Chapitre C4 : Élaborer un produit de consommation.
I) Introduction :
Les différentes opérations mises en œuvre dans l’industrie métallurgique ont pour but d’obtenir les différents éléments
métalliques (Au, Ag, Fe, Al, Cu, Sn, Zn, Cr...) sous forme atomique. En effet, dans la nature (on dit à l’état natif), ces
éléments, à l’exception de l’or et quelquefois de l’argent, se trouvent inclus dans des composés ioniques dans lesquels ils sont
oxydés. Les différents minerais métalliques contiennent donc les composés suivants : oxyde d’aluminium Al2O3, oxyde de fer
Fe2O3, oxyde de cuivre CuO, sulfure de cuivre Cu2S, sulfure de zinc ZnS ....
La première opération de chimie effectuée sur le minerai va consister à séparer le composé contenant le métal intéressant
des autres composés contenant d’autres métaux. Cette première opération sera effectuée pour le minerai d’aluminium, la
bauxite lors du prochain TP de chimie. Il s’agira alors de séparer Al2O3 et Fe2O3.
La deuxième opération de chimie consiste à réduire la forme oxydée de l’élément métallique. Cette réduction se fait le plus
souvent par voie sèche en utilisant un réducteur tel que C, CO, Hg, etc.… Pour l’oxyde de fer Fe2O3, cette réduction
s’effectue dans les hauts-fourneaux., on obtient alors Fe(s).
Les autres opérations de chimie effectuées dans l’industrie métallurgique dépendent ensuite de ce que l’on souhaite faire
avec le métal :
Si l’on souhaite obtenir un métal très pur (teneur > 99,9 %), il faut effectuer une électrolyse sur le produit de la
réduction (voir l’affinage électrolytique du cuivre ci-dessous)
Si l’on souhaite obtenir des alliages de différents métaux, il faut refondre le métal réduit et le mélanger à l’autre
élément qui intervient dans l’alliage.
Si l’on souhaite protéger le métal de la corrosion, il faut déposer une couche protectrice sur le métal. (voir
l’électrozingage de l’acier ci-dessous)
L’exploitation des gisements de minerai de cuivre se fait à l’heure actuelle essentiellement dans des mines à ciel ouvert où
les couches profondes contiennent des minerais soufrés. Ces minerais sont mélangés à d’autres, de sorte que la teneur en
cuivre de la roche dépasse rarement 2%.
La source de cuivre la plus importante est constituée par les minerais soufrés primaires qui sont des sulfures et qui
conduisent à plus de 80 % de la production mondiale du cuivre. Les plus courants de ces minerais sont la chalcopyrite CuFeS2,
la chalcosine (ou chalcocite) Cu2S et dans une moindre mesure la bornite Cu5FeS4.
Le cuivre présent dans le sulfure de cuivre est réduit par le dioxygène. Une des réactions de réduction s'écrit : 3 Cu2S(l) + 3
O2 (g) = 6 Cu (I) + 3 SO2 (g)
Le cuivre récupéré n’est pas pur, il faut parfois l’affiner. Pour cela, on le coule sous forme d'anodes qui joueront le rôle
d'anodes solubles lors de l'affinage électrolytique. Les cathodes de départ sont de minces feuilles de cuivre pur (~ 99,95
%). L'électrolyte est constitué d’une solution de sulfate de cuivre additionnée d'acide sulfurique. Sur la cathode, on obtient
du cuivre pur, avec une teneur supérieure à 99,9 %, parfois appelé improprement cuivre rouge. Cet affinage est réalisé ci-
dessous :
II) Affinage du cuivre et application aux dépôts électrolytiques
Objectifs : Réaliser et analyser la méthode de purification du cuivre par électrolyse.
Utiliser cette technique à la réalisation d'un dépôt électrolytique d’un métal sur un autre.
1) Montage expérimental.
Vous disposez d'un générateur de tension continue (12 V - 1 A), d'un rhéostat (1000 - 1 A), d'un
multimètre (en position ampèremètre).
L'électrolyseur utilisé est constitué :
- d'un bécher de 250 mL contenant la solution électrolytique,
- de deux électrodes (plaques de cuivre) (à soigneusement décaper et dégraisser).
2) Protocole
a) Peser les électrodes et noter leurs masses respectives au centigramme près.
b) Réaliser le montage (sans brancher le générateur) comportant, en série, un générateur, un rhéostat pour ajuster le
courant débité, une cellule d’électrolyse constituée des deux électrodes de cuivre plongeant dans une solution de sulfate de
cuivre (II) (environ 150 mL) à la concentration molaire de 1,0 mol.L-1 et un ampèremètre sur le calibre 2A. Installer sous le
bécher un agitateur magnétique en évitant que le turbulent heurte les plaques de cuivre lors de sa rotation.
c) Faire vérifier le montage par le professeur.
d) Mettre le générateur sous tension, déclencher le chronomètre et régler rapidement l’intensité du courant à 0,50 A en
faisant varier la résistance du rhéostat. La durée de l'électrolyse est fixée à 30 minutes.