LE METIER D’ORTHOPHONISTE Profession paramédicale au même titre que les kinésithérapeutes, psychomotriciens, orthoptistes, infirmiers… Elle s’est beaucoup développée ces dernières décennies avec notamment l’apport de l’imagerie médicale qui a démontré l’importance de la rééducation dans la récupération. Les orthophonistes s’occupent de toutes les pathologies de la communication. Par pathologie, on entend maladie, trouble. Les séances d’orthophonie ne sont en aucun cas des cours de rattrapage ! Elles doivent être prescrites par ordonnance médicale. I - Les fonctions de la communication pouvant être atteintes par différentes pathologies : Prononcer : Les enfants ont parfois un retard dans la prononciation des sons de leur langue. A partir d’un certain âge, cela devient gênant pour eux et peut conduire à des confusions entre les lettres lors de l’apprentissage de l’écrit. D’autre part, des maladie neurologiques, des opérations ou des accidents peuvent atteindre chez les adultes les organes de la parole : langue, lèvres, mâchoire, voile du palais ( palais mou). Avaler Par extension, les orthophonistes s’occupent aussi de la déglutition, soit chez les enfants qui placent mal la langue et peuvent déformer l’implantation dentaire, soit chez les adultes dans le cadre de maladies ou d’opérations. Elaborer des phrases : A l’oral : Retard de langage chez les enfants : troubles de l’organisation grammaticale et du vocabulaire. Chez l’adulte : Atteintes neurologiques des zones du langage dans le cerveau. A l’écrit : Dyslexie : troubles de la lecture Dysorthographie : troubles de l’orthographe Différents troubles neurologiques pouvant atteindre la lecture ou l’écriture. La rééducation consiste, non pas en révisions scolaires, mais en des exercices ciblés sur les fonctions mise en jeu dans les actes de lecture et d’écriture. Vocaliser : Pour parler comme pour chanter, on a besoin de sa voix. Certaines personnes forcent leur voix et fatiguent leurs cordes vocales (qui ne sont pas des cordes mais deux lèvres qui vibrent l’une contre l’autre). D’autres ont des maladies, des opérations ou des accidents qui altèrent la voix. L’orthophoniste fait faire des exercices de souffle et de voix pour permettre de récupérer un bon fonctionnement vocal. Mémoriser, raisonner : Dans certaines maladies, en particulier de la personne âgée, la mémoire et/ou le raisonnement sont atteints. Les exercices réguliers permettent pour certains de progresser, pour d’autres de maintenir les fonctions. Certains enfants ont aussi des difficultés de raisonnement en mathématiques. Certains orthophonistes font des rééducations logico-mathématiques. Communiquer : Toutes les fonctions précédentes entrent en jeu dans la communication, mais certains troubles interviennent principalement dans les échanges, comme le bégaiement. La thérapie est donc basée à différents niveaux : parole, regard, écoute, etc. D’autres pathologies peuvent entraver la communication comme les paralysies faciales. Les orthophonistes interviennent aussi auprès des adultes ou enfants sourds, avec qui ils travaillent la parole, le langage, la lecture labiale (lire sur les lèvres), etc. II – Le métier Les orthophonistes peuvent être salariés dans des centres médicaux(dispensaires), des centres hospitaliers, des structures spécialisées pour les handicaps ou travailler comme profession indépendante en cabinet libéral. Le tarif des actes est fixé par la sécurité sociale et les orthophoniste n’ont pas droit au dépassement. Pour être remboursé, le patient doit avoir une ordonnance médicale. L’orthophoniste commence par faire un bilan et informer le patient sur son trouble et la rééducation. Les rééducations peuvent prendre entre 30 et 50 séances. Mais un certain nombre de pathologies en demandent beaucoup plus. Le matériel consiste en des fiches, des jeux, des tests, éventuellement des logiciels et un divan de relaxation. C’est un métier très créatif car on doit s’adapter à chaque patient et utiliser le matériel de différentes façon, voire créer des activités avec papier, crayons, images découpée, etc. C’est aussi et surtout un métier de relation. Car c’est en grande partie la relation entre le patient et son orthophoniste qui permet la bonne marche de la thérapie. Il faut avoir envie de s’occuper des autres. C’est actuellement un métier essentiellement féminin, l’image de profession de l’enfance restant celle que le grand public en a, alors que le travail avec les adulte est tout aussi important. Les orthophonistes ont la possibilité de continuer à se former durant toute leur carrière, grâce à la formation continue, souvent sous forme de séminaires d’un ou plusieurs jours. Cela permet d’enrichir sa pratique et de prendre en charge de nouvelles pathologies. C’est donc un métier riche et varié. La demande étant très forte et les orthophonistes relativement peu nombreux, surtout dans certaines régions, il n’y a pas de chômage. III Les études Le diplôme s’appelle « certificat de capacité d’orthophoniste ». C’est un diplôme d’université qui se prépare dans des « écoles » d’orthophonie qui dépendent la plupart du temps de la fac de médecine. Les domaines étudiés sont l’anatomie et le fonctionnement de toutes les parties du corps entrant en jeu dans la communication orale et écrite, la psychologie, la linguistique, les différentes pathologies, les méthodes et techniques de rééducation. Ce sont des études passionnantes, qui demandent un travail d’apprentissage régulier. Des stages d’observation puis de pratique sont effectués chaque année. Un mémoire valide la dernière année. Il y a un « numerus clausus », c’est à dire que le nombre de diplômés chaque année est fixé par l’état. Pour cette raison, il y a un concours d’entrée qui est très sélectif. Il y a environ 10% d’admis. Il est nécessaire de s’y préparer, soit en faisant une année de prépa, soit à l’aide de livres spécialisés (Editions Vuibert ou Masson, par exemple, « Le grand livre de l’orthographe et de la grammaire, ed .le livre de poche). Il faut aussi réviser à fond la grammaire et l’orthographe ainsi que le vocabulaire. Un Bac L ou S permet d'accéder au concours, il vaut mieux avoir un bon niveau dans toutes les matières, surtout français, maths et SVT. On ne peut, en principe, se présenter au concours si on souffre d’une des pathologies traitées en orthophonie (surdité, dyslexie, bégaiement), sauf si on a fait préalablement une rééducation. Il y a 16 écoles d'orthophonie en France. A Paris : Université Paris VI, Pierre et Marie Curie. Deux sites : www.orthophonie.fr orthomalin.com