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Périodiquement, les antimormons brandissent l’une ou l’autre trouvaille qui est censée être la
condamnation finale et définitive du Livre de Mormon, de Joseph Smith ou de l’Église. Vu les énormes
progrès réalisés ces dernières années dans la connaissance de l’ADN, il fallait s’attendre à ce que les
« anti » s’en servent comme arme. Avec la parution de l’article « Lamanite Genesis, Genealogy, and
Genetics », de Thomas W. Murphy, dans American Apocrypha, dirigé par Brent Metcalfe et Dan Vogel et
publié en 2002 par Signature Books (une maison d’édition qui publie les écrits d’intellectuels mormons ou
ex-mormons incroyants), c’est chose faite. Pour la facilité de nos lecteurs, nous synthétisons l’argument
comme suit : D’après le Livre de Mormon, les Lamanites sont les ancêtres de tous les Indiens américains.
Or leur ADN montre clairement qu’ils sont originaires d’Asie et non du Proche-Orient. Donc le Livre de
Mormon est un faux et c’est prouvé scientifiquement. Qu’en est-il vraiment ?
UNE TEMPETE DANS UN VERRE D’EAU
LES ETUDES SUR L’ADN ET LE LIVRE DE MORMON
par Brant Gardner
© FAIR
Les médias ont été tout en émoi au sujet de l’étude scientifique sur l’héritage génétique humain et le Livre
de Mormon. La raison : les déclarations faites par Thomas W. Murphy, étudiant en doctorat
d’anthropologie et actuellement directeur du département d’anthropologie au Edmunds Community
College de Washington. Nous pouvons voir l’orage qui gronde au-dessus de notre tête dans un article du
Los Angeles Times, qui dit à propos de M. Murphy :
« Murphy, qui a été mormon toute sa vie et se dit mormon sceptique, conclut que ‘le Livre de Mormon est
un roman du XIXe siècle. Et cela veut dire que nous devons reconnaître qu’il arrivait à Joseph Smith de
mentir [1].’ »
Rien d’étonnant donc à ce qu’avec une telle conclusion on ait l’impression que l’orage gronde au-dessus
du Livre de Mormon. L’orage paraît d’autant plus menaçant que Murphy affirme que ses conclusions
s’appuient sur la science moderne. Se pourrait-il vraiment que la science prouve que le Livre de Mormon
est un faux ? C’est lui qui le dit, mais ce ne sont pas des conclusions qui découlent d’un examen des
éléments en la matière. Les détracteurs du Livre de Mormon sont parvenus à la même conclusion que lui
depuis la publication du Livre de Mormon. La différence, c’est que Murphy prétend que la sienne repose
sur de nouvelles bases.
Il ne faut pas perdre de vue que ce qu’il cite ici, ce ne sont pas ses recherches personnelles en matière
de génétique, mais les recherches qu’il a faites en bibliothèque sur les travaux de tierces personnes. Ce
qu’il présente, c’est la synthèse de ce qu’il retire de ses lectures. La différence est essentielle, car elle
nous permet de comprendre comment il se fait que les chercheurs puissent avoir raison et M. Murphy se
tromper dans la lecture qu’il fait de ces recherches. Elle va nous permettre d’expliquer pourquoi le Dr
Michael Whiting, biologiste évolutionnaire à l’université Brigham Young, et « autorité dans le domaine de
l’ADN [2] » ne croit pas que la science de M. Murphy soit correcte [3]. Cela ne veut pas dire que c’est sa
méthode scientifique qui est défectueuse, c’est que ce n’est pas sa spécialité. Ce qui signifie que ses
conclusions ne sont pas en accord avec la science. Quand nous examinons la nature des données dont
nous disposons, nous constatons que ce n’est pas d’elles que découlent les conclusions tirées par M.
Murphy. Il a posé de mauvaises questions et, de ce fait, a obtenu de mauvaises réponses.
Il faut que le lecteur comprenne que le présent article n’a pas pour but de passer en revue le texte de
Murphy qui ne vise qu’à accrocher l’attention des médias, mais d’évaluer les données génétiques
disponibles et de voir ce que cela implique pour le Livre de Mormon au vu de ce que prétendent Murphy
et d’autres détracteurs du livre.
Pour comprendre pourquoi les conclusions de Murphy ne découlent pas des données existantes, il est
important de comprendre ce que les recherches sur l’ADN peuvent et ne peuvent pas faire.
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Et une fois que nous avons compris en quoi cette science consiste, il nous faut encore comprendre
correctement le Livre de Mormon. Ce n’est que quand nous aurons fixé ces bases que nous pourrons
tirer des conclusions correctes des données.
Que peut faire la génétique historique ?
Il y a un grand nombre de types d’études concernant l’ADN. Pour ne pas nous y perdre, nous nous
contenterons de parler des aspects des recherches sur l’ADN qui examinent les liens historiques de la
biologie ou, pour le dire simplement, la « génétique historique ». La plus courte des réponses à la
question de savoir ce que la génétique historique et les recherches sur l’ADN peuvent faire, c’est qu’elles
peuvent faire des choses étonnantes. Le caractère unique de divers aspects de l’ADN humain a permis
aux tests d’ADN d’identifier formellement les restes de victimes inconnues d’accidents. Étant donné que
nous héritons notre ADN de nos parents (et eux des leurs), l’ADN peut être utilisé pour retrouver les liens
biologiques familiaux [4]. Un des liens familiaux les plus passionnants provient de l’examen, en
Angleterre, d’un squelette vieux de neuf mille ans (appelé l’Homme de Cheddar), dont on a découvert le
descendant génétique direct qui vivait dans le voisinage même [5]. Ce qu’il ne faut cependant pas oublier
dans cette histoire, c’est qu’il a fallu un squelette bien déterminé et qu’on l’a comparé à une personne
bien déterminée à l’aide de multiples « marqueurs » génétiques. On n’a pas établi la parenté en
commençant par l’individu moderne et en le faisant remonter jusqu’au squelette.
Les savants ont utilisé la chimie biologique de l’héritage génétique pour remonter la piste de certains
ensembles de matériaux génétiques qui sont partagés par de nombreuses personnes dans des
populations apparentées. En examinant des sections déterminées d’ADN (marqueurs) qui sont en
commun, les savants peuvent reconstituer la lignée ou « lignée ombilicale » qui montre comment un
marqueur hérité peut être suivi à travers le temps jusqu’à un ancêtre commun [6]. Il y a une étude qui a
fait remonter l’ADN mitochondrial, qui n’est hérité que des femmes, à une « Ève génétique ». C’est ce
genre de recherche que Murphy cite dans son passage en revue des recherches actuelles. Ce sont de
nouveaux outils remarquables dans notre boîte à outils historiques et ils font un travail splendide. La vraie
question, c’est comprendre ce qu’ils ne peuvent pas faire.
Que ne peut pas faire la génétique historique ?
La mise en garde la plus importante en matière de génétique historique est qu’elle ne peut pas encore
dire que toutes les données ont été recueillies et examinées. Par exemple, dans une interview récente à
la radio, le Dr Scott Woodward, professeur de microbiologie et directeur du Groupe de recherche en
Généalogie moléculaire à BYU [7], a été interrogé à propos d’une étude selon laquelle les Indiens Ojibwa
possédaient un marqueur génétique d’origine particulière, qui semblait indiquer une connexion
européenne possible remontant à l’époque précolombienne. L’étude avait été publiée en 2001. Cela
devrait normalement être le dernier cri de la science, n’est-ce pas ? Mais le Dr Woodward a fait observer
que des travaux plus récents ont trouvé ce marqueur en Asie [8], ce qui met en évidence la rapidité avec
laquelle cette science avance et évolue et la difficulté d’avancer une conclusion aussi spectaculairement
définitive que celle de Murphy. Ceci est important, non seulement parce que nous devons comprendre
que nos renseignements ne sont pas complets, mais aussi parce que cela illustre une différence
importante entre les chercheurs dans un domaine donné et ceux qui ne font que rapporter les recherches
des autres. Il est caractéristique que ceux qui font le véritable travail font preuve de beaucoup plus de
réserve dans le genre de conclusions qu’ils tirent des données. En témoignage de cette prudence, le Dr
Woodward observe (en parlant justement de remonter jusqu’aux émigrants du Vieux Monde dans le Livre
de Mormon) :
« Avons-nous fait une étude suffisante de la population ancienne dont ces personnes proviennent ? Non.
Nous avons été très limités dans notre observation de la structure de la population sur la base de l’ADN
mitochondrial parce qu’il y en a eu un certain nombre qui se sont éteints. L’échantillonnage n’est peut-
être pas suffisamment large ; il ne contient pas tous les types d’ADN mitochondrtial d’une population.
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Nous rencontrons donc des problèmes réels dans nos efforts pour reconstituer les configurations
génétiques du passé sur la base des ADN actuels que nous recueillons [9]. »
Ce qui est cependant tout aussi important, c’est que nous devons comprendre correctement ce que la
science nous dit. Dans le cas de l « Ève génétique », ce que l’homme de la rue comprend, c’est que l’on
a pu faire remonter l’humanité à une seule femme, d’où le nom « Ève ». Comme dans le travail fait par
Murphy, cette conclusion ne provient pas de ceux qui ont fait la recherche à l’origine, mais de gens qui
ont lu ces recherches et en ont tiré des conclusions spectaculaires (et non justifiées). La réalité
scientifique est légèrement différente. Au lieu de l’image de cet ancêtre unique de l’humanité, nous avons
l’ancêtre unique d’une lignée survivante d’ADN mitochondrial. C’est une différence qui peut facilement
échapper au non-professionnel. Le Dr Stephen Oppenheimer a fait ce commentaire sur cette perception
erronée de ce que ce domaine de la recherche génétique peut faire dans le contexte de l’ « Ève
génétique ».
« L’erreur provient de ce que l’on considère que les lignées génétiques représentent littéralement des
êtres humains déterminés. Ce que l’on a appelé l’ « Ève génétique » était la lignée génétique
mitochondriale ancestrale pour tous les humains vivants modernes. De toute évidence, elle a été portée
initialement par une femme qui a réellement existé il y a 150 000 ans. Mais elle n’était que l’ancêtre
commun de l’ADN mitochondrial. Elle ne portait pas tout le reste de nos gènes ancestraux. Nous avons
30 000 gènes actifs et chacun d’eux pourrait avoir un ancêtre individuel différent, vivant à une époque
donnée dans un endroit donné. »
« L’Ève mitochondriale était donc une femme parmi les milliers qui vivaient il y a plus de 150 000 ans.
Nos autres gènes proviennent de ceux d’entre nous qui sont membres de cette population ancestrale.
L’importance véritable de l’arbre génétique mitochondrial est qu’il donne une lignée claire qui peut être
utilisée comme repère de notre diffusion autour du monde. Mais ce n’est qu’une partie minime
déterminée de notre immense génome humain [10]. »
L’utilisation scientifique de la génétique historique retrace la diffusion de l’humanité à travers le monde.
On peut s’en servir pour étudier les flux de populations, mais pas la définition complète des populations.
On peut se servir de l’ « Ève génétique » pour étudier la direction des migrations humaines, mais pas
pour poser comme postulat un ancêtre féminin unique. Comme le fait observer le Dr Oppenheimer, il y
avait des milliers d’autres femmes qui vivaient en même temps que cette « Ève » dont la lignée
mitochondriale est la seule qui ait survécu jusqu’à nos jours. Le problème inhérent au traçage des lignées
historiques, c’est qu’il ne peut retrouver que les renseignements qui survivent. Le Dr Woodward a
justement bien fait ressortir cette idée lors de son exposé à la Conférence de FAIR en août 2001 :
« Quand vous regardez un arbre généalogique tel que vous le construiriez, les hommes sont en principe
en haut et les femmes en bas. Vous pouvez voir la lignée des chromosomes Y tout le long du haut de la
page. Nous pouvons identifier les hommes de cette lignée sur la base de votre chromosome Y, parce
qu’il sera le même pour tous. De la même façon, nous pouvons identifier toutes les femmes sur la lignée
mitochondriale qui longe le bas, parce qu’elles seront toutes les mêmes. Mais à ce niveau de 16
personnes, nous n’en avons identifié que deux sur les 16 et nous n’avons analysé que les apports du 1/8
des ancêtres de cette personne en regardant le chromosome Y et l’ADN mitochondrial. Il faut bien garder
cela à l’esprit quand on lit et qu’on voit toutes les études que l’on a faites sur l’ADN mitochondrial ou sur
l’ADN chromosomal Y. Comprenez bien que l’image que vous obtenez rien qu’avec cela est une toute
petite partie de l’image totale. Parce qu’à la génération suivante… c’est le 1/16. À celle qui suit, c’est 1/32
de l’information que vous avez [11]. »
Les recherches génétiques sont, de par leur nature, forcément réductrices. Pour faire remonter quelque
chose dans le passé, on ne peut assortir que les renseignements qui survivent et ceux qui permettent la
reconstitution dans le passé deviennent de plus en plus petits. Il y a un parallèle dans le monde de la
linguistique historique qui travaille, lui aussi, sur des données actuelles pour reconstituer des
renseignements historiques.
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Les linguistes peuvent reconstituer une partie du vocabulaire de populations anciennes sur la base de la
survie de divers mots dans les langues modernes descendant de cette langue et de cette population plus
anciennes. Toutefois, le vocabulaire qu’ils peuvent reconstituer s’élève à quelques centaines de mots,
s’ils ont de la chance. Le vocabulaire réel de ce peuple devait compter des dizaines de milliers de mots.
Ces autres mots ont existé, tout comme toutes les autres femmes à l’époque de l’ « Ève génétique ». Le
problème, c’est que les traces des autres mots et des autres femmes ont disparu.
Un autre aspect de l’analogie avec la linguistique historique est que les données sont reconstituées pour
une époque déterminée. Bien qu’il existe des reconstitutions pour beaucoup d’époques, il ne convient
pas de faire des comparaisons à partir de périodes de temps différentes sans prendre grand soin de
coordonner les données. Si l’on fusionne les périodes de temps on parviendra à des conclusions
inexactes. Ce genre d’erreur d’interprétation dans la lecture des données n’est pas rare chez les lecteurs
et chez ceux qui réinterprètent les données à leur façon et qui ne sont pas les chercheurs qui ont fait le
travail à l’origine. Ce même problème de périodes de temps existe dans la science de la génétique
historique. Le Dr Woodward lance expressément cette mise en garde :
« J’ai remarqué que lors de la conférence de la semaine dernière, il y a eu des exposés sur l’ADN. Je
pense que de très bonnes choses ont été dites, mais je crains aussi que l’on ait un peu mélangé
indûment des données appartenant à des périodes de temps différentes. Il y a beaucoup d’éléments
mitochondriaux qui concernent des structures de population très lointaines dans le passé ; il y a dix,
quinze, vingt, trente, cent mille ans. Les expériences mises au point pour les examiner ont été élaborées
correctement pour permettre de répondre à ces questions dans ces périodes de temps. Si nous voulons
les extrapoler ensuite vers le passé très récent, les deux, trois ou quatre mille dernières années, je crois
que nous devons faire preuve de la plus extrême prudence [12]. »
La science sur laquelle M. Murphy base ses conclusions est valable dans le même sens que celui que
relève le Dr Woodward à propos du traitement des données sur lesquelles se sont basés les exposés de
la conférence auxquels il a fait allusion. Le problème, ce n’est pas la science qui a fourni les données. Le
problème, c’est la façon dont on utilise des données disparates pour parvenir à des conclusions. Sachant
cela, nous pouvons maintenant nous occuper de l’application de la génétique historique au Livre de
Mormon.
Que dit la génétique historique à propos du Livre de Mormon ?
Nous devons maintenant examiner soigneusement les conclusions de M. Murphy dans l’article qu’il a
publié et qui constitue le support de ces conclusions. Il dit :
« Maintenant que les méthodes scientifiques quantitatives peuvent effectivement tester une présence
génétique israélite dans l’Amérique ancienne, nous apprenons… que le lignage de virtuellement tous les
natifs américains remonte aux migrations asiatiques d’il y a 7000 à 50 000 ans. Alors que les
anthropologues moléculaires ont la capacité technologique d’identifier les descendants des Hébreux
anciens, aucune trace de marqueurs ADN de cette sorte n’est apparue en Amérique Centrale ou ailleurs
chez les natifs américains…
« D’un point de vue scientifique c’est dans l’Amérique du début du XIXe siècle que l’on peut situer le
mieux l’origine du Livre de Mormon et la genèse des Lamanites peut remonter, historiquement, tout au
plus à 1828 environ. Le terme Lamanite est une désignation sociale et politique moderne qui ne dispose
pas de bases biologiques ou historiques vérifiables pour la rattacher aux anciens Indiens américains. Le
Livre de Mormon est issu d’une perspective d’avant la guerre de Sécession, des difficultés qu’une
population de la frontière américaine avait avec son dieu et non d’une perspective indienne américaine
authentique [13]. »
Le problème commence dès la toute première phrase. Il dit : « Maintenant que les méthodes scientifiques
quantitatives peuvent effectivement tester une présence génétique israélite dans l’Amérique
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ancienne… » Il présente cela comme une certitude, un fait acquis. C’est un « fait » que le Dr Woodward,
qui est un chercheur spécialisé dans ce domaine, n’accepte pas :
« À quoi ressemblaient les gènes de Léhi ? Comment découvrir aujourd’hui à quoi ressemblaient les
gènes de Léhi ? Je pense que c’est une question qu’on peut valablement se poser. La deuxième c’est : À
qui les compareriez-vous dans les populations vivant aujourd’hui ? iriez-vous pour faire la
comparaison ? Iriez-vous dans l’Israël d’aujourd’hui ? Quelle est la composition génétique des Juifs
israéliens d’aujourd’hui ? Est-elle la même qu’il y a deux mille ans ? Trois mille ans ? Je prétends que
non. Comprenons-nous la dynamique des populations ? Quelles sortes de facteurs de sélection avons-
nous utilisés ? [14] »
De son côté, Murphy base une partie de son « fait » sur le genre de conception populaire qui a créé l’
« Ève » unique plutôt que plus exactement la population dont cet ancêtre était l’un des représentants. En
parlant de l’un des marqueurs génétiques utilisés pour identifier les « Israélites », il note : « Les
chercheurs ont dégagé des marqueurs génétiques distinctifs sur le chromosome Y, qui sont utiles dans
l’établissement de liens entre les populations hébraïques anciennes et contemporaines [15]. » La
recherche scientifique a été faite correctement, mais Murphy a une lecture spectaculaire de cette
recherche scientifique, qui nous fait croire que nous pouvons maintenant identifier n’importe quel reste
possible d’une population israélite ancienne. C’est une conclusion qui va au-delà des données. Ce qu’il
n’explique pas, c’est qu’il s’agit de marqueurs reconstitués. Ils vont du présent vers le passé. Ils ne sont
pas comme dans l’exemple de l’Homme de Cheddar où l’historique est comparé au présent. Les
reconstitutions sont réductrices. Le fait d’en trouver une ne signifie pas que nous avons la capacité de
discerner n’importe quel ritage israélite, ce qui explique la différence entre ce que disent Murphy et le
Dr Woodward. Dans ce cas-ci, il devrait être bien clair qu’étant donné le choix, nous devons accepter la
mise en garde de quelqu’un qui fait de la recherche professionnelle sur le terrain plutôt que les
affirmations de quelqu’un qui ne fait qu’extraire des conclusions de comptes rendus écrits des études qui
ont été faites.
Réfute-t-on le Livre de Mormon ou une mythologie ?
L’affirmation suivante dans la conclusion de Murphy est que « le lignage de virtuellement tous les natifs
américains remonte aux migrations asiatiques d’il y a 7000 à 50 000 ans. » Ce que ceci veut dire, c’est
que puisque nous pouvons suivre la piste des migrations asiatiques et que nous n’avons pas trouvé
d’ADN hébreu distinctif, il en découle que le Livre de Mormon ne peut pas être vrai. En ceci, Murphy est
proche d’une conclusion correcte, mais pas tout à fait. Il est très courant, chez les saints des derniers
jours de longue date, qui sont nés dans l’Église, de croire que le Livre de Mormon décrit l’origine de tous
les Indiens américains. Mais le fait que c’est courant ne veut pas dire que c’est en accord avec ce que le
Livre de Mormon dit en réalité. En fait, ce n’est pas cela qu’il dit.
En outre, cette conception qu’ont les saints des derniers jours de longue date ne veut pas dire qu’il s’agit
là d’une doctrine de l’Église. Elle constitue néanmoins une cible facile pour Murphy et toute autre
personne qui veut tenter d’appliquer « la science » au Livre de Mormon. Au lieu de réfuter le fondement
des prétentions du Livre de Mormon, tout ce qu’il a fait, c’est mettre le doigt sur une supposition erronée
de certains membres non initiés concernant le Livre de Mormon, ce qui n’est pas une découverte
nouvelle. Les spécialistes mormons du Livre de Mormon ont entretenu une telle conception pendant des
années, longtemps même avant la naissance de Murphy.
Est-il vrai que, comme il l’écrit : « le lignage de virtuellement tous les natifs américains remonte aux
migrations asiatiques d’il y a 7000 à 50 000 ans » ? C’est effectivement vrai. Qu’est-ce que cela nous
apprend ? Nous pouvons en conclure sans risque de nous tromper qu’à l’évidence, l’opinion populaire
longtemps entretenue chez les saints des derniers jours, à savoir que le Livre de Mormon explique
l’origine de toutes les populations natives américaines est erronée. Mais nous ne pouvons pas en
conclure que le Livre de Mormon est inexact. Quelle est la différence ?
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