Audrey Perrigaud, CPEM, Fiches d’écoute, les Saisons de Piazzola
L’œuvre - Les quatre Saisons Portègnes (Las Cuatro Estaciones portenas)
composée entre 1965 et 1969
Pour les Argentins, Porteno (ville portuaire) correspond à Buenos Aires.
Les saisons peuvent être jouées séparément et dans un ordre différent.
A l’origine, l’œuvre a été écrite pour quintette avec piano et bandonéon, mais elles sont
fréquemment transcrites (adaptées pour être jouées avec d’autres instruments)
L’œuvre a été transcrite notamment pour violon et orchestre à cordes, par un compositeur russe à la
demande d’un violoniste (Kremer) pour être jumelé aux quatre saisons de Vivaldi. De là les quelques
clins d’œil thématiques qui n’existent pas chez Piazzola.
Les 4 saisons de Piazzola mêlent le style du tango (clichés rythmiques syncopés de la danse) à des
contrepoints à la Bach, des touches romantiques et impressionnistes (l’hiver) ou carrément jazzées
(été).
On retrouve un hommage au baroque. Par le thème poétique choisi d’une part, il fait référence aux
Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi et à la fin de l’hiver portègne il construit sa coda sur un
enchaînement harmonique qui est celui du canon de Pachelbel. Il réussit à faire émerger les deux
références les plus célèbres du monde baroque.
CF fiches d’écoutes détaillées sur chaque Saison.
Le tango
Le tango est né à Buenos Aires à la fin du XIXème siècle, au bord du Rio de la Plata, dans les quartiers
populaires de la capitale argentine, cette danse a connu sa période de célébrité après 1920.
(Émigrés qui forment une classe ouvrière déracinée, pauvre)
On commence à danser le Tango dans des taudis et des lupanars en Argentine. D'ailleurs, le Tango
est dansé de façon très "corporelle", il est provocateur, explicite; c'est une danse très éloignée des
moeurs puritaines de la bonne société de le l'époque
Puis le tango va se transporter depuis son berceau très populaire jusqu'à Paris où il obtiendra ses
titres de noblesse.
La forme conventionnelle du tango (comme celle de la musique populaire euro-américaine en
général) était la forme binaire sur une mesure à 2/4 et d’allure lente.
Elle comportait deux sections, l’une plutôt rythmique, l’autre plutôt mélodique, reliées par un pont
et fondées en général sur l’opposition majeur mineur.
Les thèmes en mineur sont caractéristiques de la mélancolie véhiculée dans les mélodies de Tango.
Le tango traditionnel argentin est indissolublement lié au bandonéon (Piazzola était bandonéiste) , le
son du bandonéon comme le son acoustique en général étant associé à un sentiment d’authenticité,
d’où le jugement plutôt critique que Piazzola lui-même portait sur son expérience des instruments
électriques.
Traditionnellement un ensemble instrumental de tango se dispense d’avoir un musicien à la
percussion ou à la batterie, les effets percussifs étant produits par les instruments mélodiques (on le
retrouve dans les Saisons de Piazzola)
Selon Piazzola, le paramètre le plus important du tango est le rythme, qu’il a fait évolué, en
proposant notamment l’utilisation du 3- 3- 2 (Cf l’Hiver, de 0’27 à 0’43)