Une mauvaise réputation pas souvent justifiée.
L’image de la mygale noire et velue cristallise les peurs. Le groupe des mygales compte quelques beaux
spécimens : l’énorme Theraphosa blondi (forêts tropicales d’Amérique du sud) peut atteindre, toutes pattes
dehors, 30 cm d’envergure. Mais toutes les mygales —il existe environ 2500 espèces très différentes —ne sont
pas aussi grosses, certaines sont petites comme l ’Atypus affinis (autour du cm), qui vit sous nos latitudes. Son
terrier est représenté dans l’exposition.
Et toutes les araignées ne sont pas des mygales : la majorité des araignées sont minuscules, inoffensives et
propres ; quelques-unes sont même jolies. Si toutes fabriquent de la soie, certaines ne tissent pas de toile et
utilisent d’autres techniques de chasse.
- Minuscules : La taille moyenne des araignées est de 5 mm… pas de quoi avoir peur !
- Inoffensives pour l’homme (à l’exception de quelques espèces que l’on a peu de chances de
rencontrer sous nos latitudes). Ainsi, sur 41 000 espèces d’araignées répertoriées dans le monde,
seulement une centaine peut provoquer une réaction chez l’homme et moins d’une dizaine sont
véritablement dangereuses. Les araignées, même les plus grosses, mordent très rarement l’homme, la
morsure est une attitude de défense, utilisée en dernier recours. La majorité est incapable de percer
notre peau.
- Propres. Elles se nettoient très régulièrement et la poussière dans la toile n’est pas de leur
responsabilité.
- Jolies ? Certaines sont colorées, arborant des couleurs vives : jaune, verte, rouge.
Déjà là bien avant les dinosaures
Les premiers fossiles connus d’araignées ont quelque 390 millions d’années. Les araignées ont laissé peu de
traces dans la pierre, car leur corps n’est pas assez résistant. En revanche, un grand nombre d’entre elles,
emprisonnées dans l’ambre (résine d’arbre qui a durci et s’est fossilisée), sont parvenues jusqu’à nous.
Des reproductions de fossiles témoignent de cette longue histoire, ainsi celle d’une petite araignée de 6 mm.
Découverte dans le nord des Vosges, Rosamygale grauvogeli est la plus ancienne représentante connue du
groupe des mygales (elle date de 240 millions d’années).
Présentes dans tous les milieux
L’ordre des araignées compte une variété infinie d’espèces : 1 650 en France, 5 700 en Europe et autour du
bassin méditerranéen ; un peu plus de 41 000 dans le monde, sans compter toutes celles que l’on ne connaît
pas encore, surtout dans les zones équatoriales et tropicales, qui concentrent le plus grand nombre d’espèces.
Les araignées ont colonisé tous les milieux terrestres, même si elles sont plus rares dans les environnements
extrêmes et sans doute absentes des calottes polaires.
On les trouve à toutes les altitudes, dans les montagnes et aussi dans l’atmosphère, lorsqu’elles se laissent
porter par les courants aériens, suspendues à un fil.
Certaines araignées vivent au sol, d’autres dans les hautes herbes, quelques-unes occupent la cime des arbres.
Certaines espèces vivent recluses dans des grottes et une seule vit sous l’eau : l ’argyronète.
(Argyroneta aquatica). Pour pouvoir respirer, elle construit une petite cloche de soie et y emprisonne des
bulles d’air qu’elle ramène de la surface, coincées dans ses poils.
Une coupable idéale
Le venin des araignées est très toxique, il doit foudroyer les insectes avant qu’ils ne s’échappent. En revanche,
les composants de ce venin sont rarement actifs sur l’homme. Un dispositif multimédia permet de relativiser la
dangerosité de ce poison qui fait beaucoup moins de victimes que les guêpes ou les serpents.
En cas de boutons rouges ou de démangeaisons, avant d’accuser l’araignée, mieux vaut mener l’enquête.
L’araignée ne se nourrit pas de notre sang mais plutôt de petits insectes. D’autres coupables potentiels portent