Le 17 Tammouz Le 17 Tammouz (héb. זומתב רשע העבשshiva assar betammouz) est la date de commémoration de plusieurs malheurs ayant frappé le peuple judéen. Le judaïsme prescrit en ce jour un jeûne de l’aube au crépuscule. Ce n’est toutefois pas un jour chômé, et il n’est pas interdit d’effectuer des travaux. Origine Il est fait allusion au 17 Tammouz dans l’un des Livres des Nevi’im, « le jeûne du quatrième mois » (Zach. 8:19). La mishna énonce dans le traité Ta’anit 4:6 cinq calamités tombées sur le peuple juif en ce jour : Moïse brise les premières Tables, par Rembrandt Moïse brise les premières Tables, par Rembrandt 1. Descendant du mont Sinaï, Moïse vit le peuple adorer le Veau d’or, et brisa les premières Tables de la Loi ; 2. Le sacrifice quotidien (korban tamid) fut sicontinué pour la première fois de l’histoire, durant le Siège de Jérusalem, et il n’y eut plus de sacrifices animaux ; 3. La première brèche dans la muraille d’enceinte de Jérusalem, fut percée, prélude à la destruction du Second Temple ; 4. Avant la révolte de Bar Kokhba, le chef militaire romain, un nommé Apostamos, brûla un rouleau de la Torah ; 5. Une idole fut érigée dans le sanctuaire du Second Temple de Jérusalem. Le Talmud de Babylone (Taanit 28b) situe les seconde et cinquième calamités à l’époque du Premier Temple, mais datent la troisième calamité (brêche de Jérusalem) de la période du Second Temple, puisque la brèche de Jérusalem à l’époque du Premier Temple eut lieu le 9 Tammouz (cf. 2 Rois 25:3-4 & Jer. 52.6-7). Les karaïtes, membres d’un courant juif rejetant l’autorité de la Torah orale, commémorent d’ailleurs le jeûne du quatrième mois le 9 Tammouz, date de la première brèche dans la muraille d’enceinte de Jérusalem par l’armée de Nabuchodonozor, prélude à la destruction du Premier Temple et au premier exil. Observances Le 17 Tammouz est un jeûne mineur, de l’aube au crépuscule, mais les autres signes de deuil ne sont pas observés, et il est permis de travailler. On lit à la synagogue une section de la Torah et des Nevi’im particulières, et le Anenou, une prière prononcée lors des jeûnes collectifs, est intercalée dans la Amida des offices de Shaharit et de Minha. Place au sein des quatre jeûnes Le 17 Tammouz est le second des quatre jeûnes commémorant la destruction du Temple et l’exil. Il est précédé de sept mois par le jeûne du 10 Tevet et arrive trois semaines avant le 9 Av. Le dernier des quatre jeûnes, le jeûne de Guedaliah, qui est observé le 3 Tishri. Bein haMetzarim Les trois semaines inaugurées par le 17 Tammouz et conclues par le 9 Av sont connues dans la tradition juive comme les Yemei bein haMetzarim (« entre les détroits, » i.e. entre les jours de détresse) ou simplement comme les Trois Semaines. Certaines coutumes de deuil, commémorant la destruction de Jérusalem, sont observées depuis le début des trois semaines. La plus ancienne référence à ces jours en tant que bein hametzarim, qui est aussi la première source quant au statut spécial des Trois Semaines, est le midrash Eikha Rabba 1:29, lequel midrash commente le verset Lam. 1:3 (« Tous ses persécuteurs l’ont surpris bein hametzarim » - La Bible du Rabbinat traduit par « entre les détroits »). Voir aussi Le jeûne du 10 Tevet, qui marque le début du siège du Temple Les trois semaines (yemei bein hametzarim), commençant le 17 Tammouz et se concluant le 9 Av, jour de jeûne commémorant la destruction des Temples Le jeûne de Guedaliah, commémorant l’assassinat de Guedaliah (Godolias), gouverneur nommé par Babylone, le 3 Tishri, c’est-à-dire immédiatement après Rosh Hashana. Plus que cet assassinat, l’on déplore la fuite des Judéens non exilés qui en fut la conséquence : l’œuvre de Nabuchodonosor était en quelque sorte parachevée. **Les jeûnes du 17 tamouz et du 9 av. Titus souille le Temple Les romains brûlent le second Temple de Jérusalem. Jérusalem ; quatrième année de siège. Vespasien encercle la ville. Année de jachère. Le 1 tichri 3829 au 1 tichri 3830, marque le début de la quatrième année du siège de Jérusalem par les légions romaines. L’année hébraïque 3829 débute le 15 septembre 68 et se termine le 4 septembre 69. Dès le début du mois de nissan 3829, soit en mars/avril 69, Vespasien place la 5 ème légion autour de Jérusalem. Dans un second temps, il lancera une campagne contre les opposants iduméens qu’il massacrera. Puis, il s’emparera de la Samarie et de Jéricho, et retournera à Césarée. A Césarée, Titus réunira ses légions auxquelles se sont alliées les légions venues d’Egypte commandées par Tibère Alexandre, ainsi que des mercenaires iduméens, arabes, ismaéliens, moabites, hamonites, ainsi que 40 000 archers palmyriens. Le 3 nissan, soit le mardi 14 mars 69, Titus place ses troupes en Samarie près de Guivat-Chaoul. Il part inspecter les alentours de Jérusalem accompagné de 600 cavaliers. A ce moment, lors d’un combat avec les Zélotes, il échappe à la mort. Le 14 nissan, soit le samedi 25 mars 69, Jean de Guischala tente de s’emparer de Jérusalem par la force et signe une alliance avec Simon bar Guiora. Titus placera ensuite ses légions, l’une sur le « Har Hatsofim » ou le Mont Scopus, l’une sur le « Har ha- Zétim » ou le mont des Oliviers, puis assiègera Jérusalem où règne l’anarchie. Titus égorgera ou crucifiera tous les Juifs qui tenteront de fuir la famine et le siège de Jérusalem. Du 22 nissan au 7 yyar 3829, soit le lundi 17 avril 69, les romains font une ouverture dans l’ancienne muraille de Jérusalem. Le 12 yyar, soit le samedi 22 avril, les romains font une ouverture dans la deuxième muraille, entrent dans la nouvelle ville et sont repoussés à deux reprises par les Juifs. Le 16, soit le mercredi 26 avril, Titus interrompt les combats jusqu’au 20 yyar (dimanche 30 avril), afin de démoraliser les assiégés. Le 29 yyar, soit le mardi 9 mai, les romains ont fini de construire quatre ponts leur permettant d’accéder au sommet des murailles. Ils sont rejoint dans leur entreprise de guerre par 80 000 mercenaires macédoniens, arméniens, perses et chaldéens, ainsi que des africains originaires de Kédar. Les Sages d’Israël sont assassinés. Le 6 sivan 3829, soit le lundi 15 mai 69, lors de la fête de Chavouhot, Titus propose aux Juifs de se rendre, mais ces derniers refusent. Joseph ben Mattathias est dépêché par Titus pour négocier avec les Zélotes. Ces derniers préfèrent combattre jusqu’à la mort et s’enferment dans l’enceinte du Temple. Par la suite, le gouverneur prétorien nommé par Titus, Lucillius Bassus, ordonne l’arrestation de rabban Chimhon ben Gamliel I, de raby Ichmaël ben Elichah, de raby Eléhazar ben Dama, de raby Hanina et de raby Yéhoudah. Afin que ces derniers lui soient livrés, Lucillius prendra 208 000 disciples en otages qu’il menacera de mettre a mort. Le 25 sivan, rabban Chimhon aura la tête tranchée et plus tardivement, raby Ichmaël aura la peau du visage arrachée. Elle sera conservée par la fille de l’empereur en souvenir de sa beauté. Le 17 tamouz, les soldats romains font une brèche dans les murailles. Le 1 tamouz 3829, le vendredi 9 juin 69, Jean de Guischala tente de mettre le feu aux constructions romaines et échoue, puis le 5 tamouz, mercredi 13 juin, les romains s’emparent de Métsoudat Tsion. Au terme de quatre années de guerre et de siège de Jérusalem, Le 17 tamouz, le dimanche 25 juin, les romains font une brèche et traversent la muraille du Temple de Jérusalem. Ce jour, les Cohanim ou les prêtres qui officiaient à ce moment, cesseront définitivement d’offrir les sacrifices quotidiens, le « Korban ha-Tamid ». Le 27 tamouz, mercredi 5 juillet, des résistants juifs attaquent un palais où ils mettent le feu, faisant 21 000 victimes parmi les romains. Les légions romaines déferlent sur la ville de Jérusalem ainsi que sur plusieurs villes et villages du pays : «..des civils sans force et sans armée, représentant une grande partie de la population, étaient égorgés là ou chacun se faisait prendre ; une foule de cadavres s’amoncelait près de l’autel, le long des marches du sanctuaire ruisselait le sang et roulaient les corps des victimes ». Les témoignages de l’époque avancent le chiffre de plus d’un million d’hommes, femmes et enfants massacrés, mais également de milliers d’autres réduits à l’esclavage. Une fois parvenu à l’intérieur du Temple, Titus pénètrera dans le « Saint des Saint », le lieu le plus sacrée du Temple, et se livrera à la débauche avec une prostituée sur un Rouleau de la Torah. Avant de partir, il dérobera toute la vaisselle en or qui servaient aux offices, près de 5 400 pièces. Ben ha-Metsarim La période qui s’étend depuis Le 17 tamouz au 9 av, jour durant lequel le Temple de Jérusalem a brûlé, porte le nom de « Ben ha-Métsarim » ou « entre les limites ». Du fait que ce jour ont céssé les sacrifices quotidiens et en raison d’autres événements tragiques qui se sont déroulés ce jour, le 17 tamouz est institué jour de jeûne national par le Sanhédrine. Lors de cette période de trois semaines de deuil, plus exactement de 24 jours, les Juifs ont pour coutume de s’abstenir de manger de la viande et de boire du vin, aliment et boisson qui sont considérés comme des aliments de fête, mais également de voyager, de se baigner ou d’acheter des vêtements neufs. **Le 9 av, les romains mettent le feu au Temple de Jérusalem. Le 16 juillet 69, soit Le 9 av 3829, sur ordre de Titus les soldats romains mettent le feu au second Temple de Jérusalem, puis ils détruisent le Temple, et massacrent des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants. En conséquence de cet épisode tragique de l’histoire juive, événement qui mettra un terme à l’indépendance nationale des Juifs, et selon la législation en vigueur formulée par le Sanhédrine, tous les Juifs sans distinction d’origine, ont le commandement de jeûner ce jour-là en souvenir de la destruction du Temple de Jérusalem : Zéker ha-Hourban. Le jeûne du 9 av est inauguré par un repas de deuil et commence la veille au soir, du crépuscule jusqu’au lendemain soir à la sortie des étoiles. Les usages du 9 av Le 9 av, il est d’usage de s’asseoir à même le sol de la synagogue et de lire les Kinoth, le livre des « Lamentations » du prophète Jérémie, celle-ci est appelée aussi lettre de « Eïkha ». En règle générale et selon la législation en vigueur, le jour du 9 av il est interdit de manger, de boire, de se laver, de se frictionner avec des parfums, de porter des souliers en cuir (en guise de mortification) et d’avoir des relations conjugales. Le jeûne incombe à tous, même aux femmes enceintes et aux nourrices. Cependant, les personnes malades, même sans gravité, en sont exemptes, et il est important de demander l’avis d’un Rav et d’un médecin. Le matin, on fait comme à l’accoutumée « Nétilat Yadaym », c’est à dire que l’on se lave les mains, cependant, on ne verse pas l’eau sur toute la main, mais seulement sur les doigts. On ne doit pas saluer les personnes que l’on rencontre, mais il est permis de répondre à voix basse si l’on vous salue, il est interdit d’envoyer des cadeaux. L’étude de la Torah est interdite le jour du 9 av, du faiit qu’elle réjouit le cœur. Il n’est permis d’étudier que des passages tristes, comme ceux relatifs à la destruction du Temple ainsi que ceux traitant du deuil. Révolte à Alexandrie et à Cyrène. En août 69 à Alexandrie, les Juifs s’insurgent contre les romains et leur gouverneur Lupus. Des centaines d’hommes seront arrêtés et 600 d’entre eux seront torturés en public. A Cyrène, une révolte éclate sous la conduite d’un certain Jonathan, provocant des discordes avec des notables de la communauté juive qui s’opposent à toute rébellion. Le gouverneur romain de Cyrénaïque Ktulus, écrase la révolte et suite à une intrigue avec Jonathan, il lance une vague d’arrestation des notables. Près de 3 000 d’entre eux seront tués et leurs biens confisqués. Plus tard, Vespasien ordonnera à Lupus la destruction du Temple où officiait le prêtre Onias. Hep hep hep…hourra ! Le 7 elloul 3829, soit le 13 août 69, Titus lance une offensive sur la partie supérieure de Jérusalem où se sont retranchés des résistants commandés par Simon bar Guiora. Celui-ci se rendra peu de temps après, puis sera conduit à Rome. Jean de Guischala est arrêté et conduit auprès de Titus qui le fait condamner à mort. A la suite de cet épisode, Joseph ben Mattathias accompagnera Titus à Rome avec tous les objets et ustensiles en or volés dans le Temple. Il y deviendra son conseiller. Titus placera à la tête des Juifs de Judée le frère de Joseph nommé Bounim ben Gourion. De retour à Rome, Titus entrera victorieusement à la tête de ses légions et annoncera au peuple la chute de Jérusalem au cri de « Hyrosalaïm Esta Perdita » ou « Jérusalem est perdue ». L’acronyme de Hiérosalyma Est Perdita est la célèbre formule germanique « HEP », notamment des cris de joie que poussèrent les armées de Titus et dix huit siècles plus tard, les allemands lors des pogroms contre les Juifs. 3830 / 69 - 70 Du mois de Av 3829 à Av 3830 »Année de la destruction du Temple de Jérusalem ». Il existe une controverse dans le Talmud de Babylone, quant à la détermination de « l’année » durant laquelle fut brûlée le Temple de Jérusalem, et dont le récit est évoqué plus haut. Cette année est appelée « Année effective de la destruction », une année qu’il reste à comprendre dans le temps et en rapport à l’expression utilisée. Une année mentionnée dans les sources hébraïques et reprise par plusieurs exégètes dont le Radbaz, le Ri, et le Rambam, principale autorité sur ce sujet. C’est sur la base de cette étude que nous proposons de commencer exceptionnellement cette « année » par la date du « 9 du mois de Av de l’an 3829 », un mois avec le mois de Elloul qui clôt l’année 3829. Cette année est également une année de jachère, soit une septième année, selon le compte des années établi depuis la Création de l’homme, voir année 2503 à propos de la Jachère. Ainsi, « l’année effective de la destruction », qui s’appelle aussi « Motsahé Chévihit », c’est-à-dire, la fin de la septième année, comprend les deux derniers mois de l’année 3829 (av et elloul) et englobe l’année 3830 depuis le premier tichri au mois de av 3830. Ce que l’on appelle « l’année effective », débute donc après le mois de av 3829, (av, elloul 3829), puis continue et redémarre le premier tichri 3830 jusqu’au mois de av prochain. Ainsi, on trouve que 10 mois de l’année 3830 complètent donc la majeure partie des mois de cette « année effective », celle-ci chevauche sur deux années hébraïques, et c’est elle qu’il est convenu d’appeler « l’année effective de destruction », soit du 9 av 3829 au 9 av 3830. Il est également important de rappeler que l’année hébraïque 3830 chevauche sur deux années du calendrier commun, notamment du 5 septembre 69 au 23 septembre 70. La révolte des Germains. En 70, des sources hébraïques témoignent d’une coalition militaire qui aurait été organisée par un chef franc nommé Datyri. Ce dernier, suite aux succès des romains en Judée, craindra que ces derniers ne s’attaquent aux tribus germaniques. Il réunira des milliers de Barbares, autochtones des régions du Rhin, de la Wesphalie et de la Saxe, puis déclaront ensemble ne plus vouloir payer les taxes de vassalité à Rome.