Géologie de la Belgique

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Géologie de la Belgique.
Généralités.
Chez nous, on trouve des roches :
- Sédimentaires : transformation de sédiments accumulés au fond des mers. Ce sont les plus nombreuses
en Belgique
- Métamorphiques : transformation de roches sédimentaires ou magmatiques à cause de chaleur et
pression Ce sont les plus vieilles roches que l'on trouve chez nous.
- Magmatiques : origine profonde et viennent parfois d'éruptions. Très peu présentes chez nous. Dans les
carrières de Quenast (porphyres)
Les roches sédimentaires sont distinguées suivant leur gangue, le ciment qui les maintient ensemble :
argile, calcaire ou silice.
Exemples de roches sédimentaires siliceuses : quartz, grès, psammites,
Exemples de roches sédimentaires calcareuses : calcaire, petit granit, dolomie, craie.
Exemples de roches sédimentaires argileuses : kaolin (argile blanche) et schiste
Les roches sédimentaires mixtes sont aussi distinguées par l'élément qui lie les grains de roche entre eux
et par la présence d'autres éléments.
Un grès par exemple peut être constitué de particules de grès assemblées grâce à du calcaire (grès
calcareux) et il peut encore s'y ajouter des grains d'argile, de schiste, etc…
Un grès calcareux à charge argileuse s'appelle un macigno en Gaume.
On notera encore qu'une roche dont les constituants sont anguleux s'appelle une brêche et une poudingue
si les constituants sont arrondis, érodés.
Exemples de roches métamorphiques : le grès donnera du quartz, le calcaire donnera du marbre et le
schiste puis l'ardoise et les phyllades.
Exemple de roches magmatiques : issue d'éruptions, le basalte. Issue des profondeurs, le granite
Déroulement général de la formation de la Belgique.
Ere primaire (paléozoïque) (paléo : le + vieux et zoïque la vie)
Le sol original est formé de roches sédimentaires : beaucoup de schistes et un peu de grès.
Elles sont amenées chez nous lors du plissement Calédonien.
Ces montagnes sont arasées avec l'érosion (pénéplanation) gormant une pénéplaine du côté ardennais
tandis que le Brabant reste montagneux.
La mer envahit à plusieurs reprises cette plaine ardennaise, y déposant chaque fois des sédiments. Le
Brabant reste émergé. La montée des eaux s'appelle transgression, la descente : régression.
C'est au Givetien que le Brabant est recouvert et reçoit ses premiers sédiments calcaires, renforcés par
ceux du Dinantien (deuxième transgression du Brabant)
Plus tard, durant le Carbonifère, l'Ardenne se soulève (plissement hercynien) et une végétation tropicale
s'installe. La mer s'invite à nouveau plusieurs fois entre Ardenne et Brabant (qui n'a pas bougé). Les
végétaux forment le charbon dans cette faille, de Charleroi à Liège.
Quasiment tout est en place et la Belgique ne subira plus de plissements importants.
A l'ère secondaire (mésozoïque), lors de l'apogée des dinosaures (jusqu'à – 65 milloins d'années), la
situation reste quasi inchangée. La montagne ardennaise se pénéplane et diminue de hauteur tout en
comblant ses vallées. On constate juste un élèvement vertical du sol ardennais tandis que le bassin
montois s'effondre. En effet, loin de nous, l'Afrique se cogne contre l'Europe et forme les Alpes (le
sommet des Alpes est l'ancien fond des mers) Comme ça pousse un peu, le socle belge bascule, le sud
s'élevant. Finalement la mer se retire et ne reviendra plus du sud, mais du Nord.
Elle reviendra encore de ci, de là, déposer des sédiments durant l'ère tertiaire (cénozoïque : céno =
récent).
Enfin, vers – 2 millions d'années (= quaternaire mais ce n'est pas une ère géologique ,c'est la date fixée
arbitrairement pour l'apparition de l'homme sur terre), la Belgique subit de grandes glaciations et un
glacier géant (inlandsis) vient niveler nos sols du nord et les roches pulvérisées seront plus tard
emportées par le vent et déposées en limons un peu partout. C'est la formation des polders et de la
Campine.
Ce qu'il faut en retenir, c'est la séquence suivante :
Primaire :
plissement calédonien – pénéplanation – plissement hercynien = formation des terrains primaires de
l'Ardenne. Au carbonifère, formation du charbon par les transgression marines recouvrant la forêt
tropicale entre Ardenne et Brabant (axe Charleroi-Liège)
Secondaire :
pénéplanation de l'hercynien – pas de plissements – Apogée des dinosaures - Basculement du socle de la
Belgique, donc les mers viendront du Nord.
Tertiaire :
Fin du plissement des Alpes, pas de conséquences chez nous. Dépôtsde sables du à la mer.
Quaternaire :
Glaciation et rabotage du Nord du pays par l'inlandsis.
Les terrains primaires se rencontrent essentiellement en Ardenne dont ils forment la partie centrale. Il
s'agit d'un anticlinorium en dôme inversé. Au nord et au sud, on trouve les terrains secondaires et
tertiaires.
Les terrains secondaires se retrouvent en Lorraine belge, en Hesbaye, au pays de Herve et dans la
dépression de la Haine (Mons)
Les terrains tertiaires sont caractérisés par les dépôts de sable.A l'ouest (côte) et à l'Est (hautes fagnes?)
Les terrains quaternaires sont présents en Campine et dans les polders.
La Gaume.
Le relief de la Gaume (ou Lorraine belge) s'est formé au jurrassique, lors de la poussée des Alpes.
Sa formation est curieuse car les roches ne se sont pas plissées, mais ont glissé sur des couches plus
tendres. Comme l'Ardenne les empêchaient de remonter plus haut, toutes les couches sont remontées vers
le nord en s'inclinant vers le sud, formant une succession de côtes raides de roches dures (cuestas) et de
revers doux de terres d'argiles, de marnes et de schistes qui formeront les vallées fertiles.
De gauche à droite , on a donc l'Ardenne qui sert de butoir contre la poussée des Alpes, la vallée de la
Semois, de la marne (argile calcaire) sur laquelle glisse une plaque de grès calcaire, le sommet de cette
plaque formant une cuesta. Ensuite, la vallée du Ton, du shiste d'Ethe (schiste argileux) sur laquelle glisse
une plaque de grès calcaire avec de l'argile (appelée macigno), la vallée suivante est celle de la Vire,
continuée par un mélange schiste et marne sur laquelle a glissé une plaque de calcaire spécial, appelé
calcaire de Longwy (ville française)
Ce qu'il faut en retenir, c'est sa formation secondaire (poussée des Alpes, bien après les plissements
calédonien et hercynien de l'ère paléozoïque), les successions de fronts abrupts et de revers doux,
l'alternance des plaques tendres et dures qui sont inclinées mais non plissées et enfin que la végétation de
l'endroit est la hêtraie calcicole que l'on trouvera au sommet des cuestas.
L'Ardenne a été formée au paléozoïque, c'est donc une roche de fromation primaire, constituée de
schistes et de grès, qui a été plissée lors du plissement hercynien. En tous endroits de l'Ardenne, la roche
affleure. Ces plissements ont déterminé 3 ardennes, fonction de ce relief et du climat qui y règne : la basse
(200 à 350 m), la moyenne (350-500 m) et la haute ardenne (> 500m).
Le socle rocheux présent fait de quartzites et de phyllades (ardoise) engendre des sols pauvres en
minéraux et acides.
La Calestienne est une bande étroite d'environ 10 km et de 130 km de long débutant aux environs
d'Aywaille en Belgique et s'étendant vers l'ouest en passant par Chimay. Elle est bordée au nord par la
Fagne-Famenne et au au sud par l'Ardenne.
La Calestienne s'est formée pendant l'ère paléozoïque. Ce sont des coraux qui ont édifié ces collines
calcaires, il y a quelques 400 millions d'années.
C'est donc un sol riche en bases et calcaires, mais pauvre en eau. En effet, le sol calcareux se dissous
"vite" sous l'action du CO2 et la calestienne est truffée de gouffres et de grottes.
C'est dans la Calestiene que se trouvent nos plus belles grottes : Neptune, Han, Remouchamps.
Les ruisseaux y sont inexistants, ne serait-ce que par l'altitude de la calestienne par rapport à ses voisines,
Famenne et Ardenne. Par contre, ses contreforts sont baignés par le Viroin, tandis que la Lesse, la Lomme
et l'Ourthe la traversent de part en part.
Le climat de la région est très spécifique, et la réfraction thermique dûe aux roches calcaires explique la
présence alternée de bancs de brume très denses, créés par l'évaporation de l'eau contenue dans le soussol, et de passages fort ensoleillés. Il explique également l'existence d'orchidées rares dans certaines
vallées.
La région doit surtout sa renommée aux pelouses sèches sur calcaire aux versants sud des collines; elles
forment les meilleures places pour des orchidées sauvages et autres plantes calcicoles rares en Belgique
comme la digitale jaune et la germandrée petit-chêne.
La Fagne-Famenne est une zone en dépression, coincée entre la Calestienne puis l'Ardenne au sud et le
Condroz au Nord. Elle s'est formée au quaternaire.
La Fagne-Famenne est subdivisée en deux territoires :
la Fagne calcaire, à l'Ouest (gauche) de la Meuse, dans la région de Mariembourg, Villers en Fagne et
Sart en Fagne comprend les grottes karstiques qui prolongent la calestienne et culmine à 250 m.
La Famenne schisteuse à l'Est (droite) de la Meuse, qui culmine à peine à 100 m de hauteur. Elle est
traversée par la Calestienne. Son nom proviendrait de "famine" et dénote une région pauvre.
Posée sur des schistes, roche métamorphique à base d'argiles, la Famenne comprend des sols pauvres, à
régime hydrique alternatif, boueux en hiver et secs en été.
Le Condroz enfin borde la vallée de la Meuse au Sud, entre Namur et Liège.
On distingue le Condroz (en rouge) et l'Ardenne condruzienne (en orange), formée par l'émergence du
socle ardennais.
L'Ardenne condruzienne borde la vallée de la Meuse et ne mesure que 6 km de large.
Le Condroz est caractérisé par une succession de cotes (tixhes ou tiges) et de vallées (xhavées ou
chavées). Cela est dû à la présence de roches dures (psammites et grès) dans les tiges, et de roches
tendres ou solubles (calcaires) dans les chavées. Le grès des sommets se désagrège en sable, sol pauvre
qui porte des forêts.
La N4 (Namur – Arlon) représente bien cette succession de côtes et de pentes.
On y trouve les commmunes de Beaumont, Gerpinnes, Dinant, Yvoir, Namur, Huy, Flemalle et
Comblain-au-pont.
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