Surveillance des élections générales Kofi Annan va nommer un diplomate portugais Le Patriote No. 1736 du Jeudi 14 Juillet 2005 La communauté internationale est déterminée à organiser des élections crédibles en Côte d’Ivoire. Une preuve palpable, la nomination d’un gendarme qui veillera à l’impartialité du processus Antonio Victor Martins Monteiro : les Ivoiriens devront, dans les jours qui suivent, s’habituer à ce nom à consonance latine. Ce diplomate portugais sera nommé par Kofi Annan au poste de Haut Représentant des Nations Unies pour les élections en Côte d’Ivoire. Cette information est confirmée par des sources diplomatiques. M. Antonio Monteiro, 61 ans, est un haut fonctionnaire du Portugal. Diplomate depuis 1968, il a gravi les paliers jusqu’à assumer les fonctions de ministre des Affaires étrangères et des Communautés portugaises en juillet 2004. Mais surtout, M. Monteiro a occupé des postes de responsabilité qui ont particulièrement milité pour son choix. Il a été président du Conseil de sécurité de l’ONU à plusieurs reprises, président du Comité des sanctions créé par le Conseil de sécurité, sur la situation du conflit entre l’Irak et le Koweït de janvier 1997 à janvier 1998. Il a été ambassadeur du Portugal en France en mars 2001. C’est ce diplomate que son pays avait choisi pour le représenter au Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement sur la crise ivoirienne, les 25 et 26 janvier 2003 à Paris-Kléber. Il n’est donc pas un « bleu » dans le dossier ivoirien. La nomination de M. Antonio Monteiro qui doit intervenir dans les heures qui suivent, marque en soi une véritable avancée dans l’application des résolutions de l’accord de Pretoria I. On se rappelle, le 06 avril dernier, les leaders ivoiriens réunis autour de Thabo Mbeki avaient donné mandat au Médiateur « d’adresser une requête aux Nations Unies, au nom du peuple ivoirien, en vue de leur participation dans l’organisation des élections générales ». Cette atténuation pour dire que les Nations Unies devraient prendre une part active à l’organisation des élections, voire même en assurer le contrôle. Répondant positivement aux leaders ivoiriens, le Conseil de sécurité des Nations Unies, le 03 juin 2005, votait la Résolution 1603, priant le Secrétaire général « de désigner, à titre exceptionnel, un Haut Représentant pour les élections en Côte d’Ivoire ». Cet administrateur international, selon le paragraphe 7 de la Résolution, sera non seulement « indépendant de l’ONUCI », mais, en plus, il « apportera son concours, notamment aux travaux de la Commission électorale indépendante et du Conseil constitutionnel». Selon les minutes des pourparlers de Pretoria II, ce Haut fonctionnaire aura un droit de veto sur toutes les questions se rapportant à l’accord de Marcoussis et aux autres compromis signés par les protagonistes de la crise ivoirienne. Son mandat ne prendra fin qu’après la tenue des élections générales en Côte d’Ivoire dont il aura en charge de « vérifier » toutes les opérations et les étapes du processus. Un pas de plus pour émanciper la démocratie ivoirienne de l’emprise du hold-up électoral que veulent opérer le Président Gbagbo et son clan. Charles Sanga