa vie qui va acheter une seigneurie mais aussi les
chapitres, les évêchés.
Une seigneurie possède le droit de justice, plus on avance dans l’ancien régime et plus la justice
« sang » va être enlevée. Le seigneur juge des querelles, les affaires de tutelles, de vols, de curatelles :
c’est le juge de proximité.
Le seigneur possède également le droit économique sur toutes les parcelles de terres exploitables qui
appartenaient à des gens mais selon où elle est située, à la parcelle se rajoutait une somme à payer au
seigneur (6% de la valeur de transaction). En ville, avec le marché immobilier, le seigneur gagnait
beaucoup.
Il possède également les droits banaux : du cœur du Moyen-Âge à l’époque où le seigneur possédait
tout l’argent, il construisait tout (moulins, pressoirs, fours à pain, etc.) mais en contrepartie les gens
devaient payer une petite taxe pour l’utiliser (au fur et à mesure de la disparition des fours, des
moulins, etc.).
Le seigneur est donc le juge, le receveur, le constructeur économique, le percepteur, etc. donc besoin
de personnel pour le représenter (ex : juge seigneurial ; receveur seigneurial ; sergent et le garde qui
sillonnaient les bois ; l’avocat du seigneur qui vient prendre sa défense dans son tribunal (quand on
attaque le seigneur… Le seigneur s’est un idiot car au final c’est lui qui rend le jugement)).
Il y avait des seigneuries de toutes les tailles (seigneurie de St Germain des près est la plus grande de
Paris car = à un département français), la seigneurie pouvait atteindre 1 hectare soit 2 terrains de foot :
cela signifiait beaucoup : le monde des privilégiés, rendre justice = rare car petit espace.
Chapitre 6 : la ville à l’époque moderne
Les historiens spécialisés de l’époque moderne (modernistes) du 16ème jusqu’au 18ème ce sont
intéressés aux faits urbains relativement tard : portant sur des villes comme Paris, Rouen mais surtout
dans les années 1770, l’art campagne à partir de 1770 : étudier de grands villages mais surtout ce qui
fait le maillage urbain (Paris = une ville chef du royaume et ville de province : hiérarchie des villes),
l’originalité des villes et comment on y vivait (notion de mentalité urbaine et sociabilité urbaine, c'està-dire est-ce que les habitants d’une ville pense comme les habitants de la campagne ? et pour
l’organisation de la vie ?). L’historiographie s’intéresse aux populations en marge par rapport au
royaume dur de la population urbaine, c'est-à-dire les foyers (feu) qui composaient la ville et autour de
la gravité les marges (ceux qui viennent et repartent : errants, mendiants : en rupture quine respectent
pas les règles de l’époque). Fin des années 1780, l’ensemble des personnes qui vivent dans un cadre
urbain. Plus récemment, les historiens ont jeté leur regard à l’intérieur des maisons, immeubles (acte
mobilier, etc.) et ont constaté qu’aux 17-18ème un développement de l’intimité (grandes pièces vont
être divisées en chambres et différentes pièces tandis qu’avant une seule pièce pour tout faire) et aussi
la naissance de familles modernes lié au développement de l’intimité car les familles sont moins
nombreuses. Aussi l’étude de la ville est vue comme médiatrice car, c'est-à-dire que l’intérieur de la
ville est une sorte d’espace catalyseur et diffuseur des modes : tout passe par la ville et est diffusé par
la ville, il n’y a donc pas les même vision des habitants des villes et des campagnes. Enfin comment la
ville organise l’espace ? A l’intérieur de leur mur et leur rayonnement ? Le gros problème est de
définir une ville à l’époque moderne car c’est totalement différent de la notre. On peut noter que dans
le grand dictionnaire de l’époque (sous Louis XIV) : le dictionnaire de Furetière qui propose des
définitions de la ville : lieu bâti entouré de murailles. A l’époque, les gens n’ont pas le réflexe
d’utiliser le dictionnaire (sens académique tandis que le vrai sens du mot se trouve dans la rue auprès
des personnes, des médias, etc.). Et donc on va accorder le statut de ville à des choses toutes petites
comme des choses immenses car ils sont entourés de murailles. Comparaison avec le centre-ville de
nos jours et la ville de l’époque : aujourd’hui c’est un centre économique, politique, commercial, c’est
un lieu bâti avec des formes d’architecture propres (immeubles, etc.), des constructions en hauteur,
beaucoup de gens y vivent, c’est un espace qui rayonne et organise des territoires autour d’elle. 1ère
grande différence : de nos jours, en France, on sait à partir de combien d’habitants commence une ville
(2000 habitants agglomérés au chef-lieu de la commune) tandis qu’à l’époque moderne peu importait
le nombre d’habitants, la ville est entourée de murailles car le chiffre est difficile à savoir, l’Etat
n’arrive pas à compter sa population. Donc ces murailles sont détruites car la population a doublée, il
y a donc un besoin d’espace et de développe, d’expansion plus fort mais les ville sont une antre
politique. La ville est également un centre religieux : chaque évêché de France a un centre qui
correspond à une ville et dans cette ville, la centralité de l’évêché se fait par la cathédrale, c’est aussi
un centre économique mais pas pensé qu’il y a de grosses industries (Paris = petites industries, ateliers
préindustriels). Et surtout c’est un centre économique car elle reçoit l’essentiel des rentes produites
dans les campagnes donc l’essentiel de la population du royaume vit en ville et donc a de l’argent à
dépenser. La ville est également un centre commercial où on dépense de l’argent pour le cadre de vie,
etc. On invente durant cette période de nouvelles normes sociales, des manières de vivre, de se
comporter, etc. (de l’ordre du bon courtisan au 16ème, l’art d’être un honnête homme au 17ème : bien
élevé, éduqué, l’art d’être un homme des lumières au 18ème) : progression du caractère de « l’urbanité
idéale ». Toutes ces caractéristiques se peaufinent au sein de la ville d’où le caractère médiateur de la
ville : quand la ville créée quelque chose, cela est copié dans les campagnes, etc.
Autre différence, libertés : dans notre société, le droit est en théorie le même pour tout le monde, à
l’époque les habitants des ville ont des libertés supplémentaires par rapport aux habitants du plat pays
(c'est-à-dire territoire organisé par une ville précise) comme la liberté de ne pas payer d’impôts ou peu
(certains), de faire du commerce plus librement ou encore justice de l’église fonctionne et les gens
utilisent cette justice qui est souvent bloquée avec la justice de l’Etat donc les procès traînent et sont
souvent oubliés.
En ville, il y a le mélange de caractères urbains et ruraux du point de vue de la caractéristique de vie et
de l’architecture et de la population (va et vient pour aller travailler ; maison de bois à côté d’une
maison de ville ; îlot extrêmement bâti et en face champs, vignes, etc.) donc la ville est un mélange
urbain et rural.
L’hygiène est catastrophique voire inexistante, en 1700 Paris a 44 fontaines pour 500 000 habitants, il
n’y a pas l’eau courante et mise à part des cours d’eau dans les cours mais il y a une mauvaise qualité
des fontaines. Des gens prennent des seaux dans les fontaines et vont les vendre dans les étages, etc.
Les marchands d’eau (corporation la plus puissante) ou encore la collecte des détritus (une fois par
mois et mal assuré) : tout cela est un grand marché de l’état sanitaire désastreux de la ville.
A l’intérieur des villes, il n’y a pas de ségrégations à l’époque moderne : il y a donc un mélange des
couches sociales total dans les villes modernes.
I- la hiérarchie des villes françaises sous l’ancien régime
A) La ville hors catégorie : Paris
Au 18ème, il va y avoir une croissance de sa population urbaine ce qui peut avoir des conséquences
importantes (doublement de population des villes moyennes) mais Paris a 500 000 habitants
(croissance de 25% dans le siècle) : 600 rues, ruelles, places, impasses, etc. Elle a des caractères
médiévaux encore prononcés comme les enceintes, les murailles que la monarchie a construites au fil
des siècles. Il y a environ une vingtaine de paroisses et une centaine de couvents. 2 institutions
puissantes : université (rive gauche) très puissante et renommée et l’hôpital général (sous Louis XIV)
c’est la fédération de tous les hôpitaux parisiens. A l’époque, l’hôpital est un lieu de charité et
d’enfermement.
2 quartiers en plein boum : au 17ème, le marais et au 18ème St Germain (abbaye de St Germain a connu
des problèmes financiers, elle a donc essayé de vendre ses terres à l’intérieur de Paris : construction
d’immeubles, c’est un lieu à la mode) et à l’extrême fin du 18ème le quartier de la chaussée d’Entrain
(lieu des riches).
Gros problèmes pour Pairs : boire (eau) et manger car sinon émeute. Paris ne va pas manquer de pain
(mais parfois le pain est cher et donc on veille à ce que le prix n’augmente pas).
B) Les grandes villes de province
2ème ville du royaume : Rouen (70 000 habitants) ; Lyon (60 000) ; Marseille (50 000) ; Orléans
(45 000) ; Amiens (45 000) ; Bordeaux (42 000) ; Reims (40 000) ; Angers (35 000) ; Tour (30 000) ;
Lille (15 000 à 20 000).
Les grandes villes organisent la province et prennent le relais de l’Etat. On va y trouver le siège du
parlement royal, le siège d’intendance (roi représentant dans ces villes) ; le pourvoir religieux (évêque,
archevêché), abbaye et couvent très puissants, riches (ayant beaucoup de terre) ; des hôpitaux
généraux organisés selon le modèle parisien.
C) Les villes qui comptent dans les provinces
Villes de 10 000 à 20 000 habitants comme le Nord : Lille classée dans la banlieue (car intendant) par
contre Douai aussi (moins de population et a le parlement). Ce sont des villes où parfois les intendants
habitent, le parlement est présent. Et on trouve les petites cours de justice, de petites universités, des
collèges et surtout ces villes ont des foires et des marchés importants (centre économique important
pour les habitants des provinces).
D) Villes capitales de pays
5 000 à 10 000 habitants : foires, marchés importants, des collèges parfois renommés. Couvent
renommés, abbaye (où l’on envoie les femmes et les hommes dont on veut se débarrasser), juridiction
royale : tribunal au champs, tout le monde se connaît donc la justice est mal rendue.
D) La ville dans sa plus simple expression
Gros bourg entouré de murailles de 1 à 2 000 -3 000 habitants. Les paysans ont l’impression d’âtre à la
ville car on copie la mode urbaine. On y reçoit des journaux, des livres des grandes villes : couvent.
Puissance des marchés et foires qui peuvent s’y tenir. La vie sociale est réduite à une poignée de
personnes (c'est-à-dire ceux qui font la politique : 10 familles).
II-
l’économie sous l’ancien régime
Il faut essayer de mettre en parallèle deux choses :: la conquête des terres nouvelles, des mers, la
découverte de l’existence de l’autre, avec ce qui se passe au niveau intellectuel en Europe (la
révolution mentale du 16-17ème).
La découverte : la colonisation n’a touché que très peu d’européens : au 17-18ème 150 000 français ont
quitté la France (la mer c’est quelque chose qui n’appelle pas autant les gens que ça), le pays européen
qui a envoyé le plus de monde c’est l’Angleterre, sur 8 millions d’habitants, 2 millions de ses
ressortissants sont envoyés dans le monde entier : c’est très important et ça a des répercussions à
l’intérieur du pays.
La révolution mentale (intellectuelle),au niveau du rapport au chiffre qui va expliquer le monde mais
c’est un tout petit noyau d’individu qui va être touché donc ça a très peu de répercussions, c’est en
parallèle avec les grandes explications de l’Eglise. Ce n’est pas forcément ridicule de mettre ces deux
évènement en parallèle : la pointe de la technologie sont les navires du 17-78ème.
1) les barrières qui sont tombées
La conquête des mers est une grosse révolution navale au 15ème car les hommes se mettent à construire
des bateaux de plus en plus performant et capables de naviguer en haute mer dans le bassin occidental
de la méditerranée (Italiens, Génois, Catalans).
Les 1ers à avoir affronté les hautes mers sont les portugais pour descendre le long des côtes africaines
pour atteindre le sud pour rejoindre les Indes (pour trouver un nouveau chemin pour le commerce des
épices) : c’est Colomb qui récupère rour le savoir portugais et il croise le chemin des alizés (au niveau
de l’équateur) pendant le voyage des portugais et une indication de temps, une découverte de
nouvelles routes marines : c’est une révolution au niveau de la cartographie (précision accrue, etc.).
La 1ère circumnavigation (tour du monde) permet de dire que la terre est bien ronde (Magellan de 1519
à 1521), ça permet une plus grande expérience de la mer, etc. Ce qui manque pour partir à l’aventure
maritime, très souvent, c’est l’argent, ça n’aurait pas était possible si on n’avait pas investit, au départ
les investisseurs sont les monarques portugais puis le roi d’Espagne, etc. Mais pourquoi veut-on savoir
ce qu’il y a de l’autre côté ? Pour récupérer des minerais précieux (or, argent, etc.), des épices et au
nom de la religion (mais c’est un alibi).
La révolution intellectuelle : au départ, c’est l’humanisme (ça débute au 13ème en Italie et en France, ça
dit que les hommes sont au centre de la réflexion, il n’y a pas de rivalité entre l’humanisme et l’église :
ils cherchent à expliquer la création de Dieu d’une manière différente) et la renaissance. Tout explose
au 17ème (vers 1620) : on modifie les choses grâce aux chiffres (le grand dessein de Dieu) et ça a été
étudié par l’astronomie.
Quelques repaires chronologiques : au début du 16ème on concevait le cosmos comme quelque chose
de fermé qui avait été créé une fois pour toute avec un ordre précis dicté par Dieu, c’est quelque chose
de vide avec la terre au milieu (quelques planètes et le soleil autour). 4 personnages révolutionnent la
perception du cosmos : Copernic (en 1954, il met en avant les principes de l’héliocentrisme (soleil au
centre)), Galilée et Kepler (en 1963, ils s’intéressent au mouvement des planètes) et Descartes (16301650, il rajoute la perception d’un cosmos qui n’a pas de limite, géométrique et rempli de matière).
Tous ces personnages ne remettent pas en cause la création divine mais une explication pas les chiffres
et la science.
2) L’empire colonial français
Ce n’est pas le principal du monde mais c’est l’empire Espagnol (Amérique du Sud, Océanie,
République Dominicaine), l’empire et l’empire portugais (Brésil et Extrême Orient). La France,
l’Angleterre, les provinces unies (Hollande), les suédois, les danois se partagent les miettes. Il y a deux
grands ennuis : la France et l’Angleterre surtout en Amérique du Nord, la 1ère zone (dans l’actuel
Canada) avec Jacques Cartier en 1534, accélération en 1660. EN 1750, 80 000 français sont au Canada
contre 1.5 millions d’anglais : ça n’intéresse pas les français parce qu’il n’y a pas d’épices, peu d’or, la
seule chose intéressante c’est les fourrures et on y envoyait des gens dont on ne voulais plus en
France. Au niveau des 13 colonies anglaises veulent le Sud du Canada et l’agriculture est plus
propice : c’est plus intéressant d’où un peuplement intensif. Les anglais se battent au moins pour
quelque chose contrairement aux français donc la France n’a pas fait grand-chose pour garder le
Canada et en 1763, tout l’Amérique du Nord est anglaise alors que 100 ans plus tôt elle était presque
entièrement Française.
La 2ème zone : les Antilles vers 1624-1630, Richelieu va encourager la colonisation des Antilles par la
France. Les Antilles Françaises c’était la Guadeloupe, la Martinique et St Domingue (Haïti). Ce qui
intéresse c’est la production de la canne à sucre car il y a beaucoup d’eau et de chaleur mais une fois
de plus il y a de gros problèmes avec l’Angleterre : on va vouloir conserver les îles à sucre à tout
prix donc on laisse tomber le Canada car ça rapporte de l’argent (le sucre, les épices un peu, le café
(fin 18ème mais c’est une culture fragile mise à mal par les tremblements de terre) et l’indigo, le caco et
le système de la traite des noirs (inventée par les musulmans) pour mettre en valeur les Antilles). Il y a
un commerce triangulaire (Bordeaux, Nantes, la Rochelles qui sont les 3 ports négriers) : un armateur
français achètent des produits en France et des noirs venaient leur vendre des noirs (ennemis des
guerres tribales) sous forme de troc avec des tissus, des matériaux, etc. Les esclaves étaient mis dans
un bateau (environ 200-300) mais ils n’étaient pas si mal traité que ça car ils représentaient une valeur
commerciale (on les enchaîné la nuit et quand il y a avait des signes de rébellion), il y avait de
nombreux suicides collectifs. Avant de vendre, il y a une organisation de rafraîchissement (on les
bichonne). Ça pouvait être du 100% de bénéfice mais les risques étaient énormes (mutineries,
épidémies, naufrages et encore avant l’achat des noirs (les produits français)).
En 1848, il y a eu l’abolition du statut d’esclave mais l’arrêt de la traite des noirs se fait en 1820-1830
car c’était plus rentable de faire travailler des gens qui étaient sur place.
La 3ème zone : l’Amérique du Sud, il y a très peu de choses car l’Espagnol et le Portugal ont tout, il
reste le plateau des Guyanes où il y a peu de choses à faire et les français y vont pour y fonder
l’actuelle Guyane française (difficile à cause du Climat) vers 1680.
La 4ème zone : l’Afrique (le Golfe de Guinée quelques citadelles + l’île de Gorée qui est le principal
endroit comme base de départ français) pour récupérer des esclaves vendus par les colonies africaines.
La 5ème zone : les Indes vers 1680 (comptoirs commerciaux) : pas de traite car il n’y a pas de guerre
civile donc on y fait du commerce. Face à face entre l’Angleterre et les français. En 1750, l’Inde a
failli être complètement française grâce au général Duplex mais 10 ans plus tard c’est l’inverse
(basculement du rapport de force) : c’est un véritable échec.
3) L’exploitation des colonies
Pour exploiter les colonies, il faut des bras, au 17-18ème, entre 15 et 20 millions d’africains sont
arrachés à leur terre dont 2 millions ont été pris par les français (les recordmans sont les espagnols
noirs qui sont mieux considérés : brassage ethnique comme au Portugal). Les français ont un peu plus
d’a priori : la mixité est moins prononcée mais les pires sont les anglais.
Tout est organisé par le roi de France (régime d’absolutisme) : le roi est d’accord, c’est le système de
l’exclusif. C’est possible quand dans le cas des compagnies à Charte (accord du roi).
Le commerce colonial va doper tout le littoral atlantique français.
Le mercantilisme :
mercantilisme, politique économique qui s’appuyait sur un corps de doctrines préconisant
l’intervention de l’État pour développer la richesse nationale, ce développement étant assuré par
l’excédent des exportations sur les importations, dans un contexte marqué par l’expansion du
commerce international. Le mercantilisme fut, de manière plus ou moins intégrale, appliqué dans la
plupart des pays européens entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Coïncidant avec l’apparition des Étatsnations et les premières manifestations du capitalisme moderne, il favorisa les premières descriptions
portant sur le rôle de la monnaie et de la production, ainsi que les premières analyses du circuit
économique (anticipant notamment celle des physiocrates). Il constitua ainsi une étape majeure dans
l’élaboration de la science économique moderne.
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