Antonio Banfi : une autre voie italienne vers le marxisme

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Congrès Marx International V - Section Etudes Marxistes – Paris-Sorbonne et Nanterre – 3/6
octobre 2007
Andrea Dimiele
Antonio Banfi : une autre voie italienne au marxisme
L’œuvre et la personnalité de Antonio Banfi nous donnent un tableau suggestif de
l’évolution de la philosophie italienne de l’hégémonie idéaliste du commencement du siècle passé
vers des positions de renouvellement qui annoncent les nouvelles hégémonies de l’après-guerre.
Pour ce qui concerne l’accueil Italien du marxisme, les interventions importantes de penseurs
renommés et bien connus tels que Labriola et Gramsci, ont souvent contribué à effacer des
interprétations originales qui ont eu un rôle important dans le débat philosophique italien depuis
1920 à 1950.
L’éducation toute particulière de Banfi a sûrement influencé son interprétation du marxisme.
Tout proche du néo-criticisme, dont il partage la critique contre le psychologisme bien qu’il s’en
éloigne à cause de la problématicité des relations entre le sujet e l’objet de la connaissance, Banfi,
un élève de Simmel aussi, est très sensible vers les thèmes de la philosophie de la vie et il ne refuse
pas l’irrationalisme quand ce dernier représente la richesse du monde de la vie et non pas une
conception théorique. Son rationalisme critique se présente donc comme une philosophie de la vie
qui accueille et règle les formes irrationnelles de la philosophie contemporaine à travers une raison
“ouverte” et “amoureuse de la réalité” prête à devenir “universelle” sans être “totalisante”.
En effet Banfi ne parle pas d’un système, mais d’une “systématique” c’est-à-dire, d’un
mouvement de la raison qui se nourrit de la richesse de l’expérience et qui s’évolue sans cesse dans
un rapport dialectique entre “la vie et la vérité”. Banfi à toujours suivi avec attention les tendances
de la philosophie européenne; c’est pour ça qu’il a été le premier à commencer, en Italie, les études
de phénoménologie et sûrement il à été le penseur italien le plus ouvert de son temps dans le
dialogue avec les autres courants philosophiques. Il a adhéré d’abord au socialisme (avant la
première guerre mondiale) ensuite au communisme (première moitié des ans ’40) il a été sénateur
du PCI et membre du Conseil de Direction Nationale.
Nous aimerions démontrer comment toutes ces instances sont accueillies dans
l’interprétation marxiste de Banfi et surtout comment son rationalisme critique est élaboré de
nouveau par rapport avec le matérialisme dialectique et quel est le niveau d’indépendance qu’il
tient par rapport au marxisme.
Banfi n’arrive pas au marxisme suivant la “voie” italienne Labriola-Croce-(Gentile)Gramsci. Son marxisme se croise avec Simmel, Hegel, Husserl et il n’est pas seulement une
méthode de connaissance pour comprendre la réalité contemporaine mais aussi une manière de
penser qui essaye de résoudre la crise de civilisation du début du XXe siècle.
Nous allons suivre le chemin du dūalisme “vie et vérité” pour démontrer aussi quel est le
rôle que la raison concrète et la raison historique tiennent dans sa théorie de l’homme copernicien
symbole d’un homme libre de la sagesse abstraite et maître de soi même et de son monde.
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